Elève gravement malade... Comment se préparer au pire?

[natoo]

Pour moi face à des situations qui déstabilisent les enfants, l'école doit essayer d'être le plus "habituelle" possible. La stabilité de l'école est dans ces moments là quelque chose sur lequel les enfants peuvent compter, c'est rassurant, et ça aide à passer les moments difficiles parce que c'est solide.

[Florent]

Bonjour,

J'ai dans ma classe une élève atteinte d'un cancer du cerveau. IRM passé cette semaine, la tumeur augmente, c'est mauvais signe. En France, aucun chirurgien ne veut prendre le risque de l'opérer. Elle le serait malgré tout par un professeur australien je crois qui l'opérerait au Luxembourg... mais en phase terminale seulement.

D'après une maman d'élève proche de la famille, la phase terminale serait là, toute proche. Et si opération il y a, aucune assurance que tout se passe bien. "Ca passe ou ça casse", pour reprendre ses termes. Le décès de cette petite fille peut donc malheureusement arriver à tout moment... Et c'est là, que j'ai besoin de votre aide, de vos témoignages... Comment gérer le décès d'un élève? Pour ses camarades de classe, pour l'école, pour les autres enseignants et puis pour moi?... Jusqu'à présent, je faisais au jour le jour, l'accueillant dans ma classe comme n'importe quelle élève, mais devant les questions d'une autre maman, dont la fille est copine avec la petite en question, je dois bien avouer que je ne sais pas comment je vais m'y prendre... Faire appel au psychologue scolaire, oui bien sûr, mais concrètement, comment cela se passe-t-il?

Merci d'avance pour vos réponses.

Tu n'as strictement rien à lui dire. Immi a aussi raison sur de nombreux points :

"attention aux ragots" et

"Bref, je vous encourage à penser à la vie, qui est encore là, et non à la mort. Il sera temps d'y penser... En son temps."

[orime]

Il y a deux ans, j'ai perdu une élève de MS à cause d'une méningite foudroyante.
Le vendredi elle défilait en costume de princesse au carnaval, le lundi elle était morte dans son lit.

Ce genre de choses vous marque à vie malheureusement.

Le rased est venu, a d'ailleurs très mal géré la chose et les ragots sont allés bien vite.

[natoo]

On fait surtout bien comme on peut à mon avis, j'espère n'avoir jamais à vivre ce genre de drames.

[misspeel]

Oui, elle est toujours en vie, c'est sûr. L'important c'est elle, c'est sûr... Je n'ai rien à dire aux autres parents, c'est sûr... Elle n'est pas morte et enterrée, d'accord.

Elle est toujours scolarisée, je l'aide quand elle est là, je l'accompagne dans ses difficultés physiques en classe.... Mais quand sa propre mère dit qu'on lui a dit qu'elle ne passerait pas Noël avec sa fille, c'est dur de ne pas penser au pire. Après, finalement, son opération par le chirurgien australien au Luxembourg a lieu en urgence lundi prochain... Aujourd'hui elle n'était pas là, je ne sais pas si on va la revoir avant la fin de la semaine....

Bouh... C'est dur. Les enfants sauront bien que si elle est absente c'est parce qu'elle se fait opérer. Et ils auront surement des questions à me poser. Et l'opération est tellement risqué qu'elle ne peut se faire qu'en phase terminale. Donc, oui, ok elle est encore là, en vie, mais c'est dur...

Je voudrais juste avoir une présence disponible pour m'aider à ne pas supporter tout ça toute seule; Sans parler de décès. Juste des préoccupations des élèves au sujet de son opération, déjà... Mais le psy scolaire n'est pas pour faire des cellules psychologiques ou des groupes de parole pour ceux qui en ont besoin... Sauf que si lui ne le fait pas, qui peut le faire? Sortir de con confort d'habitudes de travail, c'est possible non? Ou je demande la lune? Si quelqu'un est bien placé pour faire ça, c'est bien lui ou je me trompe?

[deia]

La petite fille est passée sur bfm Tv ce matin pour faire un appel aux dons pour financer son opération.

[tempete]

Entendu parler de son histoire et appel aux dons sur RTL

[ptitelolo]

Plein de pensées pour cette petite louloute !

Effectivement, ça doit être difficile de gérer les questions alors que toi-même tu as peur pour cette élève... Il faut espérer que ça se passe bien lundi maintenant.

Je vois que plusieurs d'entre vous ont entendu un appel au don, j'espère que l'opération pourra se faire avant d'avoir réuni la somme et qu'elle ne sera pas retardée à cause de ça. Après, en général ce sont des causes qui touchent beaucoup de monde donc ils devraient réunir la somme assez rapidement.

[Petitebouh]

Je voudrais juste avoir une présence disponible pour m'aider à ne pas supporter tout ça toute seule; Sans parler de décès. Juste des préoccupations des élèves au sujet de son opération, déjà... Mais le psy scolaire n'est pas pour faire des cellules psychologiques ou des groupes de parole pour ceux qui en ont besoin... Sauf que si lui ne le fait pas, qui peut le faire? Sortir de con confort d'habitudes de travail, c'est possible non? Ou je demande la lune? Si quelqu'un est bien placé pour faire ça, c'est bien lui ou je me trompe?

Bien sûr que le psy sco a cette fonction aussi. Nous avons eu un décès brutal d'un élève cette année et la psy sco a vu tous les enfants qui en avaient fait la demande (par l'intermédaire des parents). L'IEN a même proposé de détacher d'autres psy sco venant d'autres circo pour l'occasion.

Mais cela se fera bien sûr, si l'élève décède. En attendant, j'avoue que je serai très mal à l'aise avec les éventuelles questions des autres enfants... Vois peut-être toi même le/la psy sco (qui est aussi là pour nous, les enseignants!!!) pour en parler...

[Cesame]

L'année dernière, ma fille a été absente de mars à juin. Comment expliquer l'absence? Elle est malade et elle est là où les médecins peuvent prendre soin d'elle. En mai, on me donne le diagnostique et le temps qu'il lui reste, statistiquement. En juin juillet et début aout, radiothérapie. Depuis fin aout, traitement ciblé. Elle a repris à plein temps, moi aussi. Elle est en forme, très en forme (fi des statistiques), mais on vit avec cette épée de damoclès sur la tête. Alors oui elle a une tumeur cérébrale (la pire qu'il soit en plus, pas de chance). Elle est revenue à l'école avec sa coiffure digne d'une rihanna des grands jours (nue du haut des oreilles à la nuque, longs dessus). Elle assume, est pleine de vie. Et mis à part le sport (séquence d'endurance et de rugby, on passe!), elle suit une scolarité normale. Grace aux nouveaux rythmes, on a calé ses rdv médicaux les moments où on n'a pas classe (les mercredis et les jeudis après midi). Les parents de mes élèves étaient au courant (j'ai joué finement avec radio trottoir), donc on n'a eu ni questions ni remarques déplacées. Ma fille a ses copines, avec qui elle s'entend bien, et d'autres ont été touchés par ce qui lui arrivait. Mais elle ne les laisse pas s'apitoyer sur son sort. on vit un jour à la fois. Lorsque son état se détériorera (ou pas), on fera appel à la psy scolaire. Mais pour le moment, on vit nos vies de PE et d'élève normalement. Elle devra manquer l'école en cas d'épidémie de grippe ou de gastro (et moi aussi), ou lorsque des examens approfondis auront lieu (mais pas d'opération, c'est inopérable).

Je ne fais pas avancer le shmilblick, mais je voulais juste apporter mon témoignage de l'autre coté.

[misspeel]

Plein de pensées pour cette petite louloute !

Effectivement, ça doit être difficile de gérer les questions alors que toi-même tu as peur pour cette élève... Il faut espérer que ça se passe bien lundi maintenant.

Je vois que plusieurs d'entre vous ont entendu un appel au don, j'espère que l'opération pourra se faire avant d'avoir réuni la somme et qu'elle ne sera pas retardée à cause de ça. Après, en général ce sont des causes qui touchent beaucoup de monde donc ils devraient réunir la somme assez rapidement.

Normalement, pas de souci financier avec ce dernier appel très médiatisé. Il n'y a plus qu'à attendre lundi...

Demain, réunion avec les parents et le psy scolaire.

Mais demain aussi confrontation avec les élèves qui auront vu aussi tous ces articles et reportages...

Merci Apo pour ton témoignage!

[ptitelolo]

L'année dernière, ma fille a été absente de mars à juin. Comment expliquer l'absence? Elle est malade et elle est là où les médecins peuvent prendre soin d'elle. En mai, on me donne le diagnostique et le temps qu'il lui reste, statistiquement. En juin juillet et début aout, radiothérapie. Depuis fin aout, traitement ciblé. Elle a repris à plein temps, moi aussi. Elle est en forme, très en forme (fi des statistiques), mais on vit avec cette épée de damoclès sur la tête. Alors oui elle a une tumeur cérébrale (la pire qu'il soit en plus, pas de chance). Elle est revenue à l'école avec sa coiffure digne d'une rihanna des grands jours (nue du haut des oreilles à la nuque, longs dessus). Elle assume, est pleine de vie. Et mis à part le sport (séquence d'endurance et de rugby, on passe!), elle suit une scolarité normale. Grace aux nouveaux rythmes, on a calé ses rdv médicaux les moments où on n'a pas classe (les mercredis et les jeudis après midi). Les parents de mes élèves étaient au courant (j'ai joué finement avec radio trottoir), donc on n'a eu ni questions ni remarques déplacées. Ma fille a ses copines, avec qui elle s'entend bien, et d'autres ont été touchés par ce qui lui arrivait. Mais elle ne les laisse pas s'apitoyer sur son sort. on vit un jour à la fois. Lorsque son état se détériorera (ou pas), on fera appel à la psy scolaire. Mais pour le moment, on vit nos vies de PE et d'élève normalement. Elle devra manquer l'école en cas d'épidémie de grippe ou de gastro (et moi aussi), ou lorsque des examens approfondis auront lieu (mais pas d'opération, c'est inopérable).

Je ne fais pas avancer le shmilblick, mais je voulais juste apporter mon témoignage de l'autre coté.

Quel beau témoignage plein de courage autant ta fille que toi

Je vous souhaite qu'elle continue à faire mentir les pronostics pendant bien longtemps !