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Victor Hugo


nympheas2008

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Bonjour,

Je souhaiterais faire apprendre des poèmes de Victor Hugo à mes élèves et me renouveler un peu...

Avez-vous des poèmes fétiches ? Pas trop difficiles pour des élèves de CM ?

Merci !

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Demain dès l'aube, un des rares poèmes dont je me souviens encore par cœur (de mon école primaire)

Oui, je l'ai déjà travaillé. Avez-vous d'autres poèmes en tête ?

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Voici que la saison décline

Voici que la saison décline,

L’ombre grandit, l’azur décroit,

Le vent fraichit sur la colline,

L’oiseau frissonne, l’herbe a froid.

Aout contre septembre lutte;

L’océan n’a plus d’alcyon;

Chaque jour perd un minute,

Chaque aurore pleure un rayon.

La mouche, comme prise au piège,

Est immobile à mon plafond;

Et comme un blanc flocon de neige,

Petit à petit, l’été fond.

Victor Hugo (1802-1885)

Le mot

Jeunes gens, prenez garde aux choses que vous dites !

Tout peut sortir d'un mot qu'en passant vous perdîtes ;

Tout, la haine et le deuil !

Et ne m'objectez pas que vos amis sont sûrs et que

vous parlez bas.

Écoutez bien ceci :

Tête-à-tête, en pantoufle,

Portes closes, chez vous, sans un témoin qui souffle,

Vous dites à l'oreille du plus mystérieux

De vos amis de cœur ou, si vous aimez mieux,

Vous murmurez tout seul, croyant presque vous taire,

Dans le fond d'une cave à trente pieds sous terre,

Un mot désagréable à quelque individu.

Ce mot - que vous croyez qu'on n'a pas entendu,

Que vous disiez si bas dans un lieu sourd et sombre - Court à peine lâché, part, bondit, sort de l'ombre ;

Tenez, il est dehors ! Il connaît son chemin ;

Il marche, il a deux pieds, un bâton à la main,

De bons souliers ferrés, un passeport en règle ;

Au besoin, il prendrait des ailes, comme l'aigle !

Il vous échappe, il fuit, rien ne l'arrêtera ;

Il suit le quai, franchit la place, et caetera

Passe l'eau sans bateau dans la saison des crues,

Et va, tout à travers un dédale de rues,

Droit chez le citoyen dont vous avez parlé.

Il sait le numéro, l'étage ; il a la clé,

Il monte l'escalier, ouvre la porte, passe,

Entre, arrive, et railleur, regardant l'homme en face,

Dit : " Me voilà ! Je sors de la bouche d'un tel."

Et c'est fait. Vous avez un ennemi mortel.

Victor Hugo (1802 - 1885)

Messieurs les petits oiseaux

Messieurs les petits oiseaux,

On vide ici les assiettes ;

Venez donc manger les miettes,

Les chats n'auront que les os.

C'est le temps des grandes eaux,

Le pain est dans la mangeoire,

Venez donc manger et boire,

Messieurs les petits oiseaux.

Messieurs les petits oiseaux sont priés

De vider les écuelles,

Et mesdames les souris

Voudront bien rester chez elles.

Victor Hugo (1802 - 1885)

Chanson de grand-père

Dansez, les petites filles,

Toutes en rond.

En vous voyant si gentilles,

Les bois riront.

Dansez, les petites reines,

Toutes en rond.

Les amoureux sous les frênes

S'embrasseront.

Dansez, les petites folles,

Toutes en rond.

Les bouquins dans les écoles

Bougonneront.

Dansez, les petites belles,

Toutes en rond.

Les oiseaux avec leurs ailes

Applaudiront.

Dansez, les petites fées,

Toutes en rond.

Dansez, de bleuets coiffées,

L'aurore au front.

[...]

Victor Hugo

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Merci beaucoup à tous !

un que j'adore mais qu'il faudrait réduire....

(écrit en juillet 1853)

Je m'étais endormi la nuit près de la grève.

Un vent frais m'éveilla, je sortis de mon rêve,

J'ouvris les yeux, je vis l'étoile du matin.

Elle resplendissait au fond du ciel lointain

Dans une blancheur molle, infinie et charmante.

Aquilon s'enfuyait emportant la tourmente.

L'astre éclatant changeait la nuée en duvet.

C'était une clarté qui pensait, qui vivait ;

Elle apaisait l'écueil où la vague déferle ;

On croyait voir une âme à travers une perle.

Il faisait nuit encor, l'ombre régnait en vain,

Le ciel s'illuminait d'un sourire divin.

La lueur argentait le haut du mât qui penche ;

Le navire était noir, mais la voile était blanche ;

Des goélands debout sur un escarpement,

Attentifs, contemplaient l'étoile gravement

Comme un oiseau céleste et fait d'une étincelle;

L'océan, qui ressemble au peuple, allait vers elle,

Et, rugissant tout bas, la regardait briller,

Et semblait avoir peur de la faire envoler.

Un ineffable amour emplissait l'étendue.

L'herbe verte à ses pieds frissonnait éperdue,

Les oiseaux se parlaient dans les nids ; une fleur

Qui s'éveillait me dit : C'est l'étoile ma sœur.

Et pendant qu'à longs plis l'ombre levait son voile,

J'entendis une voix qui venait de l'étoile

Et qui disait : - Je suis l'astre qui vient d'abord.

Je suis celle qu'on croit dans la tombe et qui sort.

J'ai lui sur le Sina, j'ai lui sur le Taygète ;

Je suis le caillou d'or et de feu que Dieu jette,

Comme avec une fronde, au front noir de la nuit.

Je suis ce qui renaît quand un monde est détruit.

O nations ! je suis la Poésie ardente.

J'ai brillé sur Moïse et j'ai brillé sur Dante.

Le lion Océan est amoureux de moi.

J'arrive. Levez-vous, vertu, courage, foi !

Penseurs, esprits ! montez sur la tour, sentinelles !

Paupières, ouvrez-vous ! allumez-vous, prunelles !

Terre, émeus le sillon ; vie, éveille le bruit ;

Debout, vous qui dormez ; car celui qui me suit,

Car celui qui m'envoie en avant la première,

C'est l'ange Liberté, c'est le géant Lumière !

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