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Libé écrit ce que les communiquants du ministère lui disent d'écrire, peut être ? Perso, je n'ai jamais vu un journaliste de Libé sur le terrain...

Par contre, je vois des collègues dégoûtés, démoralisés, qui fuient l'école dès que possible, de plus en plus... et ça n'est pas sans rapport avec les nouveaux rythmes.

Attendons quelques semaines...je parie que les medias s'intéresseront alors à la galère...

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C'est bien ce qui est dit : aucune résistance active...donc c'est que c'est vivable et acceptable.

A ce compte là, il y a beaucoup de choses et de situations vivables et acceptables..... :(

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Ils diront que c'est la fautes des maires...sauf que, même lorsque la mairie est d'accord (Lyon) c'est la même pagaille.;)

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Bon chez nous, pour ne rien vous cacher, c'est le souk : enfants inscrits qui ne viennent pas, enfants non inscrits qui sont là, animateurs qui se retrouvent avec 27/28 élèves ,donc redispatchage, mes cp qui chouinent, qui veulent maman, que je rassure, avec lesquels je reste 20 à 30 minutes pour trouver le bon groupe, confusion "activités", "garderie", appels à n'en plus finir pour gérer tout ça .C'est infernal.

Notre "référent" mairie est déjà pâle et débordé, certains parents commencent à se plaindre (à nous bien sûr). Je subodore que nombres d'animateurs ne seront plus là dans quelques semaines (tiendront pas à ce rythme et je les comprends). Les "activités"(30 minutes d'appel et de recensement des mômes ) se passent pour l'instant dehors, sous le préau, dans la salle polyvalente.En "activité" je n'ai vu que ballon prisonnier pour l'instant. Il y a un bruit infernal, des cartables partout...C'est horrible.

Dès qu'il va pleuvoir ou faire froid que va -t-il se passer ???

Je ne voulais pas vous raconter ça dès la première semaine pour laisser un peu de temps au temps mais je crains que ce bordel ne perdure. Les plus petits ne comprennent plus rien et c'est surtout ce qui me désole ! J'ai pitié d'eux !

Heureusement que mes propres enfants sont grands, qu'ils ne vivent pas ce bazar, que j'ai du temps pour rester après la classe car je m'occupe aussi des élèves de mes collègues qui ont de jeunes enfants à récupérer à droite à gauche.

Sinon, les AM plus courtes (2 h15 avec une récré de 15 minutes) je trouve ça bien.

Le mercredi matin, je suis un peu déboussolée pour l'instant. Ce n'est pas comme le samedi matin où tout le monde était cool (et pourtant je détestais travailler le samedi mais bon..)

Heureusement que je suis à 75 % car question rythme c'est dur ! Enfin, on verra à l'usage, mais le vendredi les enfants sont complètement crevés.

Ce que j'appréhende au plus haut point : les collègues malades (ça va venir très vite) qui ne seront pas remplacés...ça va juste être ingérable.

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Libé au jourd'hui :

Le ministère de l’Education respire. La réforme sur les rythmes scolaires, généralisée sur tout le territoire depuis la rentrée, se met en place sans trop de résistance.

Comme quoi, certains exagèrent vraiment leur situation.... :)

Effectivement, chez nous tout va très bien :)

Enfin presque.

Il faut un bon quart d'heure pour la répartition des enfants donc les activités durent environ 20 minutes (au quart d'heure s'ajoute le déplacement vers le site d'activité).

Ensuite, les personnels municipaux (non formés) commencent déjà à craquer parce que c'est dur d'encadrer un groupe de 18 enfants (parfois plus).

Le beau temps aide aussi à ne pas mettre deux groupes de 18 dans une seule salle de classe.

Chez nous, le taux de fréquentation dépasse les 80% car les parents ne peuvent pas revenir chercher les enfants avant 16h30.

Donc les parents sont contents puisque les enfants sont gardés.

Côté enfants, certains sont contents, ceux qui sont avec de vrais animateurs, d'autres moins (mais cela tourne puisqu'ils ne choisissent pas les activités).

Les plus jeunes (au moins jusqu'au CE1) sont pour l'instant très désorientés au niveau repérage dans le temps, mais aussi au niveau du repérage dans l'espace, (les lieux changent de fonction : la classe devient salle de jeu par exemple) et encore au niveau du repérage des personnes : l'ATSEM ou la dame de ménage qui deviennent animatrices, les animatrices qui deviennent maîtresses ou responsable de la garderie ou du centre de loisir.

Les enseignants qui le peuvent (certains ont voulu protéger leurs classes) s'enfuient très vite dès la fin du temps de classe.

Côté administratif, la mairie renvoie vers l'école qui renvoie vers le responsable des TAP qui renvoie vers la mairie.

L'assistante de direction qui prend les appels (et qui est payée au lance-pierres) a annoncé que si cela ne cessait pas rapidement, elle dénoncerait son contrat.

La directrice passe son temps à courir après les informations pour que les enfants ne se perdent pas entre les différents domaines : garderie du matin, garderie du soir, garderie du mercredi midi, TAP, Centre de loisir et cantine;

garderie, cantine, TAP et centre de loisir étant gérés par des personnes différentes.

Quelques légers bugs : pour l'instant nous n'avons que deux enfants qui se sont perdus dans la nature (l'un étant oublié des listings TAP et étant parti sans demander plus à l'animateur, l'autre ayant été viré de la garderie suite à une autre erreur de listing (le responsable de la garderie est devenu vert).

Mais si on prend une photo aujourd'hui : tout va bien!

Tout le monde est content et aucun mouvement de foule à attendre.

Le tout est de s'en persuader, c'est ce que font beaucoup.

Note : aucune résistance de la part des enseignants. (A part une qui va quitter le métier, deux autres qui attendent impatiemment leur retraite et ne feront pas une seconde de plus, deux autres qui ont pris un temps partiel avec appui médical parce qu'elles sont au bout du rouleau!)

Toi t'es certainement un TROLL : autant de couacs dans cette merveilleuse réforme, c'est pas possible.....avoue que tu as inventé ce qui tu écris...avoue !

Diantre, mes parents m'auraient-ils menti et j'aurais été adopté ? :)

Et, en fait, pas tant de couacs dans mon école puisque visiblement tout semble bien se passer. Il suffit juste d'être à l'intérieur et d'écouter les autres.

Maintenant est-ce que la pilule va passer ou est-ce qu'à un moment tout va s'écrouler?

Mystère, l'avenir nous le dira...

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Libé au jourd'hui :

Le ministère de l’Education respire. La réforme sur les rythmes scolaires, généralisée sur tout le territoire depuis la rentrée, se met en place sans trop de résistance.

Comme quoi, certains exagèrent vraiment leur situation.... :)

Libé raconte des mensonges : la réforme n'est pas étendue à tout le territoire puisque les petits enfants des écoles privées n'en "bénéficient" pas : ils peuvent continuer à aller au tennis le mercredi matin

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14% c'est le pourcentage d'élèves scolarisés dans le privé en primaire.

Posté(e)

C'est bien ce qui est dit : aucune résistance active...donc c'est que c'est vivable et acceptable.

Il y a différentes façons de rendre des situations professionnelles dégradées "vivables et acceptables", en fonction du degré de dégradation de la situation et de ce que chaque individu estime vivable et acceptable. Sur des chantiers, j'ai vu l'alcool, dans des usines j'ai vu la pelote, dans les deux des stratégies individuelles pour se préserver physiquement, dans l'éducation, je vois des stratégies d'évitement et de préservation (éviter de rester à l'école pendant les APS, s'organiser pour réduire le temps passé sur place avant et après la classe pour corriger ou préparer, par exemple... certains y verront une meilleure gestion de leur temps de la part des PE, moi je sens plutôt un désengagement croissant et la perte d'une forme de "foi" en son métier, sa condition...). Et oui, malheureusement ce ne sont pas des résistances, rien de collectif, juste de l'individuel pour s'épargner le plus possible et pouvoir revenir le lendemain et les semaines suivantes. C'est pas encore Zola, et ça ne veut pas dire non plus que la résignation l'emportera toujours. Attendons de voir...

Posté(e)
Ce que j'appréhende au plus haut point : les collègues malades (ça va venir très vite) qui ne seront pas remplacés...ça va juste être ingérable.

Hé, hé c'est aussi la hantise de nombre d'IEN et de DASEN...Car pénurie, il y aura !

Posté(e)

14% c'est le pourcentage d'élèves scolarisés dans le privé en primaire.

Avec de grandes disparités...Tiens Paris et Lyon sont pas mal placées :scratch:

Graph_5_EN-chiffres-2012_2013-scolaire_2

Posté(e)

Libé écrit ce que les communiquants du ministère lui disent d'écrire, peut être ? Perso, je n'ai jamais vu un journaliste de Libé sur le terrain...

Par contre, je vois des collègues dégoûtés, démoralisés, qui fuient l'école dès que possible, de plus en plus... et ça n'est pas sans rapport avec les nouveaux rythmes.

Attendons quelques semaines...je parie que les medias s'intéresseront alors à la galère...

Que nenni! ça fait 1 ans qu'on galère à Paris et que rien n'a bougé!

Les médias ont trouvé cette année écoulée fantastique!

(Moi aussi au final puisque je fais ENFIN des siestes à toute heure, chose que je n'avais jamais eu l'idée de faire auparavant... :sleeping: )

Comment ça je suis crevée? :angry:

Posté(e)
Contre la réforme des rythmes scolaires

10 SEPTEMBRE 2014 | PAR ROBERT DUGUET

Pourquoi il faut refuser d’appliquer la réforme Peillon-Hamon sur les rythmes scolaires, par Robert Duguet

(ex-syndicaliste enseignant, militant du Front de Gauche)

Les élus locaux – et sur ce point ce n’est pas une question de droite ou de gauche – sont confrontés à un vrai problème, avec l’application de la réforme Peillon-Hamon… Beaucoup avaient fait le gros dos durant l’année écoulée, avec la nouvelle ministre Najat Vallaud-Belkacem, l’offensive reprend assortie de menaces et sanctions contre ceux qui s’opposeraient à une réforme qu’elle a le culot de caractériser de « républicaine ».

Qu’on en juge par le contenu : cette réforme s’inscrit dans la longue suite des offensives menées à la fois par des majorités de gauche ou de droite contre les principes sur lesquels s’est construite l’école républicaine, laïque et gratuite. Le projet Hamon, aggravant encore la réforme Peillon, permettrait en fait que chaque maire puisse définir de manière dérogatoire la durée de chaque journée, de chaque semaine et liberté sera donnée aux mairies de remettre en cause le calendrier national des congés scolaires. Les élus locaux pourraient donc définir les obligations de services des enseignants, commune par commune, choisir les manuels scolaires, intervenir dans les projets pédagogiques. Le décret statutaire qui fixe nationalement les obligations de service en heures hebdomadaires d’enseignement, aujourd’hui 24 heures pour les professeurs des écoles, serait de fait remis en cause.

Ceux qui étaient les thuriféraires de cette réforme et les grands médias, face à la mobilisation de la profession, se sont empressés de désigner les enseignants comme des petits fonctionnaires frileux n’acceptant pas que l’on touchât à leurs privilèges. Il ne s’agit pas d’une affaire de corporation enseignante mais de modèle de société : il s’agit pour nous de condamner de la manière la plus ferme le fait que l’état se désengage de ses obligations dans le domaine des services publics rendus sur tout le territoire à la population : si cette réforme va jusqu’au bout de son application, cela signifie qu’on passe du modèle républicain qui garantit à tous les enfants du peuple l’accès aux savoirs fondamentaux, à un système concurrentiel, forcément privatisé. Il y aura des mairies pauvres qui réduiront les services en fonction des moyens disponibles et des mairies riches qui pourront satisfaire aux demandes : c’est l’éclatement du principe d’égalité devant le savoir.

Des mairies qui organisent un système scolaire éclaté et qui interviennent dans l’organisation du temps scolaire et dans les obligations de service des enseignants, c’est revenir à une situation antérieure à la promulgation des grandes lois laïques de 1880 : allons-nous revenir au modèle privé, et à l’époque cléricale de la loi Falloux, où les instituteurs laïques étaient placés sous la tutelle des pouvoirs locaux, et à l’époque des conseils paroissiaux ? Dans la logique de la réforme Peillon-Hamon, le pouvoir donné aux Conseils d’Ecole et aux pouvoirs d’intervention des municipalités, va détricoter le système public fondé sur des programmes nationaux, des maîtres formés pour des missions précises, qui n’ont de compte à rendre qu’à leur hiérarchie en fonction d’objectifs fixés nationalement. C’est revenir de même sur les acquis du pacte social issu de la résistance à l’Europe brune du fascisme et défendue par le programme du Conseil National de la résistance à la Libération : les lois laïques des fondateurs de la république ont alors été complétées et amplifiées par le statut de la fonction publique.

Cette réforme a fait l’objet à l’étape de trois mouvements de grève des personnels concernés, le plus souvent soutenus par les parents d’élèves. Il est vrai que la démagogie politique de certains fédérations de parents d’élève et le sale boulot des médias désignant l’enseignant comme le mouton noir à abattre, ont souvent réussi à opposer les parents aux enseignants. Par ailleurs, dans les instances consultatives, le ministre a essuyé l’opposition des syndicats majoritaires (FSU, FO, CGT et SUD). Cette réforme doit être purement et simplement retirée.

J’habite dans une petite commune de l’Essonne, Crosne, qui compte 9000 habitants. Ce n’est pas une commune que l’on pourrait caractériser de pauvre : une population de couches moyennes dont beaucoup ont pu accéder à la propriété. Voici ce qu’écrivait dernièrement le maire dans le journal municipal :

« Puis est venu le moment de chiffrer cet ambitieux plan. Et notre déconvenue a été à la hauteur de l’énergie que nous avions mis dans son élaboration : nous n’avons pas les moyens financiers de le mettre en œuvre. Tout compris cette réforme nous coûterait environ 150 000 euros juste en masse salariale, sans compter les fournitures. Cet argent ne se trouve pas dans les caisses de la commune. Et nous ne savons même pas si nous pourrions embaucher le personnel supplémentaire, pourtant nécessaire, car nous voulons des gens de qualité qui ne sont pas forcément disponibles en nombre suffisant sur le marché du travail. »

Ce point renvoie à ce que nous écrivions précédemment, en fonction des moyens d’une commune, telle ou telle prestation éducative pourra ou non être dispensée.

Quant à développer des activités périscolaires, si je n’en remets pas en cause le principe, encore faut-il que celles-ci soient organisées sous la responsabilité de l’Education Nationale et de personnels qui ont la compétence reconnue pour le faire. Dans une situation où les missions fondamentales de l’école ne sont plus assurées, l’effort doit porter sur l’acquisition des savoirs fondamentaux, c’est-à-dire sur des mesures qui améliorent les conditions de travail des enseignants. Enseigner est un métier, on ne s’improvise pas professeur ou professeur des écoles. Le droit de l’enfant c’est d’abord et avant tout les conditions qui lui permettent d’acquérir les savoirs fondamentaux, premier segment de la construction du citoyen libre de demain. Le reste est discours démagogique propre à faire passer une réforme de privatisation de l’école dont l’écrasante majorité de notre peuple ne veut pas.

Les citoyens sont en droit d’exiger que cette réforme des rythmes scolaires soit purement et simplement retirée :

  • Parce qu’elle continue la politique de transfert des compétences de « l’Etat enseignant » (la formule est de Jaurès) vers les collectivités territoriales. Ce qu’on nous prépare c’est un système privatisé à l’américaine…
  • La possibilité donnée à tous les enfants du peuple d’un égal accès aux savoirs fondamentaux est obérée par une inégalité de fait entre communes pauvres et riches.
  • Les contribuables vont être doublement sanctionnés : tout d’abord par un impôt national qui sert aujourd’hui à autre chose qu’à protéger nos services publics, des impôts locaux encore en augmentation pour éventuellement pallier aux défaillances et à l’abandon des missions républicaines de l’Etat.

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