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Poésies autour des contes traditionnels


Charivari

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Bonjour !

je cherche des poésies sur le thème des contes traditionnels. J'en ai trouvé 3 qui me plaisent. Si vous en aviez d'autres ça serait chouette :

Temps des contes

S'il était encore une fois

Nous partirions à l'aventure,

Moi, je serais Robin des Bois,

Et toi, tu mettrais ton armure.

Nous irions sur nos alezans

Animaux de belle prestance,

Nous serions armés jusqu'aux dents

Parcourant les forêts immenses.

S'il était encore une fois

Vers le château des contes bleus

Je serais le beau-fils du roi

Et toi tu cracherais le feu.

Nous irions trouver Blanche-neige

Dormant dans son cercueil de verre,

Nous pourrions croiser le cortège

De Malbrough revenant de guerre.

S'il était encore une fois

Au balcon de Monsieur Perrault,

Nous irions voir ma Mère l'Oye

Qui me prendrait pour un héros.

Et je dirais à ces gens-là :

Moi qui suis allé dans la lune,

Moi qui vois ce qu'on ne voit pas

Quand la télé le soir s'allume ;

Je vous le dis, vos fées, vos bêtes,

Font encore rêver mes copains

Et mon grand-père le poète

Quand nous marchons main dans la main.

Georges Jean

La Prisonnière

Plaignez la pauvre prisonnière

Au fond de son cachot maudit !

Sans feu, sans coussin, sans lumière...

Ah ! maman me l'avait bien dit !

Il fallait aller chez grand-mère

Sans m'amuser au bois joli,

Sans parler comme une commère

Avec l'inconnu trop poli.

Ma promenade buissonnière

Ne m'a pas réussi du tout : (correction d'une coquille que l'on trouve partout sur le net, bien qu'elle tue la rime)

Maintenant je suis prisonnière

Dans le grand ventre noir du loup.

Je suis seule, sans allumettes,

Chaperon rouge bien puni :

Je n'ai plus qu'un bout de galette,

Et mon pot de beurre est fini !

Jacques CHARPENTREAU

Le petit chaperon rouge

" Chaperon rouge est en voyage " ,

Ont dit les noisetiers tout bas.

"Loup aux aguets sous le feuillage,

N'attendez plus au coin du bois".

Plus ne cherra la bobinette

Lorsque, d'une main qui tremblait,

Elle tirait la chevillette

En tendant déjà son bouquet.

Mère-grand n'est plus au village.

On l'a conduite à l'hôpital

Où la fièvre, dans un mirage,

Lui montre son clocher natal.

Et chaperon rouge regrette,

Le nez sur la vitre du train ,

Les papillons bleus, les fleurettes

Et le loup qui parlait si bien.

Maurice Carême

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La petite chèvre

De Monsieur Seguin

Ne fut pas mangée

Au petit matin

Elle se battit

Si gaillardement

Qu’à la fin le loup

Alla s’essoufflant

Arrêtons petite

Lui dit le coquin

C’était pour rire

Serrons-nous la main

Ainsi firent-ils

Et se retirèrent

Pour aller chacun

Dans sa chacunière

Bien sûr la biquette

Fut mise au piquet

A-t-on jamais vu

Chèvre découcher ?

Mais pour sa vaillance

On l’en retira

Je crois savoir même

Qu’on la décora

Si j’en ai menti

Je veux bien copier

Dix fois la nouvelle

De Monsieur Daudet.

Jean ROUSSELOT

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L'aurore en chaperon rose

L'aurore en chaperon rose

brin de lune sur les talons

s'en allait offrir à la ronde

sa galette et ses chansons.

Mais le loup profile son ombre

avalant galette en premier.

Sauve-toi Chaperon rose

car c'est toi qu'il va croquer.

Matin gris matin mouillé

Que cette histoire est décevante

il faudra la recommencer

heureusement la terre est ronde

demain c'est le loup -peut-être-

le loup qui sera mangé.

André Hyvernaud

LA BELLE AU BOIS DORMAIT... de Paul Verlaine

La Belle au Bois dormait. Cendrillon sommeillait.

Madame Barbe-bleue ? elle attendait ses frères ;

Et le petit Poucet, loin de l'ogre si laid,

Se reposait sur l'herbe en chantant des prières.

L'Oiseau couleur-du-temps planait dans l'air léger

Qui caresse la feuille au sommet des bocages

Très nombreux, tout petits, et rêvant d'ombrager

Semaille, fenaison, et les autres ouvrages.

Les fleurs des champs, les fleurs innombrables des champs,

Plus belles qu'un jardin où l'Homme a mis ses tailles,

Ses coupes et son goût à lui, - les fleurs des gens ! -

Flottaient comme un tissu très fin dans l'or des pailles,

Et, fleurant simple, ôtaient au vent sa crudité,

Au vent fort, mais alors atténué, de l'heure

Où l'après-midi va mourir. Et la bonté

Du paysage au cœur disait : Meurs ou demeure !

Les blés encore verts, les seigles déjà blonds

Accueillaient l'hirondelle en leur flot pacifique.

Un tas de voix d'oiseaux criait vers les sillons

Si doucement qu'il ne faut pas d'autre musique...

Peau d'Ane rentre. On bat la retraite - écoutez ! -

Dans les Etats voisins de Riquet-à-la-Houppe,

Et nous joignons l'auberge, enchantés, esquintés,

Le bon coin où se coupe et se trempe la soupe !

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Ce poème de Paul Verlaine (1844-1896) est extrait du recueil “Amour”.

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La petite chèvre

De Monsieur Seguin

Ne fut pas mangée

Au petit matin

Elle se battit

Si gaillardement

Qu'à la fin le loup

Alla s'essoufflant

Arrêtons petite

Lui dit le coquin

C'était pour de rire (sinon, il manque un pied)

Serrons-nous la main

Ainsi firent-ils

Et se retirèrent

Pour aller chacun

Dans sa chacunière

Bien sûr la biquette

Fut mise au piquet

A-t-on jamais vu

Chèvre découcher ?

Mais pour sa vaillance

On l'en retira

Je crois savoir même

Qu'on la décora

Si j'en ai menti

Je veux bien copier

Dix fois la nouvelle

De Monsieur Daudet.

Jean ROUSSELOT

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  • 2 semaines plus tard...

En vair et contre tous

Mes demi-sœurs, ces maroufles,

Ont leur argent, leur orgueil,

Leur tralala, leurs fauteuils…

Mais qu’elles fassent leur deuil

De mes pantoufles.

Ma marâtre se boursoufle

Dans ses satins, ses brocarts.

Elle me tient à l’écart,

Mais je m’en moque bien, car

J’ai mes pantoufles.

Tous les courtisans s’essoufflent

Á vouloir me rattraper :

Ils ont voulu me happer,

Il a fallu m’échapper

Sans ma pantoufle.

Belles dames qu’emmitouflent

Vos robes d’or à panier,

Vos appas sont trop grossiers :

N’entre que mon petit pied

Dans ma pantoufle.

CENDRILLON.

Jacques Charpentreau,

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Oh merci pour ce post et vos contributions...En tant que conteuse, je vais les apprendre et pouvoir les réciter :lol: pour le bonheur des enfants...

Nous nous travaillons les contes en parallèle des chansons d'Emily Loizeau : l'âge d'or, voilà pourquoi, la princesse et la grenouille ou encore les weepers circus avec le petit chaperon rouge...

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  • 3 semaines plus tard...

C'est plutôt à ranger dans le sujet "Fables" (et je vais le faire), mais je viens de tomber sur une poésie de Maurice Carême qui me convient bien pour mon projet "Contes" (avec une princesse et un loup, je prends !)

Fable

En arroi de dentelle,

La très noble Isabelle

Traversait la forêt.

Un loup maigre paraît

Qui se jette sur elle.

- Malheureux, arrêtez !

Lui enjoint Isabelle,

Je suis princesse et belle.

Les plus grands chevaliers

Se courbent à mes pieds.

- Vous me contez merveille,

Dit le loup ébranlé.

Comment, vous ignorez

Que le loup affamé

N'a jamais eu d'oreilles ?

- Que si, vous en avez,

Beau sire, et pas vilaines !

Et moi de par la reine,

Et Jean de La Fontaine,

Je vous fais chevalier.

Pauvre loup ! Il la croit !

A la sortie du bois,

On le met en quartier.

Aimer fille de roi !...

Mieux valait la manger.

Maurice Carême

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  • 2 semaines plus tard...

2 pépites de Gripari (Recueil : Marelle) :

Le loup

Je suis poilu,

Fauve et dentu,

J'ai les yeux verts.

Mes crocs pointus

Me donnent l'air

Patibulaire

Le vent qui siffle,

Moleste et gifle

Le promeneur,

Je le renifle

Et son odeur

Parle à mon cœur.

Sur l'autre rive

Qui donc arrive

A petits pas ?

Hmmm !

Je salive

C'est mon repas

Qui vient là-bas !

Du bout du bois

Marche vers moi

Une gamine

Qui, je le vois,

Tantôt lambine,

Tantôt trottine.

Un chaperon

Tout rouge et rond

Bouge et palpite

D'un air fripon

Sur la petite

Chattemite…

Moi je me lèche

Et me pourlèche

Le bout du nez,

Je me dépêche

Pour accoster

Cette poupée.

Ah qu'il est doux

D'être le loup

De ces parages,

Le garde-fou

Des enfants sages

Du bois sauvage !

Pierre Gripari.

---------------

Le petit chaperon malin

« Vous avez des yeux, Mère-Grand…

De mésange !

- C'est pour mieux voir voler les anges,

Mon enfant !

- Vous avez un nez, Mère-Grand…

En trompette !

- C'est pour mieux sentir quand tu pètes,

Mon enfant !

- Vous avez des joues, Mère-Grand…

Très poilues !

- C'est pour avoir un peu trop bu,

Mon enfant !

- Vous avez des pieds, Mère-Grand…

Allongés !

- C'est que j'ai beaucoup voyagé,

Mon enfant !

- Vous avez des bras, Mère-Grand…

De lutteur !

- C'est pour te serrer sur mon cœur,

Mon enfant !

- Vous avez un dos, Mère-Grand…

De chameau !

- C'est pour porter les gros fardeaux,

Mon enfant !

- Vous avez, Mère-Grand, l'oreille

Bien pointue

- C'est pour mieux entendre, vois-tu

Les abeilles !

- Vous avez la langue dehors,

Mère-Grand !

- C'est pour me rafraichir les dents

Quand je dors…

- Vous avez, vous avez… - eh bien ?

- C'est fini !

Et je crois bien que j'ai tout dit

A demain !

- Mais tu n'as rien dit de mes dents

Ma cocotte !

- C'est que je ne suis pas idiote,

Mère-Grand !

Pierre Gripari.

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  • 1 mois plus tard...

Cendrillon

Vous épousez, prince Charmant ?

Jamais, jamais. Quelle existence !

Des journalistes tout le temps

derrière-nous. Et jours de France,

et Points de vue. Et les cancans,

et la presse du cœur, tontaine,

et les qu’en dira-t-on, tonton.

Je veux rester dans la maison,

avec, aux pieds, mes charentaises.

Devant la TV, tout à l’aise.

bien au chaud, tontaine, tonton,

grignotant des bonbons pique-nique,

je veux suivre les feuilletons

dallastiques et dynastiques.

Liliane Wouters

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  • 3 années plus tard...

Je me permets de ressortir ce sujet pour soulever une question sur la poésie précédemment citée (Cendrillon de Liliane Wouters).

Dans le 1er vers, il est écrit "Vous épousez, prince charmant ?", et je retrouve cette orthographe partout où j'ai pu lire la poésie.

Elle fait partie des poésies que j'ai choisi de faire avec mes élèves, mais pour moi ce n'est pas correct, il faudrait écrire "Vous épouser, prince charmant ?" Qu'en pensez-vous ?

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