prof désécol Posté(e) 9 février 2014 Posté(e) 9 février 2014 J'ai eu à remplir un GEVASCO l'année dernière. C'était imbuvable et je me demande toujours à quoi ça peut servir, à part me faire perdre du temps pendant lequel je ne suis pas disponible pour mes élèves... Cela permet une première sélection. "(maîtresse) Kevin est en grandes difficultés et il pousse des cris en classe. Je crois qu'il lui faudrait une AVS. - (dirlo) Tu as rempli le GEVASCO ? - ... - Il le faudrait pour lundi, de manière à l'envoyer rapidement à la MDPH qui proposera un rendez-vous dans trois mois. - Et l'éventuelle prise en charge ? - L'année prochaine. Là, c'est trop tard, on est presque à la fin de l'année. - ... " Finalement, même s'il pousse parfois des cris, il n'a peut-être pas besoin d'AVS, Kevin...
thalie83 Posté(e) 9 février 2014 Posté(e) 9 février 2014 Ne pas faire ce qu'on demande, ce serait déjà un grand pas..... Mais ce n'est pas gagné.... Anecdote : lors des premières évaluations nationales sauce Darcos, dans mon bled, les enseignants concernés avaient tous hurlé au loup et comme un seul homme, avaient dit que, oui, on ferait tous passer les évaluations mais qu'il était hors de question de faire remonter les résultats. Dans ma circo, je me suis retrouvée avec deux autres péquins à ne l'avoir effectivement pas fait. Jamais je n'ai rempli le LPC au complet pour le donner au collège, juste une page avec quelques cases à cocher. Jamais je n'ai mis dans le dossier d'entrée en 6è les attestations bidon du savoir-nager, B2i et autre fadaise du niveau A1 en langue étrangère. Quant à la prévention routière...... Jamais je ne détaille mon emploi du temps en fonction de ce saucissonnage débile de type "lundi raviolis". On me le reproche à chaque inspection, on le le reprochera encore. Je ne respecte pas les horaires imposés, et je suis loin d'être la seule dans mon école, un tas de choses passent à la trappe parce qu'il y a, effectivement, des priorités. Quand une IEN me dit que "ah non, il ne faut pas leur parler en anglais quand ce n'est pas l'heure de la leçon d'anglais", j'ai des envies de meurtre. Je suis en mauvais terme avec les IEN depuis longtemps parce que je ne suis pas docile. Et alors ? De toutes manières, je ne suis passée au choix qu'une seule fois, les notes ne sont augmentées que d'un demi-point à chaque inspection, pas la peine de courber l'échine pour si peu. S'il faut faire des courbettes pour être promu...... Je refuse les animations pédagogiques dites obligatoires. De toutes manières, les 108 heures, je les ai déjà faites, j'ai TOUT noté. Je fais mon boulot consciencieusement, j'ai envie que les élèves apprennent, réussissent, et cocher des petites cases ou écrire des A ou NA des centaines de fois ne fait pas partie de mon taf parce que je sais que ça ne sert à rien. J'ai vécu l’apparition des premiers livrets à cases quand j'enseignais en maternelle. J'ai refusé de les remplir. Tant que nous nous comporterons tous comme des moutons, on pourra toujours râler, rien ne changera. Et quand je vois, effectivement, le GEVASCO, je me dis que la fin du monde est proche..... Idem ici La première année aucune eval, la deuxième menace de retrait donc j'ai fait passé, mais faussés remontées, j'avais enlever tous les items que je n'avais pas encore travailler et ça jusquà la dernière année. L'an dernier pas d'obligation, elles sont parties aux archives vides! J'ai été une des rares de la circo. Les livrets 6e idem, personne n'a jamais rien remarqué au collège en 10 ans!!! Même pas je mets le dernier bulletin vu que je les fais pas en mai! Je fonctionne ainsi sont pas contents, qu'ils me justifient l'utilité!!!! Que je vois un profs d'arts en face de moi me demander le parcours culturel hein, eux dont je ne sais même pas la tête qu'ils ont! Mais j'avoue on est une infime minorité à fonctionner ainsi.
Goëllette Posté(e) 9 février 2014 Posté(e) 9 février 2014 Citation: Si la compétence n’existait pas, il faudrait l’inventer... Philippe Meirieu Bbbrrr, ça me file des boutons !
prof désécol Posté(e) 9 février 2014 Posté(e) 9 février 2014 Je comprends que cette idée de compétence peut effrayer, mais concrètement, si il n'était pas question de compétences, comment travailleriez-vous ? Et comment évaluriez-vous ? J'avoue que je suis moi-même dubitatif sur les compétences, les sous-compétences, les transversales et autres, mais sérieux, que pourrions-nous faire d'autre ? C'est une question sincère, j'ai du mal à m'imaginer bosser autrement, alors même que je trouve que ces notions de compétences amènent de nombreuses dérives... Perso, ce qui me donne le vertige, c'est toutes ces générations sacrifiées qui n'apprenaient strictement rien avant la loi d'orientation de Jospin, les évaluations nationales, le LPC, Pisa...
Sarri Posté(e) 9 février 2014 Posté(e) 9 février 2014 Le GEVASCO est un nouveau jeu de société auquel nous jouons lors des ESS ou certaines équipes éducatives depuis janvier 2013 . Chez nous la maîtresse du jeu est l'enseignante référente, une brave dame très respectueuse des consignes institutionnelles : si le chef lui a dit d'écrire avec un stylo bleu elle préfèrera ne rien écrire plutôt qu'utiliser un stylo noir... Les participants sont tous les membres de droit de l'ESS. La victime est toujours la même : un enfant ou un ado qui relève du champ du handicap. Si les joueurs pense qu'il est " identique à un enfant normal de son âge" (ça c'est les mots de la référente qui explique les règles du jeu à l'ensemble des participants : joueurs et bien sûr victime) on coche A, sinon on coche B, C ou D. (voir le doc présenté par Polythene pour les critères de B, C et D). C'est génial et très valorisant pour l'élève auquel on montre durant environ 30 minutes (ça c'est la durée moyenne de la torture...) tous les manques qui font qu'il n'est pas "ordinaire"... Un excellent exercice de remise en confiance. Un moment très agréable pour les parents qu'on encourage à jouer avec les bourreaux en cochant à leur tour quelques cases même si leur coeur et leur instinct les poussent à défendre leur petit... Pour résumer, le Gevasco est un scanner de la normalité d'un enfant qu'on compare à un spécimen dit normal pour repérer et compenser les manques, à grand coups d'AVS non formée et SESSAD fumeux dans les cas les moins graves ou internements pour les plus lourds... A chaque fois (donc environ 20 fois par année scolaire pour mon cas), je demande à la gentille enseignante référente de nous amener le fameux spécimen normal qui nous sert d'étalon, à chaque fois elle rit et elle est bien la seule...
prof désécol Posté(e) 9 février 2014 Posté(e) 9 février 2014 Le GEVASCO est un nouveau jeu de société auquel nous jouons lors des ESS ou certaines équipes éducatives depuis janvier 2013 . Chez nous la maîtresse du jeu est l'enseignante référente, une brave dame très respectueuse des consignes institutionnelles : si le chef lui a dit d'écrire avec un stylo bleu elle préfèrera ne rien écrire plutôt qu'utiliser un stylo noir... Les participants sont tous les membres de droit de l'ESS. La victime est toujours la même : un enfant ou un ado qui relève du champ du handicap. Si les joueurs pense qu'il est " identique à un enfant normal de son âge" (ça c'est les mots de la référente qui explique les règles du jeu à l'ensemble des participants : joueurs et bien sûr victime) on coche A, sinon on coche B, C ou D. (voir le doc présenté par Polythene pour les critères de B, C et D). C'est génial et très valorisant pour l'élève auquel on montre durant environ 30 minutes (ça c'est la durée moyenne de la torture...) tous les manques qui font qu'il n'est pas "ordinaire"... Un excellent de remise en confiance. Un moment très agréable pour les parents qu'on encourage à jouer avec les bourreaux en cochant à leur tour quelques cases même si leur coeur et leur instinct les pousse à défendre leur petit... Pour résumer, le Gevasco est un scanner de la normalité d'un enfant qu'on compare à un spécimen dit normal pour repérer et compenser les manques, à grand coups d'AVS non formée et SESSAD fumeux dans les cas les moins graves ou internements pour les plus lourds... A chaque fois (donc environ 20 fois par année scolaire pour mon cas), je demande à la gentille enseignante référente de nous amener le fameux spécimen normal qui nous sert d'étalon, à chaque fois elle rit et elle est bien la seule... Parfois, on est même en droit de se demander si certain(e)s EVS ne devraient pas passer le Gevasco...
prof désécol Posté(e) 9 février 2014 Posté(e) 9 février 2014 Le GEVASCO est un nouveau jeu de société auquel nous jouons lors des ESS ou certaines équipes éducatives depuis janvier 2013 . Chez nous la maîtresse du jeu est l'enseignante référente, une brave dame très respectueuse des consignes institutionnelles : si le chef lui a dit d'écrire avec un stylo bleu elle préfèrera ne rien écrire plutôt qu'utiliser un stylo noir... Les participants sont tous les membres de droit de l'ESS. La victime est toujours la même : un enfant ou un ado qui relève du champ du handicap. Si les joueurs pense qu'il est " identique à un enfant normal de son âge" (ça c'est les mots de la référente qui explique les règles du jeu à l'ensemble des participants : joueurs et bien sûr victime) on coche A, sinon on coche B, C ou D. (voir le doc présenté par Polythene pour les critères de B, C et D). C'est génial et très valorisant pour l'élève auquel on montre durant environ 30 minutes (ça c'est la durée moyenne de la torture...) tous les manques qui font qu'il n'est pas "ordinaire"... Un excellent de remise en confiance. Un moment très agréable pour les parents qu'on encourage à jouer avec les bourreaux en cochant à leur tour quelques cases même si leur coeur et leur instinct les pousse à défendre leur petit... Pour résumer, le Gevasco est un scanner de la normalité d'un enfant qu'on compare à un spécimen dit normal pour repérer et compenser les manques, à grand coups d'AVS non formée et SESSAD fumeux dans les cas les moins graves ou internements pour les plus lourds... A chaque fois (donc environ 20 fois par année scolaire pour mon cas), je demande à la gentille enseignante référente de nous amener le fameux spécimen normal qui nous sert d'étalon, à chaque fois elle rit et elle est bien la seule... L'élève est présent ???
nagdum Posté(e) 10 février 2014 Posté(e) 10 février 2014 Parenthèse pour le GEVASCO : Sarri, je ne perçoit pas du tout ce document comme tu le présentes. Dans mon école, les enseignants le complète avant l'ESS, à laquelle l'enfant n'assiste pas, seuls les parents sont présents (mais j'imagine que dans le secondaire, l'enfant commence à prendre part à son projet éducatif et peut y assister ?). L'enseignant fait une rapide présentation de ce qui est dit dans le document, mais le plus souvent se sont des choses que les parents ont déjà entendues en rendez-vous individuel. Après, pour ce qui est du l'utilité d'un tel document et des aides proposées... c'est un autre débat !
Goëllette Posté(e) 10 février 2014 Posté(e) 10 février 2014 Sous forme d'acquisition de connaissances par exemple.
nola Posté(e) 10 février 2014 Posté(e) 10 février 2014 Les compétences pouvaient être intéressantes pour nous aider à mieux cibler les difficultés. En fait, on s'aperçoit que c'était une fausse bonne idée et que plus on travaille par compétence, plus on est amené à diviser en sous compétences à l'infini sans aucune efficacité.
montagny Posté(e) 10 février 2014 Posté(e) 10 février 2014 Sous forme d'acquisition de connaissances par exemple. D'ailleurs acquérir des connaissances est une compétence...
Goëllette Posté(e) 10 février 2014 Posté(e) 10 février 2014 Sous forme d'acquisition de connaissances par exemple. D'ailleurs acquérir des connaissances est une compétence... Pas faux, donc il faut bien partir de la transmission de connaissances, et non l'inverse, comme ça en a été la mode au début des années 2000 ...
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