Désespérée par mes CE2

[alexandreone]

Je reviens d'une formation sur la gestion des conflits.

J'ai parlé des systèmes de gestion de comportement et la personne de la formation n'a pas l'air trop pour .

Elle m'a dit que c'était trop béhavioriste (comportementaliste).

J'ai parfois l'impression que les animateurs sont déconnectés de la réalité.

Mon objectif c'est que mes 5 élèves difficiles se transforment et deviennent plus élève . J'ai l'impression qu'on arrive pas à avoir un retour sur ce qui marche.

Si on ne pose pas un cadre avec des sanctions positives et négatives, je vois pas trop comment un enfant va changer mais bon j'aimerais bien voir en classe leur facon de gérer ces élèves.

Vixine, tu arrives à avoir le calme, c'est déja beaucoup. Pour moi, un niveau sonore bas est obligatoire car il favorise la compréhension et la concentration.

[vixine]

Je suis intimement convaincue que l'enfant qui ne connait que la violence éducative à la maison ne peut être réceptif à une gestion de classe sans récompense ni punition.

J'éduque mon fils sans récompense ni punition depuis sa naissance. Il a bientôt 6 ans et n'a pas besoin de carotte ou de bâton pour faire les choses. Il sait que les règles sont fixées pour que notre maisonnée fonctionne, il sait qu'il va à l'école pour apprendre des choses et grandir dans sa tête. Son univers est chouette et lui donne envie de grandir. Un fonctionnement de classe à la freinet lui conviendrait sans soucis.

Mes élèves vivent des choses pas drôles du tout chez eux ou en bas de leurs immeubles. Ils sont élevés dans une violence éducative et sociale quotidienne. Un fonctionnement sans bâton ni carotte est voué à l'échec sans un travail de longue haleine tout au long de leur scolarité. Et comme un tel travail n'est pas mis en place au sein de l'école. Je m'adapte comme je peux avec un système de règles dont la transgression apporte des sanctions et dont le respect apporte des récompenses.

Et les grands discours de ceux qui ne sont plus face à une classe, je m'en contrefiche. Et si ils veulent, ils prennet ma place deux semaines ... puis on en reparle.

[Goëllette]

Je reviens d'une formation sur la gestion des conflits.

J'ai parlé des systèmes de gestion de comportement et la personne de la formation n'a pas l'air trop pour .

Elle m'a dit que c'était trop béhavioriste (comportementaliste).

J'ai parfois l'impression que les animateurs sont déconnectés de la réalité.

Mon objectif c'est que mes 5 élèves difficiles se transforment et deviennent plus élève . J'ai l'impression qu'on arrive pas à avoir un retour sur ce qui marche.

Si on ne pose pas un cadre avec des sanctions positives et négatives, je vois pas trop comment un enfant va changer mais bon j'aimerais bien voir en classe leur facon de gérer ces élèves.

Vixine, tu arrives à avoir le calme, c'est déja beaucoup. Pour moi, un niveau sonore bas est obligatoire car il favorise la compréhension et la concentration.

Ils l'ont fuie, la classe, à supposer qu'ils aient jamais été enseignants !

Quant aux retours sur ce qui marche, on t'en a donné quelques uns.

[Asphodée]

De ma vieille expérience, les écoles dans lesquelles le niveau scolaire est globalement le meilleur (à quartier similaire, bien sûr), sont celles dans lesquelles les temps des récréations sont respectés, à la fin desquelles les élèves se rangent strictement et les enseignants arrivent très rapidement pour les faire rentrer, les écoles dans lesquelles les adultes montrent l'exemple, parce que tout ça participe à ce que ce qui se passe dans chaque classe soit efficace.

ON fait comment quand on est le seul à vouloir donner cet exemple? L'an dernier j'ai bien galéré à cause de ça, et cette année rebelote...

Une chose qui me semble dangereuse pour la paix de la classe : la mode (et la surenchère) aux rituels et autres distributions de métiers "à la gomme" qui prennent du temps chaque matin (voire plus) et pendant lequel le n'importe quoi s'installe.

A-t-on vraiment besoin que ce soit un élève qui écrive la date au tableau ?

Qu'il y ait deux voire trois responsables de rang, alors même qu'ils ne participent pas à faire se ranger leurs camarades ?

Qu'il y ait deux ramasseurs ... différents des distributeurs ?

Qu'un élève allume les lumières alors qu'un autre doit les éteindre ? Même chose pour les stores.

Traumatise-t-on les élèves s'ils n'ont un métier qu'une fois par mois ?

J'ai vu des classes de CM2 qui perdent 10 minutes (au moins) à chaque entrée en classe et changement de matières à cause de tout ce tralala dont l'utilité est souvent discutable, à part dans les classes fonctionnant en pédagogie institutionnelle, dans lesquelles ça se passe rapidement, efficacement et... dans le silence !

Franchement, je n'ai toujours eu que 2 ou 3, 4 élèves de service maximum : un facteur,, un distributeur-ramasseur et un responsable de la propreté de la classe et du matériel, choisis par roulement une fois par semaine en 5 secondes, voire prévus à l'avance sur un tableau à double entrée, et basta !

La date, je l'écris, le tableau, je l'essuie, les lumières, je peux m'en occuper ou je demande au plus proche, si besoin, ...

Je suis entièrement d'accord avec toi! Je suis pour responsabiliser les élèves et leur donner le sens du service gratuit car ça se perd, mais honnêtement, quelle plaie ces services...personnellement je vois ça comme une énorme source de distraction, j'aime faire en sorte qu'une fois en classe, on se met au travail. Difficile cependant quand on complète un titulaire, qui plus est quelqu'un qui a la lubie des services. Clairement ça me gêne, mais je ne peux pas supprimer cela car ça prive aussi les gamins finalement, enfin ils le vivent mal vu que je n'ai pas tellement d'occasions par ailleurs de leur demander de faire d'autres choses.

Après, c'est vrai qu'en pédagogie institutionnelle, ça marche bien quand c'est rodé, mais pourquoi? Parce que les autres ne sont pas "spectateurs" du déroulement du service, c'est un temps intégré dans le temps de travail, le monde de la classe ne s'arrête pas de tourner à cause de ça.

Le moment de la journée que je redoute le plus? L'entrée en classe avec ce flottement permanent des services!

[Asphodée]

Sinon, ici lors des récré, un des PE de surveillance passe en salle des maitres qui donne sur la cour pour dire "je vais siffler", il ferme les toilettes et siffle. On est donc tous dans la cour devant notre rang quand ça siffle. Et on monte en classe ...

C'est donc "juste" une question de rapidité de mise en rang et en silence à résoudre. Puis le fait de garder le rang jusqu'à l'étage.

Par rapport à ce que tu dis et à ce que disait Goëllette, ça me rappelle une école où j'ai remplacé, qui n'était pas ZEP mais avec le public d'une ZEP (pardon pour les clichés mais ça donne une idée du contexte) : à la sonnerie, toutes les classes se rangeaient impeccablement sous le préau (et je pèse mes mots quand je dis impeccablement), le silence était fait et chacun montait sa classe à son tour. Le premier qui se tenait de travers ou osait chuchoter se faisait reprendre illico par l'enseignant et souvent par le directeur. Hé bien je n'avais jamais vu une manière de faire aussi militaire, mais je dois dire que les élèves une fois en classe étaient super calmes et disposés à travailler. Et non pas s'éparpiller pour écouter le quoi de neuf ou regarder machine ouvrir les volets etc. Les premières minutes après la sonnerie sont déterminantes pour la suite de la journée, qui plus est en contexte difficile.

[Goëllette]

Tout est effectivement dans le cadre !

Après, dans ce cadre, tu peux faire ce que tu veux.

Je connais une école très difficile qui a un fonctionnement général de ce type, avec en plus un permis à point (qui régit tout : possibilité de jouer en équipe, ...) pour tout ce qui est général à l'école (dans chaque classe, le maître fait ce qu'il veut). Je n'y ai jamais vu de bagarre dans la cour.

Pourtant, côté familial, c'est "du lourd" !