Franjoe Posté(e) 30 novembre 2011 Posté(e) 30 novembre 2011 Il faut dire Gribouillette que tu as été vernie ma pauvre. Ca à l'air d'aller cette année, je suis contente pour toi.
Gribouillette Posté(e) 30 novembre 2011 Posté(e) 30 novembre 2011 Il faut dire Gribouillette que tu as été vernie ma pauvre. Ca à l'air d'aller cette année, je suis contente pour toi. C'est genril Franjoe. En effet, cette année ça va mieux. Déjà je n'ai pas la responsabilité d'une classe et ça m'a permis de prendre du recul par rapport au boulot. Sur 4 classes, 2 sont des crèmes, 1 (en mater) sportive mais ça va, et 1 pas très cool (mais à coté de celle que j'avais l'an dernier, c'est du pipi de chat!). Aller en classe avec le sourire, ça change la vie. Je suis aussi beaucoup moins fatiguée le soir (bah oui, plus de courses poursuites et de luttes cette année! ).
virginierib Posté(e) 30 novembre 2011 Posté(e) 30 novembre 2011 Moi aussi je suis passée par une classe bien difficile... Mes solutions: j'ai été super stricte (je donnais punitions sur punitions), j'ai arreté tous travaux en groupe, projet, arts, sports... enseignement traditionnel uniquement. pendant 15 jours. J'isolais les enfants *** ou je mettait leur bureau devant les autres (en général ils font les pitres 5 min) Et ensuite les élèves ont compris que c'était dans LEUR intérêt que la situation change. N'hésite pas à convoquer les parents des élèves trèèès perturbateurs....et si tu n'en peux plus tu t'arrêtes!! Bon courage Après chaque classe est différente, ce qui marche pour moi peut ne pas fonctionner ailleurs... En tout cas si tu aimes enseigner, persévère, chaque année est différente!
bouzou49 Posté(e) 30 novembre 2011 Posté(e) 30 novembre 2011 Contrairement aux autres je te dirai de ne pas t'arrêter car auras tu la force de reprendre? Je ne suis pas d'accord. Si tu es vraiment à bout, tu dois penser à ta santé et t’arrêter. Pour moi, être à bout c'est avoir la boule au ventre tous les matins, aller à l'école comme on va au combat, s'effondrer en pleurs chaque soir, des fois dès 16h30, à peine les élèves partis, être totalement à bout de nerf, et à deux doigts de coller une baffe à un gosse affreux (j'en étais à ce point). C'est impossible de faire classe dans ces conditions, et c'est mauvais, autant pour toi que pour tes élèves. De plus, on oublie très vite ce qui nous a poussé à nous arrêter. Moi même, après quelques jours de repos, j'avais - presque - oublié à quel point c'était dur, et je n'avais qu'une envie : y retourner. Mais ces 2 semaines m'ont permis de prendre du recul, de souffler et de revenir beaucoup plus calme et apte à affronter ma classe et accessoirement, m'ont évité de fondre en larme devant mes élèves, de quitter la classe, ou carrément de frapper un gosse.. Seule toi peux prendre la décision, mais pense à ta santé. Tu sais, je ne suis moi-même pas tout à fait remise de ce que j'ai vécu l'an dernier... J'édite, par contre ce conseil de Bouzou est très bon : essayes de voir si à certains moments tu peux faire quelques aménagements pour calmer le jeu(lecture plaisir en début d'aprem,chrono si trop de bruits ça retire de la récré,lecture en paix ....) Quand je voyais que ça allait être impossible de les faire travailler et que ça allait virer en mode zoo, je n'essayais pas! L'après-midi notamment. Ce qui fonctionnait: - lecture offerte (même avec tes grands, mes CM1 du jeudi adorent) au retour de chaque récré, le truc le plus efficace - chant (ça ressoude le groupe et ça détend tout le monde) - dès que ça partait en vrille, j’arrêtais tout, et c'était coloriages de mandalas Comme les tiens sont plus grands, tu peux peut-etre tenter des lectures silencieuses, un concours de dessins, enfin des trucs ludiques dans ce genre... Ah ils en ont bouffé mes monstres, de la lecture et des mandalas. Ça ne rentre peut-être pas dans les programmes, mais c'était une question de survie! Chacun son avis moi je sais que je me suis retrouvée dans cette situation et le médecin ne m'a arrêtée que 2 jours et heureusement car je n'aurai jamais réussi à finir l'année .J'ai vécu des moments très difficiles mais j'avais des collègues qui m'ont soutenu et pris certains de mes élèves quand je n'en pouvais plus ; J'avais ralenti mes ambitions pour ne pas me mettre la pression et ça afini par rouler ; B
lou9329 Posté(e) 30 novembre 2011 Auteur Posté(e) 30 novembre 2011 Je vous remercie pour toutes vos réponses... Je pense que je vais essayer de continuer encore.. Je sais que si je m'arrête je n'aurais plus le courage de revenir ... Je peux compter sur quelques collègues pour me prendre certains élèves quand çà part trop loin .. mais j'ai l'impression que çà amuse beaucoup les exclus ... et le hic à cette solution qui n'en est pas vraiment une ... c'est ma directrice ! Qui compte .. et me rappelle toutes mes erreurs ... Bref cette année est loin d'être terminée ...c'est l'horreur d'être en classe donc je vais mal, du coup ça s'empire encore !! C'est un cercle vicieux !! C'est une situation qui me permet de comprendre l'expression être rouge de colère .. J'ai l'impression de l'être en permanence ... et du coup le soir je m'effondre ...
lise91 Posté(e) 30 novembre 2011 Posté(e) 30 novembre 2011 Pour moi, le principal est d'avoir une bonne équipe. A priori tes collègues ne te soutiennent pas du tout (et le principe du dernier arrivé dernier servi c'est vraiment pas cool). Bosse moins, surtout si tu vois que de toute façon ils ne sont pas réceptifs, essaie d'oublier ta classe passé 17h, compte les jours jusqu'aux vacances... en espérant trouver mieux l'an prochain. Courage
Pablo Posté(e) 30 novembre 2011 Posté(e) 30 novembre 2011 Je vous remercie pour toutes vos réponses... Je pense que je vais essayer de continuer encore.. Je sais que si je m'arrête je n'aurais plus le courage de revenir ... Je peux compter sur quelques collègues pour me prendre certains élèves quand çà part trop loin .. mais j'ai l'impression que çà amuse beaucoup les exclus ... et le hic à cette solution qui n'en est pas vraiment une ... c'est ma directrice ! Qui compte .. et me rappelle toutes mes erreurs ... Bref cette année est loin d'être terminée ...c'est l'horreur d'être en classe donc je vais mal, du coup ça s'empire encore !! C'est un cercle vicieux !! C'est une situation qui me permet de comprendre l'expression être rouge de colère .. J'ai l'impression de l'être en permanence ... et du coup le soir je m'effondre ... alors déjà je vais commencer par te souhaiter bon courage Perso mon conseil serait de t'arrêter si tu ne te sens pas bien mais de ne surtout pas démissionner... Ta carrière ne doit pas s'achever sur eux, ils ne le méritent pas Et puis si tu ne t'arrêtes pas investis toi le moins possible...C'est peut être dur mais je peux t'assurer que si tu n'as prévu que des exercices du manuel en maths et que tu n'as pas le temps de tout faire parce que tu as du t'imposer toute la matinée, tu le vivras certainement mieux que si tu as passé toute la soirée sur cette séance de maths Et ça vaut pour toutes les autres matières Tu perdras du temps en correction mais comme tu en gagneras en préparation ça compense Même les classes les plus sympas peuvent s'avérer bruyantes en groupe ou en ateliers il faut aussi bien maîtriser sa tolérance au bruit alors si tu ne le sens pas avec eux ben abandonne pour le moment Et puis ils sont aussi capables d'entendre que si ils ne gèrent pas le niveau sonore ou les règles de base, une fiche individuelle toute prête leur tend les bras Dernier point l'isolement ou l'exclusion temporaire: c'est une arme à double tranchant car en les envoyant dans la classe voisine tu reportes ton autorité sous celle de ton collègue du coup elle n'est valable qu'avec certains élèves, d'autres en joueront forcément (j'ai eu des élèves une année qui m'ont avoué que l'année précédente ils avaient poussé à bout ma collègue pour voir jusqu'où elle pouvait aller dans son seuil de tolérance alors même si ça va être dur tu dois te poser en "chef de meute"
Franjoe Posté(e) 1 décembre 2011 Posté(e) 1 décembre 2011 C'est clair, avec une classe comme ça : pas de travail de groupe, pas de situation qui peuvent dégénérer, adieu merveilleux projets. Le but est déjà de réussir à les mettre au travail.
ryona Posté(e) 1 décembre 2011 Posté(e) 1 décembre 2011 Heu, as- tu pensé convoquer les parents et leur agiter la carte "passage en 6ème" compromis? Pas de travail = évaluation ratée = demande de redoublement. ca peut peut être en remettre qq 1 sur les rails? Bon courage en tout cas :clover: :clover: :clover:
Gribouillette Posté(e) 2 décembre 2011 Posté(e) 2 décembre 2011 Heu, as- tu pensé convoquer les parents et leur agiter la carte "passage en 6ème" compromis? Pas de travail = évaluation ratée = demande de redoublement. ca peut peut être en remettre qq 1 sur les rails? Bon courage en tout cas :clover: :clover: :clover: Un de mes collègues qui a une classe affreuse (il n'a jamais vu ça depuis qu'il enseigne, et ça fait un bail) a réuni les parents en urgence pour leur exposer la gravité de la situation. Et bien, ça a permis à certains de se faire remonter les bretelles, et ça va un peu mieux. Bien-sur, ça ne fonctionnera pas avec tout le monde. En particulier pour l'élève qui fait tout ce qu'il veut chez lui, et dont les parents ne se déplaceront pas. Mais si ça peut en calmer certains (à court terme sans doute, mais c'est déjà ça!) tu peux tenter le coup? Enfin, à la rentrée maintenant, histoire de commencer la période par un bon recadrage. Autre astuce pour contenir tes monstres : avoir un emploi du temps le plus réglé et le plus routinier possible. Ça les rassure, ça les cadre, et généralement, ça se passe mieux. Le matin, j'avais mis en place plein de rituels : accueil - écriture des devoirs (commencer par de l'écrit, ça les calme d'entrée) - phrase du jour - français (avec toujours le même déroulement de séance à peu prêt). Ça permettait que la classe soit "vivable" jusqu'à la récré au moins. Après, ça se gâtait... Puis pour l'aprèm, comme je t'ai dis dans un précédent message, c'était lecture offerte, puis une fois qu'ils étaient "relativement réceptifs", j'essayais de travailler un peu, genre 1/2h, ça dépendait. Quand Affreux 1 se mettait à poursuivre ses camarades armé d'une paire de ciseaux, que Affreuse 2 commençait à s'allonger sous les tables des copains, qu'Affreux 3 se mettait à hurler et balancer ses cahiers et qu' Affreuse 4 se mettait des baffes à elle même, je stoppais tout. Et c'était coloriages magiques pour tout le monde, pendant que j'essayais de maitriser mes affreux. Quant à la dernière partie de la journée, après la récré de l'aprèm, je n'en parle même pas... A l’impossible nul n'est tenu. Alerte tout le monde, mets en place des choses pour tenter de restaurer un climat de travail, fais de ton mieux tant que tu peux, mais si tu n'as plus la force, arrête-toi sans scrupules. Bon courage!
mincealors Posté(e) 6 décembre 2011 Posté(e) 6 décembre 2011 Punaise, je me souviens Gribouillette de ta classe de l'an passé... Tu as quand même sacrément tenu le coup! Moi aussi j'ai quelques affreux cette année, mais ils sont encore petits (CE1). Pas nombreux (20) (mais c'est vrai, ça ne veut rien dire), et pas affreux au point de ceux de Gribouillette, mais quand même si j'avais dû débuter avec ces zouzous, j'aurais envisagé une reconversion. Mon affreux n°1 doit être surveillé en permanence par un adulte, sinon il fait toutes les âneries qui lui passent par la tête, monte sur la table, chahute, court dans la classe, ... et va piquer des trucs dans mon bureau. Du coup, je le traîne partout avec moi, que je fasse 3 mètres dans le couloir ( ma classe est à côté du photocopieur et du massicot). Il est intelligent mais saccage tout son travail, n'écoute pas les consignes, préfère dessiner. Sa mère est à l'ouest et minimise ses actes tout en reconnaissant qu'il est pareil à la maison (elle ne peut le laisser sans surveillance dans le jardin de sa maison!). Elle cherche des solutions dans les consultations chez les allergologues ou chez les acupuncteurs. Affreux n°2 est caractériel, traite tout le monde d'"enc...", coupe constamment la parole, se lève, refuse de travailler, etc... et j'ai de forts soupçons sur lui de vols d'argent dans mon portefeuille ... Père absent, mère perdue. Affreuse n°3 est caractérielle, hyper capricieuse, émet des bruits de bouche, pousse des cris, et n'en fait qu'à sa tête... (un an de retard, ne lit pas). Père absent, mère perdue, sa grande soeur de 17 ans a eu un bébé l'an dernier... Pas de fric, pas de projet, si ce n'est celui d'avoir des bébés... Dans tous les déplacements, il y a des problèmes, ils se battent pour être devant, se poussent, se tapent... A chaque récréation, ils ne savent que se battre ("Mais on joue maîtresse!") et mettent un temps infini à venir se ranger quand c'est l'heure. Ils perdent constamment leurs affaires, s'accusent les uns les autres de vols, chahutent à chaque changement d'activité. C'est fatigant, je crie beaucoup (beaucoup!) et je ne vous parle même pas du niveau scolaire, très faible chez certains (non lecteurs, numération pas maîtrisée au-delà de 69 (et encore), des tas d'activités ne font pas sens (grammaire, calcul, problèmes). Pour tenter de remettre un peu d'ordre dans cette classe, j'ai mis en place quelques petits trucs, qui marchent (je ne dis pas que ça marchera forcément avec tes élèves): - j'ai placé les élèves dans le rang, en tout cas les premiers (mes affreux 1, 2 et 3) et le dernier (un demi affreux qui se pose en victime à longueur de journée) - j'interdis aux cartables de "rouler" dans les couloirs/classe/escalier (on porte son sac) - je leur demande de se ranger devant la classe, j'exige le silence et on entre en silence, puis je demande aux enfants de rester debout derrière leur bureau et d'attendre mon invitation pour s'asseoir - je fais faire beaucoup de copie; ils copient toutes les leçons, c'est doublement payant : moins de bruit et ils ont gagné en efficacité en copie (grâce aux cartes de champion de copie de Charivari) - de la même façon, toutes les activités d'apprentissage sont hyper cadrées, aucun travail de groupe, tout en frontal, situation de découverte en collectif au tableau, copie de la leçon, exercice. -je limite au maximum les déplacements dans la classe -la journée est jalonnée de quelques activités rituelles qui cadrent et rassurent beaucoup tous ces enfants perturbés (en général) : mots du jour, emploi du temps (relativement) tenu, on ne sort ni entre en classe sans le silence - je prive d'une partie de la récré tous ceux qui n'ont pas fini un travail (si j'estime qu'ils auraient pu aller plus vite, car bien sûr je différencie): comme ma classe est à l'étage et qu'il est hors de question de les y laisser seuls, je les mets à finir leur travail dans la classe du RDC (GS) sous ma surveillance. - je ne fais pas de sport (oui je sais c'est nul, mais si je veux arriver à ne pas en faire redoubler plus de 3 ou 4, il faut que je fasse un max de lecture et maths) - je reçois les parents régulièrement et fais le point avec eux. Ca me permet de me rendre compte que les enfants ne sont pas les uniques responsables de leur comportement d'affreux ! Je les incite à reprendre leur rôle, à oser l'autorité, à aller au CMP. - je donne assez rarement des punitions (des lignes parfois, mais ça reste raisonnable car mon affreux n°2 peut ne pas écrire plus d'une ligne à la récré...), mais je n'hésite pas à punir à la récré (tu restes assis à côté de moi, tu me donnes la main, ou au contraire, tu fais 5 tours de cour en courant) - je fais appel au RASED - je demande de l'aide aux collègues, notamment quand je suis limite à coller des baffes - je les fais chanter, chanter et chanter (ça tombe bien, on a un projet rencontre chorale) Je suis lessivée à la fin de la journée, mais je n'ai pas d'autre choix que d'être hyper rigoureuse, stricte, sévère (mais juste!) et SURTOUT de me tenir aux règles fixées. Ce sont des enfants sans repères, l'école doit cadrer au maximum. C'est sûr que je préfèrerais plaisanter avec eux, avoir des relations plus sympas, mais je vois bien que dès que je baisse la garde, le souk est de retour. Donc je maintiens la pression. Les parents ne me font pas trop suer, sans doute l'expérience et ma réputation (je ne suis pas la maîtresse la plus douce de l'école c'est certain). Et surtout, je relativise. Ce ne sont que mes élèves, et seulement pour cette année. Bon courage, dis nous ce que tu mets en place et donne nous des nouvelles.
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