fsara Posté(e) 18 février 2015 Posté(e) 18 février 2015 Bonjour, j'ai justement regardé un reportage hier soir sur les violences familiales... dur dur! C'est impressionnant à quel point on peut passer à côté de telles souffrances... Comme quoi, il vaut mieux "se tromper" que de ne rien dire. Voici les rediffusions : http://www.lcp.fr/emissions/docs-ad-hoc/vod/166886-parents-criminels-l-omerta-francaise En tous cas, bon courage aux collègues qui sont confrontés à tout cela!
StéSté Posté(e) 18 février 2015 Posté(e) 18 février 2015 Merci pour vos réponses, Ces moments-là font partis du job, on le sait, on se prépare, on essaie de relativiser mais cela reste difficile à encaisser surtout quand la famille montre beaucoup "d'émotions" au moment de l'annonce et qu'on en prend un peu (beaucoup) plein la figure. Je trouve que le principe d'assistantes sociales scolaires devrait être généralisé. On a le droit de rêver !
LeCastor Posté(e) 4 avril 2015 Posté(e) 4 avril 2015 J'ai vu les maîtres E et G du RASED concernant 5 élèves de ma classe. Je suis sensée faire 3 IP (une après Equipe educative si les parents se montrent réfractaires à faire suivre leur enfant (qui a de gros problèmes de violence + carence éducative), une pour violence, et une dernière dont je m'interroge) Je vous explique pour la troisième: c'est un enfant qui ne fait rien en classe, qui se fiche de tout. Son cahier est un torchon, il ne sait pas recopier un mot, c'est très sale, il ne sait pas lire, bref, rien du tout niveau apprentissages (il est en CE1). Je n'arrive pas à voir ses parents. J'ai demandé un RV sur son cahier, le cahier a été perdu. J'ai essayé d'appeler, ça ne répond jamais. Depuis le mot, les enfants vont à la garderie, donc impossible de voir les parents. Mercredi dernier, à midi, les parents ont oublié les deux enfants (alors qu'ils ont été chercher les deux petits à la maternelle qui est juste à côté), le centre de loisirs les a prit, impossible de les joindre au téléphone, ils ont dénié récupérer leurs enfant à 18h... Le petit n'a jamais ses affaires, pas un stylo, pas un crayon (la petite en CP pareil). Son comportement est très difficile à gérer, il n'a aucune règle, n'accepte aucune sanction, fait l'imbécile tout le temps, perturbe beaucoup la classe. Le RASED m'a demandé de faire une IP pour lui pour carence éducative. Pensez-vous que c'est justifié pour cet enfant? que pourrais-je faire avant d'en arriver là?
Polythene Pam Posté(e) 4 avril 2015 Posté(e) 4 avril 2015 Une IP est avant tout une aide éducative, et il faut la présenter comme ça. C'est, au départ, une évaluation sociale qui détermine ensuite les besoins de la famille. Effectivement, si la famille refuse toute aide et si rien n'évolue, l'évaluation sociale permet alors d'enclencher une autre machine, judiciaire cette fois, avec convocation devant un juge pour enfant qui décide alors d'une mesure judiciaire, avec un éducateur PJJ par exemple, dans le cadre d'une AEMO. Cette fois, les parents ne peuvent pas se soustraire, puisque c'est la justice qui prend le relais. C'est seulement lorsqu'il n'y a aucune amélioration que le juge, et lui seul, peut prononcer un placement. Bref : avant d'arriver à un placement, il s'en passe des choses ! Donc : oui, dans le cas précité, une IP semble une bonne chose. Petit conseil : c'est bien de rédiger l'IP à plusieurs, avec le psy, ou un membre du RASED, ou le médecin scolaire, ou mieux encore, avec l'AS du collège s'il y a des frères et soeurs dans le secondaire.
Solea Posté(e) 4 avril 2015 Posté(e) 4 avril 2015 Oui je ferai une IP aussi pour ces pauvres mômes complètement abandonnés... Comme l'a dit Polythène, c'est avant tout une aide pour les parents et les enfants. Certaines familles peuvent être complètement dans le déni et un signalement leur fait un peu comme un électrochoc, les forçant à agir, soit parce qu'ils ont pris conscience que ça n'allait pas, soit parce qu'ils ont peur que ça aille plus loin (enlèvement de enfants...). Cette année, j'en ai fait un pour bien moins que ça: "carences éducatives" pour un enfant en échec scolaire, orientation clis refusée par les parents, pas de suivi orthophoniste alors que les différents enseignants le demandent depuis 4 ans, famille pour qui tout va bien ("Il est juste un peu en difficulté, il lui faut du temps, on va l'aider à faire ses devoirs le soir..."). En attendant, le gamin était comme une plante, au fond de la classe, que chaque instit se faisait passer à la fin de l'année... Triste constat alors qu'en bénéficiant de prises en charge il aurait pu s'en sortir un peu mieux. Les assistantes sociales ont convoqué la famille et deux mois après le signalement: 2 bilans ortho effectués et un suivi qui va commencer, enfant sur liste d'attente CMP pour suivi psy... Mais que de temps perdu!
LeCastor Posté(e) 4 avril 2015 Posté(e) 4 avril 2015 Ok, c'est clair qu'il y a un vrai problème avec lui vu son niveau et son manque de motivation! Je vais donc faire l'IP, mais faut que j'arrive à prévenir la famille...
dada Posté(e) 4 avril 2015 Posté(e) 4 avril 2015 Comme les collègues oui il faut faire une IP.Si tu n'arrives pas à voir la famille, tu fais un courrier ( dont tu envoies une copie à l'IEN et tu conserves un double à l'école).
LeCastor Posté(e) 4 avril 2015 Posté(e) 4 avril 2015 Bonne idée le courrier. Je vais voir aussi avec la directrice de la maternelle vu qu'il y a deux petits frères en maternelle. On pourrait regrouper...
graindecafé Posté(e) 4 avril 2015 Posté(e) 4 avril 2015 Nous avons un modèle de lettre à envoyer aux familles lorsque nous faisons une IP, va voir là : https://buldep13.ac-aix-marseille.fr/consult/index.php?page=2&id=51 Tu as peut-être l'équivalent dans ton à académie ?
Nao Posté(e) 5 avril 2015 Posté(e) 5 avril 2015 Ok, c'est clair qu'il y a un vrai problème avec lui vu son niveau et son manque de motivation! Je vais donc faire l'IP, mais faut que j'arrive à prévenir la famille... Tu peux faire ça dans un autre ordre : tu fais l'IP et tu l'envoies à qui de droit puis tu essaies de prévenir la famille de cet IP. Si jamais tu ne parviens pas à les joindre, tu l'écris sur un additif à ton IP et tu l'expédies aussi. J'ai eu une formation sur les IP il y a deux ou 3 semaines, avec une assistante sociale du rectorat. Elle nous a bien expliqué que le protocole IP ne fonctionnait pas de la même façon dans tous les départements puisqu'une partie des démarches passe par le conseil général. Du coup, les raison pour lesquelles on fait une IP ne sont peut être pas les même partout : dans un des mes anciens départements, une IP se faisait seulement quand on sentait que la vie d'un élève ne tenait plus qu'à un fil. Ici une IP se fait en cas de forte suspicion de carence éducative et effectivement le manque de soin, l'absence marquée des familles fait partie des signaux d'alerte.
framboise sauvage Posté(e) 6 avril 2015 Posté(e) 6 avril 2015 Je suis surprise que vous avertissiez les familles quand vous faîtes un IP. Lors de mon stage de direction, certes il y a longtemps, on nous avait préconisé de ne pas les avertir, car cela pouvait les inciter à s'en prendre à nous. Quand je fais une IP, je ne dis rien aux familles.
dada Posté(e) 6 avril 2015 Posté(e) 6 avril 2015 Je suis surprise que vous avertissiez les familles quand vous faîtes un IP. Lors de mon stage de direction, certes il y a longtemps, on nous avait préconisé de ne pas les avertir, car cela pouvait les inciter à s'en prendre à nous. Quand je fais une IP, je ne dis rien aux familles. C'est dans le texte, on a obligation de le faire sauf si l'intérêt de l'enfant est en jeu. Ici nous ne devons pas le faire pour les suspicions d'ordre sexuel.
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