OréLicorne Posté(e) 1 novembre 2012 Posté(e) 1 novembre 2012 Je n'ai même pas besoin d'extorquer ces confidences à mes élèves, voire même à leurs parents. Ça ne fera peut-être pas "mécaniquement plonger les élèves dans les problèmes scolaires ou comportementaux" mais ça y participe grandement, à mon avis. J'aurai tendance à vous répondre que cela ne regarde pas l'enseignant sauf en cas de mise en danger de l'enfant, auquel cas cela relève de l'information préoccupante. On ne se rend pas à une soirée de mariage ou un repas de famille le soir aussi souvent. Le cinéma a des séances en journée pour tous les films pour enfants et pratiquement tous ceux pour adultes. Les concerts dans lesquels les enfants ont leur place ne se terminent pas à "plus d'heure". Le soucis, c'est que les parents ne veulent plus s'en priver même quand ils n'ont pas de moyen de garde et "font suivre" leurs enfants. Il en est de même pour les fêtes de village. Il n'y a pas de honte à rentrer à la maison à 20h parce qu'on a des enfants d'âge primaire à coucher. Je suppose (et j'espère) que les activités les concernant sont terminées depuis longtemps. Ça n'empêche pas la "création de lien social". Si vous vivez reclus chez vous à partir de 20h systématiquement, cela devient difficile d'avoir une vie sociale. Ou alors vous imposez les repas de famille/entre amis à votre domicile pour pouvoir coucher vos enfants... et quid de ceux des autres? J'ai des enfants (ils ont entre 11ans et 2ans), je leur impose de se coucher à 20h30 (à l'exception de mon benjamin, lui c'est 20h) dernier délai en semaine. En revanche, ils (toujours les 3 aînés) ont le droit de se coucher à 22h30 le samedi. C'est le soir où nous sommes tous disponibles pour les repas de famille, entre amis, les jeux de société ou même simplement se regarder un film convenant à tous (enfin surtout aux enfants). Quand au lien social qui semble vous faire tiquer, il me semble bien qu'il y en a lorsque nous nous retrouvons en famille ou entre amis, non? Nos élèves arrivent en classe le matin de plus en plus souvent et de plus en plus nombreux crevés, et notamment le lundi matin. Ça entre en grande part dans leurs difficultés de concentration et de mémoire, de capacité à maintenir des efforts. A milieu social et culturel égal, j'ai de plus en plus d'élèves en difficultés et déclarés "à besoin particulier" ou handicapés. Il y a un moment où il n'y a pas que l'école qui doit se remettre en cause. Il y a forcément des raisons ailleurs et notamment dans les familles. Je suis désolée de devoir me faire l'avocate du diable mais il me semble qu'il faut parfois dire les choses. "Certains de nos élèves" serait plus juste. Et je ne dis pas que tous les problèmes viennent de l'école, loin de là. Je trouve que l'école prend à son compte trop de chose, mais je ne vois pas en quoi le fait de participer à quelques sorties dans l'année conduirait à l'échec scolaire. Là encore, si vous parlez de toutes les semaines, je rejoindrais votre avis mais pas dans le cas de sorties ponctuelles. De plus, entre être à 20h chez soi et "manger" de la télé jusqu'à 22h/23h et un repas ou une sortie entre amis/en famille, il me semble que la seconde option est moins préjudiciable à l'enfant. Je suis parent, j'élève mes enfants de mon mieux. (Le de mon mieux sera peut-être "insuffisant" ou au contraire "trop" aux yeux de certains, selon leurs propres conceptions.) Je crois que c'est le cas de beaucoup de parents, parce qu'ils n'y a pas que des parents déficients, laxistes ou démissionnaires, loin s'en faut! Tant que les enfants se portent/développent bien et que leurs parents ne leur font pas de mal, pourquoi porter ce regard sur eux. Les enseignants sont souvent la cible d'attaques de la part des parents mais soyons honnêtes, les enseignants ne donnent pas leur part aux chiens qu'en il s'agit de juger les parents... + 1
Goëllette Posté(e) 5 novembre 2012 Posté(e) 5 novembre 2012 Je n'ai pas écrit que VOUS étiez de mauvais parents, mais qu'il y avait de plus en plus d'enfants ayant une vie de famille déstructurée et qu'on pouvait mettre cela en parallèle avec les difficultés de plus en plus fréquentes et importantes rencontrées dans les classes. Quant à ce que raconte Anna Tagada, je n'ai pas vécu ce type de maltraitance , surtout les raviolis, même si certaines choses citées me rappellent quelques bons souvenirs. Et je n'ai pas le souvenir que mes camarades de classe aient été aussi fatigués le matin que mes élèves. Mais ce programme, même à outrance, n'a rien de comparable avec la vie des enfants actuels, je persiste, qui ont souvent la télévision et la console dans la chambre, et que les parents emmènent TOUTES les semaines dans des soirées d'adultes bruyantes qui ne sont pas forcément des repas de famille. Ce n'est pas une simple histoire de coucher du samedi à 22h30... Je suis désolée, mais on peut tout-à-fait concilier vie sociale harmonieuse et coucher tôt des enfants. De plus, mes élèves me racontent leur vie sans que j'aie besoin de leur arracher les témoignages. Mais je suppose que vous savez très bien que ce que je décris est réel, hélas. Il vous suffit d'observer et écouter les camarades de vos enfants et leurs parents.
SatanasEtDiabolo Posté(e) 6 novembre 2012 Posté(e) 6 novembre 2012 Je n'ai pas écrit que VOUS étiez de mauvais parents, mais qu'il y avait de plus en plus d'enfants ayant une vie de famille déstructurée et qu'on pouvait mettre cela en parallèle avec les difficultés de plus en plus fréquentes et importantes rencontrées dans les classes. Pour être honnête, je n'ai pas senti que vous me visiez particulièrement, mais tout comme en tant qu'enseignante j'ai pris la mauvaise habitude de devoir me défendre (temps/charge de travail, bref je suis sûre que vous connaissez ça mieux que moi) il en est de même en tant que parent. Être trop/pas assez sévère, trop/pas assez organisée, trop/pas assez tendre/aimante avec eux... Selon la personne que l'on a en face de nous, c'est toujours trop ou pas assez mais rarement comme il faut. Mais ce programme, même à outrance, n'a rien de comparable avec la vie des enfants actuels, je persiste, qui ont souvent la télévision et la console dans la chambre, et que les parents emmènent TOUTES les semaines dans des soirées d'adultes bruyantes qui ne sont pas forcément des repas de famille.Ce n'est pas une simple histoire de coucher du samedi à 22h30... Comme je l'ai écrit plus haut : Là encore, si vous parlez de toutes les semaines, je rejoindrais votre avis mais pas dans le cas de sorties ponctuelles. Je suis désolée, mais on peut tout-à-fait concilier vie sociale harmonieuse et coucher tôt des enfants.De plus, mes élèves me racontent leur vie sans que j'aie besoin de leur arracher les témoignages. Mais je suppose que vous savez très bien que ce que je décris est réel, hélas. Il vous suffit d'observer et écouter les camarades de vos enfants et leurs parents. Là encore, je ne peux que me répéter : il n'y a pas que des parents déficients, laxistes ou démissionnaires, loin s'en faut! Oui, il y a des enfants qui ont la télé, une console et un ordinateur dans leur chambre, il y en a qui regardent la télé jusqu'à pas d'heure en semaine en plus du week-end et je passe sur le fait qu'il y en a qui regardent des programmes ou des films qui sont loin d'être de leur age. Mais, il y en a qui n'ont rien de tout ça dans leur chambre, qui ont un accès limité à ces équipements voire même sous le contrôle de leurs parents. Les deux cas existent, et dans les deux cas on peut trouver des enfants ayant un handicap ou des difficultés scolaires. Pour moi, les couchés tardifs et une vie mal réglée accentuent les difficultés que certains élèves peuvent rencontrer. D'ailleurs, dans une même fratrie avec les mêmes règles de vie, l'un peut rencontrer des difficultés alors que les autres n'en rencontreront aucune. Cela étant, nous n'avons pas tou(te)s le même public en classe, et vous avez une expérience du métier supérieure à la mienne. Vous avez donc vu passer plusieurs générations d'enfants et avez certainement plus de points de comparaison que moi.
Anna Tagada Posté(e) 6 novembre 2012 Posté(e) 6 novembre 2012 Je ne me suis pas sentie visée non plus mais j'ai un peu de peine quand je vois à longueur de messages Les parents accusés de se moquer de la réussite de leurs enfants, de négliger leur santé, de vouloir s'en débarrasser à l'école (une idée qui revient souvent chez certains pe, notamment au sujet de l'école le mercredi matin)... à croire qu'il faut avoir fait l'IUFM dans ce pays pour être un parent potable . Les parents que je cotoie aiment leurs gosses, veillent à leur santé, surveillent leur scolarité. D'une famille à l'autre, il y a des différences bien sûr, mais aucun enfant de la classe de mes enfants n'a la TV ou un ordi dans sa chambre par exemple. J'ai déjà interrogé les enfants le matin à la garderie sur leur heure du coucher : à 21H00, les miens étaient ceux qui se couhaient le plus tard. Donc non, j'observe, j'écoute et je ne vois rien de scandaleux autour de moi en terme d'hygiène de vie et d'attention portée aux enfants (village classe moyenne avec à peu près toutes les CSP). Enfant, je vivais dans un quartier très populaire et oui, beaucoup d'enfants de ma classe arrivaient très fatigués le matin. Vous vous souvenez de cette affiche ? elle a plus de 30 ans ! Et puis franchement, ces parents qui sortent tous les week-end, je ne sais pas comment ils font pour tenir physiquement, quand on sait dans quel état de fatigue on termine une semaine travail/enfants !
SatanasEtDiabolo Posté(e) 6 novembre 2012 Posté(e) 6 novembre 2012 Et puis franchement, ces parents qui sortent tous les week-end, je ne sais pas comment ils font pour tenir physiquement, quand on sait dans quel état de fatigue on termine une semaine travail/enfants ! J'ai bien peur que l'argument qui va t'être opposé soit tout trouvé : ces parents ne travaillent peut-être pas.
Goëllette Posté(e) 7 novembre 2012 Posté(e) 7 novembre 2012 Et puis franchement, ces parents qui sortent tous les week-end, je ne sais pas comment ils font pour tenir physiquement, quand on sait dans quel état de fatigue on termine une semaine travail/enfants ! J'ai bien peur que l'argument qui va t'être opposé soit tout trouvé : ces parents ne travaillent peut-être pas. Même pas ! Je connais de nombreuses personnes qui sont capables de concilier une vie professionnelle dense et des sorties en boîte (ou autre) chaque samedi soir. Ce que je n'accepte pas, c'est qu'il y convient leurs enfants. (Mais j'ai aussi des amis qui se privent de sortie quand ils ne peuvent pas faire garder leurs enfants, ou qui sortent en solo, dans ce cas.) Et franchement, je trouve qu'à l'heure actuelle, les parents ne sont vraiment pas beaucoup accusés, contrairement aux enseignants. Bien au contraire, tout est fait pour les déresponsabiliser au maximum de tout ce qui arrive à leurs enfants (école, justice, ...). Qu'il y ait actuellement des parents ressemblant aux miens, c'est-à-dire faisant passer le bien-être de leurs enfants avant leurs égoïsmes, je n'en doute pas. Mais je rererererere...persiste à déclarer qu'il y en a de moins en moins, en pourcentage, par rapport à l'époque de mon enfance. Mais on trouve une "foultitude" d'excuses aux autres, de même que pour les difficultés scolaires de leurs enfants, qui sont presque toujours ... "la faite à pas de chance" ! .
barbotinne Posté(e) 7 novembre 2012 Posté(e) 7 novembre 2012 on faisait des soirees avec mes parents, chez des amis à eux, on rentrait à pas d heure et on s endormait dans la voiture, jamais veille d école ( ben oui sinon comment on aurait fait notre brunch pyjama à 11h au réveil ) allez une dizaine dans l année grand max.... j ai eu mon bac à 17 ans, mon concours du 1er coup et ma soeur a eu son concours de médecine et gagne aujourd hui un modeste salaire à l APHP 5 fois supérieur au mien à 32 ans CQFD
Anna Tagada Posté(e) 7 novembre 2012 Posté(e) 7 novembre 2012 rerererererere..... persitez donc ! Sinon votre pourcentage de "bons parents" vous l'évaluez à combien ? Vous avez l'air très pointue sur la question !
OréLicorne Posté(e) 7 novembre 2012 Posté(e) 7 novembre 2012 "Et franchement, je trouve qu'à l'heure actuelle, les parents ne sont vraiment pas beaucoup accusés, contrairement aux enseignant" Vous êtes donc là pour rétablir un certain équilibre? Faut il toujours opposer les enseignants aux parents? Car dans nombre de vos messages je vous trouve assez prompte à juger les parents. Arrêtons un peu de stigmatiser, que ce soient les parents ou les enseignants. En tant que parent d'élève, et en tant qu'élève, j'ai rencontré des enseignants avec qui l'expérience a été plutôt positive, plutôt négative. De là à dire "la plupart des enseignants sont comme ci, comme ça..." il y a un pas que je n'ai pas envie de franchir. Par contre je trouve que vous avez une aversion pour les parents qui transparaît beaucoup dans vos messages. Arrêtons les jugements de valeurs dans un sens comme dans l'autre. Ma meilleure amie est PE, elle a eu des élèves en très grande difficulté certaines années, elle a eu des parents casse pieds parfois; je n'entends pas autant de généralités négatives sur les parents dans ses discours. Non, la majorité des parents ne sont pas les cas sociaux que vous décrivez (notez que j'écris bien "la majorité" non "tous les parents", hein). Peut être qu'elle se souvient qu'elle est aussi maman, et que personne n'est infaillible, ni parfait. La plupart des parents ont à coeur de travailler en harmonie avec l'école pour la réussite des enfants.
nicolasd.22 Posté(e) 7 novembre 2012 Posté(e) 7 novembre 2012 Non une minorité des parents ont a coeur de travailler en harmonie avec l'école. Une majorité n'en a rien à carre* Une minorité veut "se faire " de l'instit à la moindre occasion.
Anna Tagada Posté(e) 7 novembre 2012 Posté(e) 7 novembre 2012 On va dire alors qu'une minorité d'enseignants veut "se faire" du parent à la moindre occasion... aussi. Mais faut se méfier des minorités haineuses, elles ont tendance par ces temps difficiles à coloniser les esprits. Faudrait pas trop se laisser aller !
OréLicorne Posté(e) 7 novembre 2012 Posté(e) 7 novembre 2012 Non une minorité des parents ont a coeur de travailler en harmonie avec l'école. Une majorité n'en a rien à carre* Une minorité veut "se faire " de l'instit à la moindre occasion. J'ai quand même participé il y a quelques mois à un repas géant, organisé et préparé par des parents d'élèves (un samedi soir, avec la présence de beaucoup d'enfants ^^ Oui, ils ont passé comme nous une bonne soirée, se sont couchés tard et pourtant nombre d'entre eux ont de bons résultats cette année, soit dit en passant), une ambiance superbe, un repas très convivial entre enseignants, personnels de l'école et parents. Les enseignants avaient pris part à ce repas au même titre que la plupart des personnes invitées ce jour là. Un repas à plus de 200 personnes. Et ce dans un village qui ne compte pas plus de 500 habitants. Ce n'est qu'un exemple, parmi d'autres, mais quand je vois toutes les réunions de rentrée avec les parents d'élèves où tous ceux qui le peuvent y assistent, les kermesses organisées, les collectes faites pour que les enseignants puissent organiser les voyages/sorties etc...où on ne paye pas que pour le voyage de son propre enfant mais celui des autres aussi...Dire que la majorité des parents s'en foutent, c'est un peu (facilement) réducteur. Ou alors il faut peut être aller voir ce qui se passe dans d'autres communes, dans d'autres écoles.
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