Zarko Posté(e) 20 avril 2014 Posté(e) 20 avril 2014 http://www.lefigaro.fr/vox/societe/2014/04/16/31003-20140416ARTFIG00277-les-5-derives-pedagogiques-qui-ont-mine-l-ecole.php
Goëllette Posté(e) 20 avril 2014 Posté(e) 20 avril 2014 Mais, ça fait plusieur fois que je lis des articles d'une grande pertinence sur le site du Figaro ! Comme quoi ...
Polythene Pam Posté(e) 20 avril 2014 Posté(e) 20 avril 2014 Je lis desfois le blog du sieur en question. Il est parfois très drôle, pertinent, mais j'ai eu des échanges qui ont fini dans le mur avec lui, parce qu'il est partisan de la seule et unique méthode syllabique pour l'apprentissage de la lecture. Impossible de lui expliquer que ce n'est pas aussi simple, qu'il n'y a pas une méthode de lecture, cela dépend des enfants. Il n'a rien voulu savoir, a été limite discourtois. Brighelli ou Polony peuvent aussi parfois dire des choses vraies. Mais ils sont partisans d'une école de la 3è République, oubliant au passage que la société a évolué. Trop facile de dire "c'était mieux avant". C'est beaucoup plus compliqué que ça. Après, j'ai beaucoup aimé ses Gérard de l'EN... http://celeblog.over-blog.com/
Goëllette Posté(e) 20 avril 2014 Posté(e) 20 avril 2014 Trop fort ! Je les copie-colle ici (avec mes préférés) : Les Gérard de l'Éducation nationale Gérard de l'expression que tu n'en peux plus d'entendre au ministère - « Donner du sens aux apprentissages » - « Le pilotage académique » - « Faire un diagnostic partagé » - « La formation continue » - « L'intérêt de l'enfant » Gérard du sigle raté - CANOPÉ (il manque un "e") - PEDT (on n'est pas passé loin !) - MOSART (qu'on assassine) Gérard du thème de réunion qui te sauve quand tu ne sais pas sur quoi faire porter ta réunion - Le Socle commun - L'Histoire des arts - Le Projet d'établissement - Les TICE Gérard du métier qui remercie l'Éducation nationale - Orthophoniste - Orthoptiste - Rééducateur - Chronobiologiste Gérard de la compétence du socle la plus irrésistible - Identifier la diversité des civilisations, des langues, des sociétés, des religions (rien que ça !) - Mobiliser ses connaissances pour donner du sens à l’actualité (oh oui, donnons du sens !) - Assumer des rôles, prendre des initiatives et des décisions (même des mauvaises !) Gérard de l'idée de cycle la plus innovante - CM1/CM2/6e - Moyenne section/3e/Terminale - 5e/6e/CM2 - Crèche/M2 Gérard de celui qui éduque le plus - Professeur d'Éducation Physique et Sportive - Professeur d'Éducation Musicale - Professeur d'Éducation Civique, Juridique et Sociale - Conseiller Principal d'Éducation Gérard du sigle moche - Le SPRO - Le CAFIPEMF - L'AAENES - L'IA-DSDEN Gérard de l'activité périscolaire la + enrichissante pour les enfants - Guitare sur poney (Feyzin) - Macramé (Hazebrouck) - Garderie (un peu partout) Gérard de la discipline qu'on pourrait désormais renommer « développement durable » - Les Sciences de la Vie et de la Terre - La Géographie - L'Éducation Civique Gérard du truc pour aider les élèves (ou bien est-ce pour les accompagner ?) - L'aide individualisée - L'accompagnement personnalisé - L'aide personnalisée - L'accompagnement individualisé
mayre Posté(e) 20 avril 2014 Posté(e) 20 avril 2014 Mais, ça fait plusieur fois que je lis des articles d'une grande pertinence sur le site du Figaro ! Comme quoi ... Et bien moi, j'ai détesté... Pas tout, mais une bonne partie.
Goëllette Posté(e) 20 avril 2014 Posté(e) 20 avril 2014 Mais, ça fait plusieur fois que je lis des articles d'une grande pertinence sur le site du Figaro ! Comme quoi ... Et bien moi, j'ai détesté... Pas tout, mais une bonne partie. Euh ... Moi, je n'ai même pas lu !
Zarko Posté(e) 21 avril 2014 Posté(e) 21 avril 2014 Dommage. Et je vous assure que c'est bien plus intéressant que du Meirieu ou autre discours démago-pédago.
Zarko Posté(e) 21 avril 2014 Posté(e) 21 avril 2014 Lisez aussi cet article, c'est dans l'Huma...Le constat (et c'est le vrai) est le même ! http://ragemag.fr/jean-robelin-lecole-garderie-est-en-marche-26065/
Goëllette Posté(e) 21 avril 2014 Posté(e) 21 avril 2014 Donc j'ai lu et c'est sûr qu'il y a du vrai dans les deux. Dans l'article de l'Humanité, je relève ces passages (mais bien évidemment, le tout est intéressant): La gauche est coupable d’avoir retiré toute autorité aux enseignants, en les coinçant entre une administration dont on exige qu’elle ne punisse pas, et des associations consuméristes de parents d’élèves qui s’arrogent le pouvoir de juger les enseignants, de leur apprendre leur métier. La gauche est coupable d’avoir dessaisi les enseignants de leur métier en leur imposant les recettes de la cuisine pédago officielle. La gauche est coupable d’avoir, comme la droite, dévalorisé financièrement le métier d’enseignant, mais dans notre société, la dévalorisation financière est aussi symbolique. Alors bien sûr, le discours officiel se défausse sur la droite, qui a fait pire, et surtout plus anti-démocratique en s’engouffrant dans les brèches ouvertes par la gauche. Mais le résultat est là : aujourd’hui, tous les indicateurs sont au rouge. Le très officiel Antoine Prost est obligé d’admettre que le niveau baisse. La France régresse dans tous les tests internationaux… sauf dans ceux auxquels elle ne participe pas, comme certains tests scientifiques… La gauche par sa démagogie, a favorisé le développement de l’enseignement privé. Les parents un peu au courant cherchent à tout faire pour éviter certains établissements, parce que les enseignants ne peuvent plus y faire cours. Contrairement aux discours officiels, la démagogie ne favorise pas la mixité sociale. La suppression d’options, comme les classes bilingues ou européennes dans les établissements difficiles, a contribué à la formation des ghettos, que la droite a institutionnalisés en démantelant la carte scolaire. De ce point de vue, son programme n’est pas différent de celui de la droite. Apprendre à apprendre, c’est tout simplement remplacer la culture — c’est-à-dire la façon dont les individus se font eux-mêmes — par des procédures extérieures, des méthodes sans contenu qui correspondent à la transformation du travail intellectuel ou semi-intellectuel dans les entreprises, en application de procédures mécanisables, en particulier par l’informatisation des processus de travail… Ces procédures sont ce qui rend les individus substituables, avec comme conséquence qu’on peut plus facilement les virer parce qu’on peut les remplacer. Le problème c’est que des individus formés ainsi n’ont pas la culture nécessaire à se recycler ; ils sont jetables. Chacun sait que dans vingt ans la moitié des métiers actuels aura disparu. Le problème est : pour se préparer à ces changements, pouvoir se réinsérer dans de nouvelles professions, il faut une solide formation, pas celle du socle commun. Alors la République… L’école vit dans les résistances à l’idéologie officielle, dans les efforts que font de nombreux enseignants, mus par une sorte de stoïcisme du désespoir, pour continuer à diffuser la culture. Mais c’est à ceux-là que l’on reproche de ne pas appliquer des âneries auxquelles on renonce deux ans après leur mise en place, parce qu’elles ont montré leur sottise. J’en connais, de ces enseignants excellents, sacqués dans les inspections, parce qu’ils refusaient les travaux personnels encadrés, les livrets d’incompétence et autres sornettes. Est-ce réactionnaire de dire que l’effort est nécessaire à l’école, qu’il est productif et valorisant pour les élèves, à commencer par les plus faibles ? Est-ce réactionnaire de vouloir diffuser la culture à ceux qui n’y ont pas accès ? Quant à la sélection, pourquoi est-elle injuste ? C’est que l’école actuelle, parce qu’elle ne fait plus son travail d’instruction, ne donne pas à tous les conditions nécessaires d’accès au savoir. Socialement, un enseignant, ce n’est plus rien, pas même dans son travail. Quand le ministre vient nous dire qu’il y a eu une crise de recrutement, heureusement surmontée, mais pas de crise de vocations, il se moque du monde : il n’y a pas eu cette année de crise de recrutement, sauf dans certaines disciplines, parce que la crise économique et le chômage touchent même les professions des classes moyennes. Et donc on se case où on peut, même dans l’enseignement. Mais quel est le niveau, quelles sont les motivations de gens pour qui le métier n’est qu’un pis-aller ? Lisez les discussions d’enseignants sur le Net, vous y verrez le poids du désespoir qui atteint la profession. Croyez-vous que des gens qui ont la possibilité d’échapper à l’enseignement, en particulier dans les matières scientifiques, feront cinq ans d’études ou plus, pour aller se faire cracher dessus dans une ZEP, le tout pour un salaire de début équivalent à 1,3 SMIC ? Pourquoi certaines matières sont-elles chroniquement déficitaires ? La psycho de bazar des IUFM, c’est une sorte de bréviaire de trucs issus de la psycho comportementale, en fait de coaching du pauvre. Souvenez-vous, dans les années 90-2000, les gourous de la pédagogie exigeaient que les profs négocient les normes du « vivre en commun » dans les classes avec les élèves et les parents. On en voit le résultat aujourd’hui. Les élèves tentent de tout négocier, les punitions, les notes. La discipline n’a de valeur que comme condition de travail. Dans nombre d’établissements, comme par hasard des quartiers défavorisés, on ne travaille plus du tout.
Goëllette Posté(e) 21 avril 2014 Posté(e) 21 avril 2014 Suite : Le sommet de l’hypocrisie, c’est que tous ces gens (les profs d'IUFM) qui s’arrogent le droit d’apprendre à enseigner aux autres, ne veulent surtout pas retourner enseigner. Tous ceux que je connais qui s’y sont risqués, sauf s’ils étaient opposés au baratin officiel, ont été totalement débordés. Les gens qui apprennent à enseigner sont incapables d’enseigner. La bonne méthode de formation, c’est de constituer un corps de profs qui exercent dans les classes, qui soient déchargés mais qui pratiquent, et qui pourront aider le nouveau prof à réfléchir son attitude, à prendre conscience de ce qu’il désire et à le conseiller parce qu’eux-mêmes ont réfléchi leur savoir et leur pratique, se sont mis à l’épreuve, au lieu d’être déconnectés de la réalité de l’enseignement. Les notes ne sont plus fétichisées depuis longtemps. Mais il faut bien donner un signal de ce qui ne va pas, ce qui n’exclut pas d’encourager ou de valoriser aussi les progrès. Car le niveau importe moins que la tendance. Les idées que vous évoquez ne sont pas nouvelles ; depuis longtemps, on assiste à la déresponsabilisation des élèves et des étudiants, bercés d’illusions jusqu’à ce qu’ils se « cassent la gueule » dans des concours difficiles ou à leur entrée sur le marché du travail. Cassons les notes, supprimons l’école, les chers petits viendront tous seuls au savoir : c’est l’idéologie spontanéiste et constructiviste qui a fait tant de mal à l’enseignement, parce qu’en fait de savoir on renvoie les chers petits à la culture du ruisseau. Ce qu’on appelle le conservatisme des enseignants, c’est leur refus de se transformer en baby-sitters. Il est clair aussi que l’école n’a pas à suivre le mouvement de la société. L’école a des fonctions propres : enseigner pour éduquer. Qu’elle ne soit plus capable de répondre aux exigences et aux difficultés de la société à l’intérieur de ces fonctions, c’est sûr. Mais ce n’est pas un plan informatique qui y répondra. Sans une forte culture, Internet est un très mauvais outil, dont on ne peut critiquer ni les informations, ni les sources. Internet prête aux riches. Pour devenir poète, dans une société d’écrit, le mieux est encore de savoir lire. Commençons par là. Et merci à la pédagogie officielle, aux génies de la didactique grâce auxquels on entend les élèves ânonner en terminale ou à l’université. Et ce n’est pas la massification qui empêche ceux qui en ont le goût et le talent de devenir poètes. Au contraire, plus et mieux vous instruirez de gens, plus vous aurez de talents dans tous les domaines. On oublie toujours que la « démocratisation » des lycées, si critiquable et limitée qu’elle ait été, a été conduite dans les classes par des gens de ma génération ou de la génération antérieure, avec leurs méthodes à l’ancienne, leur goût du savoir et que finalement, elle a produit des résultats, en dépit des politiques officielles et contre elles. Le bac est donc un symptôme à tous égards. C’est un symptôme de l’angoisse des parents, qui savent bien que c’est encore un sésame. Et c’est finalement le seul moment de vérité qui subsiste dans l’enseignement secondaire. Mais c’est surtout le symptôme de la débâcle de l’école : le bac n’a plus de valeur culturelle. Il ne sanctionne pas la capacité des élèves à faire fructifier un savoir morcelé. D’où l’écart incroyable entre les exigences officielles, les programmes, et ce que les correcteurs lisent. Que les classes prépa constituent un instrument de sélection sociale, c’est sûr. Les enfants des classes populaires ont à peu près disparu des grandes écoles qu’ils n’ont jamais peuplées. Il est important en ce moment de libérer la parole des acteurs, des enseignants eux-mêmes, trop longtemps étouffés sous la chape du discours officiel relayé par les partis et les syndicats. Or les réactions, y compris les courriels qui me sont adressés, à la tribune que j’ai écrite, et que L’Humanité a publié au grand étonnement de ses lecteurs, celles à d’autres articles comme le mien, montrent combien ce discours officiel est en décalage avec le terrain, combien il est artificiel. Que Peillon soumette son baratin pédagogiste à un référendum chez les enseignants, je parie qu’il prendra une raclée, malgré le soutien de la machinerie étatique. Car sa concertation sur l’école était, comme toutes les initiatives de ce genre, une mascarade. Face aux sermons sur la compétitivité des entreprises françaises, rappelons que le seul atout de la France, c’est la qualité de sa main d’œuvre, et que désormais l’école, de la maternelle à l’université est incapable de l’assurer. Les exigences à court terme rentrent en conflit avec les exigences à long terme de l’économie.
Goëllette Posté(e) 21 avril 2014 Posté(e) 21 avril 2014 Maintenant il faudrait juste que les gens se bougent... Tu trouves malheureusement encore des collègues (peu de la base, surtout des militants) qui nient cette réalité.
Doom Posté(e) 23 avril 2014 Posté(e) 23 avril 2014 Bonjour à tous, Effectivement, notre hiérarchie adorée sait comment nous motiver... Merveilleux mélange de populisme et de démagogie... N'oublions pas, au passage, de quelle façon, nos "amis" les médias se jettent sur la moindre situation permettant de dénigrer encore et toujours l'école. Je pense que si nous faisions, aujourd"hui, un sondage demandant si les parents font confiance à l'école de la République, nous serions éffarés par la réponse. Il en faut du courage et de l'abnégation, j'vous l'dis ma bonne dame.... Cordialement. Doom.
Messages recommandés
Créer un compte ou se connecter pour commenter
Vous devez être membre afin de pouvoir déposer un commentaire
Créer un compte
Créez un compte sur notre communauté. C’est facile !
Créer un nouveau compteSe connecter
Vous avez déjà un compte ? Connectez-vous ici.
Connectez-vous maintenant