saut de classe pour une jumelle

[tempete]

je n'ai pas tout lu mais le titre m'a interpellé.... J'ai connu cette situation en tant qu'enseignante il y a quelques années. Des jumelles, très proches mais avec des caractères différents, l'une très "forte" scolairement, l'autre un peu moins mais plus sportive. Je les eu toutes deux en CE1.Dès le début de l'année, je me suis rendue compte, que F. était très très à l'aise et qu'elle réussissait tout haut la main, je lui ai donc fait passer les éval CE2 (j'avais un CE1/CE2, donc plus simple à gèrer) et elle a été première de mon groupe de CE2, du coup, plus d'hésitation; et en accord avec les parents, je l'ai basculée avec le groupe de CE2. La question des copains/copines ne s'est donc pas posé..! Quand aux relations avec sa soeur, elles sont restées très bonnes.

L'année suivante, la soeur L a elle redoublé son CE2, ce qui a mis deux ans d'écart scolaire entre elles!

Très bien géré par les filles, les parents, l'école!

Cette année L est en seconde et F passe son bac (elle est d'ailleurs toujours aussi douée!), elles sont toujours aussi complices...

Alors évidemment, l'histoire est "belle" et est propre à ces enfants là! on ne peut pas généraliser mais ça existe!

[Breizhonig]

ce sujet me parle ... je suis dans une situation similaire : mes filles (jumelles monozygotes) sont dans le même CP (niveau simple) et l'une des deux est sensiblement 'un cran au dessus', ce qui apparaissait déjà en GS

jusqu'à présent tout se passait bien entre elles (pas de jalousie, relation équilibrée) donc nous n'avons pas souhaité les séparer, mais avec le CP se pose la question des évaluations un peu plus parlantes (points verts, appréciation globale)...

je me demande déjà comment gérer cette différence de niveau : ne pas trop 'féliciter' l'une ne me semble pas très juste, mais j'ai peur que cela soit la fasse se sentir 'supérieure-crâneuse' soit démotive l'autre, installe une jalousie ou autre...

freiner l'un en refusant le saut n'est pas juste (s'il n'y avait pas un jumeau : frainerais tu le saut ?), mais gérer deux niveaux différents dans la gémellité me semble dangereux, car le poids de l'entourage (amis, famille) peut être très dangereux à vivre : 'tu est moins intelligent' etc ... je suis très vigilante sur le danger des comparaisons (peut être parce qu'elles sont monozygotes chez moi)

Je peux te conseiller de lire Jalousies et rivalités entre frères et sœurs de Faber et Mazlish. Il y a un chapitre qui traite ce problème.

Le principal conseil est d’éviter les comparaisons a fortiori lorsqu'il s'agit de jumeaux et de formuler les critiques/compliments à chacun de manière individuelle et sans la présence de l'autre.

Par exemple, pour le travail scolaire, tu peux prendre un temps individuel pour chacun où tu pourras féliciter chaque enfant pour ses progrès, être à l'écoute de ses besoins, encourager ses efforts... Ainsi, le plus plus faible ne se sentira pas dévalorisé et le plus fort ne se sentira pas bridé/supérieur/...

Même si c'est assez difficile à mettre en pratique car on est habitué à toujours comparer les frères et sœurs, ça vaut le coup d'essayer.

Pour en revenir au sujet initial, je pense que l'existence d'un frère jumeau ne doit pas être pris en compte dans votre décision. Et ta fille, qu'en pense-t-elle?

[André Jorge]

Bonjour.

Pour un éventuel saut de classe, la première chose à faire, c'est de prendre contact avec le psychologue scolaire afin d'obtenir son avis. C'est la première étape, et c'est aussi la garantie que les choses se feront pour le mieux.

Demandez-donc à l'enseignante si elle a contacté le psychologue scolaire.

En ce qui me concerne, les sauts de classe que j'ai fait faire se sont toujours bien passés, parce que c'était l'affaire de tout le monde : parents, enfant, enseignant, directrice, psychologue.

Pour ce qui est des expériences négatives : cette année, j'ai dans ma classe une fille qui a un frère EIP, plus jeune, plus intelligent, et elle en fait un drame... Alors qu'elle est une bonne élève, elle vit très mal le fait que son frère EIP a sauté une classe, comprend les choses mieux qu'elle, bref se débrouille bien mieux qu'elle sur le plan scolaire, et elle se dévalorise beaucoup.

[Mirobolande]

Pour relativiser les conflits possibles entre jumelles, ou entre frères et soeurs, il faut se persuader et faire passer le discours que la réussite scolaire n'est pas tout, qu'elle n'est qu'un pan de l'histoire de l'enfant; peut-être l'une fera-t-elle des études longues, et l'autre sera mieux payée dans son métier? Valoriser les autres réussites, dans d'autres domaines.

Après tout si un jumeau était très bon en sport, on ne l'en priverait pas sous prétexte que l'autre est une patate sur un terrain de basket.

J'ai des triplés dans ma classe, avec trois profils très différents (et des résultats aux évaluations nationales CE1 aussi) et l'un qui est un peu en retrait ou en peine dans la réussite scolaire.

Je suppose que la rivalité ne peut être complètement gommée non plus.

[babonette]

Merci pour vos réponses.

Ce qu'il faut savoir c'est que mon fils, le jumeau donc, est un très bon élève en CP, il est d'ailleurs beaucoup plus "scolaire" qu'elle : plus soigneux, écrit mieux, plus "sérieux", beaucoup de questions... Sa soeur est plus brouillonne mais il est vrai plus mature, très fine dans ses réflexions, essaie de faire "la grande" comme lui dit son frère.

J'aimerais savoir aussi ce que fait exactement le psychologue scolaire ? Des tests ? Les parents sont présents ?

[chris89]

Comme beaucoup de messages l'ont dit, il est effectivement trop tôt pour prendre une décision.

La psychologue scolaire rencontrera votre enfant, généralement seul (c'est ainsi chez nous) et avec votre accord afin de discuter avec lui et éventuellement lui faire passer un test (y'a -t-il ''soupçon'' de précocité ?)

Le Ce1 est un niveau ardu, avec beaucoup d'écrit et des apprentissages riches, peut-être votre fille y trouvera-t-elle son compte l'an prochain? C'est un niveau de classe qui, à mon avis, est délicat à ''sauter''. Rien n'empêche qu'elle passe la première période en CE1 et qu'elle bascule en CE2 à la rentrée de la Toussaint (d'autant plus pratique si le CE1/CE2 est dans la même classe). C'est ainsi que nous procédons chez nous quand des hésitations sont émises par les parents; jusqu'à présent, ça a l'air de fonctionner.

Enfin, je voudrais revenir sr un aspect important: il faut que votre fille soit associée à cette décision, même si elle est encore jeune.

L'an dernier, j'ai accueilli une élève en septembre qui, bien qu'en début de Cm1, semblait maîtriser tous les attendus pour suivre en Cm2.

J'en ai parlé avec ses parents, puis avec elle et lui ai demandé son ressenti et son souhait. Elle a reconnu s'ennuyer mais avoir peur de ne pas réussir en mathématiques (elle avait entrevu que les CM2 travaillaient sur des notions qu'elle n'avait jamais abordé). Je lui ai donc proposé un essai et sa table a glissé spatialement du Cm1 vers le CM2 (vive le double niveau!).

Au bout d'une semaine, si pour moi il ne faisait pas de doute que c'était le bon choix, nous nous sommes réunis avec ses parents et lui avons demandé son ressenti, après que j'ai communiqué mes constats. L'élève a reconnu ''se faire vraiment plaisir'', face à des apprentissages totalement nouveaux et qui sollicitaient sa réflexion. Elle a choisi de rester au Cm2. Si elle avait fait l'autre choix, nous ne l'aurions pas contrainte, j'aurais adapté le travail, même si l'adaptation, dans certains cas, peut-être un compromis insatisfaisant.

L'autre aspect de votre souci concerne son jumeau; peut-être que cela ne sera pas un souci si, tout au long de l'année, vous faites le point séparément, avec chacun de vos enfants, sur ce qu'ils savent faire et ne savent pas faire. Les enfants sont capables de comprendre que pour acquérir une compétence, certains ont besoin de moinsde temps que d'autres (ils le constatent tous les jours en classe), ce n'est pas une question de comparaison mais d'évolution par rapport à soi-même.

Je pense que vous y verrez plus clair au fil des semaines , courage!

[babonette]

Nous avons rdv avec la maitresse vendredi prochain.

La situation se complique car maintenant ils vont être 3 à suivre un parcours particulier cp/ce1 car un élève lecteur de la classe de CP, où est donc mon autre enfant, passe dans la classe de ma fille ... J'imagine sur la "pression" de sa maman telle que je la connais (mais là je médis un peu j'avoue...). Et là mon fils dit : moi aussi je vais passer en cp-ce1 quand je saurai bien lire ? ... Forcément il n'a pas tort de dire ça ! D'autant plus qu'il commence a lire effectivement.

J'ai évoqué cela avec ma fille mais elle ne semble pas se projeter encore l'année prochaine...

L'autre problème est que je n'arrive pas à savoir vraiment si le niveau de ma fille est vraiment "hors norme". Elle lit des albums et petits romans junior, se débrouille en maths. Mais par exemple pour la dictée de mots du son "eu", elle a fait plusieurs erreurs : neu, seur, et a oublié tous les points d'interrogation pour le travail sur les phrases interrogatives...Du coup elle aurait tout bon sur les travaux de cp qui son vraiment faciles pour elle c'est sûr, mais là fait des erreurs en CE1.

C'est vraiment une situation pénible alors que cela devrait être une bonne nouvelle, c'est bête !

[babonette]

Bonjour,

Le choses ont un peu avancées. Ma fille a passé le test WISC IV avec la psychologue scolaire. Et il s'avère donc qu'elle serais précoce, avec un QI cependant non évaluable globalement car 3 items sur 4 sont bien au delà de 130, voire 145 pour l'une d'eux, mais juste dans la norme pour la vitesse de traitement. On dit donc que le résultats est "hétérogène". Mais d'après la psychologue scolaire c'est quand même très concluant pour la qualifier de précoce. Et elle pense qu'elle pourra sans problème suivre le programme de CE2 et que ce serait même bien mieux pour elle.

Ma fille est toujours officiellement en CP mais suis un parcours adapté et cela semble lui aller (mais elle n'est pas très bavarde sur ce qui se passe à l'école en fait ....).

Il y aura une réunion au mois de mai pour décider d'un saut de classe, avec le soutien de la spy scolaire et de la maîtresse. Le papa et moi sommes plutôt convaincus. Ma fille en a aussi envie, même si elle dit un peu craindre de perdre ses copines de CP (elle ne se mélange pas vraiment aux CE1 de sa classe). Mais je ne sais que penser de son discours car j'ai bien l'impression qu'elle ne fait que répéter ce que j'ai dit devant sa maîtresse et la psy ...Elle est souvent comme ça, elle cherche à être d'accord avec moi et je sais que si je lui montre mon soutien total est sera soulagée. C'est une petite fille qui parait très autonome à priori mais finalement très sensible, très attachée aux règles.

Et pour ce qui concerne son frère jumeau cela ne semble pas du tout l'affecter ! Il se débrouille très très bien à l'école, sait maintenant bien lire.

[myli_breizh]

Ma fille a "sauté" une classe (MS-GS en un an), c'était une évidence scolairement. (notamment car elle savait lire en MS)

Par contre, ça a été super galère au niveau des copines et donc la fin d'année en GS, je la sentais un peu tristounette ...elle n'était plus avec les MS, n'arrivait pas à se lier aux GS, du coup, elle jouait avec les PS quand elle n'était pas seule.

Heureusement, la vapeur a été renversée, l'année qui a suivi, elle s'est fait d'autres copines (à l'école primaire, où les enfants de son âge n'était donc plus présents).

[Lena]

VT faible -> un petit tour chez un orthoptiste pour un bilan pourrait être intéressant (au pire, tout va bien de ce côté là )

[babonette]

VT faible -> un petit tour chez un orthoptiste pour un bilan pourrait être intéressant (au pire, tout va bien de ce côté là )

Orthoptiste ? Je ne pense pas qu'elle ait de problème de vue. Elle a fait un bilan chez l'ophtalmo il y a 2 ans et tout va bien. Je l'ai emmené car elle était toujours en train de tomber, faire tomber des choses ...elle est toujours aussi maladroite, mais normalement sa vue est bonne.

[Lena]

Mon fils non plus n'avait pas de problème de vue (une fois des lunettes de faible correction sur le nez).

Un problème de gestion du regard, si.

(et une VT au ras des pâquerettes de la norme)

L'ophtalmologiste vérifie que l'oeil voit bien, de façon isolée.

L'orthoptiste vérifie que les yeux et le cerveau fonctionnent bien ensemble (dont la vision du relief; pour une enfant maladroite... ) .

Comme déjà écrit: au pire, tout va bien de ce côté là!