Un prof prend la porte ...

[mra]

Économie 12/07/2011 à 00h00 (mise à jour à 11h34)

Un prof prend la porte pour une partie de cartes de la dernière heure

Par MOURAD GUICHARD Orléans, de notre correspondant

Licencié pour un moment de détente en fin d’année scolaire. Eric, professeur en sciences et risques de la vie professionnelle au centre de formation d’apprentis (CFA) de Bourges (Cher), ne veut toujours pas y croire. «Fin mai, j’assurais la classe avec des apprentis qui n’avaient plus aucun examen à passer, explique-t-il à Libération.J’avais naturellement autorisé certains d’entre eux à jouer tranquillement aux cartes.»

Manque de chance, le directeur et son adjointe circulaient dans les couloirs à ce même instant. «Ils ont constaté avec stupéfaction qu’aucun des apprentis, pas plus que [le professeur] ne [travaillait]», dénonce la lettre de licenciement transmise à Eric. «Cette situation est contraire aux impératifs du règlement intérieur. Il apparaît invraisemblable de laisser des apprentis désœuvrés sans respect de la moindre discipline, poursuit la direction qui pointe aussi des apprentis en train de discuter, dont certains assis sur une table.»

Face à ce tombereau d’accusations, Eric tombe des nues. «Après deux années de cours, je voyais ces jeunes pour la dernière heure. Je trouvais naturel de passer, ensemble, ce moment de convivialité, d’autant que le matin même, nous avions eu une discussion sur les parcours et perspectives de chacun», insiste-t-il.

Ces arguments n’ont pas suffi à attendrir le directeur qui, contacté par Libération, n’a pas souhaité «commenter la procédure en cours». Dans la lettre de licenciement, il ajoute cependant : «Même si un programme est terminé, […] il est alors prescrit de faire réviser aux apprentis les données enseignées, ce qui n’est jamais superflu.» Et ajoute qu’il est «particulièrement néfaste de laisser ainsi ouvertement altérer la discipline en interne». Une salariée du CFA pense détenir la clé du problème : «Nous sommes dans une période où l’établissement fonctionne mal financièrement, le nombre de jeunes inscrits allant décroissant. A ceci s’ajoute la discipline d’acier imposée par la direction qui n’en est pas à son coup d’essai.» En attendant la procédure aux prud’hommes qu’il s’apprête à engager, Eric ne cache pas son amertume : «J’ai quitté provisoirement femme et enfants à 300 km d’ici pour prendre ce poste. Je ne pensais pas m’en mordre les doigts à ce point et seulement au bout de deux années.»

http://www.liberation.fr/economie/01012348483-un-prof-prend-la-porte-pour-une-partie-de-cartes-de-la-derniere-heure

[lise91]

c'est dingue. pour moi, le fait d'avoir le droit de jouer et de papoter en fin d'année fait partie des rituels de fin d'année, surtout si les examens sont passés... et même dans le cas où cela aurait été discutable, renvoyer ce professeur est une décision disproportionnée.

à moins que le véritable motif de son licenciement soit économique...

[mra]

Quand on sera tous recrutés de manière privée par les chefs d'établissement ce sera le lot de n'importe qui d'entre nous

[Audyle]

Ce devait être un prétexte. Apparemment ça bouge pas mal dans ce type d'établissement.

[FredBR]

C'est vrai que c'est sévère, mais ça permet aussi de réfléchir. Chez nous par exemple (et et nous ne sommes pas les seuls) c'est convivialité pendant au moins une semaine!!! Vidéos à gogo et jeux pas toujours de société. Jusqu'au jour où.... vu qu'il s'agit d'un établissement privé homologué. Evidemment ce jour là ça grincera des dents.

A+

Fred