mamiebrossard Posté(e) 11 juin 2003 Posté(e) 11 juin 2003 alors je me suis apercue l'an dernier et confirme pdt mes stages que lors des récrés lorsqu'il y a disputes et que les gamins viennent me voir (vous me direz c deja un bon point) pour departager, g toujours du mal a savoir lequel ment, lequel est sincère et du coup, je me pose toujours la question de savoir si ma décision a été juste ou po et en plus je met forcément du temps a les ecouter plusieurs fois pour voir si ils ne vont po se contredire ... Auriez vous des trucs pour savoir discerner la verite dans les propos de nos chers eleves ???????????? C vrai qu'a la fin de l'année ca va mieux puisque je connais mieux les elves mais bon ca m'est toujours difficile (peur de punir injustement ou de gronder) !
Florent Posté(e) 11 juin 2003 Posté(e) 11 juin 2003 Si j'ai un doute, je demande à un tiers. Sinon, je sépare les deux. J'ai remarqué qu'il n'y avait que les Pe2 pour s'investir autant dans ces histoires de disputes de cour de récréation. Il y a peut-être d'autres Pe qui sont aussi attentifs que toi mais j'ai l'impression que les Pe se lassent vite en général et adoptent des solutions de facilité.
Nath Posté(e) 11 juin 2003 Posté(e) 11 juin 2003 C'est vrai qu'au bout d'un moment on se lasse des chamailleries d'enfants. Lorsque 2 élèves se disputent et qu'il est imposible de discerner le fautif je les fait asseoir tous les 2 dans un coin, et lorsqu'ils estiment qu'ils sont calmés ils viennent me voir. Certains attendent un bon moment avant d venir me dire "maîtresse" je me sens plus calme, est-ce que je peux aller jouer ??". Mais souvent d'autres viennent témoigner et on peut savoir la "vérité" assez vite !!
Titi77 Posté(e) 11 juin 2003 Posté(e) 11 juin 2003 Une seule solution: avoir le don d'oracles!! ou acheter une boule de cristal... :P Pour être plus sérieuse, il m'est imossible de trancher concernant le vrai du faux pour la bonne et simple raison que je suis la naïveté incarnée!! cryin Je préfère alors séparer les enfants et les isoler pendant un moment jusqu'à ce qu'ils jugent avoir retrouvé leur calme. Tu verras qu'au bout de quelques temps, les chamailleries seront bcp moins nombreuses!
Naia Posté(e) 11 juin 2003 Posté(e) 11 juin 2003 Je rejoins l'avis des autres. Pas évident du tout de discerner le vrai du faux... <_< Au départ j'écoutais les deux élèves et je tranchais : résultat des courses je me plantais les trois quart du temps et du coup me montrais bien souvent injuste. Ensuite j'ai fait appel à un tiers : mais là, entre celui qui ment et celui qui veut couvrir le copain et donc ne dit rien... Difficile une fois de plus de démêler l'écheveau. Quand j'étais stagiaire je voyais beaucoup d'enseignants dire aux enfants de se débrouiller entre eux. Est-ce que cela a une réelle efficacité ???? Moi je leur demande d'arrêter de jouer un moment et de se calmer. Et seulement après ils reprennent leurs jeux.
john00 Posté(e) 11 juin 2003 Posté(e) 11 juin 2003 ça, c'est une colle... généralement, je demande à chaque enfant de me dire ce qui se passe et en général, la vérité se sait assez vite, surtout s'il y avait des témoins comme le dit Florent. Généralement, je m'arrange toujours pour éviter de demander à l'un ou l'autre: "pourquoi tu lui a donné un coup de pied?" par exemple. Non, en fait, je reviens généralement toujours à l'écoute active qui marche assez bien. Les enfants en arrivent assez facilement à la seule solution qui apparait sur le moment, s'excuser, même s'il y en aurait d'autres, selon la nature du problème (partage, etc). En fait, l'écoute active marche assez bien pour régler ce type de conflit ou les conflits en classe entre élèves ou entre enseignant et élèves (quand les élèves ont un comportement jugé inacceptable par exemple comme parler très fort en classe, empêcher son voisin d'écrire exprès avec son coude, frapper le voisin de devant dans le dos, insulter un autre élève etc etc). Je sais que je commence à en parler depuis plusieurs posts, mais c'est parce que cette méthode me permet de résoudre des conflits alors que je ne savais pas le faire avant. amitiés, John
annelylou Posté(e) 11 juin 2003 Posté(e) 11 juin 2003 Je pense que florent tu as raison de dire que se sont surtout les PE2 qui s'investissent. Mais dites vous bien que les enfants doivent apprendre à gérer leurs petites histoires! Tant qu'il n'y a pas de bagarre ou de gros conflits, il est bien de laisser les enfants se débrouiller un peu par eux-mêmes. Ils sont là pour apprendre à vivre ensemble. Sinon pour dicerner le vrai du faux, il faut aussi se dire que personne n'est "tout blanc ou tout noir"donc si pas de témoin et dans le doute, je punie moi aussi les 2.
Naia Posté(e) 11 juin 2003 Posté(e) 11 juin 2003 Euh John pardonne mon inculture mais qu'entends-tu exactement par "écoute active" ????
sandrine94 Posté(e) 11 juin 2003 Posté(e) 11 juin 2003 C'est vrai que c'est parfois difficile de savoir ce qui s'est passé quand on n'a rien vu. En les écoutant, on peut parfois arriver à savoir ce qui s'est passé mais c'est pas tjs évident. Dans le doute, je fais comme d'autres, je punis les deux. C'est peut-être un peu plus facile avec des maternelles, j'ai l'impression qu'ils avouent un peu plus facilement ce qu'ils ont fait. Je pense par contre, que c'est souvent important de les faire parler de ce qui s'est passé. Quand j'étais en CE2, j'avais des collègues qui renvoyaient systématiquement les enfants en leur disant de jouer chacun d'un côté de la cour ! Résultat, il fallait souvent résoudre les conflits de la récréation en arrivant en classe sinon les chamailleries continuaient en classe ! Evidemment, celà dépend aussi de la "gravité" de ce qui se passe en cour de récréation.
Méli Posté(e) 12 juin 2003 Posté(e) 12 juin 2003 Bonjour ! Je suis comme Naia, John peux-tu nous expliquer ce qu'est l'écoute active ??? Merci
john00 Posté(e) 12 juin 2003 Posté(e) 12 juin 2003 alors l'écoute active... pas facile de le résumer, je vais tenter d'en expliquer les grandes lignes mais bien entendu, il faut lire le livre pour en saisir toutes les subtilités, je m'en rends compte car plus j'avance, plus je découvre des choses dans ce livre. Thomas Gordon s'est en partie inspiré de Carls Roger, qui a évoqué le principe de la non directivité. Thomas Gordon, quant à lui, l'appelle écoute active. En quoi consiste cette méthode? Il s'agit d'éviter les 12 obstacles assez classiques de communication et de réfléchir ce que l'élève nous dit comme un miroir, soit en répétant, soit en reformulant, soit en décodant le message sous entendu. Cela consiste à ne pas poser de questions qui orientent généralement un dialogue sauf si cette question reprend les termes de l'enfant et lui renvoie donc sa pensée, ou sauf si cette question est une invitation chaleureuse à une discussion (terme également employé par Gordon). Une invitation chaleureuse, lorsqu'on se rend compte qu'un élève a un problème par exemple, se résume à une observation et à une question, du style: "j'ai l'impression que quelque chose t'ennuie depuis un moment, est-ce que tu voudrais m'en parler?" ou "j'ai remarqué que tu semblais réticent(e) à travailler quand nous faisions des mathématiques, voudrais-tu m'en parler?" par exemple. Lors d'un conflit entre deux élèves, cela se traduirait plutôt dans le style: "bon, apparemment, il y a un problème. J'aimerais écouter les deux points de vue et nous pourrions tirer des conclusions et peut-être trouver une solution à ce conflit". Ensuite, que se passe-t-il? L'enseignant ne mène pas le dialogue mais plutôt les enfants. Il les écoute et intervient de temps en temps pour faire un point sur ce qui a été dit. Après que les deux versions aient été racontées, avec, dans le meilleur des cas, un tiers qui pourrait confirmer (mais généralement, ou alors j'ai de la chance, j'ai remarqué que lorsqu'on se montrait ouvert et non menaçant, si un élève mentait, bien entendu, l'autre ripostait de façon parfois agressive, mais après que les choses aient été répétées posées, j'ai souvent remarqué que l'enfant qui mentait avouait si je lui disais que je n'étais pas là pour juger ou punir mais pour qu'on trouve une solution à ce conflit. La peur de la punition ayant disparu, les enfants deviennent plus partisans de la vérité (enfin, il m'a semblé en tout cas). L'enseignant propose alors de voir quelles solutions pourraient être proposées pour résoudre ce problème (et contrairement à ce que je pensais, ils ne répondent pas "j'sais pas" d'un air désinvolte, mais essaient de trouver au moins une solution, même si souvent, ils ne comprennent même pas que l'on puisse trouver une solution à un conflit sur le moment, ils s'attendent plutôt à ce que l'enseignant finisse par en punir un, par exemple). Poser cette question est une sorte d'invitation chaleureuse. Lorsque les solutions sont proposées par les enfants, l'enseignant se contente de les répéter à la fin et demande aux enfants laquelle leur semble la meilleure. Je sais, ça semble paraître idyllique ou étrange comme perception des choses, mais je peux dire que pour l'avoir testé quelques fois, ça a marché à chaque fois. Généralement, les élèves se sont excusés et ont trouvé un terrain d'entente. L'enseignant aura au final laissé les élèves se "débrouiller" sans guider la conversation mais en pratiquant l'écoute active. J'ai déjà "testé" l'écoute active récemment avec une élève qui se braquait facilement pour le travail, en commençant par une invitation chaleureuse. J'ai fait quelques erreurs (j'ai posé quelques questions qui ont orientées le dialogue), mais au cours de la conversation, l'élève a dit qu'elle n'y arriverait pas et que ça ne servait à rien. En lui demandant quelle solution elle pourrait trouver, elle est assez rapidement arrivé à la conclusion qu'elle pourrait travailler avec quelqu'un de la classe qui pourrait l'aider pour qu'elle ne bloque pas et je dirais que ça a relativement bien marché. Quels sont les 12 obstacles à la communication? 1) donner des ordres, commander 2) avertir, menacer 3) faire la morale, prêcher 4) suggérer des solutions, conseiller 5) argumenter, persuader par la logique 6) juger, critiquer, blâmer 7) humilier, ridiculiser 8) psychanaliser, diagnostiquer 9) complimenter approuver (je sais que tu réussis toujours très bien. Je suis sûr que ça va aller) 10) rassurer, consoler 11) enquêter, questionner 12) dévier, blaguer, esquiver J'ai mis un exemple pour complimenter, approuver, car il n'est pas toujours évident de le voir en tant qu'obstacle. Pourquoi ces méthodes sont inefficaces? Car elles véhiculent des messages sous entendus de ce type: - tu es responsable de ce qui t'arrive - tu comprends mal les événements - ce que tu as fait à ton ami(e) est mal - tu n'es pas un(e) véritable ami(e) - ce n'est sûrement pas toi qui réussiras à résoudre ce problème - j'ai plus d'expérience que toi L'écoute active permet également de régler des problèmes en classe, j'entends problèmes de discipline en émettant des messages JE plutôt que des messages TU. De quoi s'agit-il? Pour résumer rapidement, les messages TU sont des messages qui s'adressent à ou aux élèves par tu ou vous en sous entendant plus ou moins clairement un jugement. Les messages JE ne jugent pas de manière aussi tranchée l'élève et permettent de faire connaître les sentiments de l'enseignant (et contrairement à ce qu'on pense, les élèves nous respectent davantage quand ils connaissent nos besoins que lorsqu'on les assomme avec des "tais-toi!" "j'en ai assez!" "mais vous allez vous calmer, oui!", etc etc. Un message JE comporte trois parties, parfois deux. 1) description du comportement 2) effet tangible 3) sentiment de l'enseignant Un message JE efficace commence par "quand" ou "lorsque" car les élèves ont besoin de savoir quel comportement en particulier dérange leur enseignant. C'est quelque chose du type: "Quand vous parlez tous comme ça en même temps que moi (description du comportement), je suis obligé de m'interrompre sans cesse (effet tangible), et ça ne me permet pas de continuer dans de bonnes conditions car ça m'irrite (sentiment de l'enseignant). Ce genre de message envoie un jugement, mais il est beaucoup moins agressif et plus facilement accepté que si l'on sort aux élèves: "bon, j'en ai marre de vous entendre"! "Oh, ça suffit maintenant" ou des choses de ce genre. Par contre, la règle pour que ça fonctionne est de ne pas émettre plus d'un message JE et de repasser tout de suite à l'écoute active quand les élèves répondront à cette réflexion. Ce que j'aime dans ce livre, c'est qu'il a été écrit durant un moment en collaboration avec des instits qui suivaient ces séminaires. Et à chaque fois, ils rapportaient leurs expériences et confrontaient leurs points de vue. Et nombreux sont ceux qui se sont rendus compte qu'en utilisant les messages JE, les élèves ne leur riaient pas au nez (ce qui peut paraître vraiment étonnant) mais modifiaient leur comportement au fil des semaines. Mieux encore, une entente grandissante entre les deux partis s'instaurait. Enfin bref, je recommande vraiment ce livre car il est pour moi une nouvelle façon d'aborder la communication avec les élèves pour qu'elle soit moins usante pour les nerfs. Et quand je lis que même un directeur d'un collège de délinquants a réussi à améliorer ses rapports avec des élèves très difficiles, je me dis qu'on tient peut-être là quelque chose vers lequel aller. Désolé pour ce post très long, amicalement, John
Naia Posté(e) 12 juin 2003 Posté(e) 12 juin 2003 Merci John pour ce témoignage fort intéressant en effet !
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