vieuxmatheux Posté(e) 12 novembre 2012 Posté(e) 12 novembre 2012 (modifié) Je pose ici une question que nous avons commencé à discuter dans un sujet sur la comparaison des tailles, mais qui est beaucoup plus générale. Il est fréquent en maternelle d'introduire les problèmes d'ordre mathématique en s'appuyant sur une histoire, un album… Dans bien des cas, ça permet un investissement immédiat des élèves, parce qu'ils retrouvent des personnages sympathiques, un environnement connu… Mais il arrive que l'habillage prenne le pas sur le problème lui-même et que les enfants s'intéressent plus aux pirates aux ours ou à la petite fille qu'au nombre d'objets qu'il faut leur donner. On peut poser la question dans le sens contraire : Dans bien des cas, un problème qui pose un véritable défi aux élèves suffira pour qu'ils s'en saisissent et se mettent à chercher, même s'il est posé de façon sèche, sur des pions, des traits… sans habillage. Mais il y a peut-être des situations où l'absence d'habillage rend l'objet dont il est question trop abstrait pour que les enfants s'y intéressent, rendant ainsi difficile l'entrée dans le problème. En ce qui me concerne, je n'ai pas de repères très clairs permettant de dire à l'avance si l'habillage sera plutôt favorable à l'entrée dans le problème mathématique ou s'il risque plutôt d'en détourner. Avant que cette question ne soit débattue, j'aurais eu tendance à dire que je proposais dans primaths des situations sans habillage. En y regardant de plus près, ce n'est pas tout à fait vrai, par exemple : http://primaths.fr/o...losdesmout.html Je ne vois pas bien comment je pourrais me passer de l'habillage pour cette situation, alors que pour d'autre je m'en dispense… sans avoir de critère de choix très clair. Bref, c'est le brouillard Si vous avez des éléments pour clarifier cette question, des exemples vécus, merci de les poster ici. PS : une fois qu'un sujet est posté, on ne peut plus modifier son titre, si un modérateur avait la gentillesse et la puissance requise pour ajouter un "s" à "mathématique" dans le titre, ça ne serait pas de refus. [C'est fait ] Modifié 12 novembre 2012 par Florent
calinours Posté(e) 12 novembre 2012 Posté(e) 12 novembre 2012 Quel talent ces modos ! Je rappelle rapidement le sujet d'origine : http://forums-enseig...er-des-tailles/ Le problème des moutons, je l'ai mis en œuvre en GS avec des planchettes de lutins (kapla), tempête de cerveau assurée avec les élèves qui respectent la règle ( ... y'a toujours un p'tit malin ) et il y en a même (mais très peu rassurez-vous) qui se sont appliqués à vérifier l'hypothèse [deux moutons et trois barrières] assez longuement... L'habillage n'est pas exceptionnel, il ne donne pas plus de sens au problème (ce qui évite que l’emballage prenne le pas sur le contenu...) mais motive, nécessairement et suffisamment, pour commencer à chercher, pour se persuader de trouver... Dès lors il faut veiller à favoriser un minimum de réussite pour ne pas décourager ou relancer pour ne pas s'ennuyer... Mais je reste sur la position déjà développée : le défi en soi, à condition que le problème soit clairement posé (compréhension de l'enjeu et de la règle) suffit généralement. Il est parfois nécessaire de donner aux élèves moins à l'aise, une procédure minimale (une piste encourageante quitte à faire avec eux) ou bien de les faire manipuler en binôme... Si le Mous il sort du bocal, il donnera son avis...
Moustache Posté(e) 12 novembre 2012 Posté(e) 12 novembre 2012 Le Mous est perplexe. Il est vrai que j'aime plutôt habiller les activités aux couleurs du thème du moment, en général, il y a toujours une dominante. Sans forcément en faire des tonnes : il ne s'agit pas de créer une histoire pour présenter l'activité, mais de présenter l'activité en modifiant, adaptant quelques éléments pour qu'elle soit en cohérence avec le sujet ( voire l'album) du moment. Je rappelle que je suis en MS. Dans l'exemple donné plus haut, on a décidé que c'était des moutons, mais on peut les remplacer par quasiment n'importe quoi, sans que ça porte préjudice à l'intérêt du problème, ça peut même renforcer cet intérêt. Je ne sais pas si je suis très clair (le bocal est profond ) Et je crois que c'est effectivement ce qui me plait en maternelle, être toujours à l'affût pour rebondir sur un détail, se creuser les méninges pour savoir comment présenter une activité... Cela dit, avec l'âge, je suis de moins en moins bondissant ! La mascotte peut avoir aussi un rôle important dans ce domaine, elle peut apporter quelque chose, un objet, une situation qui permet de mettre en place une activité. Maintenant, est-ce que la charge effective augmente ou réduit l'intérêt que l'enfant peut porter à une situation problème. Même si je pencherais pour la première solution, j'avoue qu'il est difficile d'avoir des certitudes.
alabi Posté(e) 12 novembre 2012 Posté(e) 12 novembre 2012 Et si ce n'était qu'affaire de dosage : "Vous me servirez de l'habillage, mais pas trop quand même, merci". Je m'explique. Ton jeu, vieuxmatheux, juste assez se suffit à lui-même. Des jetons, quelques feuilles, des boites qui servent pour les repas des gamins à la cantine le midi (vive la "liaison froide") et ça fonctionne. Grâce à cette activité à l'habillage modeste, certains MS et GS ont fait de gros progrès en dénombrement, ont pris conscience de ce qu'est une quantité 2, 5,... sans même passer par les remarques et précautions d'emploi (d'habillage ?) que tu proposes en bas de page. Mais bien souvent un contexte familier peut aider à donner du sens, comme tu l'écris sur cette même page. Alors, c'est peut-être cette contrainte que me pousse à habiller (relier) régulièrement les activités avec des visuels communs. Parce qu'après tout, comme tu le sais, quand on fait des maths en mater, on travaille aussi le vocabulaire, les règles de vie, et pas mal de compétences transversales. Pour moi, relier un album comme Le petit Chaperon rouge dans différentes activités mathématiques (et autres domaines) comme je le fais ici, a pour but d'imprégner les élèves les plus en difficulté, dans l'acquisition de ces compétences transversales : ils ont l'occasion de réutiliser le vocabulaire spécifique du conte, d'exploiter une situation problème avec un objet issu de ce conte, apprendre une règle du jeu, et j'en passe. Mais ce n'est pas suffisant. C'est pourquoi les activités plus formelles sont aussi essentielles.
calinours Posté(e) 13 novembre 2012 Posté(e) 13 novembre 2012 ... Ben moi je vote pour al abi ! La clé du problème semble résider dans une simple mais délicate histoire de ...dosage.
kiki38 Posté(e) 13 novembre 2012 Posté(e) 13 novembre 2012 Personnellement, je n'habille que très peu mes situations mathématiques. Je trouve que le problème, le défi ou le questionnement que soulève une situation mathématique fournit suffisamment de motivation intellectuelle, sans qu'il y ait besoin d'en rajouter. Ce n'est même pas une question de parasitage mais d'intérêt : quand on se triture l'esprit pour trouver une réponse à un problème, quel intérêt de penser à autre chose, de relier ça à des pirates ou autre chose? C'est juste mon humble avis.
papili Posté(e) 13 novembre 2012 Posté(e) 13 novembre 2012 ... Ben moi je vote pour al abi ! La clé du problème semble résider dans une simple mais délicate histoire de ...dosage. Je fais de même ! N'oublions pas aussi les difficultés qu'éprouvent certains élèves en élémentaire à se "décentrer" suffisamment pour arriver à "rentrer dans la situation" que leur expose un problème de mathématiques. Ce sont souvent des enfants très "terre à terre" qui ont du mal à appréhender l'imaginaire. Pour eux, je pense qu'il est important qu'en maternelle ils aient parfois aidé des fermiers imaginaires à remplir les bidons d'un laitier qui n'existe pas. Et encore plus quand ce sont des petits citadins. L'ouverture, ça compte pour mener à bien une scolarité...
vieuxmatheux Posté(e) 14 novembre 2012 Auteur Posté(e) 14 novembre 2012 D'accord pour le dosage, et merci pour vos éclairages mais j'aurais bien aimé clarifier le pourquoi on sale un peu plus dans certains cas, moins dans d'autres… même si j'ai tendance à saler fort peu, comme kiki38 et Calinours. En revanche je suis en total désaccord avec la proposition de Papili. Il me semble que pour aider les élèves à rentrer dans les problèmes il est préférable de poser au début quasi exclusivement des problèmes portant sur des objets présents dans la classe afin que la vérification soit incontestable (la validation d'un calcul par un autre calcul, d'un raisonnement par un autre raisonnement, ne sont accessibles qu'à ceux qui sont presque capables de faire eux mêmes ces calculs ou ces raisonnements), et de les poser à l'aide des objets, en montrant l'action. Typiquement : le jeu du Greli grelot. On peut passer ensuite à des problèmes toujours validables matériellement, mais seulement décrits par un texte, puis à des problèmes posés par un texte à propos d'objets imaginaires. La difficulté essentielle n'est pas d'imaginer que des gens peuvent remplir des bidons avec du lait, elle est de se convaincre que les calculs fournissent des résultats qui doivent être vrais et non seulement faire plaisir au maître… et comment se convaincre que quelque chose est vrai dans une situation imaginaire ?
calinours Posté(e) 14 novembre 2012 Posté(e) 14 novembre 2012 … et comment se convaincre que quelque chose est vrai dans une situation imaginaire ? C'est l'apprentissage de l'abstraction, souvent laborieux mais nécessaire.
papili Posté(e) 14 novembre 2012 Posté(e) 14 novembre 2012 Cher collègue, je me suis sans doute mal exprimé. Lorsque je parlais d'imaginaire, il s'agissait de l'habillage bien sûr. La résolution est concrète, bien entendu. Les enfants manipuleront, dialogueront entre eux, commenceront à utiliser des procédures de calcul mental, des résultats mémorisés et, pour les plus grands, commenceront à utiliser le calcul écrit comme soutien à leur réflexion. Cette introduction d'une mise en scène, inspirée par le thème du moment ou pas, permet aussi de fédérer les intérêts. Pour un jeune enfant, la distribution des gâteaux entre Boucle d'Or et chacun des trois Ours est parfois plus motivante qu'une situation donnée brute où les jetons restent des jetons et la répartition, un quotient donné "brut".
vieuxmatheux Posté(e) 14 novembre 2012 Auteur Posté(e) 14 novembre 2012 La situation de Boucle d'Or est à mon avis très différente de celle du laitier. Boucle d'Or est un parfait exemple des avantages et des limites de l'habillage. Comme le dit Papili, Il se peut que la distribution entre La petite fille et les ours soit plus motivante, mais elle introduit en même temps des éléments parasite (on peut vouloir donner plus à Papa Ours qui est plus grand, ou au contraire à Petit Ours pour qu'il grandisse par exemple). Mais j'ai bien peu d'éléments pour savoir quand l'un des deux aspects l'emporte sur l'autre. Affaire de dosage évidemment, mais je suis à peu près dans la situation où je lis une recette dans laquelle on me dit de saler juste ce qu'il faut. Ce qui me gênait dans l'histoire du laitier, que Papili a évoquée à propos des problèmes en élémentaire, ce n'est pas seulement une histoire d'habillage, c'est que, quand on aura calculé que le laitier devra faire trois tours avec son camion, ou que son camion contient 60 bidons ou que sais-je encore, il n'y a aucun retour possible à la réalité pour vérifier si ce qu'on a trouvé est vrai. Or je crois que c'est une des raisons majeures pour lesquelles certains enfants de l'élémentaire pensent que résoudre un problème c'est avant tout "trouver la bonne opération", pour ne pas dire la deviner : puisqu'il n'y a pas de retour à la réalité pour vérifier ce qu'on a trouvé, toutes les réponses se valent pour celui qui n'a pas compris et les réactions du maître ou les indices de surface de l'énoncé (présence de tel ou tel mot par exemple) deviennent des éléments plus importants que l'analyse de la situation proposée. Papili propose une résolution concrète de problèmes abstraits. Je crois au contraire qu'il faut résoudre abstraitement des problèmes concrets : on sait parfaitement de quoi on parle, (les billes qui sont dans la boîte du maître, les cerceaux qu'on prendra pour l'eps…) mais on ne peut pas prendre les objets pour répondre à la question en les comptant. Le retour au concret ne se fait que pour valider.
calinours Posté(e) 14 novembre 2012 Posté(e) 14 novembre 2012 ...Je crois au contraire qu'il faut résoudre abstraitement des problèmes concrets : on sait parfaitement de quoi on parle, (les billes qui sont dans la boîte du maître, les cerceaux qu'on prendra pour l'eps…) mais on ne peut pas prendre les objets pour répondre à la question en les comptant. Le retour au concret ne se fait que pour valider. Ben voilà !!!!!!!! Il a tout dit.
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