katarinabellachichi Posté(e) 13 juillet 2014 Posté(e) 13 juillet 2014 On a surtout des classes surchargées à cours doubles, et l'on doit en plus, jouer les thérapeutes... alors non. C'est à force de silence que les choses deviennent insupportables, nous avons tort de nous taire. Je me souviens de Segolène Royal qui tapait du poing pour l'admission de tous les élèves handicapés dans les classes, lors de sa campagne électorale. Elle promettait du personnel pour chaque enfant handicapé scolarisé. c'était le début..; de la fin? Les choses se mettent en place peu à peu, et le problème est que la maternelle essuie les plâtres/ Il faut souvent du temps pour que les parents admettent que leur enfant doit être placé. Il y a ceux qui peuvent être scolarisés car ils ne relèvent pas de problèmes lourds (ils resteront à l'école longtemps) et il y a les autres. S'occuper d'un trisomique demande de l'energie et de la patience. C'est bienveillant de les placer à l'école pour soulager les parents et faire faire des progrès à l'enfant, mais qu'en est-il du soulagement de la maîtresse qui en a 25 autres dans la classe?
rolilii Posté(e) 13 juillet 2014 Posté(e) 13 juillet 2014 le souci pour "placer" des enfants atteint de handicap (mental car apparemment c'est celui qui gêne le plus ...) c'est qu'en France, les structures pour les accueillir les prennent souvent à partir de 6 ans, et pas avant ... alors c'est vrai que du coup les classes de maternelle subissent la venue des ces petits enfants handicapés qui n'ont nul part d'autre où aller !!!
katarinabellachichi Posté(e) 13 juillet 2014 Posté(e) 13 juillet 2014 le souci pour "placer" des enfants atteint de handicap (mental car apparemment c'est celui qui gêne le plus ...) c'est qu'en France, les structures pour les accueillir les prennent souvent à partir de 6 ans, et pas avant ... alors c'est vrai que du coup les classes de maternelle subissent la venue des ces petits enfants handicapés qui n'ont nul part d'autre où aller !!! Très vrai.
Nao Posté(e) 13 juillet 2014 Posté(e) 13 juillet 2014 le souci pour "placer" des enfants atteint de handicap (mental car apparemment c'est celui qui gêne le plus ...) c'est qu'en France, les structures pour les accueillir les prennent souvent à partir de 6 ans, et pas avant ... alors c'est vrai que du coup les classes de maternelle subissent la venue des ces petits enfants handicapés qui n'ont nul part d'autre où aller !!! Je ne suis pas démago, enfin j'essaie de l'être le moins possible. Je ne pense pas que tenter de "placer" un gamin au plus vite soit la solution la plus satisfaisante pour son intégration sociale. Un enfant différent doit savoir qu'il l'est, sans quoi il ne pourra pas accepter et profiter pleinement des dispositifs d'aide qui lui sont proposés. Les enfants "moins différents" que lui doivent apprendre à s'adapter aux particularités de chacun de leurs autres camarades, sans quoi ils risquent de devenir intolérants. Là où je te rejoins, rolili, c'est qu'aujourd'hui on intègre n'importe qui n'importe comment, au détriment des autres élèves. Et là, ça peut tourner vinaigre assez vite avec ces derniers mais aussi et surtout avec leur famille qui voudrait bien que, de temps en temps, on soit la maîtresse d'une classe et pas d'un seul élève. Cette année, j'ai eu une élève avec deux ans de retard qui est arrivée en CP. Porteuse d'une déficience mentale avérée, de troubles neuros profonds.... bref, presque aucune autonomie, une motricité globale et fine très limitée, des besoins affectifs d'une toute petite fille de 2 ans. Cette enfant suivait la même cohorte d'élèves depuis 5 ans (vivent les multi niveaux en RPI). Les parents des autres élèves, pourtant bien pépères, n'en pouvaient plus : enseignantes, ATSEM, ne s'occupaient plus que de cette petite fille. C'est ainsi que, lentement mais sûrement, on en est arrivés à une exclusion sociale de l'enfant : pas ou peu de copains copines, aucune invitation, quelquefois des moqueries liées à une exaspération de certains élèves. Difficile à gérer pour moi. Selon moi, on en est arrivés à la situation inverse de ce qu'une scolarisation devrait donner. L'enfer est souvent pavé de bonnes intentions, surtout dans l'EN ou la hiérarchie compte essentiellement sur la bonne volonté des enseignants. Sans jamais leur filer un coup de main.
katarinabellachichi Posté(e) 13 juillet 2014 Posté(e) 13 juillet 2014 Ce que tu dis Nao est vrai. C'est intéressant pour un élève différent de se confronter au monde réel , mais on devrait peut-être le faire à petites doses, une fois par semaine par exemple. J'ai débuté ma carrière professionnelle dans un IMP. Il y avait des cas très lourds, mais les plus aptes bénéficiaient d'une éducatrice spécialisée qui les menait vers des activités selon leurs possibilités. J'ai vu le résultat au spectacle de fin d'année, ils étaient heureux (comme des enfants normaux) de se produire devant leurs parents. On les respectait car on les laissait progresser à leur rythme. D'accord, ils n'étaient jamais mélangés avec d'autres enfants, sauf ceux qui avaient la chance d'avoir une famille, mais on les emmenait à la piscine, au marché, au cinéma, on ne les laissait pas végéter entre eux. Je garde de cette période une bonne impression, je pense qu'on oeuvrait bien plus pour ces enfants différents que maintenant. J'étais en psychiatrie, je faisais de la psychiatrie et je la faisais "du mieux possible". Aujourd'hui, j'estime que j'ai changé de métier, je ne comprends pas qu'on me demande de faire de la "psychiatrie artisanale".
rolilii Posté(e) 13 juillet 2014 Posté(e) 13 juillet 2014 le souci pour "placer" des enfants atteint de handicap (mental car apparemment c'est celui qui gêne le plus ...) c'est qu'en France, les structures pour les accueillir les prennent souvent à partir de 6 ans, et pas avant ... alors c'est vrai que du coup les classes de maternelle subissent la venue des ces petits enfants handicapés qui n'ont nul part d'autre où aller !!! Je ne suis pas démago, enfin j'essaie de l'être le moins possible. Je ne pense pas que tenter de "placer" un gamin au plus vite soit la solution la plus satisfaisante pour son intégration sociale. Un enfant différent doit savoir qu'il l'est, sans quoi il ne pourra pas accepter et profiter pleinement des dispositifs d'aide qui lui sont proposés. Les enfants "moins différents" que lui doivent apprendre à s'adapter aux particularités de chacun de leurs autres camarades, sans quoi ils risquent de devenir intolérants. Là où je te rejoins, rolili, c'est qu'aujourd'hui on intègre n'importe qui n'importe comment, au détriment des autres élèves. Et là, ça peut tourner vinaigre assez vite avec ces derniers mais aussi et surtout avec leur famille qui voudrait bien que, de temps en temps, on soit la maîtresse d'une classe et pas d'un seul élève. Cette année, j'ai eu une élève avec deux ans de retard qui est arrivée en CP. Porteuse d'une déficience mentale avérée, de troubles neuros profonds.... bref, presque aucune autonomie, une motricité globale et fine très limitée, des besoins affectifs d'une toute petite fille de 2 ans. Cette enfant suivait la même cohorte d'élèves depuis 5 ans (vivent les multi niveaux en RPI). Les parents des autres élèves, pourtant bien pépères, n'en pouvaient plus : enseignantes, ATSEM, ne s'occupaient plus que de cette petite fille. C'est ainsi que, lentement mais sûrement, on en est arrivés à une exclusion sociale de l'enfant : pas ou peu de copains copines, aucune invitation, quelquefois des moqueries liées à une exaspération de certains élèves. Difficile à gérer pour moi. Selon moi, on en est arrivés à la situation inverse de ce qu'une scolarisation devrait donner. L'enfer est souvent pavé de bonnes intentions, surtout dans l'EN ou la hiérarchie compte essentiellement sur la bonne volonté des enseignants. Sans jamais leur filer un coup de main. alors moi je suis justement la maman (et instit) d'un petit garçon de 5 ans handicapé mental et moteur, il ne parle pas, il crie !! et il adore le contact avec les autres enfants mais en tirant les cheveux ou en bousculant ce qui se trouve sur les tables des élèves .... il vient de passer 2 ans en maternelle, (1h45 par jour avec avs et si l'avs est absente, ils ne le prennent pas) et bien j'aurai tant aimé qu'une structure le prenne en charge depuis déjà 1 an (je pense que l'année en ps lui a permis d'acquerir se contact avec les autres, d'accepter d'être dans une salle, et ne plus être constamment avec moi ou sa mamie) mais franchement cette deuxième année ne servait plus à rien mais à 4 ans et demi, avec pourtant son lourd handicap, rien ne nous a été proposé ... alors faute de mieux, il a fait cette deuxième année) a trop vouloir scolariser absolument les enfants handicapés (c'est une très bonne intention) le gouvernement en a oublié que pour certains c'était déjà très vite inadapté, mais là rien pour accueillir un petit de 3 ans dans une structure spécialisée, attendre qu'il ait 6 ans, un truc de malade !!!!!
Sunday Posté(e) 14 juillet 2014 Posté(e) 14 juillet 2014 Même si je comprends en tant que PE les problèmes rencontrés par certains PE, je reste tout de même choquée par certains propos... je pense aux parents d'enfant handicapés qui pourraient lire tout ça ... J'ai accueilli cette année une élève de MS handicapée moteur (côté cérébral on ne savait pas trop ce que ça donnerait)... Nous nous sommes battus avec mon collègue de PS pour qu'elle obtienne l'AVS dont elle avait absolument besoin (aucun déplacement possible seule, aucun geste possible seule, passage aux toilettes impossible seule...). On s'est heurté à un mur car on nous répondait qu'on avait une ATSEM en maternelle... mais à force de persuasion , on a eu "gain de cause". Les spécialistes ne souhaitaient qu'elle ne soit scolarisée qu'1h30 par jour... avec insistance du collègue auprès des spécialistes,un an après elle faisait 18h semaine et 21 h dans ma classe. Nous avons réussi à créer une relation forte entre parents, PE et AVS : nous allons tous dans le même sens et voulons surtout donner sa chance à la petite. Résultats : lors du PPS de fin de PS, on m'avait dit qu'elle n'écrirait pas (car difficulté de préhension), aujourd'hui en MS elle écrit , il y a un an on ne comprenait rien à ce qu'elle disait, aujourd'hui, on comprend quasiment tout , elle ne marchait pas du tout l'an dernier, aujourd'hui elle marche seule une dizaine de pas ... on s'est aussi rendu compte qu'elle comprend absolument tout . Elle est super bien intégrée : elle est invitée aux anniversaires, les enfants se battent pour pousser le fauteuil dans la cour, les enfants l'applaudissent dès qu'ils se rendent compte qu'elle a réussi à faire qqch de nouveau... La chance qu'on a , c'est que nous sommes dans un petit village où tout le monde y a mis du sien : mairie, parents, PE, AVS et pour nous, c'est une intégration plus que réussie !
mayre Posté(e) 14 juillet 2014 Posté(e) 14 juillet 2014 Mais, en fait, je crois que tout le monde a raison: chaque cas d'enfant handicapé, comme chaque élève lambda, est différent. Il ne faut juste pas catégoriser. Certains élèves trisomiques pourront être intégrés avec succès, d'autres non. Certains autistes pourront être intégrés avec succès, d'autres non. Certains élèves handicapés moteurs pourront être intégrés avec succès, d'autres non. Je continue?? Il faut essayer, et réajuster sans cesse. Dans le cas précis, si le PPS indique cela, c'est qu'il y a une raison. Ce qui ne veut pas dire que ce sera définitif. Les messages de Rolili et de Sunday vont dans le même sens: c'est l'adaptation à l'élève, et non à sa "catégorie de handicap", qui est important. A nous de faire le plus pour réussir, mais en gardant en tête que cela peut échouer pour de multiples raisons. Et alors, à nous de tirer les conclusions pour s'adapter au mieux pour l'élève, y compris la demande de prise en charge dans des instituts spécialisés.
mra Posté(e) 14 juillet 2014 Posté(e) 14 juillet 2014 Je suis horrifiée des deux précédents messages ! Je suis enseignante et maman d'un petit autiste asperger. Certes, le mien, il est suivi et devrait avoir une AVSi ! La place des autistes n'est pas à l’hôpital de jour !!! Il faut juste se renseigner, s'informer, aménager le travail des enfants "particuliers" ... Pour info, grâce à des enseignants "courageux", j'ai du mettre mon fils dans une école privée (moi, la laïque convaincue) et j'y ai trouvé des enseignants qui se sont formés sur le syndrome d'asperger avec qui nous avons pu échanger régulièrement. Même si cela n'a pas toujours été simple et qu'il a fallu parfois lui faire manquer l'école lors de phases de crise (où il,devenait violent), il a considérablement évolué cette année. Il a pu participer au spectacle de fin d'année. Certes, mon enfant est suivi et je suis très (trop) présente. Pour revenir à la problématique de départ, tout dépend de l'age de l'enfant. Moins de 6 ans, tu peux refuser sans avs. Plus de six ans, il y a bataille de texte (pps en contradiction avec obligation d'accueil). Pour avoir été confronté à ce problème en tant que directrice (l'enfant n'était pas violent avec les autres mais se mutilait lui-même), j'ai été épaulé par la conseillère pédagogique ash. Et comme je n'avais toujours pas d'avs (chose que je trouvait anormale car en attendait l'enfant vivotait en hopital de jour), j'ai interpellé notre dasen à ce sujet lors d'une réunion avec quelques "huiles" politiques. Bizarrement, j'ai eu une avs deux jours plus tard... et de surcroît une perle ! Je vais me permettre de mettre un bémol à ce que tu dis. Tous les enfants présentant des troubles du spectre autistique ne doivent pas forcément fréquenter l'hopital de jour, mais au vu de ce que décrit la collègue, il pourrait justement être judicieux justement, de diriger cette famille vers un hopital de jour où, le reste des 18 heures, il pourra être pris en charge par des éducateurs/et infirmiers/ artothérapeutes, et autres, qui pourront prendre en charge la partie éducative ET être d'un précieux soutien en tant que conseil pour l'enseignant. En outre un infirmier ou un éducateur peut venir en soutien dans la classe par moments, et ce n'est pas négligeable pour sécuriser l'enfant dans l'école. Je te conseille de demander à la maman (enfin, la grand-mère) d'aller voir le pédopsy de l'HJ le plus proche de chez elle en lui expliquant que l'enfant a besoin d'être épaulé pour s'insérer socialement, qu'il y aura peut-être prise en charge ou pas et qu'en ce cas l'enfant peut bénéficier d'un taxi qui l'emmènera en école, en HJ, le ramènera chez lui si nécessaire. Si tu es déclaré MDPH c'est possible et ça soulage les familles. En outre lors des équipes éducatives un ou des membres de l'HJ seront présents et aideront à faire le bilan, seront également un appui pour la famille, bref moi je n'y vois que du bénef, dont celui d'avoir quelques temps de prise en charge au sein du centre par l'enseignant du centre s'il y en a un. Il y a une multitude d'enfants autistes, chaque cas est particulier mais si l'on parvient à rentrer dans leur vision du monde on s'enrichit énormément et on l'amène plus facilement à réduire ce qui est anxiogène pour lui puis à rentrer dans "notre" langage, et a substituer les signaux violents par des mots ou autre forme de communication (images, musique). Il faut agir vite car sinon cet enfant va compromettre sérieusement sa scolarité en milieu ordinaire alors que c'est sans doute possible. Courage à toi en tous cas!
petitpinpin Posté(e) 14 juillet 2014 Posté(e) 14 juillet 2014 Merci Sunday d'avoir une petite pensée pour les parents d'enfants handicapés . Quand nous sommes des 2 côtés, c'est très difficile et certains propos sont parfois violents pour nous. La France a encore du chemin à parcourir....
bistouri Posté(e) 14 juillet 2014 Posté(e) 14 juillet 2014 bjr Je souhaite répondre sur un autre axe : la formation des enseignants au handicap des élèves. Depuis plusieurs années, nous accueillons dans notre école des enfants hyperatifs (diagnostiqués comme tels), un autiste, 2 enfants déficients avec AVS car pas place en CLIS. J'en ai un dans ma classe. J'adapte mes exercices et je l'encourage du mieux que je peux. MAIS je n'ai eu aucune VRAIE formation pour enseigner à de tels enfants. A la rentrée, l'enfant autiste sera dans ma classe. Je fais quoi avec lui ? S'il fait une crise grave (ça arrive de tps en tps), je fais quoi ? Je pense qu'on touche la limite de l'intégration des enfants en situation de handicap. Je ne suis pas du tt formée. Alors, bien sûr, comme mes collègues, j'ai lu des ouvrages et je fais "preuve de bon sens" mais j'aurais aimé être réellement formée parce que je suis sûre que je fais plein de choses de travers parce que je ne sais pas comment fonctionne un enfant autiste. Et puis, la formation perso, sur mon tps perso, gratuitement, je n'en veux plus ! J'ai travaillé 15 ans dans le privé, dans une grande entreprise agro-alimentaire : j'ai été formée aux produits que je devais vendre, j'ai été formée aux techniques de vente de l'entreprise et on me fournissait tout le matériel pour travailler (voiture, téléphone, échantillons de produits). Je me suis reconvertie après un licenciement éco et je ne le regrette pas (dc pas la peine de rebondir là-dessus) mais j'aimerais bien que l'EN nous donne VRAIMENT les moyens d'accueillir les enfants en situation de handicap. Rappel : je suis POUR l'intégration des enfants en situation de handicap. Je pense que c'est une chance pour TOUS les enfants.
Sunday Posté(e) 14 juillet 2014 Posté(e) 14 juillet 2014 C'est clair que niveau formation ... Mais en ce qui me concerne, je n'ai pas non plus été formée pour instruire des enfants plus que perturbateurs, mais là on ne se pose pas la question de pouvoir les refuser.
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