Mogwli Posté(e) 16 février 2011 Posté(e) 16 février 2011 J'ai bien ce genre d'élèves dans ma classe, cette année tout particulièrement. Pour arriver à les faire bosser j'ai mis en place une classe coopérative... et ils adorent !!! Imaginons que ça ne marche pas toujours... dans ta pédagogie frontale, est-ce que ces élèves se mettent au boulot ? Alors pourquoi ne pas tenter autre chose. Je suis loin d'être une super maîtresse mais ce qui se passe dans la vidéo arrive aussi dans ma classe. Un moment où la classe grouille silencieusement, et s'agite en travail ! Ce n'est pas un rêve et je n'ai pas une classe parfaite ! Essaie et tu verras ! Ce n'est pas pour rien que la liberté pédagogique est si précieuse et qu'il faut la préserver. Il existe plein de chemins possibles. A partir du moment où chacun de nos élèves progresse, prend plaisir aux apprentissages et confiance en lui, et que tout cela se déroule sereinement dans le respect des uns et des autres, qu'importent les étiquettes ? Et puis franchement, ça me fait penser aux histoires de race, tout ça : est-ce que ça existe, une pédagogie "pure", sans mélange, sans métissage ? Et quel intérêt ?
Nävis Posté(e) 16 février 2011 Posté(e) 16 février 2011 il y avait un truc à expliquer, je l'ai expliqué, j'ai "enseigné", j'ai reformulé, on a pratiqué au TBI, sur les ordis, sur les ardoises, seul, à 2, s'ils n'ont pas compris, c'est qu'ils n'ont pas voulu et pas parce que je n'ai pas su les mettre au travail. Peut être que la 1ere étape est de "lacher du lest" en leur donnant plus la parole. Je m'explique : c'est assez dur à faire, parce qu'on aime bien parler et tout controler, mais j'essaye le plus possible que ce soit eux qui expliquent les exercices, reformulent ce qu'on vient d'appendre, re-explique à trucmuche qui n'écoute rien comment on va faire pour y arriver.... bizarre, mais ils doivent expliquer drolement mieux que moi parce que trucmuche comprends bien plus vite que quand c'est moi qui lui explique ! Idem pour le correction, untel va au tableau et trucmmuche dit s'il est d'accord ou non, bidule intervient s'ils ne sont pas d'accord (toi avant qu'ils ne se battent ).... Quand je fais ca, je leur dit "maintenant c'est toi le maitre" ils aiment bien Enfin, c'est juste une remarque en passant, et ensuite, tu glisses des choses à faire quand on a fini......
helenel Posté(e) 16 février 2011 Auteur Posté(e) 16 février 2011 Peut être que la 1ere étape est de "lacher du lest" en leur donnant plus la parole. Je m'explique : c'est assez dur à faire, parce qu'on aime bien parler et tout controler, mais j'essaye le plus possible que ce soit eux qui expliquent les exercices, reformulent ce qu'on vient d'appendre, re-explique à trucmuche qui n'écoute rien comment on va faire pour y arriver.... bizarre, mais ils doivent expliquer drolement mieux que moi parce que trucmuche comprends bien plus vite que quand c'est moi qui lui explique ! Idem pour le correction, untel va au tableau et trucmmuche dit s'il est d'accord ou non, bidule intervient s'ils ne sont pas d'accord (toi avant qu'ils ne se battent ).... Quand je fais ca, je leur dit "maintenant c'est toi le maitre" ils aiment bien Enfin, c'est juste une remarque en passant, et ensuite, tu glisses des choses à faire quand on a fini...... Merci pour cette suggestion de "leur laisser la parole" en douceur! cela me semble réalisable...et c'est très concret!
Nävis Posté(e) 16 février 2011 Posté(e) 16 février 2011 Peut être que la 1ere étape est de "lacher du lest" en leur donnant plus la parole. Je m'explique : c'est assez dur à faire, parce qu'on aime bien parler et tout controler, mais j'essaye le plus possible que ce soit eux qui expliquent les exercices, reformulent ce qu'on vient d'appendre, re-explique à trucmuche qui n'écoute rien comment on va faire pour y arriver.... bizarre, mais ils doivent expliquer drolement mieux que moi parce que trucmuche comprends bien plus vite que quand c'est moi qui lui explique ! Idem pour le correction, untel va au tableau et trucmmuche dit s'il est d'accord ou non, bidule intervient s'ils ne sont pas d'accord (toi avant qu'ils ne se battent ).... Quand je fais ca, je leur dit "maintenant c'est toi le maitre" ils aiment bien Enfin, c'est juste une remarque en passant, et ensuite, tu glisses des choses à faire quand on a fini...... Merci pour cette suggestion de "leur laisser la parole" en douceur! cela me semble réalisable...et c'est très concret! j'avais peur que ça te paraisse bête ou hors sujet... mais je suis contente que ça t'aide. C'est un des très bons conseils que j'ai eu par la conseillère péda qui m'a suivie en PE2/T1 et 2, on essaye de s'effacer, juste diriger la prise de parole, les solliciter mais parler le moins possible
Sapotille Posté(e) 16 février 2011 Posté(e) 16 février 2011 [ j'avais peur que ça te paraisse bête ou hors sujet... mais je suis contente que ça t'aide. C'est un des très bons conseils que j'ai eu par la conseillère péda qui m'a suivie en PE2/T1 et 2, on essaye de s'effacer, juste diriger la prise de parole, les solliciter mais parler le moins possible C'était aussi les conseils que nous avions eus, il y a .... pfiou .... plus de 40 ans, maintenant !!! J'ai pratiqué cela avec plaisir et bonheur ...
helenel Posté(e) 17 février 2011 Auteur Posté(e) 17 février 2011 j'avais peur que ça te paraisse bête ou hors sujet... mais je suis contente que ça t'aide. C'est un des très bons conseils que j'ai eu par la conseillère péda qui m'a suivie en PE2/T1 et 2, on essaye de s'effacer, juste diriger la prise de parole, les solliciter mais parler le moins possible Non, ce que tu proposes c'est sans doute la base , et c'est de ce genre de piste dont j'ai besoin, des petits trucs concrets qui vont m'aider à "prendre confiance", et à basculer tranquillement vers quelque chose qui correspondra peut être plus au rôle que j'aimerais remplir...
Mel(yMélo) Posté(e) 17 février 2011 Posté(e) 17 février 2011 mais je n'arrive pas à me lancer. J'ai peur de "perdre du temps", enfin de leur en faire perdre à eux... et je crois aussi qu'en plus d'un manque de confiance en moi,je manque de confiance en mes élèves, j'ai un paquet de loulous (sympas, hein, mais fainéants!!!) que je dois relancer sans arrêt... avec le "frontal", j'ai la sensation de "faire mon boulot", avec eux, il y avait un truc à expliquer, je l'ai expliqué, j'ai "enseigné", j'ai reformulé, on a pratiqué au TBI, sur les ordis, sur les ardoises, seul, à 2, s'ils n'ont pas compris, c'est qu'ils n'ont pas voulu et pas parce que je n'ai pas su les mettre au travail.Je ne sais pas si je m'explique bien... si si tu expliques bien ! c'est rassurant et facile de mesure les obulot que J'ai fait à la dose de paroles déversées, de traces écrites au tableau, de question sposées, de réponses entendues ... !! Mias ça mesure NOTRE boulot, je trouve, pas cleui des enfants ! Hyper dur d'accepter de perdre du temps à mettre en palce des habitudes de travail non frontales, où chacun fait ceci cela, pas tous en même temps, ... comment être sûr de ne rien rater? bin accepter de n'ere pas sûre tous les jours pour tout le monde ... Je roi su'i y a, dans ces questions d'implicite/explicite - qui ne s'oppose pas forcément à frontal, on peut faire du frontal imlpicite - c'est l'espace que les enfants ont pour se tromper et interpeller l'enseignante. L'implicite, c'est hyper dur, il en reste toujours un petit morceau là où on pensait pas. J'ai fait le partage du trésor entre 8 pirtes, une siutaion d'Ermel, en disant qu'on va apprendre la division. Pour moi, j'avais été plutôt explicite ! Bion, à la fin du partage, les mômes me disent "et c'est quoi le rapport avec la division?" jesuis tombée sur le cul; mais ça m'a permis de préciser le tir, Autre exemple, jau début des cours d'histoire, de snovueaux chapitres, je mets le plan; question de formation, je voispas comment faire autrement ! et pour moi c'est évident que ça anonnce ce qu'on va faire. U nmôme : "Plan, il faut l'écrire, là? ça sert à quoi"? ce qui m'a permis de dire que c'est comme sur un plan de route, pour pas se perdre, pour retenir les choses les + improtantes ... voilà, si les enfants ont cet espace, là, d'interroger l'implicite qui demeure, bin.. ça permet de l'expliciter ! je sais aps si ça aide bcp. (en tous cas j'avais envie de le dire!)
Invité mufab Posté(e) 17 février 2011 Posté(e) 17 février 2011 Et ne croyez pas un mot de cette histoire de "groupe de besoins", de "en fonction de", de "stratégies d'apprentissage" qui feraient que les enfants ne seraient pas "vexés" d'être dans tel ou tel groupe : ils ne sont pas dupes du tout ! Tout à fait d'accord sur l'effet pygmalion. Et qu'on ne s'y méprenne pas, je ne fonctionne pas du tout comme dans le film : tous ont le même plan de travail dans ma classe, avec les mêmes notions du programme, et les mêmes sujets en production. Et on bosse tous en même temps la même chose : chacun ira plus ou moins loin selon ses réussites. Au bout de 3 ou 4 séances on passe à autre chose, et on redémarre tous au même point : il n'y a rien de figé dans la réussite potentielle des élèves. Entre les 2 il y aussi des aides (écrites : relance sur le cahier par l'amorce de la réponse) ou orales et individuelles (étayage, lecture des phrases pour mes non lecteurs...); quand ça coince pour pas mal, je retourne au frontal, parce que ça aide certains à clarifier ce qu'on ne peut pas inventer, ou alors on résoud ensemble le début d'un exo, ou un élève vient expliquer comment qu'il a fait au tableau. Mais dans la classe de Ce1 de ma fille, la maîtresse a fait 2 groupes, c'est vrai : ceux qui lisent de petits romans avec des questionnaires de compréhension, et ceux qui revoient les correspondances grapho phonétiques sur des textes beaucoup plus courts et simples. Pourquoi pas ? C'est peut-être mieux que de dire aux élèves qui ne savent pas tout lire en sortant de CP : "Pas grave, tu prends ce que tu peux de ces romans. Mon boulot ce n'est plus de t'apprendre à lire, ça aurait dû être fait avant...". La connaissance du système PMEV m'a apporté notamment dans la prise en compte du rythme de chacun, et dans la possibilité de s'avouer que parfois, certains iront un tout petit peu plus loin sur un même concept (c'est pas très démago comme idée, désolée)- mais c'est à peu près tout. Et c'est vrai que ça plante : certains enfants dits "en difficulté" vont parfois réussir un exo que je trouvais difficile et que j'avais mis en fin de parcours. C'est pourquoi les groupes "de niveaux", oui, il faut s'en méfier.
helenel Posté(e) 17 février 2011 Auteur Posté(e) 17 février 2011 Je relis ça, et je me dis que ce qui me gêne dans ce débat, c'est aussi qu'on fait un peu les choses à l'envers... on veut "faire du moins frontal" parce que "le frontal c'est mal", pas parce que les résultats posent problème. Certains d'entre vous obtiennent des super résultats en différenciant tout : tant mieux ! Moi, je ne pourrais pas parce que déjà c'est trop de boulot, et quand je vois le type avec ses statistiques dans l'ordinateur qui attribue tel truc ou tel truc à untel ou untel en fonction d'un nuage de points ou d'un camembert Excel, c'est bête, mais ça me donne des frissons. Il explique qu'il a des surprises par rapport à une approche impressionniste de ce qu'il crois qu'ils savent ou pas. Pour moi, le débat intéressant, ce serait de discuter sur ces surprises. Et surtout, de questionner la plus grande pertinence – ou non – d'une évaluation écrite par rapport à la relation humaine maître-élève. "L'ordinateur, après avoir analysé tes résultats, a dit que tu étais mauvais alors que je te croyais bon (ou le contraire), donc va dans le groupe des mauvais ?" Je ne pourrai jamais dire ça à un gosse. Et ne croyez pas un mot de cette histoire de "groupe de besoins", de "en fonction de", de "stratégies d'apprentissage" qui feraient que les enfants ne seraient pas "vexés" d'être dans tel ou tel groupe : ils ne sont pas dupes du tout ! Ma fille a été dans une classe comme ça. Devant le maître, elle parlait de manière politiquement correcte (et tu penses bien que si on l'avait filmée, encore plus), mais à la maison, elle m'expliquait la vraie vérité : "Y'a le groupe des nuls, avec Dylan et Mohammed qui comprennent jamais rien, le groupe des moyens, le groupe des moyens-forts, et le groupe des bons". Et le jour où elle n'était pas dans le groupe des bons, à l'école, elle faisait bonne figure, mais à la maison, elle pleurait. Dylan et Momo, eux, étaient habitués à être dans le groupe des nuls, ils ne pleuraient pas : ils s'endurcissaient. Je ne dis pas que le "frontal" c'est mal! c'est juste qu'en étant aphone je me suis rendu compte que je n'imaginais pas mes élèves capables "d'affronter" des notions nouvelles sans ma-médiation-exclusive, et cela me pose problème ; ils sont en cycle 3, je devrais pouvoir les lancer en autonomie sur des trucs, mais quand je le fais, je me sens obligée de refaire la séance en "frontal" derrière, ce qui représente bcp d'énergie, de salive et de gesticulations... Je trouve, mais c'est personnel, que je parle trop! et mes élèves sont habitués à cela, je trouve qu'ils ne sont pas assez autonomes, qu'ils attendent toujours ma quasi-divine-validation, tout le temps... pour moi c'est usant! La certaine vacuité de certaines situations où l'on veut que les élèves redécouvrent l'eau tiède et que tu soulignes dans tes interventions, j'ai pu l'observer dans ma classe ou ailleurs! Même quand c'est super bien échaffaudé, il y en a toujours quelques uns qui échappent à la construction du savoir, par manque d'appétence ou parce qu'ils n'en sont pas capables; d'autres qui en profitent pour ne rien faire et qui attendent le moment où on leur livrera "la leçon" toute cuite...
Sapotille Posté(e) 17 février 2011 Posté(e) 17 février 2011 C'est pourquoi les groupes "de niveaux", oui, il faut s'en méfier. D'où la richesse et la difficulté des classes à cours multiples. Je me souviens du temps où cette notion de différenciation a été mise sur le tapis... La maîtresse de maternelle a proposé à ses GS de commencer à apprendre à lire... Pourquoi pas ? Mais certains gamins, moins mûrs, peut-être de fin d'année ou tout simplement voulant encore profiter des possibilités que donne l'école maternelle de jouer et d'être insouciants, n'ont pas adhéré à cette proposition ... A leur arrivée au CP, chez moi, aurais-je dû faire un CP1 pour 4 élèves et un CP2 pour les 3 autres, alors que j'avais encore le CE1 et le CE2 ? Heureusement, notre inspecteur nous a bien spécifié : différenciation ne signifie pas préceptorat ... Différenciation peut donc aussi signifier navigation ... Et cela peut donner "hé, coco du CE2, toi qui es si fantaisiste, quand il s'agit de mettre les accents, viens donc un peu participer à la découverte du "é" avec les CP !"
Delphi Posté(e) 17 février 2011 Posté(e) 17 février 2011 Je relis ça, et je me dis que ce qui me gêne dans ce débat, c'est aussi qu'on fait un peu les choses à l'envers... on veut "faire du moins frontal" parce que "le frontal c'est mal", pas parce que les résultats posent problème. Certains d'entre vous obtiennent des super résultats en différenciant tout : tant mieux ! Moi, je ne pourrais pas parce que déjà c'est trop de boulot, et quand je vois le type avec ses statistiques dans l'ordinateur qui attribue tel truc ou tel truc à untel ou untel en fonction d'un nuage de points ou d'un camembert Excel, c'est bête, mais ça me donne des frissons. Il explique qu'il a des surprises par rapport à une approche impressionniste de ce qu'il crois qu'ils savent ou pas. Pour moi, le débat intéressant, ce serait de discuter sur ces surprises. Et surtout, de questionner la plus grande pertinence – ou non – d'une évaluation écrite par rapport à la relation humaine maître-élève. "L'ordinateur, après avoir analysé tes résultats, a dit que tu étais mauvais alors que je te croyais bon (ou le contraire), donc va dans le groupe des mauvais ?" Je ne pourrai jamais dire ça à un gosse. Ben tiens, c'est d'ailleurs bien comme ça qu'on le dit !!!! Fais nous croire que tes élèves en difficulté se croient meilleurs que les autres !!! Fais nous aussi croire que tu valorises toujours Dylan et Momo ! Il faut arrêter de les prendre pour des idiots. Si tu ne différencies pas, le petit Dylan doit rater la plupart des exercices que tu lui donnes ; ce n'est pas juste pour une journée qu'il doit se sentir mal. Quelle belle estime de lui il doit avoir ! Je ne dis pas que dans une pédagogie différenciée tout est parfait ! Mais il ne faut pas se voiler la face ! Et ne croyez pas un mot de cette histoire de "groupe de besoins", de "en fonction de", de "stratégies d'apprentissage" qui feraient que les enfants ne seraient pas "vexés" d'être dans tel ou tel groupe : ils ne sont pas dupes du tout ! Ma fille a été dans une classe comme ça. Devant le maître, elle parlait de manière politiquement correcte (et tu penses bien que si on l'avait filmée, encore plus), mais à la maison, elle m'expliquait la vraie vérité : "Y'a le groupe des nuls, avec Dylan et Mohammed qui comprennent jamais rien, le groupe des moyens, le groupe des moyens-forts, et le groupe des bons". Et le jour où elle n'était pas dans le groupe des bons, à l'école, elle faisait bonne figure, mais à la maison, elle pleurait. L'erreur n'est pas un échec... c'est une manière d'avancer. Peut-être pourrais-tu tenir ce discours à ta Doudette Dylan et Momo, eux, étaient habitués à être dans le groupe des nuls, ils ne pleuraient pas : ils s'endurcissaient. Si tu le dis !
Delphi Posté(e) 17 février 2011 Posté(e) 17 février 2011 On parle ici de danses... on peut dire effectivement qu'on leur fait faire les pantins en leur faisant danser des danses traditionnelles, avec croisements, accroche-décroche les bras, rythme, etc... C'est sûr que ça serait super créatif de les laisser faire chacun ce qu'il veut dans son coin, ou encore mieux de les laisser discuter, de faire émerger un truc, prendre le pouvoir progressivement par le premier cheffaillon venu, puis tâtonner, tâtonner, et finalement, de découvrir que... ben, ils ont pas trop d'idées, à part d'essayer de faire un truc qu'ils ont vu à la télé ! Il ne faut pas croire que les élèves peuvent construire une chorégraphie dés qu'on lance une musique... Il faut des inducteurs, des supports, des outils. Je n'ai jamais eu un seul groupe d'élèves qui n'a su construire quelque chose au fil des séances. Rappel des programmes officiels : Concevoir et réaliser des actions à visées expressive, artistique, esthétique - Danse : construire à plusieurs une phrase dansée (chorégraphie de 5 éléments au moins) pour exprimer corporellement des personnages, des images, des sentiments et pour communiquer des émotions, sur des supports sonores divers. Moi même, j'ai déjà fait de la danse trad et j'adore mais ça n'est qu'un petite facette de la danse et de tout ce qu'elle peut exprimer. Mais bon, je sais bien que cette idéologie qui dit que les gamins doivent réinventer le fil à couper le beurre est très prégnante. J'ai moi-même, en maternelle, professé à une époque le "je ne fais pas faire de coloriage, il faut que les gamins épanouissent leur créativité" ou le "allez-y, à la manière de Matisse, les enfants !". Bon, maintenant, je vois les dégâts : en CP, ils arrivent, ils ont fait du "à la manière de Matisse" mais ne savent pas colorier une surface, ni écouter, ni obéir à une consigne, ils connaissent Matisse, mais ne connaissent pas le nom des animaux de la ferme, des jours de la semaine, des trucs comme ça, pas forcément hyper créatifs mais qui sont utiles dans la vie parfois. La créativité n'empêche pas l'acquisition de compétences telles que l'acquisition de vocabulaire ou de motricité fine... Il ne faut pas tout mélanger !!! Tout n'est pas noir ou blanc ! Les deux sont compatibles !!! Et heureusement ! Enfin, si, ceux qui ont des parents qui leur parlent bien en français savent tout ça. Alors, oui, je préfère faire frontal, les remplir comme des petits vases bien dociles, en essayant d'en renverser le moins possible à côté, parce que c'est tout simplement donner une petite – oh, bien trop petite à mon goût – chance aux gosses de pauvres de s'en sortir. Quand on t'écoute, on croirait qu'il n'y a pas d'autres façons pour les élèves de s'en sortir que de leur proposer du frontal. Comme si les inciter à réfléchir, à manipuler, à observer, à s'interroger, à créer, et j'en passe, les rendait stupides. Cela dit, c'est bien vrai qu'il n'y a jamais de pédagogie "pure", et qu'on fait avec ce qu'on est, avant tout. Heureuse de te l'entendre dire...
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