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Cela met vraiment en évidence l'intérêt et l'importance du travail en équipe, dans notre métier (et pas seulement quand on débute !). Il faut être honnête, et reconnaître qu'un certain nombre d'enseignants travaillent seuls dans leur classe, s'investissent peu à l'intérieur de leur cycle et (mais cela n'engage que moi) cela n'a aucun sens dans le cadre d'un travail tel que le nôtre !

Je vous sais gré d'être honnête et reconnaître que votre réflexion n'engage que vous.

Le travail en équipe est un slogan vide de sens tant qu'on ne voit pas comment il s'incarne concrètement.

On n'instruit pas des enfants comme on produit des objets manufacturés - quoique depuis pas mal d'années le vocabulaire de la production et du management industriels s'est répandu dans l'enseignement : "production d'écrits", "outils", "gestion de classe", "personnes ressources", etc.

Travailler en équipe, tel que je l'ai expérimenté, c'est en réalité être soumis à la pensée dominante répandue de manière générale (car on peut rencontrer de rares exceptions) par les formateurs et le corps des inspecteurs :

"L'équipe de l'école a décidé" que toutes les classes allaient utiliser Ermel (ou Cap maths, etc.) pour "harmoniser les outils".

"L'équipe de cycle III a décidé" que leurs classes devaient utiliser un classeur.

"L'équipe de cycle II" a décidé" que les élèves de CP et de CE1 devaient utiliser trois cahiers 24 x 32 pour la poésie et la "Découverte de monde" (même moi n'en voudrais pas en tant qu'adulte).

"L'équipe des GS-CP a décidé" que les classes de CP utiliseraient des albums pour apprendre à lire (ou Ribambelle, Grindelire, Dagobert, etc.).

"Les équipes de cycle ont décidé" que chaque cycle ferait les mêmes évaluations en même temps (<< Tu comprends, vis à vis des parents... >>).

"L'équipe des CE2 a décidé" qu'on allait travailler un trimestre entier sur le recyclage des déchets car il faut apprendre aux enfants à "préserver l'environnement".

"L'équipe enseignante a décidé" que le projet d'école porterait sur le conte. Et c'est parti pour un an : on va lire des contes et encore des contes, un conteur va venir conter, on va aller assister à une représentation de conte, on va "produire" un conte en classe et on va "fabriquer" un livre illustré (<< Ça fera les arts plastiques d'un trimestre >>).

Voilà quelques exemples malheureux de ce que peut signifier concrètement le "travail en équipe" la plupart du temps.

Ce qui "n'a aucun sens" c'est d'accepter un tel totalitarisme idéologique et ce qui a du sens c'est l'enseignant qui n'accepte pas les diktats et cherche sa voie dans l'intérêt des élèves et non dans la soumission à la tyrannie de "l'équipe" qui n'est que la tyrannie idéologique de la nomenklatura de l'Education Nationale.

Toutes mes félicitations, cher collègue !

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Ce qui "n'a aucun sens" c'est d'accepter un tel totalitarisme idéologique et ce qui a du sens c'est l'enseignant qui n'accepte pas les diktats et cherche sa voie dans l'intérêt des élèves et non dans la soumission à la tyrannie de "l'équipe" qui n'est que la tyrannie idéologique de la nomenklatura de l'Education Nationale.

Effectivement, "imposer" des idées, des projets, n'a aucun sens. Peut-être ne me suis-je pas encore trouvée dans un tel contexte d'école (?) mais les termes "diktat" et "totalitarisme idéologique" me semblent vraiment "extrêmes". Voulez-vous dire qu'il faile rejeter tout ce qui est collectif ?...

Quoi qu'il en soit, je ne m'inscris pas dans ce type de débat. Pour moi, tout l'intérêt de travailler en équipe, c'est justement d'échanger des points de vue, de mutualiser des compétences, de trouver des compromis qui permettent de travailler avec souplesse dans nos classes en ne visant qu'une seule chose : l'intérêt des élèves. Certainement pas de vouloir à tout prix faire adhérer autrui à des choses dans lesquelles ils ne peuvent se projeter et qui ne leur conviennent pas.

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Cela met vraiment en évidence l'intérêt et l'importance du travail en équipe, dans notre métier (et pas seulement quand on débute !). Il faut être honnête, et reconnaître qu'un certain nombre d'enseignants travaillent seuls dans leur classe, s'investissent peu à l'intérieur de leur cycle et (mais cela n'engage que moi) cela n'a aucun sens dans le cadre d'un travail tel que le nôtre !

Je vous sais gré d'être honnête et reconnaître que votre réflexion n'engage que vous.

Le travail en équipe est un slogan vide de sens tant qu'on ne voit pas comment il s'incarne concrètement.

On n'instruit pas des enfants comme on produit des objets manufacturés - quoique depuis pas mal d'années le vocabulaire de la production et du management industriels s'est répandu dans l'enseignement : "production d'écrits", "outils", "gestion de classe", "personnes ressources", etc.

Travailler en équipe, tel que je l'ai expérimenté, c'est en réalité être soumis à la pensée dominante répandue de manière générale (car on peut rencontrer de rares exceptions) par les formateurs et le corps des inspecteurs :

"L'équipe de l'école a décidé" que toutes les classes allaient utiliser Ermel (ou Cap maths, etc.) pour "harmoniser les outils".

"L'équipe de cycle III a décidé" que leurs classes devaient utiliser un classeur.

"L'équipe de cycle II" a décidé" que les élèves de CP et de CE1 devaient utiliser trois cahiers 24 x 32 pour la poésie et la "Découverte de monde" (même moi n'en voudrais pas en tant qu'adulte).

"L'équipe des GS-CP a décidé" que les classes de CP utiliseraient des albums pour apprendre à lire (ou Ribambelle, Grindelire, Dagobert, etc.).

"Les équipes de cycle ont décidé" que chaque cycle ferait les mêmes évaluations en même temps (<< Tu comprends, vis à vis des parents... >>).

"L'équipe des CE2 a décidé" qu'on allait travailler un trimestre entier sur le recyclage des déchets car il faut apprendre aux enfants à "préserver l'environnement".

"L'équipe enseignante a décidé" que le projet d'école porterait sur le conte. Et c'est parti pour un an : on va lire des contes et encore des contes, un conteur va venir conter, on va aller assister à une représentation de conte, on va "produire" un conte en classe et on va "fabriquer" un livre illustré (<< Ça fera les arts plastiques d'un trimestre >>).

Voilà quelques exemples malheureux de ce que peut signifier concrètement le "travail en équipe" la plupart du temps.

Ce qui "n'a aucun sens" c'est d'accepter un tel totalitarisme idéologique et ce qui a du sens c'est l'enseignant qui n'accepte pas les diktats et cherche sa voie dans l'intérêt des élèves et non dans la soumission à la tyrannie de "l'équipe" qui n'est que la tyrannie idéologique de la nomenklatura de l'Education Nationale.

J'ai connu ce genre d'écoles... que je me suis empressée de fuir... Il n'y a rien de plus frustrant que d'être obligé d'appliquer les idées des autres au nom du fameux "travail d'équipe"!!!

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réduire le travail d'équipe à ça, Louis, c'est un peu comme dire que tous les chômeurs sont des feignants, ou tous les fonctionnaires des planqués

c'est pas intéressant

surtout que ça signifie, entre les lignes, que tu trouves toujours mieux de bosser que pour soi - les autres, vraiment, non quoi, vraiment pas, y'a rien à faire

ton discours, "les autres sont nuls, grégaires et idéologisés alors que moi bah non voyez", ça me fait bien rigoler sauf ton respect

il y a peut être une idéologie dominante au sein de l'EN mais la tienne, celle que tu donnes à voir au travers de ton commentaire, est de mon point de vue loin d'être minoritaire.

souvent ça, les enseignants : se croivent progressistes et anticonformistes comme pas deux, mais seulement...

Posté(e)

réduire le travail d'équipe à ça, Louis, c'est un peu comme dire que tous les chômeurs sont des feignants, ou tous les fonctionnaires des planqués

c'est pas intéressant

surtout que ça signifie, entre les lignes, que tu trouves toujours mieux de bosser que pour soi - les autres, vraiment, non quoi, vraiment pas, y'a rien à faire

ton discours, "les autres sont nuls, grégaires et idéologisés alors que moi bah non voyez", ça me fait bien rigoler sauf ton respect

il y a peut être une idéologie dominante au sein de l'EN mais la tienne, celle que tu donnes à voir au travers de ton commentaire, est de mon point de vue loin d'être minoritaire.

souvent ça, les enseignants : se croivent progressistes et anticonformistes comme pas deux, mais seulement...

Non, je n'ai rien à voir avec ce que tu dis. Ce que je dénonce, c'est la contrainte pesant sur nous sous prétexte qu'il faille absolument travailler en équipe. C'est un slogan creux - comme bien d'autres - qui peut recouvrir des réalités diverses.

Lorsque je suis arrivé dans une école pour prendre un CP et qu'on m'a mis d'office dans les mains une méthode "globale" de lecture parce que l'autre CP l'utilisait et que les enfants avaient débuté avec en GS, je trouve cela inadmissible car j'ai la conviction que ce genre de méthode n'apprend pas correctement à lire aux enfants.

De même, je ne veux pas que mes élèves de CE1 utilisent des cahiers 24 x 32 trop grands, trop lourds, trop encombrants pour des petits enfants, pour la raison que les autres classes de CP et de CE1 en ont.

Ailleurs, je n'appréciais pas que mes élèves de cycle III aient un classeur qu'ils devaient garder trois ans parce que je n'aime pas travailler avec des classeurs dont je pense que l'usage pénalise les élèves les plus fragiles qui ont des difficultés à gérer les feuilles qu'ils peuvent perdre, oublier ou ranger au mauvais endroit. Aller chercher et rapporter les classeurs génère du mouvement, trouver la bonne feuille à amener à la maison pour apprendre la leçon est harassant quand il faut le faire plusieurs fois par semaine. Le temps et l'énergie gaspillés, l'agitation, tout cela je m'en passerais bien. Combien de fois ai-je trouvé des feuilles perdues à moitié déchirées...

Et l'utilisation d'un manuel unique ? Cap Maths du CP au CM 2 par exemple dont j'estime qu'il est un mauvais manuel.

Dans quel état psychologique peuvent se trouver des enseignants qui sont en désaccord avec de telles pratiques alors qu'ils devraient être sereins dans leur classe ? Nous faisons un métier de relations humaines qui nous fragilise beaucoup et des idéologues voudraient standardiser les pratiques, le "travail d'équipe" devenant ainsi une formule magique censée fonder l'école "moderne", la solution miracle aux difficultés de l'enseignement.

J'ai travaillé en équipe avec d'autres collègues bien avant qu'on parle de "travail d'équipe". Simplement, je ne veux pas que "l'équipe" m'oblige à des pratiques que je juge néfastes pour les enfants et je veux travailler avec qui je souhaite sur des projets que j'ai choisis et non que l'on m'impose.

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Ce qui "n'a aucun sens" c'est d'accepter un tel totalitarisme idéologique et ce qui a du sens c'est l'enseignant qui n'accepte pas les diktats et cherche sa voie dans l'intérêt des élèves et non dans la soumission à la tyrannie de "l'équipe" qui n'est que la tyrannie idéologique de la nomenklatura de l'Education Nationale.

Effectivement, "imposer" des idées, des projets, n'a aucun sens. Peut-être ne me suis-je pas encore trouvée dans un tel contexte d'école (?) mais les termes "diktat" et "totalitarisme idéologique" me semblent vraiment "extrêmes". Voulez-vous dire qu'il faile rejeter tout ce qui est collectif ?...

Quoi qu'il en soit, je ne m'inscris pas dans ce type de débat. Pour moi, tout l'intérêt de travailler en équipe, c'est justement d'échanger des points de vue, de mutualiser des compétences, de trouver des compromis qui permettent de travailler avec souplesse dans nos classes en ne visant qu'une seule chose : l'intérêt des élèves. Certainement pas de vouloir à tout prix faire adhérer autrui à des choses dans lesquelles ils ne peuvent se projeter et qui ne leur conviennent pas.

Là, je suis d'accord car évidemment je ne rejette pas ce qui est collectif ; il y a d'ailleurs des choses qui sont collectives par nécessité dans une école. J'introduirais tout de même une nuance concernant les compromis : je ne vois pas, par exemple, quel compromis serait possible entre deux enseignants de CP qui utiliseraient l'un Ribambelle et l'autre Borel-Maisonny. Ou bien entre ceux qui veulent utiliser un classeur et d'autres des cahiers. Ou encore entre ceux qui veulent poser la potence de la division dès le CE1 et d'autres s'en tenant aux manipulations jusqu'au CM1.

Effectivement, les mots "diktat" et "totalitarisme" sont des mots forts. Je les ai employés parce que je croise maintenant beaucoup d'instituteurs en détresse, fragilisés par des injonctions (des diktats) qui ne tiennent pas compte de la réalité de leur travail quotidien.

L'école est maintenant considérée par ses plus hautes instances, qui trouvent des relais en bas de l'échelle et dans certains syndicats, comme une entreprise devant obtenir des résultats. Or une école n'est pas une entreprise. Les gens qui la pensent ainsi méconnaissent la nature de notre métier.

Il semble cependant que certains facteurs favorisent la performance des établissements. L'un d'eux est la mobilisation de l'équipe enseignante.

(François Dubet, Cahiers pédagogiques, n° 354, mai 1997)

Un professeur... est préparé à travailler en équipe et à conduire avec d'autres des actions et des projets.

(Guide du professeur stagiaire 1998-1999, seconde année, IUFM de l'académie d'Amiens)

Ainsi, Il faudrait "harmoniser les outils" pour avoir un meilleur rendement. Mais l'utilisation d'un manuel unique n'est pas la garantie de de bons résultats. Ce sont les méthodes de travail de l'enseignant et les contenus propres des manuels qui peuvent assurer de meilleures réussites.

Actuellement une forte pression peut s'exercer sur des collègues dont on fustige les tendances individualistes, qui ne peuvent pas assumer les contraintes d'un travail collectif qu'ils estiment aller à l'encontre de ce qu'ils jugent bon pour leurs élèves. Placés devant des exigences contradictoires, ils se culpabilisent et dépriment.

Dans le domaine du management, cela s'appelle la technique de la "double contrainte" (en anglais double-bind) qui consiste à placer les employés devant des exigences contradictoires de manière à les culpabiliser. L'exhortation au travail "en équipe" d'abord ne coûte rien (<< Vous devez travailler en équipe pour résoudre vos problèmes. >>) et ensuite elle permet de stigmatiser les enseignants << incapables d'adapter leurs pratiques >>. Dans les pays totalitaires, on appelait cela "l'individualisme bourgeois".

Si tu veux rester avec nous, il faudra prendre l'esprit d'équipe et t'habituer à tout mettre en commun.

(J. P. Sartre, La mort dans l'âme, 1949)

Posté(e)

Ben moi ce qui me fait peur, c'est que tous les admis ne sortent pas du sacro-saint master, et que pour faire au minimum un stage d'observation il faut, pour les candidats libres, passer par le système D ; à 34 balais, un master en poche et une famille à charge j'ai autre chose à faire que de retourner sur les bancs de la fac. Que l'année de stagiaire soit un minimum organisée pour, le temps de quelques mois, pouvoir observer, prendre des marques, des infos et se préparer.

Si je réussis je sais que j'aurai les épaules assez solides pour bosser et y arriver, la tête dans le guidon certes, mais ceux qui en pâtiront le plus ce seront mes élèves, tout ça pour justifier une formation en master. Malheureusement pour eux malgré tout je ne renonçerai pas mais ma "place" sera difficile à défendre en cas de problème, c'est pourquoi l'aide des collègues est quand même indispensable, sans forcément tout en attendre.

Posté(e)

réduire le travail d'équipe à ça, Louis, c'est un peu comme dire que tous les chômeurs sont des feignants, ou tous les fonctionnaires des planqués

c'est pas intéressant

surtout que ça signifie, entre les lignes, que tu trouves toujours mieux de bosser que pour soi - les autres, vraiment, non quoi, vraiment pas, y'a rien à faire

ton discours, "les autres sont nuls, grégaires et idéologisés alors que moi bah non voyez", ça me fait bien rigoler sauf ton respect

il y a peut être une idéologie dominante au sein de l'EN mais la tienne, celle que tu donnes à voir au travers de ton commentaire, est de mon point de vue loin d'être minoritaire.

souvent ça, les enseignants : se croivent progressistes et anticonformistes comme pas deux, mais seulement...

Non, je n'ai rien à voir avec ce que tu dis. Ce que je dénonce, c'est la contrainte pesant sur nous sous prétexte qu'il faille absolument travailler en équipe. C'est un slogan creux - comme bien d'autres - qui peut recouvrir des réalités diverses.

Lorsque je suis arrivé dans une école pour prendre un CP et qu'on m'a mis d'office dans les mains une méthode "globale" de lecture parce que l'autre CP l'utilisait et que les enfants avaient débuté avec en GS, je trouve cela inadmissible car j'ai la conviction que ce genre de méthode n'apprend pas correctement à lire aux enfants.

De même, je ne veux pas que mes élèves de CE1 utilisent des cahiers 24 x 32 trop grands, trop lourds, trop encombrants pour des petits enfants, pour la raison que les autres classes de CP et de CE1 en ont.

Ailleurs, je n'appréciais pas que mes élèves de cycle III aient un classeur qu'ils devaient garder trois ans parce que je n'aime pas travailler avec des classeurs dont je pense que l'usage pénalise les élèves les plus fragiles qui ont des difficultés à gérer les feuilles qu'ils peuvent perdre, oublier ou ranger au mauvais endroit. Aller chercher et rapporter les classeurs génère du mouvement, trouver la bonne feuille à amener à la maison pour apprendre la leçon est harassant quand il faut le faire plusieurs fois par semaine. Le temps et l'énergie gaspillés, l'agitation, tout cela je m'en passerais bien. Combien de fois ai-je trouvé des feuilles perdues à moitié déchirées...

Et l'utilisation d'un manuel unique ? Cap Maths du CP au CM 2 par exemple dont j'estime qu'il est un mauvais manuel.

Dans quel état psychologique peuvent se trouver des enseignants qui sont en désaccord avec de telles pratiques alors qu'ils devraient être sereins dans leur classe ? Nous faisons un métier de relations humaines qui nous fragilise beaucoup et des idéologues voudraient standardiser les pratiques, le "travail d'équipe" devenant ainsi une formule magique censée fonder l'école "moderne", la solution miracle aux difficultés de l'enseignement.

J'ai travaillé en équipe avec d'autres collègues bien avant qu'on parle de "travail d'équipe". Simplement, je ne veux pas que "l'équipe" m'oblige à des pratiques que je juge néfastes pour les enfants et je veux travailler avec qui je souhaite sur des projets que j'ai choisis et non que l'on m'impose.

en effet là c'est moins ambigüe, merci.

Avec ton message suivant encore plus. Je me reconnais tout à fait dans cette allergie à l'infusion du "management" dans la profession, et dans l'école en général.

Je pense qu'on est parmi les derniers à subir cette lame de fond. On rejoint en quelque sorte le lot commun du salariat moderne.

Posté(e)

L'école est maintenant considérée par ses plus hautes instances, qui trouvent des relais en bas de l'échelle et dans certains syndicats, comme une entreprise devant obtenir des résultats. Or une école n'est pas une entreprise. Les gens qui la pensent ainsi méconnaissent la nature de notre métier.

Tellement vrai...

Il faudrait déjà se poser les bonnes questions.

Qu'est-ce que réllement TRAVAILLER EN EQUIPE ?

Qu'est-ce qu'une équipe ?

Qu'est-ce ce qui fait qu'une équipe est performante ou non ?

Pourquoi travailler en équipe ?

Quelles sont les différentes façons de travailler en équipe ?

etc. etc.

(NB. J'ai créé et animé des formations auprès de jeunes salariés en entreprise sur ce thème, et j'ai - un peu :wink: - réfléchi sur la question).

Et d'autres questions :

Le concept d'équipe est-il applicable à une école ?

(Et par extension, mais c'est un autre sujet : est-il applicable à une classe ? A un groupe d'enfants ? Dans quel cadre ?).

Pour qu'il y ait une équipe, il faut nécessairement qu'il y ait un projet, un but commun, non ?

Le travail en équipe se définit par le BUT à atteindre, et rien d'autre. Sans cela l'équipe n'a pas de raison d'être.

Vous mettez 8 mecs en short et vous leur demandez de faire des passes. Bon, ben OK.

Vous mettez les mêmes 8 mecs et vous leur demandez de faire des passes dans le but d'aller mettre le ballon dans un panier situé dans un camp adverse, avec d'autres mecs en short qui ont comme projet de les en empêcher. Là, vous avez un vrai travail d'équipe.

Vous prenez 8 maîtresses et vous leur demandez, comme ça, en début d'année, de travailler en équipe parce que c'est "comme ça qu'on doit faire et parce que c'est bien". Bon, ben OK.

Pourquoi ?

Quel est leur but ? Ont-elles un but commun ?

Si oui, le travail en équipe se justifie.

Exemples : réorganiser la BCD, monter un projet de collaboration avec une association humanitaire, réaliser une fresque avec un artiste, etc.

Le but doit être clairement identifié, dans un temps défini, avec des responsabilités déterminées (quoi, qui, quand, comment).

Si non, le travail "en équipe" est factice et c'est une vraie perte de temps. Notamment quand on touche à l'aspect pédagogique intra-classe !

Je l'ai vécu en école et j'en ai vite tiré les conclusions. Rester jusqu'à 18h autour d'une table, sans but précis, en sachant de toute façon que chacun restera sur ses positions parce que, comme l'explique LouisBarthas, on a tous NOTRE expérience, NOTRE gestion de classe, NOTRE quotidien, NOTRE ligne pédagogique, et surtout NOS élèves qui ne sont pas ceux du/de la collègue.

Je pense qu'on devrait systématiquement se poser la question suivante :

Pour faire avancer les choses, dois-je travailler avec mes collègues (avec tout ce que cela implique : réunions, concertation, points à date, ...) , ou suis-je plus efficace seul(e) ?

Quel gaspillage de temps pourrait-on ainsi éviter dans l'EN !

Posté(e)

Pour moi, travailler en équipe, c'est se donner des possibilités supplémentaires pour faire progresser les élèves. On peut faire des choses qu'on n'aurait pas pu entreprendre seul : monter une BCD, préparer des parcours de gym, organiser un décloisonnement, chercher collectivement des réponses pour les élèves difficiles...

Le travail d'équipe doit nous soulager et ne doit pas du tout être un cadre contraignant auquel on devrait se plier même si on n'est pas d'accord!

Je suis cette année dans une école où il n'y a aucun travail d'équipe, je trouve que c'est pénalisant pour les élèves : peu de chose sont faites pour les élèves en difficulté (bah oui, comme on n'en parle jamais, chaque instit' les découvre au mois de septembre puis lance mollement quelques signaux, puis laisse tomber en se disant que d'ici quelques mois, l'instit d'après s'en chargera... C'est ainsi qu'une fillette a passé 3 ans en maternelle sans que rien ne soit fait alors qu'elle était lourdement handicapée...), peu de sorties (les bus sont faits pour 2 classes!), les exigences ne sont pas du tout les mêmes pour les élèves d'un même niveau selon leur classe donc quand ils se retrouvent ensemble l'année suivante les écarts sont énormes...

Posté(e)

Bonsoir à tous.

Je suis PES dans le Rhone, je me suis donc un peu penché sur ce Topic (je n'ai pas tout lu cependant ...).

- Tout d'abord, concernant la formation, elle est vraiment très différente selon les académies, et même au sein des départements d'une même académie.

Ex: Dans l'Ain, les PES ont effectué un stage "observation" jusqu'a la Toussaint (dont 1 avec Tuteur), dans les 3 cycles.

Dans le Rhone, nous avons fait 1 mois avec notre tuteur, 2 semaines dans un autre cycle....

et là... le comble : nous devions effectuer notre dernière semaine de stage d'observation en juin (dans le dernier cycle non observé.. Nous venons d'apprendre que cette semaine était remplacée par 4 visites formatives effectuées entre mai et mi juin.... GENIAL !

Person, je n'ai jamais vu de maternelle, c'etait pour moi l'occasion de "plonger dans ce monde du cycle 1", à la place, je vais avoir la visite (encore!) d'un PEMF! En plus, nous avons eu 4 visites depuis le début, quel est l'interet d'en placer 4 en 1 mois alors que nous avons passer plusieurs mois sans visite ????

- Ensuite, je confirme que pour cette année, il faut être bien dans ses baskets, et avec un entourage compréhensif.

Pour certains de mes collègues, l'accueil a été très mauvais dans certaines ecoles: des collègues sont allés dire aux parents que c'etait "des stagiaires" (crédibilité 0). De plus, difficile de débuter lorsque les parents se liguent contre vous et font directement appel à l'IA parce qu'ils ne sont pas contents d'avoir des stagiaires....

Personnellement, pendant la période de Novembre à Avril, je travaillais jusqu'a 1h du matin tous les soirs pour préparer mes cours / corriger / faire les progressions.. et je ne me prenais que 1/2 journée par semaine. Dur Dur le rythme.

Je comprends donc tous les PES qui veulent baisser les bras, mais, je pense que c'est la galère "des 1eres années..."

- Il y a aussi les tuteurs. De nombreux sont très bien (attentif, disponible et professionnel). j'ai eu la chance de tomber sur un très bon tuteur. En passant un peu dans les écoles, certains PES n'ont aucune nouvelle de leur tuteur (pas de réponse aux mails, coups de téléphone...).

Je comprends qu'ils ont aussi une classe à tenir, mais, quand son stagiaire est vraiment en galère, le role du tuteur est de l'aider.

Par contre, j'avoue que certains stagiaires abusent aussi en harcelant d'email et compagnie...

- Pour finir, beaucoup d'amis sont passés par la PE2 et n'en disent pas du bien.. Je pense qu'il serait vraiment interessant d'avoir 1 journée voir 1/2 journée par semaine de retour avec des PEMF et prof compétents.... (et oui, je sors d'une semaine de stage dont le bilan est vraiment mauvais...)

Il faudrait donc que le peu de formation soit constructive.

En conclusion, je croise les doigts pour les futurs PES qui vont avoir des postes bloqués dès la rentrée : sympas d'avoir une classe à l'année... :cry:

Posté(e)

Ce qui me fait "rire", c'est que visiblement beaucoup de stagiaires ont un suivi très succint (tuteur peu disponible et 4 visites de pemf dans l'année), mais que d'un autre côté j'ai une collègue T1, qui a fait une année de LC+sa PE2, qui a en tout cette année 11 visites programmées du CPC!

Elle en a plus que les PES de notre département, alors que ça se passe très bien dans sa classe!

Quand elle a soulevé la question, on lui a répondu que ce n'était pas le même dispositif et que les 2 ne pouvaient pas se mélanger (les CPC ne peuvent pas aller voir les PES). Mais il n'empêche que c'est aberrant!

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