Invité mufab Posté(e) 8 octobre 2010 Posté(e) 8 octobre 2010 Note bien que dans ce tome 3 de BM, il y a des trucs bizarres, comme par exemple des résidus de ces fameuses "silhouettes de mots ça s'appelle une conversion in extremis.
mlca66 Posté(e) 9 octobre 2010 Auteur Posté(e) 9 octobre 2010 et mon petit sujet de départ il est où ?
Invité mufab Posté(e) 9 octobre 2010 Posté(e) 9 octobre 2010 Je viens de lire un petit truc intéressant sur un document de circonscription. Il faudrait en faire un adage de prudence sur les forums "parents". Les travaux de Chauveau et Rogovas (1992) montrent que l'intercompréhension entre les parents et l'école joue un rôle déterminant dans la réussite au CP (cas de la méthode critiquée par les parents, où l'apprentissage est rendu plus difficile).
Adan Posté(e) 9 octobre 2010 Posté(e) 9 octobre 2010 Je suis en total désaccord avec mes collègues partisans d'un départ "global" dans l'apprentissage de la lecture. Aucun scientifique médecin spécialiste du cerveau n'y est favorable. La majeure partie des enseignants le sont parce qu'ils ont été formés dans les IUFM à cet effet. Je suis instituteur depuis 25 ans et j'ai vécu l'effondrement du niveau d'écriture-lecture chez les enfants, sensible à partir des années 90 et flagrant depuis les années 2000. La plupart des élèves qui arrivent en cours moyen lisent mal, certains très mal. On rencontre maintenant des illettrés. L'idée sur laquelle s'appuient ces méthodes à départ "global" est que les mots peuvent être lus comme des images, comme celles de la télévision par exemple. Or W. R. Sperry, prix Nobel de médecine en 1981, a démontré que les images et les mots ne sont pas traités par les mêmes hémisphères du cerveau, c'est-à-dire qu'il ne leur applique pas le même mode de traitement. Il est impossible d'apprendre à lire sans connaître le code, et la lecture courante des adultes reste toujours une lecture qui décompose les mots en syllabes et en lettres. Les mots ne sont jamais lus comme des images, même par un adulte. Le recours massif aux orthophonistes, accompagné de diagnostics inconsidérés et péremptoires de dyslexie, est la marque d'un mauvais enseignement de la lecture. La dyslexie en tant que maladie est extrêmement rare. On catalogue à tort comme dyslexiques des élèves qui ont des difficultés à "lire" globalement des phrases et des mots alors qu'en réalité ils maîtrisent mal le code alphabétique. Lorsque j'ai fait le CP avec la méthode alphabétique Léo et Léa, tous mes élèves ont réussi les évaluations nationales de lecture-écriture qui se sont déroulées à l'époque au tout début du CE1. Certains de mes élèves avaient acquis une lecture courante aussi rapide et fluide que celle d'un adulte bon lecteur. Je vous transmets des liens qui vous permettront d'aider au mieux votre enfant au long de cette année. Un mauvais apprentissage de la lecture est extrêmement difficile à rattraper ensuite. Aucune des méthodes de rééducation du langage (type Borel-Maisonny ou Chassagny) n'utilise de procédure "globalisante". Pour aider leur enfant, je recommande aux parents l'utilisation d'une méthode Boscher que l'on trouve facilement. Et surtout, il faut apprendre à lire et à écrire en même temps. Voici les liens : Léo et Léa DR WETTSTEIN-BADOUR Lire-Ecrire Il ne faut pas dire n'importe quoi ! un lecteur expert ne déchiffre plus, il repère sur un traitement comme dit dessus ! Le déchiffrage ne sert aux lecteur expert (c'est à dire à nous) que pour les mots nouveaux et étrangers. L'étude du code est nécessaire : personne ne le nie ! En tout cas, pour ma part, ce que je trouve dommage ce sont les détracteurs qui jugent : peu importe la méthode ce qui compte c'est son utilisation. J'ai vu une maîtresse l'utilisait et n'avoir que des résultats moyens. Pour ma part, et avec mon expérience, si je reprenais un cp, j'utiliserai comme support les acquis de GS (si le lien est possible ou les prénoms). Je pense que si c'est clair pour l'élève à qui on explique que pour lire il doit regarder les lettres car ce sont elles qui la clef. Et ces mots appris par coeur, si on leur explique en quoi c'est différent (les lettres, si l'élève lit table pour lundi, lui montrer que dans table, on attend "a" et que dans le mot voit-il un "a" ?). Et, non les élèves ne sont pas des bouteilles à remplir avec un entonnoir ! Il faut juste les outiller, les guider et défaire leurs conceptions un peu "magiques" de la lecture et de l'apprentissage tout court (et oui c'est dur et laborieux l'école mais on peut y arriver ! ). Un travail de lecture sur les mots outils, consigne et prénoms portent plus rapidement ses ruits face à la complexité que représente l'acte de lire . Et je pense que l'effet maître y fait beaucoup
Adan Posté(e) 9 octobre 2010 Posté(e) 9 octobre 2010 Entièrement d'accord. A une époque où les gamins étaient vissés à la maison, et n'avaient pas le droit à la parole, l'école se devait d'être un espace où on pouvait écouter les enfants, leur donner une place à part entière. A l'époque des enfants-rois, de la suspicion généralisée envers les adultes, de la politique de l'immédiat, du "tout, tout de suite et sans effort", l'école pour survivre n'a d'autre choix que de se rabattre sur des valeurs d'effort, de travail, de concentration, et de long-terme. Dans un cadre précis. Dans le bureau de ma directrice, il y a un petit dessin comique que j'aime bien. On y voit une petite fille à couettes, cartable au dos, rentrer à la maison. Deux fois. 1/ 1973. Sa maman lui demande : "Tu as été gentille avec la maîtresse ?" 2/ 2010. Sa maman lui demande : "La maîtresse a été gentille avec toi ?" ... Ce n'est pas un discours du "tout fout l'camp, c'était mieux avant" : les brimades envers les gosses, ce n'était pas mieux ! Les commentaires sur leurs parents directement aux enfants, non plus. Les bonnets d'âne et les punitions humiliantes, encore moins. Les classements dans la classe, ça me semble grave. L'absence d'incitation à la réflexion, aussi. Et la plume sergent major, franchement, je n'en suis pas nostalgique ! Je n'ai pas connu, mais mon mari qui est un peu plus âgé que moi, et qui a été élevé en province, en a des souvenirs cuisants... Mais un retour à un cadre structurant et bienveillant, avec des apprentissages progressifs, et une conscience de l'effort : oui ! Et qu'on arrête de mentir aux enfants en les prenant pour des idiots, et en leur disant qu'ils pourront lire un "vrai livre" au bout de 3 semaines de CP ! +
Susie Posté(e) 9 octobre 2010 Posté(e) 9 octobre 2010 D'un autre côté comment expliquer que ma fille cadette, qui est en entrée en CP en sachant lire couramment (fluide à l'oral, elle comprend ce qu'elle lit,en oralisant ou non), est bien incapable de lire "ain" ou "ien"... et confond "t/d", "v/f". Je ne sais pas trop comment elle a appris à lire - en s'y collant sur des albums qu'elle connaissait par coeur, surtout, je crois - j'utilise Borel-Maisonny avec mes CP et je suis bien convaincue qu'il faut beaaaaaaaaaaaucoup de syllabique, mais je pense qu'on peut apprendre sans passer par l'apprentissage systématique de tous les sons, qu'une part de la lecture se fait par déduction. Après, je le répète, je ne prendrai pas le risque de faire l'expérience sur ma classe.
Goëllette Posté(e) 9 octobre 2010 Posté(e) 9 octobre 2010 Encore l'année dernière, je me suis fait enguirlander par l'inspecteur, parce que je n'avais pas fait de programmation ou de progression (je ne sais plus lequel des deux, et je m'en fous) en lecture, mais juste photocopié le sommaire de ma méthode. Non, il eut fallu que je modifiasse quelque chose, pour prouver... quoi, au fait ? Que je bosse ? Parce que tu crois que les "djeunes" font réellement plus de progressions que nous en faisions à nos débuts ? La chance qu'ils ont, c'est qu'ils peuvent tout pomper sur internet, et avec une petite adaptation par-ci par-là, le tour est joué. Ca fait joli au mur, tout bien tapé et coloré ! A mes débuts, point d'imprimante et d'ordi chez moi, et à l'école, le droit de faire 2 séries de photocopies par ... semaine ! Mais il y avait la machine à polycopier, avec ses carbonnes bleus et fushias, et son révélateur ! Quelle bonne odeur ! Créer un exercice prenait une plombe, et on avait les mains toutes tachées. Mais c'était le bon temps ! Tu l'as connu, toi aussi, Rikki ? D'un autre côté comment expliquer que ma fille cadette, qui est en entrée en CP en sachant lire couramment (fluide à l'oral, elle comprend ce qu'elle lit,en oralisant ou non), est bien incapable de lire "ain" ou "ien"... et confond "t/d", "v/f". Je ne sais pas trop comment elle a appris à lire - en s'y collant sur des albums qu'elle connaissait par coeur, surtout, je crois - j'utilise Borel-Maisonny avec mes CP et je suis bien convaincue qu'il faut beaaaaaaaaaaaucoup de syllabique, mais je pense qu'on peut apprendre sans passer par l'apprentissage systématique de tous les sons, qu'une part de la lecture se fait par déduction. Après, je le répète, je ne prendrai pas le risque de faire l'expérience sur ma classe. Les élèves savent généralement lire en CP, bien avant qu'on aborde les "z", et autres "x-xc" ! Donc point besoin du tout déchiffrage. Anecdote pour vous faire réagir : Au tout début de ma carrière, j'ai déchargé une instit de CP modèle, qui utilisait la méthode ... Borel-Maisonny ! Et bien à la fin de l'année, aucun des 19 élèves ne savait lire ! Je pourrais en rester là dans mon explication, et juste fustiger la méthode (comme d'autres le font ), mais comme je suis honnête (moi ), je précise qu'au-delà de la méthode, ce qui coinçait, c'était le manque de rigueur, d'investissement de la maîtresse, qui ne faisait vraisemblablement de préparations que lorsqu'elle avait des stagiaires dans sa classe, et du coup, ses élèves se sont noyés ! Pour les fois où j'intervenais dans la classe, elle me laissait un bout de papier avec quelques infos et indications pour les occuper, mais rien n'était structuré (forcément, quand on ne prépare rien ...). Je me suis appliquée, quand j'ai eu mon premier CP, à ne surtout copier aucun des fonctionnements de cette classe, et ça m'a plutôt réussi ! (et à mes élèves aussi !)
Mogwli Posté(e) 10 octobre 2010 Posté(e) 10 octobre 2010 Mais je peux vous garantir qu'en russe, on ne peut pas s'appuyer sur les "silhouettes de mots", car les lettres d'imprimerie ont toutes la même taille, et il n'y a rien qui dépasse ! Et sur ce coup-là, 1917 n'y est pour rien !
Invité mufab Posté(e) 10 octobre 2010 Posté(e) 10 octobre 2010 Mais je peux vous garantir qu'en russe, on ne peut pas s'appuyer sur les "silhouettes de mots", car les lettres d'imprimerie ont toutes la même taille, et il n'y a rien qui dépasse ! Petit bémol : il y a des lettres qui "descendent" : p et y par exemple (fréquentes en russe, puisqu'elles équivalent à notre "r" et à notre "u"). L'équivalent du /b/, du /f/, du /z/ et celui du /d/ écrit g dépassent un peu en cursive. Sinon tu as raison, en script peu de lettres "dépassent". Mais il y a, me semble-t-il, beaucoup moins de sons "complexes" qu'en français, chaque lettre ayant une seule correspondance phonétique ?
Invité mufab Posté(e) 10 octobre 2010 Posté(e) 10 octobre 2010 Zdratsvouil Rikki ! Effectivement, on n'a pas dû apprendre avec la même méthode : sur mon bouquin (le Russe vivant de Jean Durin, 1979), il y a bien des majuscules en début de phrase et aux noms propres, qui correspondent à la minuscule en plus grand. Mais peu importe... Je trouve que l'apprentissage syllabique est d'autant plus approprié à une langue que les sons complexes y sont moins nombreux. Quand toutes les lettres se prononcent, même avec des variations dues à l'accentuation (comme dans spaciba !), c'est plus simple qu'avec nos "ou", "an", "on"... qui résistent au déchiffrage lettre à lettre. Je me souviens au CP avoir écrit "une foua", car le son "oi" n'avait pas encore été programmé.
Mogwli Posté(e) 10 octobre 2010 Posté(e) 10 octobre 2010 c'est plus simple qu'avec nos "ou", "an", "on"... qui résistent au déchiffrage lettre à lettre. Mais justement : l'apprentissage du code, ce n'est pas l'apprentissage de lettres ! C'est l'apprentissage de graphèmes, simples puis complexes. Et si cet apprentissage n'est pas mené de manière progressive et rigoureuse, avec automatisation, l'élève est obligé de construire lui-même son propre savoir en essayant de déchiffrer lettre à lettre. Et alors là, avant qu'il puisse accéder au sens de ce qu'il lit...
Goëllette Posté(e) 10 octobre 2010 Posté(e) 10 octobre 2010 Alors, je résume, pour revenir au sujet de départ : "Chut je lis" est ... une méthode russe ?
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