phaif Posté(e) 16 mai 2013 Posté(e) 16 mai 2013 Bonjour à toutes et tous, Je suis effarée/inquiète de lire depuis plusieurs jours des posts générant oppositions et conflits sur le rôle du directeur. On y lit des remarques parfois violentes mêlant confusion entre droit, devoir, pouvoir, responsabilité, autoritarisme et autre nominatif … Hormis les cas particuliers propres à la nature humaine, de chef despotique (et usant abusivement d’autorité !), comment se fait-il que certains s’opposent de façon aussi virulente à l’idée que les responsabilités du directeur lui incombent parfois(!) une prise de décision (dans le respect du décret 89-122 !). A toutes fins utiles, voici une définition (de monsieur wikitruc) : « La responsabilité contractuelle est, avec la responsabilité délictuelle, une des deux parties de la responsabilité civile. Elle est engagée en cas de mauvaise exécution ou d'inexécution totale ou partielle des obligations nées d'un contrat. » Les textes étant « le contrat du directeur »… Sans respect de ces obligations (par exemple : vérification de l’assiduité scolaire, organisation des services de surveillance, autorisation de sorties, répartition des moyens d’enseignement …), la responsabilité du directeur peut être engagée. Il s’agit aussi pour le directeur d’avoir à rendre des comptes, et par conséquent on ne peut pas lui reprocher d’être en accord avec les décisions prises ! Etre directeur ne signifie pas être supérieur hiérarchique (et personne ne semble l’avancer dans le forum !), en revanche les responsabilités du directeur ne peuvent être niées. J’ai surtout l’impression que la peur de « se faire marcher dessus » s’étend à tous (adjoints craignant un directeur despotique.. mais il y en a peu ; directeur craignant que l’équipe voit ses décisions comme une prise de pouvoir… hors il ne fait qu’appliquer les demandes institutionnelles). Essayons d’être objectif et de voir dans la décision d’un directeur (lorsqu’il y a différend) si cette décision lui est profitable (si ce n’est pas le cas, c’est donc bien qu’il fait « son métier de directeur »… et cherchons à savoir pourquoi nous nous y opposons : et si c’est pour notre propre intérêt, peut-être devons nous revoir notre copie . Je n’ai pas parlé du bien-fondé des décisions, de la nécessité de les prendre en équipe, de n’y avoir comme objectif que les besoins des élèves… tout simplement parce que ça va de soi ! Et que, n’en déplaisent à certains, la grande majorité des directeurs agit dans ce sens. Les directeurs n’ont pas des objectifs différents de ceux des adjoints. Pourtant, l’opposition entre directeur et adjoint semble s’installer de plus en plus. J’ajouterai que malheureusement, lorsque le directeur doit trancher, c’est qu’il n’y a pas consensus et qu’il ne fait qu’obéir à ses obligations de « responsable » . Ne vous lâchez pas trop sur moi (hein, après je ne dors plus ).. J’ai travaillé dans le privé avant d’intégrer le public et pour reprendre la comparaison que quelqu’un sur le forum a déjà faite (et que je trouvais très juste), un directeur c’est un peu comme un chef de projet qui coordonne, organise, anime… il en faut toujours un pour réguler ! Et personne n’y voit de prise de position autoritaire, une simple « régulation », je vous dis !
Goëllette Posté(e) 16 mai 2013 Posté(e) 16 mai 2013 Je trouve que tu exposes bien la situation, même si, à un moment, j'ai eu un doute sur ta position personnelle. Cela dit, dans la pratique, tout n'est pas aussi simple que ça, à cause de "l'histoire", peut-être, qui a décidé qu'un directeur d'école n'aurait pas de statut et ne serait pas un supérieur hiérarchique, de même que les écoles ne sont pas des établissements, mais aussi de l'accroissement des tâches des directeurs qui leur mettent la pression, les surchargent de travail administratif, et de celle des normes, des textes, qu'ils doivent faire respecter, ce qui les oblige à être sans doute plus directifs qu'autrefois. Et c'est en particulier cette difficulté à pouvoir faire respecter ces textes par les collègues, qui est difficile, d'autant que (je sais bien que tout le monde ne sera pas d'accord sur ce point), celui qui permet au directeur de trancher, de prendre des décisions en cas de désaccord, est devenu insuffisant, et ça crée de nombreuses situations conflictuelles dans les écoles, tout comme ça permet à des personnes naturellement directives ou perverses de nuire, ce qui serait impossible si le statut des directeur existait (pas nécessairement hiérarchique) et posait clairement les droits et les devoirs de chacun à l'école. Personnellement, ça m'a fatiguée de ne pas pouvoir faire fonctionner mon école correctement, d'être sans cesse obligée de courir les textes de loi pour pouvoir convaincre mes collègues ou la mairie, en plus des autres charges de ma fonction. C'est pourquoi j'ai préféré abandonner ... pour le moment au moins.
phaif Posté(e) 16 mai 2013 Auteur Posté(e) 16 mai 2013 Je sais malheureusement que rien ne peut être simple quand il y a "relations humaines"... Je suis d'accord avec un statut mieux défini du directeur (ce qui ne signifie pas supérieur hiérarchique).. mais comme le sont les missions du chef de projet dans le privé . Et surtout avec une large information claire, précise, sans ambiguïté de tous les enseignants! Parce qu'au fond le décret 89-122 n'est surtout lu que par les directeurs.. Mes collègues adjoints ne le connaissaient pas quand je suis arrivée dans ma 1ère école ! En fait, dans mes lectures des différents posts, j'ai le sentiment d'entendre des adjoints mécontents des décisions du directeur parce qu'elles vont à l'encontre de leurs intérêts (en tout cas ils semblent le ressentir comme ça). Beaucoup (d'adjoints) semble voir de l'autoritarisme voire de la malveillance à leur encontre dans les décisions du "pauvre" (bon, ok, je cherche un peu là ) directeur qui essaie de prendre une décision qui soit en accord avec les textes, sa connaissance de l'école, des partenaires (parce qu'il faut le dire aussi, il est quand même plus en contact avec l'IEN que les autres enseignants de l'école, et a en général, une vision plus précise du "pilotage" voulu par l'IEN). Il est bien dommage que pour certains, le directeur est un assoiffé de pouvoir... et non un enseignant avec les mêmes objectifs que tous les enseignants avec comme responsabilité, la bonne marche du "service".
Goëllette Posté(e) 16 mai 2013 Posté(e) 16 mai 2013 Le problème, quand il manque des cadres, c'est que tout le monde n'a pas la même idée du bon fonctionnement du service ! Le statut, on n'en a pas besoin, par contre une réécriture du 89-122 est nécessaire. Crois-tu ?
phaif Posté(e) 16 mai 2013 Auteur Posté(e) 16 mai 2013 Le cadre doit être effectivement un texte (unique!) réécrit, clairement. Quand on lit les différents textes (qui tombent chaque jeudi ), il y a dans tous ceux liés au 1er degré, une phrase du type "le directeur d'école s'assurera.... organisera .... informera ....". Nos missions sont (re) définies, .... au fur et à mesure que les textes tombent... et c'est effectivement une difficulté supplémentaire de les faire accepter par les adjoints mal/pas informés (je ne les blâme pas, ce n'est justement pas de leur responsabilité d'organiser, informer, s'assurer que...). Pour moi, le cadre est là... mais bien trop éparpillé et pas correctement diffusé.. . @Dajta : merci ! Goëllette également! On sent que ton expérience de la direction n'a pas été de tout "repos" !
Goëllette Posté(e) 16 mai 2013 Posté(e) 16 mai 2013 @Dajta : merci ! Goëllette également! On sent que ton expérience de la direction n'a pas été de tout "repos" ! C'est clair, même si j'ai eu de bons moments, que je regrette certains aspects de cette fonction, et que je suis sûre qu'avec un cadre, ça pourrait être bien plus facile. Et je trouve très important de bien souligner ce problème important de la direction d'école (relation avec les collègues), car c'est vraiment ce qui m'a le plus surprise quand j'ai débuté comme directrice ! Je savais que certains de mes collègues étaient particuliers, mais je n'avais pas, auparavant, la vision d'ensemble du fonctionnement d'une école et j'ignorais la gène qu'ils pouvaient occasionner. J'ai donc découvert des situations absurdes, des comportements illégaux ou dangereux et ... un flou perpétuel qui les rend très difficiles à résoudre ou contrer, alors même que ça fait partie de tes responsabilités et que tu peux être attaquée en justice à cause d'eux. Tu passes donc ton temps à chercher l'équilibre entre le respect de la légalité (et la sécurité des élèves) et le compromis pour éviter de te mettre à dis un collègue. Tu n'es pas toujours soutenu par la hiérarchie, et ça use. Je ne m'attendais vraiment pas à ça ! Personnellement, je m'en sortais, mais j'ai vu trop de collègues souffrir, et je ne trouvais pas que j'avais la possibilité de m'occuper suffisamment bien de mes élèves et de ma direction à la fois. Il y a vraiment besoin que ça change !
nola Posté(e) 16 mai 2013 Posté(e) 16 mai 2013 @Dajta : merci ! Goëllette également! On sent que ton expérience de la direction n'a pas été de tout "repos" ! C'est clair, même si j'ai eu de bons moments, que je regrette certains aspects de cette fonction, et que je suis sûre qu'avec un cadre, ça pourrait être bien plus facile. Et je trouve très important de bien souligner ce problème important de la direction d'école (relation avec les collègues), car c'est vraiment ce qui m'a le plus surprise quand j'ai débuté comme directrice ! Je savais que certains de mes collègues étaient particuliers, mais je n'avais pas, auparavant, la vision d'ensemble du fonctionnement d'une école et j'ignorais la gène qu'ils pouvaient occasionner. J'ai donc découvert des situations absurdes, des comportements illégaux ou dangereux et ... un flou perpétuel qui les rend très difficiles à résoudre ou contrer, alors même que ça fait partie de tes responsabilités et que tu peux être attaquée en justice à cause d'eux. Tu passes donc ton temps à chercher l'équilibre entre le respect de la légalité (et la sécurité des élèves) et le compromis pour éviter de te mettre à dis un collègue. Tu n'es pas toujours soutenu par la hiérarchie, et ça use. Je ne m'attendais vraiment pas à ça ! Personnellement, je m'en sortais, mais j'ai vu trop de collègues souffrir, et je ne trouvais pas que j'avais la possibilité de m'occuper suffisamment bien de mes élèves et de ma direction à la fois. Il y a vraiment besoin que ça change ! +1 surtout pour le flou et j'ajouterai des comportements entre collègues que nous ne tolèrerions pas de la part des élèves (On ne choisit pas ses camarades de classe... ni ses collègues!) et certains IEN peu pressés de prendre leurs responsabilités. Faudra-t-il revenir aux maîtres directeurs? En attendant 'ai aussi laissé tomber. Bravo à tous ceux qui s'accrochent.
abel27 Posté(e) 16 mai 2013 Posté(e) 16 mai 2013 Comme vous êtes entre directeurs ou ex-directeurs, je me permets de donner un avis d'adjoint sur un point. Beaucoup (d'adjoints) semble voir de l'autoritarisme voire de la malveillance à leur encontre dans les décisions du "pauvre" (bon, ok, je cherche un peu là ) directeur qui essaie de prendre une décision qui soit en accord avec les textes, sa connaissance de l'école, des partenaires (parce qu'il faut le dire aussi, il est quand même plus en contact avec l'IEN que les autres enseignants de l'école, et a en général, une vision plus précise du "pilotage" voulu par l'IEN). C'est bien là le problème. Nos iens sont de plus en plus despotiques. Est-ce nécessaire que les directeurs obéissent au doigt et à l'oeil à des injonctions et à des demandes de paperasses en augmentation, à des besoins de flicage ? J'ai eu des directeurs qui faisaient ce qui était utile au bon fonctionnement de l'école, pas ce qui était au bon vouloir de l'ien (et qui souvent finit au fond d'un placard...)
phaif Posté(e) 16 mai 2013 Auteur Posté(e) 16 mai 2013 " je me permets de donner un avis d'adjoint sur un point." Tu fais bien ! C'est bien là le problème. Nos iens sont de plus en plus despotiques. Est-ce nécessaire que les directeurs obéissent au doigt et à l'oeil à des injonctions et à des demandes de paperasses en augmentation, à des besoins de flicage ? Côté "flicage", es-tu réellement sûr qu'il s'agissait d'une telle demande de l'IEN.. . Je pose simplement la question. Le poids des responsabilités que supporte un directeur (une faute d'un adjoint est une faute pour le directeur...), peut le faire agir maladroitement (dans la précipitation, je dirais), parfois. Cette impression de flicage, n'est elle pas une attitude maladroite d'un directeur voulant s'assurer que les exigences (de l'état pas les siennes), sont respectées. J'ai eu des directeurs qui faisaient ce qui était utile au bon fonctionnement de l'école, pas ce qui était au bon vouloir de l'ien (et qui souvent finit au fond d'un placard...) . Quand je parlais du "pilotage des IEN", je ne sous entendais pas les demandes "farfelues" . Selon les IEN, leurs "thèmes de prédilection" ne sont pas les mêmes : certains s'attachent beaucoup à l'aide personnalisée, d'autres à la sécurité dans la cour etc... ce qui induit de leur part une attention plus spécifique et les directeurs prennent acte de ces informations dont ils ont connaissance avant les adjoints et donc agissent en ce sens dans l'école. En tout cas, je trouve intéressant les réactions, parce qu'on ressent dans chaque post le vécu de chacun.. Notre métier est loin de faire des "épanoui au travail"
Messages recommandés
Créer un compte ou se connecter pour commenter
Vous devez être membre afin de pouvoir déposer un commentaire
Créer un compte
Créez un compte sur notre communauté. C’est facile !
Créer un nouveau compteSe connecter
Vous avez déjà un compte ? Connectez-vous ici.
Connectez-vous maintenant