Charivari Posté(e) 18 septembre 2010 Posté(e) 18 septembre 2010 Bonjour ! je cherche des poésies sur le thème des contes traditionnels. J'en ai trouvé 3 qui me plaisent. Si vous en aviez d'autres ça serait chouette : Temps des contes S'il était encore une fois Nous partirions à l'aventure, Moi, je serais Robin des Bois, Et toi, tu mettrais ton armure. Nous irions sur nos alezans Animaux de belle prestance, Nous serions armés jusqu'aux dents Parcourant les forêts immenses. S'il était encore une fois Vers le château des contes bleus Je serais le beau-fils du roi Et toi tu cracherais le feu. Nous irions trouver Blanche-neige Dormant dans son cercueil de verre, Nous pourrions croiser le cortège De Malbrough revenant de guerre. S'il était encore une fois Au balcon de Monsieur Perrault, Nous irions voir ma Mère l'Oye Qui me prendrait pour un héros. Et je dirais à ces gens-là : Moi qui suis allé dans la lune, Moi qui vois ce qu'on ne voit pas Quand la télé le soir s'allume ; Je vous le dis, vos fées, vos bêtes, Font encore rêver mes copains Et mon grand-père le poète Quand nous marchons main dans la main. Georges Jean La Prisonnière Plaignez la pauvre prisonnière Au fond de son cachot maudit ! Sans feu, sans coussin, sans lumière... Ah ! maman me l'avait bien dit ! Il fallait aller chez grand-mère Sans m'amuser au bois joli, Sans parler comme une commère Avec l'inconnu trop poli. Ma promenade buissonnière Ne m'a pas réussi du tout : (correction d'une coquille que l'on trouve partout sur le net, bien qu'elle tue la rime) Maintenant je suis prisonnière Dans le grand ventre noir du loup. Je suis seule, sans allumettes, Chaperon rouge bien puni : Je n'ai plus qu'un bout de galette, Et mon pot de beurre est fini ! Jacques CHARPENTREAU Le petit chaperon rouge " Chaperon rouge est en voyage " , Ont dit les noisetiers tout bas. "Loup aux aguets sous le feuillage, N'attendez plus au coin du bois". Plus ne cherra la bobinette Lorsque, d'une main qui tremblait, Elle tirait la chevillette En tendant déjà son bouquet. Mère-grand n'est plus au village. On l'a conduite à l'hôpital Où la fièvre, dans un mirage, Lui montre son clocher natal. Et chaperon rouge regrette, Le nez sur la vitre du train , Les papillons bleus, les fleurettes Et le loup qui parlait si bien. Maurice Carême
Yasuko Posté(e) 18 septembre 2010 Posté(e) 18 septembre 2010 La petite chèvre De Monsieur Seguin Ne fut pas mangée Au petit matin Elle se battit Si gaillardement Qu’à la fin le loup Alla s’essoufflant Arrêtons petite Lui dit le coquin C’était pour rire Serrons-nous la main Ainsi firent-ils Et se retirèrent Pour aller chacun Dans sa chacunière Bien sûr la biquette Fut mise au piquet A-t-on jamais vu Chèvre découcher ? Mais pour sa vaillance On l’en retira Je crois savoir même Qu’on la décora Si j’en ai menti Je veux bien copier Dix fois la nouvelle De Monsieur Daudet. Jean ROUSSELOT
pseudoval Posté(e) 19 septembre 2010 Posté(e) 19 septembre 2010 L'aurore en chaperon rose L'aurore en chaperon rose brin de lune sur les talons s'en allait offrir à la ronde sa galette et ses chansons. Mais le loup profile son ombre avalant galette en premier. Sauve-toi Chaperon rose car c'est toi qu'il va croquer. Matin gris matin mouillé Que cette histoire est décevante il faudra la recommencer heureusement la terre est ronde demain c'est le loup -peut-être- le loup qui sera mangé. André Hyvernaud LA BELLE AU BOIS DORMAIT... de Paul Verlaine La Belle au Bois dormait. Cendrillon sommeillait. Madame Barbe-bleue ? elle attendait ses frères ; Et le petit Poucet, loin de l'ogre si laid, Se reposait sur l'herbe en chantant des prières. L'Oiseau couleur-du-temps planait dans l'air léger Qui caresse la feuille au sommet des bocages Très nombreux, tout petits, et rêvant d'ombrager Semaille, fenaison, et les autres ouvrages. Les fleurs des champs, les fleurs innombrables des champs, Plus belles qu'un jardin où l'Homme a mis ses tailles, Ses coupes et son goût à lui, - les fleurs des gens ! - Flottaient comme un tissu très fin dans l'or des pailles, Et, fleurant simple, ôtaient au vent sa crudité, Au vent fort, mais alors atténué, de l'heure Où l'après-midi va mourir. Et la bonté Du paysage au cœur disait : Meurs ou demeure ! Les blés encore verts, les seigles déjà blonds Accueillaient l'hirondelle en leur flot pacifique. Un tas de voix d'oiseaux criait vers les sillons Si doucement qu'il ne faut pas d'autre musique... Peau d'Ane rentre. On bat la retraite - écoutez ! - Dans les Etats voisins de Riquet-à-la-Houppe, Et nous joignons l'auberge, enchantés, esquintés, Le bon coin où se coupe et se trempe la soupe ! Ce poème de Paul Verlaine (1844-1896) est extrait du recueil “Amour”.
Charivari Posté(e) 19 septembre 2010 Auteur Posté(e) 19 septembre 2010 La petite chèvre De Monsieur Seguin Ne fut pas mangée Au petit matin Elle se battit Si gaillardement Qu'à la fin le loup Alla s'essoufflant Arrêtons petite Lui dit le coquin C'était pour de rire (sinon, il manque un pied) Serrons-nous la main Ainsi firent-ils Et se retirèrent Pour aller chacun Dans sa chacunière Bien sûr la biquette Fut mise au piquet A-t-on jamais vu Chèvre découcher ? Mais pour sa vaillance On l'en retira Je crois savoir même Qu'on la décora Si j'en ai menti Je veux bien copier Dix fois la nouvelle De Monsieur Daudet. Jean ROUSSELOT
Charivari Posté(e) 29 septembre 2010 Auteur Posté(e) 29 septembre 2010 En vair et contre tous Mes demi-sœurs, ces maroufles, Ont leur argent, leur orgueil, Leur tralala, leurs fauteuils… Mais qu’elles fassent leur deuil De mes pantoufles. Ma marâtre se boursoufle Dans ses satins, ses brocarts. Elle me tient à l’écart, Mais je m’en moque bien, car J’ai mes pantoufles. Tous les courtisans s’essoufflent Á vouloir me rattraper : Ils ont voulu me happer, Il a fallu m’échapper Sans ma pantoufle. Belles dames qu’emmitouflent Vos robes d’or à panier, Vos appas sont trop grossiers : N’entre que mon petit pied Dans ma pantoufle. CENDRILLON. Jacques Charpentreau,
JOE Posté(e) 29 septembre 2010 Posté(e) 29 septembre 2010 Oh merci pour ce post et vos contributions...En tant que conteuse, je vais les apprendre et pouvoir les réciter pour le bonheur des enfants... Nous nous travaillons les contes en parallèle des chansons d'Emily Loizeau : l'âge d'or, voilà pourquoi, la princesse et la grenouille ou encore les weepers circus avec le petit chaperon rouge...
Charivari Posté(e) 16 octobre 2010 Auteur Posté(e) 16 octobre 2010 C'est plutôt à ranger dans le sujet "Fables" (et je vais le faire), mais je viens de tomber sur une poésie de Maurice Carême qui me convient bien pour mon projet "Contes" (avec une princesse et un loup, je prends !) Fable En arroi de dentelle, La très noble Isabelle Traversait la forêt. Un loup maigre paraît Qui se jette sur elle. - Malheureux, arrêtez ! Lui enjoint Isabelle, Je suis princesse et belle. Les plus grands chevaliers Se courbent à mes pieds. - Vous me contez merveille, Dit le loup ébranlé. Comment, vous ignorez Que le loup affamé N'a jamais eu d'oreilles ? - Que si, vous en avez, Beau sire, et pas vilaines ! Et moi de par la reine, Et Jean de La Fontaine, Je vous fais chevalier. Pauvre loup ! Il la croit ! A la sortie du bois, On le met en quartier. Aimer fille de roi !... Mieux valait la manger. Maurice Carême
Charivari Posté(e) 16 octobre 2010 Auteur Posté(e) 16 octobre 2010 Certains sont-ils assez courts pour être appris en poésie ?
Charivari Posté(e) 16 octobre 2010 Auteur Posté(e) 16 octobre 2010 C'est noté ! (j'en avais déjà entendu parler )
Charivari Posté(e) 25 octobre 2010 Auteur Posté(e) 25 octobre 2010 2 pépites de Gripari (Recueil : Marelle) : Le loup Je suis poilu, Fauve et dentu, J'ai les yeux verts. Mes crocs pointus Me donnent l'air Patibulaire Le vent qui siffle, Moleste et gifle Le promeneur, Je le renifle Et son odeur Parle à mon cœur. Sur l'autre rive Qui donc arrive A petits pas ? Hmmm ! Je salive C'est mon repas Qui vient là-bas ! Du bout du bois Marche vers moi Une gamine Qui, je le vois, Tantôt lambine, Tantôt trottine. Un chaperon Tout rouge et rond Bouge et palpite D'un air fripon Sur la petite Chattemite… Moi je me lèche Et me pourlèche Le bout du nez, Je me dépêche Pour accoster Cette poupée. Ah qu'il est doux D'être le loup De ces parages, Le garde-fou Des enfants sages Du bois sauvage ! Pierre Gripari. --------------- Le petit chaperon malin « Vous avez des yeux, Mère-Grand… De mésange ! - C'est pour mieux voir voler les anges, Mon enfant ! - Vous avez un nez, Mère-Grand… En trompette ! - C'est pour mieux sentir quand tu pètes, Mon enfant ! - Vous avez des joues, Mère-Grand… Très poilues ! - C'est pour avoir un peu trop bu, Mon enfant ! - Vous avez des pieds, Mère-Grand… Allongés ! - C'est que j'ai beaucoup voyagé, Mon enfant ! - Vous avez des bras, Mère-Grand… De lutteur ! - C'est pour te serrer sur mon cœur, Mon enfant ! - Vous avez un dos, Mère-Grand… De chameau ! - C'est pour porter les gros fardeaux, Mon enfant ! - Vous avez, Mère-Grand, l'oreille Bien pointue - C'est pour mieux entendre, vois-tu Les abeilles ! - Vous avez la langue dehors, Mère-Grand ! - C'est pour me rafraichir les dents Quand je dors… - Vous avez, vous avez… - eh bien ? - C'est fini ! Et je crois bien que j'ai tout dit A demain ! - Mais tu n'as rien dit de mes dents Ma cocotte ! - C'est que je ne suis pas idiote, Mère-Grand ! Pierre Gripari.
cbelot Posté(e) 7 décembre 2010 Posté(e) 7 décembre 2010 Cendrillon Vous épousez, prince Charmant ? Jamais, jamais. Quelle existence ! Des journalistes tout le temps derrière-nous. Et jours de France, et Points de vue. Et les cancans, et la presse du cœur, tontaine, et les qu’en dira-t-on, tonton. Je veux rester dans la maison, avec, aux pieds, mes charentaises. Devant la TV, tout à l’aise. bien au chaud, tontaine, tonton, grignotant des bonbons pique-nique, je veux suivre les feuilletons dallastiques et dynastiques. Liliane Wouters
Hill Posté(e) 26 mai 2014 Posté(e) 26 mai 2014 Je me permets de ressortir ce sujet pour soulever une question sur la poésie précédemment citée (Cendrillon de Liliane Wouters). Dans le 1er vers, il est écrit "Vous épousez, prince charmant ?", et je retrouve cette orthographe partout où j'ai pu lire la poésie. Elle fait partie des poésies que j'ai choisi de faire avec mes élèves, mais pour moi ce n'est pas correct, il faudrait écrire "Vous épouser, prince charmant ?" Qu'en pensez-vous ?
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