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Profs, ils ont fui l’école : « Le fonctionnariat est une cage dorée »


Zarko

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http://rue89.nouvelobs.com/2014/06/22/profs-ils-ont-fui-lecole-fonctionnariat-est-cage-doree-253075

Profs, ils ont fui l’école : « Le fonctionnariat est une cage dorée »

Ainsi s’exprime Solène, trentenaire et ancienne professeure des écoles, qui a « fui la classe » depuis un an.

« Je travaillais plus de 50 heures par semaine, sans mutuelle ni treizième mois, sans chèque vacances ni ticket restaurant. Et je m’entendais dire en permanence par des personnes très éloignées de la sphère scolaire : “ Je connais quelqu’un qui connaît quelqu’un qui est instit et je peux te dire qu’elle arrive à l’école à 8h30, qu’elle en repart à 16h30 tapantes et que le week-end, elle fait des brocantes !”. Bizarre, parce que moi, des comme ça, je n’en connaissais pas »

CHIFFRES

Il est difficile de déterminer avec exactitude combien d’enseignants choisissent de quitter la classe. D’une part car l’Education nationale refuse de diffuser ce chiffre exact. D’autre part car de nombreuses procédures existent (démission, mise à disposition, mise en disponibilité, détachement) aux motifs divers, rendant problématique une évaluation de la situation dans son ensemble.

Néanmoins, quelques données permettent de constater une évolution de ce phénomène. Ainsi, le nombre de démissions – qui reste le moyen le moins employé pour sortir de l’enseignement, car définitif – a doublé en quelques années. En 2002-2003, les profs du premier et du second degré étaient 277 à démissionner. Sept ans plus tard, en 2009-2010, ils étaient 598.

Un phénomène qui a pris de l’ampleur ces dernières années : par le biais des mises en disponibilité et à disposition, du détachement et de la démission, ils sont désormais plusieurs milliers à arrêter l’enseignement (lire encadré ci-contre).

Exceptés les cas spécifiques (pour s’occuper d’un proche malade par exemple), souvent pour les mêmes raisons :

  • le sentiment de ne pas pouvoir transmettre aux élèves ;
  • des relations avec la hiérarchie et les parents de plus en plus compliquées ;
  • une absence de reconnaissance sociale ;
  • et pour les plus jeunes, une désillusion sur la réalité du métier.

Parmi ces ex-enseignants, certains se lancent dans une seconde carrière, notamment grâce à l’aide d’associations d’accompagnement à la reconversion telle Aide aux profs, fondée en 2006 par Rémi Boyer, agrégé de géographie.

Beaucoup confirment que leur reconversion n’a été possible qu’au prix d’un bras de fer avec l’institution.

Liliane, prof d’allemand de 53 ans :

Anabel, ancienne professeure des écoles, ajoute :

« Je me suis battue avec un délégué syndical à mes côtés. Avant d’obtenir mon congé de formation en mai dernier, j’en étais à mon septième refus ! »

Une décision qui est en effet loin d’être toujours comprise par la hiérarchie, les collègues enseignants et parfois les proches. « Le fonctionnariat est une cage dorée », dit Solène.

« Non seulement je me suis sentie seule dans ma démarche, mais quand j’ai finalement réussi à en parler, on a tenté de me freiner ! »

« Je savais qu’il y avait un monde en dehors de l’Education »

Ce qui leur fait sauter le pas malgré tout ? Pour certains, comme Nadine, c’est une expérience professionnelle précédente.

C’est aussi ce dont témoigne Jeanne, retraitée depuis trois ans :

« J’avais été assistance sociale avant d’être prof de français, je savais qu’il y avait un monde en dehors de l’Education nationale »

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Rémi Boyer, fondateur de l’association Aide aux Profs (Mathilde Goupil/Rue89)

« J’avais été chimiste, chercheur puis prof. Quand j’ai eu la possibilité de prendre ma retraite anticipée, j’ai voulu revenir à mon projet de carrière initial, l’accompagnement. »

Vers quels secteurs se dirigent ces ex-enseignants ? La liste est variée, selon Rémi Boyer d’Aide aux profs : édition, formation, conseil, animation, etc.

Parmi ceux qui ne quittent pas l’Education nationale mais se mettent en disponibilité, beaucoup rejoignent une administration ou une association. Après une formation, d’autres deviennent auto-entrepreneurs pour démarrer leur nouveau projet. La plupart de ces secondes carrières restent liées à l’accompagnement d’autrui.

« Mon niveau financier a baissé »

Quand on leur demande s’ils regrettent leur vie de prof, tous sont unanimes : partir était la bonne solution. La liberté et la sérénité gagnées hors de l’Education nationale sont les récompenses de cette reconversion, même si elles s’accompagnent de contraintes. Nadine concède :

C’est également le cas d’Anabel qui remarque :

« Mon niveau financier a baissé. Pour gagner ma vie, j’ai dû beaucoup diversifier mes activités, plus que ce que j’imaginais en partant. En plus de mon activité de biographe j’ai dû ouvrir des ateliers d’écriture. J’enseigne aussi quelques heures le français comme langue étrangère. »

« Je me suis aussi aperçue en m’établissant à mon compte que quitter l’Education nationale n’allait pas forcément signifier pouvoir mieux gagner ma vie. C’est pareil pour les relations avec les collègues, c’est pas toujours facile. Quand on mal dans sa peau comme prof, ce ne sont pas toujours des choses auxquelles on pense »


Bon, ben voilà.... :(:(:(

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Ce qui me gêne le plus dans cet article, c'est le titre... Avec le salaire qu'un enseignant touche en métropole, comment peut-on considérer le métier d'enseignant comme une cage dorée ?...

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Moi j'interprète ce titre comme disant que ce que perçoit la majorité des gens (salaires, vacances, 24H00 par semaine, etc.) peut sembler merveilleux depuis l'extérieur mais que la réalité est toute autre...

:idontno:

+1 :)
  • J'adhère 1
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Ce qui me gêne le plus dans cet article, c'est le titre... Avec le salaire qu'un enseignant touche en métropole, comment peut-on considérer le métier d'enseignant comme une cage dorée ?...

Allons, allons, ne sombrons pas dans la déprime et le misérabilisme. A écouter le plus fort possible :smile:

http://youtu.be/w1RwibJHe-c

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Je connais quelqu'un qui est instit, elle était remplaçante et en fonction du type d'école - en ville ou à la campagne - (donc du public), cela se passait très bien ou pas très bien. Là, elle vient de passer son année de stage sur 4 écoles assez loin de chez elle (mais à la campagne, ce qu'elle préfère)... et c'était épuisant... Je pense que c'est le cumul d'inconvénients/des difficultés qui font que les enseignants ne pensent qu'à fuir l'EN... mais je ne pense que ce soit juste pour une chose (enfin, j'espère...).

Modifié par kokoko
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Ce qui me gêne le plus dans cet article, c'est le titre... Avec le salaire qu'un enseignant touche en métropole, comment peut-on considérer le métier d'enseignant comme une cage dorée ?...

Allons, allons, ne sombrons pas dans la déprime et le misérabilisme. A écouter le plus fort possible :smile:

http://youtu.be/w1RwibJHe-c

Deux trois Prozac, huit Grand Marnier..... J'adore.....Merci les Fatals Picards !!!

Et puis, même si je n'aime pas particulièrement, il y a ça aussi...

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Ce qui me gêne le plus dans cet article, c'est le titre... Avec le salaire qu'un enseignant touche en métropole, comment peut-on considérer le métier d'enseignant comme une cage dorée ?...

Allons, allons, ne sombrons pas dans la déprime et le misérabilisme. A écouter le plus fort possible :smile:

http://youtu.be/w1RwibJHe-c

Deux trois Prozac, huit Grand Marnier..... J'adore.....Merci les Fatals Picards !!!

Et puis, même si je n'aime pas particulièrement, il y a ça aussi...

Moi j'adore!!!

Pas le Grand Marnier ou le prozac...

Moi aussi et vu deux fois sur scène ça prend les tripes, celle là et bien d'autres ;)
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Personnellement, je n'en suis pas à vouloir fuir l'EN, mais avec cette histoire de rythmes , on perd quand même un mercredi salutaire et indispensable...(pour les élèves aussi). Tout ça parce qu'on a des syndicats bidon qui entérinent les pires réformes depuis des années ! :angry::angry:

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Personnellement, je n'en suis pas à vouloir fuir l'EN, mais avec cette histoire de rythmes , on perd quand même un mercredi salutaire et indispensable...(pour les élèves aussi). Tout ça parce qu'on a des syndicats bidon qui entérinent les pires réformes depuis des années ! :angry::angry:

C'est pire, c'était leur principale revendication depuis 2008. C'est donc un succès pour eux. Un succès glorieux pour les uns (se-Unsa et SGEN) fêté en plein jour et un succès honteux pour d' autres (SNUIPP) fêté à la cave pour ne pas être vu mais un succès quand même...

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Le "retournement de tendance", pour reprendre les termes du MEN l'an passé à propos des concours de recrutement, est devant nous. Un peu comme pour le chômage, finalement.

Notez que les deux choses sont, de plus, relativement contradictoires...

20140628_chomage-concours.gif

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