Liriel Posté(e) 17 juin 2012 Posté(e) 17 juin 2012 Mon livre de chevet : "Moi, j'y suis né, sur ce bateau. Et le monde y passait, mais par deux mille personnes à la fois. Et les désirs, il y en avait aussi, mais pas plus que ce qui pouvait tenir entre la proue et la poupe. Tu jouais ton bonheur, sur un clavier qui n'était pas infini. C'est ça que j'ai appris, moi. La terre, c'est un trop long voyage. Une femme trop belle. Un parfum trop fort. Une musique que je ne sais pas jouer. Pardonnez-moi. Mais je ne descendrai pas." "Il avait du génie pour ça, il faut le dire. Il savait écouter. Et il savait lire. Les gens. Les signes que les gens emportent avec eux : les endroits, les bruits, les odeurs, leur terre, leur histoire... écrite sur eux, du début à la fin. Et lui, il lisait, et, avec un soin infini, il cataloguait, il répertoriait, il classait.... Chaque jour, il ajoutait un petit quelque chose à cette carte immense qui se dessinait dans se tête, une immense carte, la carte du monde, du monde tout entier, d'un bout jusqu'à l'autre. Et ensuite il voyageait dessus, comme un dieu, pendant que ses doigts se promenaient sur les touches en caressant les courbes d'un ragtime." extraits de Novecento : pianiste, d'Alessandro Baricco
Dramstein Posté(e) 18 juin 2012 Posté(e) 18 juin 2012 La rue assourdissante autour de moi hurlait. Longue, mince, en grand deuil, douleur majestueuse, Une femme passa, d'une main fastueuse Soulevant, balançant le feston et l'ourlet ; Agile et noble, avec sa jambe de statue. Moi, je buvais, crispé comme un extravagant, Dans son œil, ciel livide où germe l'ouragan, La douceur qui fascine et le plaisir qui tue. Un éclair... puis la nuit ! - Fugitive beauté Dont le regard m'a fait soudainement renaître, Ne te verrai-je plus que dans l'éternité ? Ailleurs, bien loin d'ici ! trop tard ! jamais peut-être ! Car j'ignore où tu fuis, tu ne sais où je vais, Ô toi que j'eusse aimée, ô toi qui le savais ! Baudelaire
Sophie Elle Posté(e) 18 juin 2012 Auteur Posté(e) 18 juin 2012 Poussé à un tel degré de perfectionnisme, l'esthétisme est une maladie. Je ne tiens pas à m'en guérir. C'est totalement incontrôlable. C'est même devenu un rituel. Pensées, provocs et autres volutes Serge Gainsbourg
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