Ils ont tagué ma voiture !!!

[mayre]

Et bien tu as eu de la chance! C'est ironique quand même de dire que tu as de la chance d'avoir pu faire ton travail sans risquer quoi que soit, et pour avoir eu réparation.

Mais personellement j'ai pas eu cette "chance". Pas de soutien de la police, et même une certaine indifférence, qui est d'ailleurs compréhensible (actuellement il faut souvent malheureusement faire des choix).

Sans risquer quoique ce soit, faut le dire vite... En ayant eu réparation, tu rêves (sauf pour ma directrice qui a gagné son procès) M'enfin, je ne m'étendrai pas sur certaines choses de mon passé.

Je suis de tout coeur avec toi et comme toi je pense qu'il n'est pas normal de vivre cela dans le cadre de nos fonctions . Il n'est pas normal non plus qu'il existe des zones de non droit en France .

De tout coeur avec toi et surtout tu n'as pas à avoir honte de tes pensées .

Ne pas avoir honte de penser qu'on peut laisser pourrir certains élèves qui n'ont rien fait et qui subissent????? Changez de métier, ou plutôt de quartier.... Dans ma vision du mien, on ne laisse pas un gamin motivé et respectueux, étranger ou non, dans la misère ou non, dans un quartier difficile ou non, dans sa mouise à cause d'1 ou 2 petits c*ns...

[mayre]

Tiens, en parlant de Zone de non droit, c'est de leur faute aux gamins s'ils habitent dans ces quartiers ou la loi du Talion est de mise? C'est de leur faute aux gamins si les parents sont absents/ bourrés non-stop? Et qui va introduire la Loi si ce n'est pas nous? Ces gamins-là, ils ont besoin de nous. Et même si on ne peut pas faire un miracle collectif, et ben un, c'est mieux que rien.

Alors oui, ça fait pas plaisir de se faire taguer sa voiture ou de se faire crever les pneus. Oui, ça fout la haine. Non, on ne lâche pas, car si on est plus là, qui, qui sera là pour donner l'idée de la Loi?

[nicolasd.22]

Ce n'est pas leur faute s'ils habitent là.

C'est la leur s'ils suivent le mauvais chemin.

Aucune excuse, des gamins défavorisés, fils d'alcoolos qui s'en sortent cela existe et bravo à eux.

[mayre]

Dans ma vision du mien, on ne laisse pas un gamin motivé et respectueux, étranger ou non, dans la misère ou non, dans un quartier difficile ou non, dans sa mouise à cause d'1 ou 2 petits c*ns...

Aucune excuse, des gamins défavorisés, fils d'alcoolos qui s'en sortent cela existe et bravo à eux.

Sûrement parce qu'on ne les laisse pas dans la mouise...

Tous les condamner à cause d'une minorité, j'ai du mal.

[Macteyss]

L'école ne peut pas résoudre tous les problèmes de la société. Je sais bien que c'est la moindre depuis longtemps ("un problème ? On n'a qu'à demander à l'école de s'en occuper !"), il n'en demeure pas moins que c'est totalement aberrant. Il ne faut pas s'étonner si, de nombreux enseignants n'ont qu'une idée en tête : quitter ces zones. Il est parfaitement déraisonnable de demander aux enseignants de tenir les rôles de tous les services de l'état qui ont déserté ces quartiers.

Alors, certes, les habitants de ces lieux ne sont pas tous du même tonneau (et, bien évidemment, leurs enfants ne sont pas responsables de la situation), mais j'ai quand même pu constater qu'une certaine solidarité (pour ne pas dire omerta) y régnait. Faut pas s'étonner des conséquences...

[lamed]

Et bien tu as eu de la chance! C'est ironique quand même de dire que tu as de la chance d'avoir pu faire ton travail sans risquer quoi que soit, et pour avoir eu réparation.

Mais personellement j'ai pas eu cette "chance". Pas de soutien de la police, et même une certaine indifférence, qui est d'ailleurs compréhensible (actuellement il faut souvent malheureusement faire des choix).

Sans risquer quoique ce soit, faut le dire vite... En ayant eu réparation, tu rêves (sauf pour ma directrice qui a gagné son procès) M'enfin, je ne m'étendrai pas sur certaines choses de mon passé.

Je suis de tout coeur avec toi et comme toi je pense qu'il n'est pas normal de vivre cela dans le cadre de nos fonctions . Il n'est pas normal non plus qu'il existe des zones de non droit en France .

De tout coeur avec toi et surtout tu n'as pas à avoir honte de tes pensées .

Ne pas avoir honte de penser qu'on peut laisser pourrir certains élèves qui n'ont rien fait et qui subissent????? Changez de métier, ou plutôt de quartier.... Dans ma vision du mien, on ne laisse pas un gamin motivé et respectueux, étranger ou non, dans la misère ou non, dans un quartier difficile ou non, dans sa mouise à cause d'1 ou 2 petits c*ns...

Qui es-tu pour me dire de changer de métier ? Mon métier c'est enseigner et j'ai la chance de l'exercer dans un charmant village . Je n'apprécie pas trop non plus l'allusion aux élèves étrangers ... Je persiste à soutenir la collègue victime .

[mayre]

Je n'ai pas dit que je ne soutenais pas la collègue victime. Elle doit porter plainte.

Je n'ai pas dit que nous devions résoudre tous les problèmes. Nous devons enseigner à tous (quelque soit l'origine, c'est pour cela que je parle d'"étrangers" et quelque soit leur niveau social) les élèves, c'est notre métier. Laisser pourrir des élèves n'est pas ma philosophie.

Lamed, excuse-moi, mais avec les propos que tu as tenu, à savoir que "[ccelia] n'a pas à avoir honte d'avoir [la] pensée [qu'on peut laisser pourrir des gamins]", et bien oui, je suis peut être désagréable, mais ça ne correspond pas à ma vision de ce que doit être notre métier. Alors, certes, on ne se connaît pas, tu es peut-être une excellente enseignante, mais je n'aime pas cette philosophie de "pourissement" des élèves. De toute manière, je sens qu'on ne sera jamais d'accord, vu que pour moi, rien ne peut justifier de telles paroles...

J'aime qu'on respecte tous les élèves, quelque soit leur couleur, leur religion, et leur niveau social. Ils ont le droit d'avoir un enseignant. Ceux qui font des bêtises doivent les payer, et on ne doit pas laisser passer des actes comme le taguage de voiture du post. Mais abandonner les autres, non.

PS: S'il te plaît, Lamed, le coup du mot "étranger"... Ne me fais pas passer pour ce que je ne suis pas du tout.

[ccelia]

Mayre,

Je comprends ton point de vue. J'étais comme ça aussi.

Et puis je suis arrivée dans une classe qui a tout changé. C'est surement dommage, et juste qu'une mauvaise expérience, n'empeche qu'au milieu de cette classe, me dire que j'atais incapable d'assurer la sécurité physique (et peut être psychologique) des élèves "innocents", et bah ce constat terrifiant me fait dire que moi, en tant qu'enseignante, je ne suis pas superwoman, et que quand tu dis "Et qui va introduire la Loi si ce n'est pas nous?"... ben...cette loi ce n'était pas moi.

Ces élèves, qui n'avaient pourtant pas tous choisis le mauvais chemin, je les ai abandonnnés (ou laisser pourrir).

J'ai bien compris que si ça ne tenait qu'à toi je ne serais plus enseignante! c'est pour moi un échec, un terrible échec.

J'essaye de faire mieux, d'affiner ma gestion de classe pour que ça ne dérape plus, d'anticiper.

Mais il y a comme une ombre derrière moi, qui tente de s'emparer de certaine classe, j'ai toujours peur qu'elle gagne. Cette ombre est là aussi le matin, quand on m'appelle pour me dire ou je vais aller, pour savoir si le combat va être facile ou pas.

Je ne suis pas bien ancienne mais cette angoisse j'ai du mal à la supporter.

Et je n'ose même pas penser au futur quand enceinte je craindrai de me prendre des coups là où il ne faut pas.... Alors quoi?, choisir de protéger son bébé ou "les mignons qui veulent apprendre" ? Encore un fois je les laisserai pourrir...

[mayre]

Je te comprends aussi, mais je n'approuve pas.

J'ai eu aussi des classes très difficiles, je me suis faite frappée plusieurs fois, ces enfants ont été déplacés/orientés/une fois jugé. J'ai été enceinte dans cette école.

J'ai parfois eu un sentiment d'impuissance. Mais, alors je regardais les autres... Et je trouvais la force. Maintenant, je trouve qu'il est plus sain de se dire qu'on est pas capable d'aller en ZEP, et de changer de quartier.

[calia]

Je suis d'accord avec toi mayre. On peut se dire qu'on n'y arrive pas et tout faire pour changer d'endroit, c'est un choix personnel, mais dire qu'il faut les laisser pourrir...

[steph.stephy3]

Je suis enseignante, pas éducatrice.

Je ne fais pas partie d'une association d'animation pour les quartiers difficiles.

Je n'ai pas fait ce métier pour apprendre les Lois aux gamins mais pour leur apprendre à lire, écrire, compter et dans le meilleur des cas réfléchir.

Nous n'avons pas à subir les insultes, manques de respect et dégradations de nos biens sous prétexte que "les pauvres, ce ne sont que des enfants, ils souffrent".

Je refuse d'être le punching-ball de la cité sous prétexte que je représente un Etat qu'ils haïssent, une autorité et des lois sur lesquels ils crachent.

Je suis trop peu payée et peu respectée de mon Ministère pour avaler toute cette tension.

Quand à quitter la ZEP, depuis les suppressions de postes en masse, c'est bien plus compliqué que prévu.

Je n'attends qu'une chose, c'est pouvoir me tirer dans une école tranquille et découvrir ce qu'est véritablement le métier d'enseignant.

Je me contrefous de ce que les bonnes âmes bien pensantes et généreuses peuvent penser.

Moi, ma vie, je n'ai pas envie envie de la passer à subir. J'aspire à mieux que de me faire dégrader ma voiture ou frapper parce que j'ai un métier qui déplaît et qu'on envoie certains où personne ne veut plus aller.

J'ai pas quitté mon HLM pour revivre ça au quotidien toute ma carrière.

Si certains se sentent investis de la mission d'en prendre plein la poire, je leur laisse ma place avec plaisir.

[calia]

Je ne me sens pas du tout investie de la mission de m'en prendre "plein la poire"... Je n'ai d'ailleurs jamais eu le sentiment de m'en prendre plein la poire (et pourtant j'en ai eu des accrochages, surtout avec les parents).

J'ai surtout eu l'impression d'être utile, de faire mon boulot en essayant d'impliquer les parents.