mayre Posté(e) 13 avril 2014 Posté(e) 13 avril 2014 Une bonne part des promos actuelles est issue de milieux assez modestes. En particulier, on voit beaucoup de jeunes femmes d'origine arabe qui sont toujours clairement dans une logique d'ascenseur social. C'est aussi mon impression; ça m'étonne d'ailleurs un peu parce que, personnellement, je ne pense pas que j'aurais réussi à financer 5 ans d'études universitaires. Ca se fait: j'ai financé toute seule 4 ans d'études en bossant 20h par semaine dans un fast food, j'avais 28h de cours par semaine, et je passais mes 5 semaines de congés payés en colo. Ce qui m'avait fait bizarre, c'est que quand je suis devenue PE, je gagnais moins bien ma vie les premières années que lorsque j'étais à la fac, puisque j'ai perdu les APL, la prime à l'emploi et j'ai payé des impôts.
nola Posté(e) 13 avril 2014 Posté(e) 13 avril 2014 Félicitations pour ton courage, Mayre. Plus ça va, plus je me dis que l'école normale, c'était vraiment du luxe...
mra Posté(e) 13 avril 2014 Posté(e) 13 avril 2014 Lorsque j'ai passé le concours, aux prémices des IUFM, j'ai potassé mes maths en reprenant des bouquins de CM2 et de collège. Certains se foutaient de moi, n'empêche que c'était juste ce que l'on faisait en cours. Je n'évoquais que les programmes pour n'être pas trop dur, mais tu as absolument raison. La maîtrise des proportions est souvent une part significative du travail en maths, et celle de l'orthographe en français... Cela se fait au détriment de l'arrivée dans le métier de gens qui n'ont pas les moyens de s'offrir des études aussi longues. Je n'ai pas sous les yeux d'étude fiable sur les milieux dont proviennent les étudiants d'ESPE actuels, mais je ne pense pas qu'ils viennent des classes moyennes ou basses, et ce métier ne sert plus d'ascenceur social (même si ce n'est pas la seule raison). Je n'ai cependant comme argument que ce que je vois autour de moi dans mon département, pas de chiffres. Pour le coup, ce n'est pas mon impression. Une bonne part des promos actuelles est issue de milieux assez modestes. En particulier, on voit beaucoup de jeunes femmes d'origine arabe qui sont toujours clairement dans une logique d'ascenseur social. Je n'ai aucun chiffre pour affirmer ce que je dis. J'espère que tu as raison et que quelque part il est encore possible pour certains de faire ce métier malgré le niveau des études et surtout le coût engendré...Cependant, à titre personnel, je suis inquiète d'avance en ce qui concerne le financement des études de mon Troll dans quelques années avec mon seul salaire. Quant à l'orthographe, j'étais assez décontenancée par les erreurs importantes effectuées par l'enseignante de ma fille, et qui venait cependant de valider un master en sciences du langage. Ceci dit, lorsque j'étais en DEUG, j'ai perdu 1 point pour mon écriture (perte méritée, on est d'accord) sur ma copie de trois feuilles doubles en Littérature comparée, une amie n'a eu aucun point déduit sur une copie d'une feuille double comportant une quarantaine d erreurs témoignant d'un problème de fond en ce domaine. Je pense qu'être lisible, c'est faire en sorte que la personne qui vous lise puisse accéder au fond sans être freiné par la forme (écriture et orthographe, et -je vous le concède- la concision dans le propos: les gens sont souvent victimes de détresse respiratoire avant même que d'avoir terminé mes phrases...Butor, je t'aime)... En tant qu'enseignants, à l'IUFM on nous disait lors de l'expression écrite de séparer l'évaluation des compétences orthographiques et grammaticales de celles exigées par l'écriture proprement dite du texte demandé. Ceci s'est souvent traduit dans les actes à en effet ne "noter" que les réussites quant à l'éciture du conte (par exemple) et à corriger soi-même en tant qu'enseignant les autres erreurs. Certains enseignants lors de l'amélioration de l'écrit en question prévoyaient une ré-écriture avec une grille orthographique, mais devant des élèves peinant à se concentrer et se motiver sur la durée, la séquence est souvent écourtée...Je l'ai constaté dans 3 départements différents et des CPC nous ont déconseillé d'englober l'étude de l'orthographe, de la grammaire sur un type d'écrit. Dans ma circonscription, c'est encore comme cela que ça marche: l'enseignant corrige les erreurs dans les cahiers du jour, partout, aucun temps n'est pris pour le faire. Cela ne date pas d'hier: remplaçante 4 ans au début de ma carrière, il était rare que les élèves ne s'étonnent pas lorsque j'arrivais le matin avec mes 10 minutes de correction du cahier du jour et différents écrits. Je ne dis pas que c'était mieux avant dans tout, mais sur ce point je pense qu'on rate quelque chose qui n'est pas que du domaine de l'orthographe pour lui, avec lui et en lui... Bon, c'est pas que j'vous aime pas mais je me pose des questions existencielles sur le tri et le classement en maths/MS-GS avec un enfant psychotique aux pensées délirantes et faut que je trouve des solutions rapidos. Pis c'est pas gagné paske les programmes de maternelle et moi c'est long à se mettre en place...
HappyPomme Posté(e) 13 avril 2014 Posté(e) 13 avril 2014 Un ascenseur, ça ne fait pas que monter. Ca descend aussi parfois Dixit la fille et sœur de cadres devenue PE
mra Posté(e) 13 avril 2014 Posté(e) 13 avril 2014 Un ascenseur, ça ne fait pas que monter. Ca descend aussi parfois Dixit la fille et sœur de cadre devenue PE Lol!!! D'un autre côté, PE= cadre A
nola Posté(e) 13 avril 2014 Posté(e) 13 avril 2014 Un ascenseur, ça ne fait pas que monter. Ca descend aussi parfois Dixit la fille et sœur de cadre devenue PE Lol!!! D'un autre côté, PE= cadre A C'est la blague préférée de ma compagne (cadre dans le privé), surtout quand elle tombe par hasard sur ma fiche de paye.
mra Posté(e) 13 avril 2014 Posté(e) 13 avril 2014 Un ascenseur, ça ne fait pas que monter. Ca descend aussi parfois Dixit la fille et sœur de cadre devenue PE Lol!!! D'un autre côté, PE= cadre A C'est la blague préférée de ma compagne (cadre dans le privé), surtout quand elle tombe par hasard sur ma fiche de paye. Ben oui...Cadre A et à découvert trois semaines avant la fin du mois. Faut pas avoir d'accident de la vie. Faut que je me trouve un compagnon cadre A dans le privé alors! Bon j'arrête, je dis des bêtises et j'avance pas dans mon taff
mayre Posté(e) 13 avril 2014 Posté(e) 13 avril 2014 Bon, j'y vais aussi de ma théorie sur l'orthographe... et de la baisse de niveau. Personnellement, je crois que c'est la télévision la responsable. J'explique: lorsque j'étais petite, j'avais peu le droit de regarder la télé, mes copains-copines aussi. Quand on s'ennuyait, on lisait. Et quand j'écrivais, il y a des mots que je "voyais" car déjà lus. Je remarque que mes bons élèves en orthographe sont ceux qui aiment lire. Qu'ils sont aussi meilleurs en compréhension dans tous les domaines, car ils ont une maîtrise supérieure du vocabulaire, et qu'ils ont compris comment s'appuyer sur le contexte pour donner du sens à un mot nouveau. J'ai par ailleurs le souvenir de nombreuses heures de lectures personnelles en classe, dans une bibliothèque riche et variée. Maintenant, beaucoup d'enfants regardent la télé/jouent à la console quand ils s'ennuient. Ils lisent peu hormis les lectures de classe, qui donnent lieu à un décorticage et des questionnaires sans fin. Pour moi, c'est ce manque de lecture qui contribue à cette baisse. Par ailleurs, mon papa (qui n'a ni son brevet ni son BAC, mais qui a tout de même toujours travaillé et a maintenant une retraite confortable) a une orthographe impeccable, notamment car il lit/lisait/lira au moins deux livres par semaines. Moins toutefois qu'avant qu'il y ait la télé chez nous (oui, on était fauchés, on l'a eu tard) Ca fait peut-être un peu cliché, n'empêche que je suis toujours surprise de voir dans les différentes classes que j'ai eues, même en remplacement, que les "bons" aiment lire, les "moins bons" moins.
Goëllette Posté(e) 13 avril 2014 Posté(e) 13 avril 2014 Une bonne part des promos actuelles est issue de milieux assez modestes. En particulier, on voit beaucoup de jeunes femmes d'origine arabe qui sont toujours clairement dans une logique d'ascenseur social. C'est aussi mon impression; ça m'étonne d'ailleurs un peu parce que, personnellement, je ne pense pas que j'aurais réussi à financer 5 ans d'études universitaires. Je ne sais pas à quel milieu tu appartenais, jeune, mais si comme moi, tes parents étaient ouvriers ou employés, mais un peu plus haut que le SMIC, je pense que tu ne pourrais pas plus te payer 5 ans d'études maintenant.
Goëllette Posté(e) 13 avril 2014 Posté(e) 13 avril 2014 Bon, j'y vais aussi de ma théorie sur l'orthographe... et de la baisse de niveau. Personnellement, je crois que c'est la télévision la responsable. J'explique: lorsque j'étais petite, j'avais peu le droit de regarder la télé, mes copains-copines aussi. Quand on s'ennuyait, on lisait. Et quand j'écrivais, il y a des mots que je "voyais" car déjà lus. Je remarque que mes bons élèves en orthographe sont ceux qui aiment lire. Qu'ils sont aussi meilleurs en compréhension dans tous les domaines, car ils ont une maîtrise supérieure du vocabulaire, et qu'ils ont compris comment s'appuyer sur le contexte pour donner du sens à un mot nouveau. J'ai par ailleurs le souvenir de nombreuses heures de lectures personnelles en classe, dans une bibliothèque riche et variée. Maintenant, beaucoup d'enfants regardent la télé/jouent à la console quand ils s'ennuient. Ils lisent peu hormis les lectures de classe, qui donnent lieu à un décorticage et des questionnaires sans fin. Pour moi, c'est ce manque de lecture qui contribue à cette baisse. Par ailleurs, mon papa (qui n'a ni son brevet ni son BAC, mais qui a tout de même toujours travaillé et a maintenant une retraite confortable) a une orthographe impeccable, notamment car il lit/lisait/lira au moins deux livres par semaines. Moins toutefois qu'avant qu'il y ait la télé chez nous (oui, on était fauchés, on l'a eu tard) Ca fait peut-être un peu cliché, n'empêche que je suis toujours surprise de voir dans les différentes classes que j'ai eues, même en remplacement, que les "bons" aiment lire, les "moins bons" moins. C'est davantage les personnes qui les laissent devant la télé et ne les incitent pas à lire que la télé elle-même, il me semble.
thalie83 Posté(e) 13 avril 2014 Posté(e) 13 avril 2014 Bon, j'y vais aussi de ma théorie sur l'orthographe... et de la baisse de niveau. Personnellement, je crois que c'est la télévision la responsable. J'explique: lorsque j'étais petite, j'avais peu le droit de regarder la télé, mes copains-copines aussi. Quand on s'ennuyait, on lisait. Et quand j'écrivais, il y a des mots que je "voyais" car déjà lus. Je remarque que mes bons élèves en orthographe sont ceux qui aiment lire. Qu'ils sont aussi meilleurs en compréhension dans tous les domaines, car ils ont une maîtrise supérieure du vocabulaire, et qu'ils ont compris comment s'appuyer sur le contexte pour donner du sens à un mot nouveau. J'ai par ailleurs le souvenir de nombreuses heures de lectures personnelles en classe, dans une bibliothèque riche et variée. Maintenant, beaucoup d'enfants regardent la télé/jouent à la console quand ils s'ennuient. Ils lisent peu hormis les lectures de classe, qui donnent lieu à un décorticage et des questionnaires sans fin. Pour moi, c'est ce manque de lecture qui contribue à cette baisse. Par ailleurs, mon papa (qui n'a ni son brevet ni son BAC, mais qui a tout de même toujours travaillé et a maintenant une retraite confortable) a une orthographe impeccable, notamment car il lit/lisait/lira au moins deux livres par semaines. Moins toutefois qu'avant qu'il y ait la télé chez nous (oui, on était fauchés, on l'a eu tard) Ca fait peut-être un peu cliché, n'empêche que je suis toujours surprise de voir dans les différentes classes que j'ai eues, même en remplacement, que les "bons" aiment lire, les "moins bons" moins. C'est davantage les personnes qui les laissent devant la télé et ne les incitent pas à lire que la télé elle-même, il me semble. Oui c'est complément cliché parce que j'en suis la preuve vivante. Je lisais lisais lisais et je frôlais les -20 en dictée, J'ai même fait relire mon mémoire de maîtrise à mon père. Mon père a passé des années à me faire faire des dictées etc... Car j'étais vraiment une bille... J'en ai bcp souffert très longtemps, comme une image qui te colle a la peau. Mais cets ça quand tu as une mémoire auditive. Tu fixes pas'en lisant, du tout. Donc non c'est pas en lisant que ça rentre, enfin pas pour tous. Mon père qui est très svieille école, a une orthographe irréprochable, et comprend pas qu'on fasse des fautes, Ben a compris le jour où ma prof de français en tête à tête lui a dit, il faut que votre fille lise plus (en 3ème) là, il a compris que c'était pas possible
Goëllette Posté(e) 13 avril 2014 Posté(e) 13 avril 2014 Je ne m'exprimais pas sur le rapport entre l'orthographe et la lecture, même s'il est vraisemblable que tu aurais fait encore plus de fautes, si tu n'avais pas lu.
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