isabelle1313 Posté(e) 10 octobre 2013 Auteur Posté(e) 10 octobre 2013 en fait vu que la reunion n a pas encore eu lieu, je n'ai aucun papier, et je pensais que le nombre d heures attribuées se décidait justement en reunion. Le directeur m a juste spécifié que l handicap était reconnu par la mdph.
Krystalin33 Posté(e) 10 octobre 2013 Posté(e) 10 octobre 2013 Bonsoir, Future enseignante (dans trois ans, je l'espère), j'ai lu attentivement vos échanges. Je suis en licence 3 et je me destine à devenir professeur des écoles, mais j'ai un projet plus particulier peut-être aussi, justement dans l'accompagnement de ces enfants que l'on dit "à besoins éducatifs particuliers". Des termes bien ronflants quand on voit ce que certaines méthodes prises précocement peuvent faire. Je vais d'ailleurs traiter du sujet de l'enfant autiste accueilli en milieu ordinaire et vos échanges me confortent dans le fait qu'il faut travailler à cette question en amont. Ma démarche n'est pas anodine, je suis issue d'un monde éducatif (j'ai un DE d'Educ Technique Spé à la base) et je sais combien il peut s'avérer difficile de se couper en huit déjà pour permettre à chaque enfant de trouver son rythme dans les apprentissages voire simplement dans les savoir-être. Ma position est donc double : celle d'une ancienne ETS qui sait ce qu'il convient de faire avec des enfants handicapés (déficience mentale toutefois seulement) mais aussi celle d'une future professeur des écoles qui se pose mille question sur la façon de bien faire pour que l'enfant accueilli le soit le mieux possible pour lui, dans la mesure des aptitudes qu'il pourra fournir. Je lis beaucoup de choses et j'imagine qu'il est peu fréquent de trouver ce genre de réussite encore de nos jours en milieu ordinaire pour ces enfants, mais tout ceci porte espoir aux parents qui sont en attente telle envers leur enfant et l'école que l'enfant lui-même se met une pression incroyable, l'enseignante et l'équipe enseignante, l'équipe éducative et parfois même l'équipe soignante quand il y a eu projet personnalisé et reconnaissance mdph, se trouvent dans l'embarras quand une avs se fait attendre. Je suis partagée car j'ai compris il y a peu que la Loi de 2005 fait penser à beaucoup de parents - et d'enseignants - que tous les enfants handicapés doivent être scolarisés en MO mais c'est la scolarisation qui est obligatoire, nullement obligatoire en milieu ordinaire toutefois. En fait, tout doit s'articuler au mieux pour le bien-être de l'enfant en priorité. C'est mon point de vue double d'ancienne éduc & future PE... ma formation me permet de réfléchir en amont à ce que je voudrais proposer à ces enfants en marge (mis en marge ?) à la façon dont je souhaiterais pouvoir appréhender, plus tard, l'entrée d'un enfant porteur d'un handicap aussi complexe que le sont les TED, lorsque je serai en présence d'un tel cas, que ferais-je ? Laisserai-je parler uniquement le PE ou aurai-je aussi un regard plus critique du fait de ma précédente formation d'éduc ? Je vais, si vous le permettez, continuer de suivre ce débat qui me passionne, car ce trouble m'est partiellement inconnu en pratique, mais je commence à le cerner en théorie. J'espère pouvoir un jour apporter à un enfant une éducation et une pédagogie qui sera pour lui épanouissante, quel que soit le degré de son trouble. Peut-être que je m'avance beaucoup, parce que je n'ai pas encore eu d'expérience de classe (ça ne saurait tarder j'ai un stage à faire cette année) et je changerai peut-être d'avis d'ici-là, mais j'espère que je trouverai au moins des réponses, des choses qui me porteront à réfléchir plus profondément encore sur ce sujet, âprement débattu ici. Bonne soirée, je vous lirai encore, soyez en sûr(e)s avec un très grand intérêt.
isabelle1313 Posté(e) 10 octobre 2013 Auteur Posté(e) 10 octobre 2013 Je trouve ça intéressant d'avoir le temoignage de quelqu'un qui appartient au milieu de l'enseignement spécialisé, même si pour l'instant tu n'es pas encore enseignante sur le terrain. J'ai pu assisté à des scolarisations complètement aberrantes d'enfants handicapés dans le système scolaire et celà m'a interpellée. En effet, j'ai vu des enfants autistes scolarisés qui n'étaient quasiment jamais en classe et qui passaient la plupart de leur temps à "végéter" (le terme est cru mais je l'emploie volontairement car il réflète la réalité) dans la cour de l'école ou dans un espace réduit de l'école sous la surveillance de leur avs totalement démuni et inexpérimenté sous prétexte qu'un temps de scolarisation trop important avait été demandé en équipe éducative. Le bruit incessant et les dérangements occasionnés (pb de sécurité notamment lié au fait que cet enfant mettait tout à la bouche) avait contraint l'enseignante de GS (que je comprends tout à fait, au passage) à le faire sortir fréquemment car il perturbait la classe dans la mise en place des apprentissages. Tout ça parce que nous ne sommes pas en mesure de dire non à une scolarsiation massive et souvent inefficace.. Quel gâchis... Notamment pour cet enfant qui n'a pas pu évolué comme il aurait pu dans un environnement adapté et sécurisant! Ayant travaillé auprès de ces enfants pendant trois ans, auprès desquels j'étais totalement investie (mais je n'en avais pas plus de 10 et cça changeait tout!) je pense qu'ils méritent mieux que ça! Et qu'il vaut mieux les accueillir moins de temps à l'école mais avec une prise en charge plurielle et de qualité, dans l'intérêt de tous!
pike Posté(e) 10 octobre 2013 Posté(e) 10 octobre 2013 Le hic Krystalin c'est qu'avant 6 ans peu de structures adaptées existent pour les enfants en situation de handicap donc c'est direction l'école maternelle. Dans mon école, nous avons la chance que nos deux enfants autistes pratiquent (pas depuis très longtemps) la méthode ABA avec plus ou moins de succès et que les parents fassent ce sacrifice financier (car c'en est vraiment un!, l'une des mamans est seule pour élever son fils, dur dur pour elle!) et la psychologue vient à l'école en début d'année pour montrer aux enseignantes de ces enfants comment mettre en place un certain nombre de choses, donne des conseils. Elle est joignable par téléphone également mais pour qu'elle vienne à l'école, les parents paient.
pike Posté(e) 10 octobre 2013 Posté(e) 10 octobre 2013 Je trouve ça intéressant d'avoir le temoignage de quelqu'un qui appartient au milieu de l'enseignement spécialisé, même si pour l'instant tu n'es pas encore enseignante sur le terrain. J'ai pu assisté à des scolarisations complètement aberrantes d'enfants handicapés dans le système scolaire et celà m'a interpellée. En effet, j'ai vu des enfants autistes scolarisés qui n'étaient quasiment jamais en classe et qui passaient la plupart de leur temps à "végéter" (le terme est cru mais je l'emploie volontairement car il réflète la réalité) dans la cour de l'école ou dans un espace réduit de l'école sous la surveillance de leur avs totalement démuni et inexpérimenté sous prétexte qu'un temps de scolarisation trop important avait été demandé en équipe éducative. Le bruit incessant et les dérangements occasionnés (pb de sécurité notamment lié au fait que cet enfant mettait tout à la bouche) avait contraint l'enseignante de GS (que je comprends tout à fait, au passage) à le faire sortir fréquemment car il perturbait la classe dans la mise en place des apprentissages. Tout ça parce que nous ne sommes pas en mesure de dire non à une scolarsiation massive et souvent inefficace.. Quel gâchis... Notamment pour cet enfant qui n'a pas pu évolué comme il aurait pu dans un environnement adapté et sécurisant! Ayant travaillé auprès de ces enfants pendant trois ans, auprès desquels j'étais totalement investie (mais je n'en avais pas plus de 10 et cça changeait tout!) je pense qu'ils méritent mieux que ça! Et qu'il vaut mieux les accueillir moins de temps à l'école mais avec une prise en charge plurielle et de qualité, dans l'intérêt de tous! Une collègue/copine a eu l'an dernier la charge de la CLIS avec "uniquement" 5 ou 6 (je ne sais plus) enfants autistes ben ce n'était pas nécessairement mieux et pourtant plus petit nombre, plus d'encadrement etc... quand elle venait manger avec nous le midi et qu'elle nous racontait les morsures, les nettoyage de couches etc....il fallait avoir envie! (enfants de 6 à 12 ans)
isabelle1313 Posté(e) 10 octobre 2013 Auteur Posté(e) 10 octobre 2013 Personnellemment j'ai eu des classes de clis de moins de 11 éléèves avec des enfanst relevant de différents handicaps (autistes, retards mentaux divers) et cela me permettait d'adapter mes apprentissages à chaque élève avec un projet individualisé (ambitieux mais réaliste) pour chacun. Je pense que ce genre de structure devrait exister dès la maternelle. D'ailleurs mettre un seul de ces enfant qui, comme tu le soulèves, peut mordre, se faire dessus, etc au milieu d'enfants ordinaires sans lui apporter d'aide spécifique est non seulement illusoire mais en plus dangereux! C'est idiot de croire que ces enfants sont des enfants comme les autres.. Ils doivent certainement avoir un temps de scolarisation en milieu ordinaire, pour comprendre l'importance de la socialisation, mais quand on connait vraiment leur spécificité, on sait qu'ils ont besoin d'apprentisages ciblés, adaptés à leur handicap! L'unique scolarisation en milieu ordinaire n'est pas la solution! J'ai recu une formation sur ces élèves, et cela me semble juste évident!
isabelle1313 Posté(e) 10 octobre 2013 Auteur Posté(e) 10 octobre 2013 Je trouve ça intéressant d'avoir le temoignage de quelqu'un qui appartient au milieu de l'enseignement spécialisé, même si pour l'instant tu n'es pas encore enseignante sur le terrain. J'ai pu assisté à des scolarisations complètement aberrantes d'enfants handicapés dans le système scolaire et celà m'a interpellée. En effet, j'ai vu des enfants autistes scolarisés qui n'étaient quasiment jamais en classe et qui passaient la plupart de leur temps à "végéter" (le terme est cru mais je l'emploie volontairement car il réflète la réalité) dans la cour de l'école ou dans un espace réduit de l'école sous la surveillance de leur avs totalement démuni et inexpérimenté sous prétexte qu'un temps de scolarisation trop important avait été demandé en équipe éducative. Le bruit incessant et les dérangements occasionnés (pb de sécurité notamment lié au fait que cet enfant mettait tout à la bouche) avait contraint l'enseignante de GS (que je comprends tout à fait, au passage) à le faire sortir fréquemment car il perturbait la classe dans la mise en place des apprentissages. Tout ça parce que nous ne sommes pas en mesure de dire non à une scolarsiation massive et souvent inefficace.. Quel gâchis... Notamment pour cet enfant qui n'a pas pu évolué comme il aurait pu dans un environnement adapté et sécurisant! Ayant travaillé auprès de ces enfants pendant trois ans, auprès desquels j'étais totalement investie (mais je n'en avais pas plus de 10 et cça changeait tout!) je pense qu'ils méritent mieux que ça! Et qu'il vaut mieux les accueillir moins de temps à l'école mais avec une prise en charge plurielle et de qualité, dans l'intérêt de tous! Une collègue/copine a eu l'an dernier la charge de la CLIS avec "uniquement" 5 ou 6 (je ne sais plus) enfants autistes ben ce n'était pas nécessairement mieux et pourtant plus petit nombre, plus d'encadrement etc... quand elle venait manger avec nous le midi et qu'elle nous racontait les morsures, les nettoyage de couches etc....il fallait avoir envie! (enfants de 6 à 12 ans) C'est assez drole de constater que tout à coup tu entrevois les difficultés d'enseigner à ce genre d'enfants lorsqu'ils sont en petit groupe alors qu'en grand groupe les problèmes sembleraient "comme dissolus dans la masse". Ce sont pourtant les memes difficultés pris isolément...
pike Posté(e) 10 octobre 2013 Posté(e) 10 octobre 2013 Je trouve ça intéressant d'avoir le temoignage de quelqu'un qui appartient au milieu de l'enseignement spécialisé, même si pour l'instant tu n'es pas encore enseignante sur le terrain. J'ai pu assisté à des scolarisations complètement aberrantes d'enfants handicapés dans le système scolaire et celà m'a interpellée. En effet, j'ai vu des enfants autistes scolarisés qui n'étaient quasiment jamais en classe et qui passaient la plupart de leur temps à "végéter" (le terme est cru mais je l'emploie volontairement car il réflète la réalité) dans la cour de l'école ou dans un espace réduit de l'école sous la surveillance de leur avs totalement démuni et inexpérimenté sous prétexte qu'un temps de scolarisation trop important avait été demandé en équipe éducative. Le bruit incessant et les dérangements occasionnés (pb de sécurité notamment lié au fait que cet enfant mettait tout à la bouche) avait contraint l'enseignante de GS (que je comprends tout à fait, au passage) à le faire sortir fréquemment car il perturbait la classe dans la mise en place des apprentissages. Tout ça parce que nous ne sommes pas en mesure de dire non à une scolarsiation massive et souvent inefficace.. Quel gâchis... Notamment pour cet enfant qui n'a pas pu évolué comme il aurait pu dans un environnement adapté et sécurisant! Ayant travaillé auprès de ces enfants pendant trois ans, auprès desquels j'étais totalement investie (mais je n'en avais pas plus de 10 et cça changeait tout!) je pense qu'ils méritent mieux que ça! Et qu'il vaut mieux les accueillir moins de temps à l'école mais avec une prise en charge plurielle et de qualité, dans l'intérêt de tous! Une collègue/copine a eu l'an dernier la charge de la CLIS avec "uniquement" 5 ou 6 (je ne sais plus) enfants autistes ben ce n'était pas nécessairement mieux et pourtant plus petit nombre, plus d'encadrement etc... quand elle venait manger avec nous le midi et qu'elle nous racontait les morsures, les nettoyage de couches etc....il fallait avoir envie! (enfants de 6 à 12 ans) C'est assez drole de constater que tout à coup tu entrevois les difficultés d'enseigner à ce genre d'enfants lorsqu'ils sont en petit groupe alors qu'en grand groupe les problèmes sembleraient "comme dissolus dans la masse". Ce sont pourtant les memes difficultés pris isolément... Tu parlais de les regrouper en petit groupe pour mieux s'en occuper, je te souligne simplement que cela ne résout strictement rien et ne les aide pas davantage à progresser de quelque façon que ce soit! La scolarisation en milieu ordinaire leur permet de rencontrer d'autres enfants que des enfants ayant le meme handicap qu'eux à des degrés plus ou moins importants!! d'entrer en interaction avec des enfants "ordinaires" et à ces memes enfants ordinaires de prendre conscience que l'on n'est pas tout pareil. De vraies complicités peuvent se nouer entre cet enfant différent et des enfants ordinaires. IL y a vraiment à apprendre de ces relations qu'ont les enfants en tant qu'adulte car nous sommes bien souvent moins ouverts qu'eux! Car cette enfant tu ne la connais pas, juste ce qu'on a pu t'en raconter. Des formes d'autisme il y en a beaucoup plus ou moins dures à gérer au quotidien! A te lire tu me donnes l'impression de vouloir d'avance mettre cette petite fille au ban de la scolarisation ordinaire, ne pas vouloir lui donner sa chance et je trouve ça fort dommage! Après si tu trouves les choses "droles" tant mieux pour toi!
isabelle1313 Posté(e) 10 octobre 2013 Auteur Posté(e) 10 octobre 2013 Je trouve ça intéressant d'avoir le temoignage de quelqu'un qui appartient au milieu de l'enseignement spécialisé, même si pour l'instant tu n'es pas encore enseignante sur le terrain. J'ai pu assisté à des scolarisations complètement aberrantes d'enfants handicapés dans le système scolaire et celà m'a interpellée. En effet, j'ai vu des enfants autistes scolarisés qui n'étaient quasiment jamais en classe et qui passaient la plupart de leur temps à "végéter" (le terme est cru mais je l'emploie volontairement car il réflète la réalité) dans la cour de l'école ou dans un espace réduit de l'école sous la surveillance de leur avs totalement démuni et inexpérimenté sous prétexte qu'un temps de scolarisation trop important avait été demandé en équipe éducative. Le bruit incessant et les dérangements occasionnés (pb de sécurité notamment lié au fait que cet enfant mettait tout à la bouche) avait contraint l'enseignante de GS (que je comprends tout à fait, au passage) à le faire sortir fréquemment car il perturbait la classe dans la mise en place des apprentissages. Tout ça parce que nous ne sommes pas en mesure de dire non à une scolarsiation massive et souvent inefficace.. Quel gâchis... Notamment pour cet enfant qui n'a pas pu évolué comme il aurait pu dans un environnement adapté et sécurisant! Ayant travaillé auprès de ces enfants pendant trois ans, auprès desquels j'étais totalement investie (mais je n'en avais pas plus de 10 et cça changeait tout!) je pense qu'ils méritent mieux que ça! Et qu'il vaut mieux les accueillir moins de temps à l'école mais avec une prise en charge plurielle et de qualité, dans l'intérêt de tous! Une collègue/copine a eu l'an dernier la charge de la CLIS avec "uniquement" 5 ou 6 (je ne sais plus) enfants autistes ben ce n'était pas nécessairement mieux et pourtant plus petit nombre, plus d'encadrement etc... quand elle venait manger avec nous le midi et qu'elle nous racontait les morsures, les nettoyage de couches etc....il fallait avoir envie! (enfants de 6 à 12 ans) C'est assez drole de constater que tout à coup tu entrevois les difficultés d'enseigner à ce genre d'enfants lorsqu'ils sont en petit groupe alors qu'en grand groupe les problèmes sembleraient "comme dissolus dans la masse". Ce sont pourtant les memes difficultés pris isolément... Tu parlais de les regrouper en petit groupe pour mieux s'en occuper, je te souligne simplement que cela ne résout strictement rien et ne les aide pas davantage à progresser de quelque façon que ce soit! La scolarisation en milieu ordinaire leur permet de rencontrer d'autres enfants que des enfants ayant le meme handicap qu'eux à des degrés plus ou moins importants!! d'entrer en interaction avec des enfants "ordinaires" et à ces memes enfants ordinaires de prendre conscience que l'on n'est pas tout pareil. De vraies complicités peuvent se nouer entre cet enfant différent et des enfants ordinaires. IL y a vraiment à apprendre de ces relations qu'ont les enfants en tant qu'adulte car nous sommes bien souvent moins ouverts qu'eux! Car cette enfant tu ne la connais pas, juste ce qu'on a pu t'en raconter. Des formes d'autisme il y en a beaucoup plus ou moins dures à gérer au quotidien! A te lire tu me donnes l'impression de vouloir d'avance mettre cette petite fille au ban de la scolarisation ordinaire, ne pas vouloir lui donner sa chance et je trouve ça fort dommage! Après si tu trouves les choses "droles" tant mieux pour toi! Je ne suis pas d'accord. Peut etre as tu déjà enseigné dans une clis pour avoir ce genre de réponse. Moi je l'ai fait pendant trois ans. Je construisais un projet murement refléchi pour ces élèves, et je pouvais le faire parce que j'avais moins de 10 élèves et malgré ce, cela me prenait beaucoup de temps pour construire du matériel pédagogique adapté et un projet qui ait du sens. Je ne les intégrais qu'au cas par cas dans les différentes classes avec des enfants ordinaires, et le nombres d'heures ainsi que les matières variaient en fonction de leur handicap et du projet construit avec les différents partenaires ainsi cela avait du sens. Par ailleurs, le reste du temps ils étaient mélangés aux autres pendant la cour de récration par exemple ce qui avait du sens là aussi. Enfin, la plupart du temps, ils étaient dans ma classe, en mileiu protégé, ce qui me permettaient de répondre au mieux à leurs diverses angoisses et à leurs spécificité et j'individualisais leur parcours de scolarité en réfléchissant aux exercices que je leur faisaient faire. J'ai fait des erreurs comme tout les enseignants, mais le système de la clis en école élémentaire était bien plus adapté je trouve que cette inclusion systématique et sans reflexion aucune à laquelle on procède en maternelle. D'autant que c'est dans les premières années d'apprentissage aue tout se joue. Si tu as une expérience en matière d'enseignement spécialisé, cela m'intéresse évidemment...
isabelle1313 Posté(e) 10 octobre 2013 Auteur Posté(e) 10 octobre 2013 Puisque je dois me justifier, et même si je pensais avoir été claire à ce sujet, (mais bon tant pis, je me répète) je précise de nouveau que je ne suis pas totalement opposée à une scolarisation pour des enfants lourdement handicapés, mais que je souhaite privilégier la qualité à la quantité... Quand l'objectif poursuivi n'est que de la socialisation (et je précise que dans les programmes le vivre ensemble n'est qu'un volet au milieu des cinq autres domaines), le temps de scolarisation doit être proportionnel, c'est à dire que de quelques heures seulement, et les prises en charges extérieures devraient donc compléter le reste du temps d'activité de l'élève (ayant été en clis je sais qu'il existe des prises en charge pour payer les déplacements de ces élèves en taxis vers leurs différents suivis thérapeutiques). Ce n'est pas impossible, mais si on n'est pas convaincu que c'est dans l'intérêt de l'enfant lui même ainsi que du système scolaire, cela ne rique pas d'arriver, et vu ce que je lis, je suis assez pessimiste....
pike Posté(e) 11 octobre 2013 Posté(e) 11 octobre 2013 Puisque je dois me justifier, et même si je pensais avoir été claire à ce sujet, (mais bon tant pis, je me répète) je précise de nouveau que je ne suis pas totalement opposée à une scolarisation pour des enfants lourdement handicapés, mais que je souhaite privilégier la qualité à la quantité... Quand l'objectif poursuivi n'est que de la socialisation (et je précise que dans les programmes le vivre ensemble n'est qu'un volet au milieu des cinq autres domaines), le temps de scolarisation doit être proportionnel, c'est à dire que de quelques heures seulement, et les prises en charges extérieures devraient donc compléter le reste du temps d'activité de l'élève (ayant été en clis je sais qu'il existe des prises en charge pour payer les déplacements de ces élèves en taxis vers leurs différents suivis thérapeutiques). Ce n'est pas impossible, mais si on n'est pas convaincu que c'est dans l'intérêt de l'enfant lui même ainsi que du système scolaire, cela ne rique pas d'arriver, et vu ce que je lis, je suis assez pessimiste.... Je n'ai connu aucune scolarisation à temps complet en PS avec des enfants en intégration (et j'en ai eu plusieurs et avec des handicaps divers et variés), en général ces enfants ont des prises en charge plus ou moins lourdes, plus ou moins nombreuses qui ne leur permettent de toute façon pas d'etre à l'école à temps complet. En PS, nous avons systématiquement une notification d'avs pour 12 heures. Après à toi lors de l'EE de faire notifier dans le projet que tu juges préférable que l'enfant ne soit accueillie qu'en présence de l'avs. Fais-toi conseiller sur la prise en charge et l'accueil en milieu ordinaire d'enfant autiste, ça sert. Certains professionnels sont très ouverts à ce sujet. Je ne fais qu'une redite que ce que je t'avais dit dès mon premier message ici. A toi de faire ta route avec cette petite fille, sachant que comme elle vient d’être diagnostiquée, les parents ont du se prendre un méchant coup de bambou derrière la tête et doivent être bien sonnés, en pleine acceptation du handicap de leur enfant donc difficile période pour eux. Alors ce dont ils ont besoin c'est d'etre rassurés même si c'est difficile pour toi que tu ne souhaites pas accueillir un enfant dans ces conditions etc...
Krystalin33 Posté(e) 11 octobre 2013 Posté(e) 11 octobre 2013 Bonjour à toutes et tous, Je lis toujours avec un certain recul (autant que faire se peut) tous vos commentaires. Je me pose une question : de qui vient la demande de scolarisation exactement ? Des parents voire de la famille élargie ? D'une institution prônant la scolarisation en MO ? (mille pardons si cela a été déjà dit, j'ai un peu la mémoire courte et j'avoue la flemme de tout relire... honte sur moi !) Saviez-vous qu'aujourd'hui, on ne parle plus pour ces enfants de s'intégrer au MO mais à l'école de les y inclure ? La nuance est énorme... Les fameuses CLIS dont on parle, autrefois étaient des Classes d'Intégration Scolaire, elles sont aujourd'hui des Classes d'Inclusion Scolaire. Au delà de la sensation d'utiliser un mot pour en remplacer un autre, il y a un gouffre dans ce que l'on entend entre intégration et inclusion. En fait, ce que dit la Loi 2005 c'est que l'enfant handicapé (quel que soit ce handicap) a le droit d'être inscrit dans son école de secteur (administrativement parlant) et doit suivre une scolarité entre 6 et 16 ans comme tous les autres. Cela ne signifie pas pour autant que l'obligation de scolarisation doive se faire obligatoirement en MO. Maintenant, le sujet soulevé (la scolarisation en MO dès le plus jeune âge, avec un accompagnement spécifique par une personne spécifiquement formée à ces types de handicaps particuliers) me semble très intéressant à débattre. Vous savez qu'il y a peu, AVS a été reconnu comme un véritable métier (aout 2013) et que cela va donner dans les deux ans la conception d'une formation spécifique pour accompagner tous les enfants handicapés même hors école ? L'idée que j'avais en somme c'était de concevoir et de créer une sorte d'école où seraient accueillis invariablement des enfants sans problèmes particuliers, et ces enfants si particuliers (on parle même de "petits princes" au sens du livre de St Exupéry, tant ils semblent parfois venir d'une autre planète) ensemble, en groupes moindres (de petits effectifs c'est mieux car le grand nombre effraie souvent ces enfants-là) avec des activités pédagogiques très structurantes pour eux (lesquelles seraient probablement tout aussi utiles aux autres enfants "dans la norme") et avec un accompagnement spécifique AVS visant à faire en sorte que les enfants accueillis dans cette école soient le mieux possible accompagnés dans leur vie d'écolier. Cette vue d'ensemble peut paraître idyllique, c'est vrai, voire utopique, mais qu'aurait-on à perdre à tenter la chose ? Une enseignante peut toujours aussi se former (auprès d'un centre de formation spécifique à ce handicap, ou prendre le temps de connaître le handicap spécifique de cet enfant-là, mais je reconnais que dans une classe de 31 élèves, où parfois les niveaux sont si hétéroclites, cela ne doit pas être évident). Je le rappelle, ma vision de la chose est qu'il y a toujours une solution, et que tous les acteurs en présence devraient pouvoir la trouver ensemble. Mais souvent, l'équipe enseignante se heurte à plusieurs écueils : manque ou carrément absence de reconnaissance mdph, souci de nombre d'élèves en MO (classes souvent surchargées), méconnaissance des techniques adaptées à ces jeunes enfants (surtout chez les moins de 6 ans) ou manque de structures ou de formations pratiques et théoriques des enseignants face à ces handicaps très spécifiques (moi-même, je le répète, je n'en connais que ce que j'ai pu voir sur le net, ou mes lectures, visionnage de vidéos, articles de chercheurs sur le sujet...) Je me mets tour à tour (j'essaie) dans la peau de la famille, puis dans celle de l'enseignante, de l'équipe entière, de l'éventuelle AVS qui va arriver parfois - souvent - sans aucune connaissance du handicap mais souvent pleine de bonne volonté... mais l'enfant, lui ? Est-ce qu'on pense à lui ? C'est pour lui que l'on ne parle plus "intégration" mais bel et bien "d'inclusion". J'ai étudié ces deux "écoles intégrantes et inclusives" au cours d'un exposé sur le sujet (l'inclusion scolaire). Toutes deux concernent les enfants handicapés (et pas seulement les enfants autistes ou ted) mais leur façon d'aborder la situation de ces enfants est totalement différente. Dans la première, l'enfant doit "entrer dans le moule coute que coute" tandis que dans la seconde, l'enfant garde sa condition, il n'est pas pris au sens d'un enfant qui pourrait accéder "à la norme" mais faire de son mieux tant qu'il le peut. Qu'importe s'il ne sait lire à la fin d'un CP, l'essentiel est qu'il acquière des notions fondamentales pour sa vie future, non ? Mon idée serait qu'en effet, tant que cela est possible, il faudrait, autant que faire se peut, permettre à l'enfant d'entrer quand même dans un milieu riche en interactions sociales, tout en conservant à l'esprit que les parents sont ceux qui connaissent le mieux cet enfant-là avant les professionnels spécialisés, l'AVS et les enseignants. Donner une chance à ces enfants, sans les stigmatiser est-il possible à chaque fois ? Je n'en suis pas sûre non plus. Je ne m'avancerais pas à dire qu'il faut scolariser à tout prix en MO mais chaque fois que cela pourrait être possible, faut-il tenter au moins une fois de laisser sa chance à l'enfant de progresser à son rythme et peut-être d'accéder à certains savoirs (savoir-être et faire, mais aussi en matière de connaissances) ? ----------------- Je me permets une petite modif, pour ajouter ceci suite au dernier message : Ce que dit Pike, je cite : "elle vient d’être diagnostiquée, les parents ont du se prendre un méchant coup de bambou derrière la tête et doivent être bien sonnés, en pleine acceptation du handicap de leur enfant donc difficile période pour eux. Alors ce dont ils ont besoin c'est d'etre rassurés même si c'est difficile pour toi que tu ne souhaites pas accueillir un enfant dans ces conditions etc..." C'est en effet la condition sine qua non pour que cet enfant puisse trouver au moins une place, et ses parents un peu de chaleur dans ce monde qui s'écroule autour d'eux. L'annonce d'un handicap, surtout celui-ci, n'est pas toujours fait avec un tact des plus doux. Prendre ça dans les dents, ça fait déjà mal. Il peut y avoir déni, désinvestissement d'un ou des deux parents, séparation concomitante et j'en passe. C'est dur pour des parents (surtout encore plus si c'est leur tout premier et unique enfant) car alors ils culpabilisent déjà énormément. Mais c'est aussi très difficile pour l'enfant lui-même. L'acceptation peut prendre plusieurs mois, voire des années, voire ne jamais avoir lieu. C'est aussi un peu notre rôle de les accompagner en douceur (à mon sens en tant que future enseignante ayant aussi une expérience dans l'éducation spécialisée) à prendre avec eux (à comprendre) et vouloir aider leur enfant, même handicapé. C'est en aidant cette petite que par essence, ses parents entendront "on est là pour vous accompagner aussi" en tous cas, personnellement, c'est comme cela que j'essayerais d'appréhender la chose si cela m'arrivait un jour dans ma profession d'enseignante. Ils vont avoir besoin d'aide, de conseils pour faire la demande d'AVS (difficile à faire quand la rentrée est déjà loin et ça prend du temps une demande si mon souvenir est bon - la paperasse, ça prend un temps fou). Au mieux, faites la démarche en tant qu'enseignante potentielle (je ne sais si cela est possible) ou par la direction de l'école, parce que plus la scolarisation se fera tôt meilleure sera son inclusion future. Rapprochez vous aussi des étudiantes en psycho, il me semble que certaines accompagnent les enfants porteurs de handicap durant leurs stages... A voir, il existe sûrement une solution d'attente.
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