celinepassion Posté(e) 7 mai 2014 Posté(e) 7 mai 2014 Vécu deux fois cette année dont une fois pendant les vacances. Le jour de la rentrée, tu peux, avec un collègue complice, envoyé l'élève faire une course ( photocopie ou autre) et tu en profites pour annoncer le décès aux autres élèves ( beaucoup le sauront déjà, mais cela posera les choses et fera taire les rumeurs). Et à l'élève , tu lui dis qu'il peut te parler s'il a besoin.
Goëllette Posté(e) 7 mai 2014 Posté(e) 7 mai 2014 J'ai déjà vécu cela, notamment avec une élève de CE1, qui était présente le lundi matin (ça s'était passé le weekend et on a enterré la maman le jeudi). Je ne suis pas partisane d'en parler, surtout en grand groupe, mais plutôt de laisser les choses se faire. Les élèves (voire l'élève lui-même) finiront par aborder le sujet, et en fonction de la forme que cela prendra, il sera toujours temps de réagir en s'adaptant. J'étais bouleversée mais j'ai essayé de me contenir et j'ai fait la classe normalement. C'était rude car, le premier jour puis les suivants, l'élève a plusieurs fois parlé de sa mère, tantôt en disant qu'elle était morte, puis l'instant d'après, comme si elle allait revenir. L'enfant avait été amenée par une parente, puis l'a été par des voisins, et j'ai dû attendre plusieurs jours pour pouvoir discuter avec le père, qui était très fuyant. Donc on s'est organisé sans son avis, mais je pense qu'il est mieux de se mettre d'accord avec le parent restant. Il appartient à la famille (et aux familles des autres enfants) de choisir la façon dont les choses doivent se passer.
graindecafé Posté(e) 8 mai 2014 Posté(e) 8 mai 2014 Le papa d'un de nos élèves est décédé durant les vacances en février il y a deux ans. Aux obsèques, où j'étais allée avec ma collègue qui avait le petit en classe, il y avait plusieurs parents d'élèves. À la rentrée, on s'est vite aperçu que tout le quartier était au courant, donc nos élèves aussi, en particulier ceux de la classe. Pour un autre décès de papa survenu en septembre dernier, les deux enfants ne sont revenus qu'après deux semaines, l'inhumation ayant lieu à l'étranger. Dans les deux cas, j'ai contacté notre psychologue scolaire et demandé à la maman si elle était d'accord pour que les enfants puissent la voir "à la demande", s'ils en éprouvaient le besoin. Les enseignantes ont proposé à chaque fois aux enfants la possibilité de parler aux adultes de leur choix, à leur demande, selon leur besoin. Dans les deux situations, ce sont les plus grands, en CM1, qui ont demandé au bout de plusieurs semaines à rencontrer la psy, la petite de CP n'a rien demandé. Dans les deux cas aussi, les parents d'élèves ont organisé une collecte, c'est l'usage dans le quartier, pour faire face aux difficultés matérielles des mamans. En toute discrétion et avec beaucoup de générosité de la part d'une population dans l'ensemble assez démunie. Les deux mamans s'étaient senties moins esseulées, la solidarité et la gentillesse de la communauté les ont un peu réconfortées. Pour les élèves des classes, les collègues ont demandé aux deux grands s'ils souhaitaient qu'elles en parlent en classe, ils ont refusé. Et comme le sujet n'est pas apparu spontanément, les enseignantes n'ont pas eu de discussion en grand groupe. Une année, j'avais un élève dans ma classe dont la maman était décédée durant l'été, il avait déménagé et fait sa rentrée sans que personne ne connaisse sa situation particulière. Un jour, il avait dit en classe que sa mère était morte, du coup, chaque élève avait raconté la mort de son grand-père, de son cousin, de son chien, de son hamster.... Tout sur le même plan, ça faisait bizarre, mais en même temps, ça a été l'occasion de parler ensemble de la vie et la mort, du chagrin, du manque, etc.
Goëllette Posté(e) 8 mai 2014 Posté(e) 8 mai 2014 Une année, j'avais un élève dans ma classe dont la maman était décédée durant l'été, il avait déménagé et fait sa rentrée sans que personne ne connaisse sa situation particulière. Un jour, il avait dit en classe que sa mère était morte, du coup, chaque élève avait raconté la mort de son grand-père, de son cousin, de son chien, de son hamster.... Tout sur le même plan, ça faisait bizarre, mais en même temps, ça a été l'occasion de parler ensemble de la vie et la mort, du chagrin, du manque, etc. Exactement. Car malheureusement, la mort, c'est la vie.
babonette Posté(e) 12 mai 2014 Posté(e) 12 mai 2014 Pour avoir vécu le décès de mon frère quand j'étais enfant, en classe de 5ème, je n'aurais pas du tout apprécié que le sujet soit abordé devant tout la classe et surtout en ma présence ! Par contre j'ai apprécié les petits gestes d'affection des camarades et adultes, leur présence aux obsèques. L'école a été pour moi un refuge face à ce drame, l'endroit où la vie normale continuait...
Goëllette Posté(e) 12 mai 2014 Posté(e) 12 mai 2014 Merci de ton témoignage très important, et surtout sa conclusion.
Bojol Posté(e) 14 mai 2014 Posté(e) 14 mai 2014 La difficulté majeure pour moi est de gérer la situation si l'élève est de retour en classe dès lundi. Je ne pourrai pas parler de la situation en son absence (retour de vacances) et il me parait compliqué d'aborder le sujet en sa présence... Bonjour Taglada, Ce n'est pas une curiosité gratuite. J'aurai voulu savoir comment tu as géré la situation ? Comment ont réagi les élèves, dans la mesure où ils étaient déjà au courant de la maladie de ce papa ?
taglada Posté(e) 14 mai 2014 Auteur Posté(e) 14 mai 2014 Bonjour Bojol, Finalement, la petite n'est pas revenue en classe lundi, elle est revenue mardi.J'ai donc pu parler avec mes élèves de ce qui était arrivé, même si ils ne se sont pas beaucoup exprimés (c'était pesant...). Au retour de la petite, je l'ai prise à part une minute dans le couloir avant d'entrer en classe pour lui dire que j'étais là si elle avait besoin, qu'il ne fallait pas qu'elle hésite. Un petit perturbateur est entré dans la classe en lançant à la cantonade: "CA VA A.? CA VA? T'ES SURE QUE CA VA HEIN?", mais un recadrage a suffi à lui faire comprendre que ce n'était pas adapté et la petite n'a pas relevé. Son comportement n'a pas du tout changé, elle participe toujours beaucoup et elle est toujours souriante. Je pense qu'elle ne réalise peut être pas tout à fait ce qu'il s'est passé. Habituée à voir son papa hospitalisé, elle ne doit pas encore ressentir le manque. J'ai vu sa maman hier midi, nous avons discuté un moment. Elle avait beaucoup préparé sa fille à ce qui allait arriver à son papa. Maintenant, il faut attendre les prochains jours et voir comment tout ça va évoluer...
Didou88 Posté(e) 30 avril 2016 Posté(e) 30 avril 2016 Je fais remonter ce post... Une de mes élèves a perdu sa maman il y a 3 jours. Pour gérer la situation tragique au niveau de l'école, le psychologue scolaire est venu hier pour échanger avec les enfants. En accord avec le père, la petite n'était pas venue à l'école ce jour là. Nous sommes partis du constat de cette absence pour faire parler les enfants, pourquoi n'est-elle pas là? que savez-vous? et ils ont exprimé librement leur questionnement, leurs émotions. La présence du psychologue scolaire me semble essentielle. C'est lui qui a mené la discussion, j'aurais eu bien du mal à tenir seule cet échange. On avait aussi prévenu les familles de la situation et de la venue du psychologue. Il existe aussi des valises pédagogiques sur ce sujet : c'est notre psychologue qui m'en a parlé et m'en a proposé une.
flosuperflo Posté(e) 30 avril 2016 Posté(e) 30 avril 2016 Il y a 4 heures, Didou88 a dit : Je fais remonter ce post... Une de mes élèves a perdu sa maman il y a 3 jours. Pour gérer la situation tragique au niveau de l'école, le psychologue scolaire est venu hier pour échanger avec les enfants. En accord avec le père, la petite n'était pas venue à l'école ce jour là. Nous sommes partis du constat de cette absence pour faire parler les enfants, pourquoi n'est-elle pas là? que savez-vous? et ils ont exprimé librement leur questionnement, leurs émotions. La présence du psychologue scolaire me semble essentielle. C'est lui qui a mené la discussion, j'aurais eu bien du mal à tenir seule cet échange. On avait aussi prévenu les familles de la situation et de la venue du psychologue. Il existe aussi des valises pédagogiques sur ce sujet : c'est notre psychologue qui m'en a parlé et m'en a proposé une. Ici (95), on peut faire appel au CAAEE (centre académique d'aide aux écoles et établissements), ils sont "spécialisés" pour gérer ces situations de crises (décès d'un parents, d'un enseignant ou d'un élève). Je ne sais pas si ce service existe dans les autres académies.
reysan Posté(e) 9 juillet 2019 Posté(e) 9 juillet 2019 Je fais remonter le sujet, je viens d'apprendre le décès de la maman d'une de mes élèves survenu brutalement le premier jour des vacances. Je serai présente à l'enterrement mais je souhaiterais lui adresser une lettre à elle et son frère et sa soeur. Les parents étant séparés je ne sais pas si elle sera encore là à la rentrée mais je ne suis pas très littéraire et je ne sais pas quoi lui dire si quelqu'un pouvait m'aider
lolo971 Posté(e) 9 juillet 2019 Posté(e) 9 juillet 2019 Moi je dirais des mots simples adaptées à une enfant, tu ne donnes pas son âge d’ailleurs. Que tu es triste pour elle, que tu penses très fort à elle, faire un dessin peut être aussi !
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