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Il faut sauver la maternelle


Moustache

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Tribune du SNUipp dans Libération (livré ici sans aucun parti pris, ça va mieux en le disant ;) )

TRIBUNE

Notre pays souffre, aujourd'hui, d’un réel déficit de développement et de diffusion de recherches sur l’école primaire et notamment sur la maternelle. Le syndicat SNUipp-FSU lance un appel.

L’école maternelle constitue une spécificité française que beaucoup de pays nous envient. Ces dernières années, son image de «grande école pour les petits» a été brouillée. Bousculée et désorientée par nombre d’injonctions contradictoires, l’école maternelle a été peu à peu envahie par le modèle de l’école élémentaire et ce, parfois jusqu’aux plus petites classes. (...)

La suite ici : http://www.liberation.fr/debats/2014/11/20/il-faut-sauver-la-maternelle_1147074?xtor=rss-450

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La maternelle subit depuis de nombreuses années une dérive "primarisante" (excusez ce néologisme), notamment à cause de la place trop importante de l'évaluation dans le système éducatif et de la nécessité de "rendre des comptes", aux parents et à la hiérarchie. Il faut rompre avec cette logique comptable et redonner du sens aux apprentissages en maternelle.

A la maternelle, bon nombre des acquisitions sont de l'ordre de l'invisible. Ecouter l'adulte, écouter les autres, par exemple, sont des compétences difficiles à percevoir pour les parents mais essentiel dans la construction du citoyen et de l'élève. A la maternelle, on doit apprendre aux élèves à chercher, à se tromper et à l'accepter, à vivre en collectivité, à être curieux, à s'exprimer, à se mouvoir aussi... Et en ce sens, la maternelle sera plus utile à l'élémentaire. Elle doit redevenir un pilier de notre système éducatif.

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D'accord avec Frédo: la maternelle est la première victime des logiques comptables et managériales (évaluation à tout crin, compétences observables et mesurables, le reste n'existant pas,flicage rebaptisé contrôle qualité) importées de l'entreprise privée.

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Pourquoi les effectifs sont plus élevés en mater qu'en élémentaire alors qu'on y travaille avec des élèves plus jeunes, donc qui ont davantage besoin de l'adulte et que l'on doit travailler sur le langage ce qui suppose de pouvoir écouter tous les enfants ?

Il serait urgent de revenir sur l'effectif maxi en mater. 32 ! C'est juste effarant !

Ils peuvent être 32 en petite section avec une instit et une atsem (qui est plus en plus déplacée sur le temps périscolaire...) et quels sont les taux d'encadrement en crèche quelques mois auparavant pour ces mêmes enfants ?...

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Moi de mon côté, je me méfie beaucoup de ces "recherches". Ca fait au moins 30 ans que des chercheurs cherchent, trouvent forcément quelque chose car quand on cherche on trouve, viennent nous casser les pieds pendant un petit moment, avant que d'autres recherches viennent invalider les recherches précédentes.

Souvenez-vous que dans les années 80, c'était la méthode globale qui allait résoudre tous les problèmes d'illettrisme. Rappelez-vous de la frénésie de cette époque là où on ne jurait que par les sciences de l'éducation, avec ces IUFM remplis de "chercheurs" qui imposaient leurs dogmes, totalement coupés de la réalité. Y a-t-il quelqu'un pour regretter cet institut de formation ? Que reste-t-il des travaux d'Evelyne Charmeux, nôtre chercheuse vedette de l'ère Jospin ? Pas grand chose... Quand Pasteur a trouvé le vaccin contre la rage, il y a eu un avant et un après. Merci à celui qui a inventé l'électricité et l'ampoule qui va avec, on veut plus retourner à la bougie. Quel progrès nous ont apporté les recherches en sciences de l'éducation ? En ressentons nous les bénéfices ? D'après ce que j'entends, pas vraiment !

Pourtant, que certaines personnes étudient comment apprennent les élèves peut être intéressant. Brisseau a sorti de bons outils pour acquérir les bases de la numération (le fameux Picbille). Mais il ne faut pas croire que cela va être miraculeux.

Pour en revenir à la maternelle, pas besoin de faire de grandes recherches pour arriver à la conclusion que des classes de 30 sur parfois deux ou trois niveaux sont des puits sans fond dans lesquels tombent les élèves les plus fragiles. Cela fait 10 ans que j'enseigne et l'origine sociale des élèves est prépondérante dans la réussite des élèves, beaucoup plus la méthode employée. Est-ce que les familles donnent un sens à l'école ou non ? L'écart se fait surtout entre les celles qui ont fait des études et implicitement savent préparer leur enfant à entrer dans les apprentissages et celles qui en ont pas fait et quelques fois ont un mauvais souvenir de l'institution scolaire. Ce n'est pas une règle intangible mais une tendance.

Ce n'est pas la première fois que j'entends parler de réforme de l'école maternelle. Bon, passons sur les sottises du quinquennat Sarkozy et des jardins d'éveil, on est dans la bêtise pure. Mais quand on dit que la maternelle doit être un lieu d'épanouissement, je trouve ce terme très subjectif. La notion d'épanouissement n'est pas la même selon les individus. Alors que les règles de grammaire, de mathématiques, oui ! J'ai une classe de CP et ma collègue de GS fait chaque année un très bon travail en leur donnant toutes les bases qui leur permettront d'apprendre à lire. Ils ont une très bonne conscience phonologique, connaissent déjà à peu près toutes les correspondances graphie-phonie, etc. Elle fait du pré-CP, sans doute, mais ça marche. Maintenant, j'avoue que nous sommes dans une école dites "facile" avec un public plutôt favorisé.

Je crains que l'on tombe dans une maternelle qui, en voulant épanouir, fasse de l'art plastique et des chants à outrance et sans que résolve quelque chose. Les classes sociales favorisées qui sont demandeuses d'un apprentissage plus technique le feront à la maison...et l'écart se creusera encore plus. La solution est humaine, c'est bien de vouloir créer des postes d'enseignants mais c'est inefficace si il n'y a pas une organisation derrière. Et c'est les enfants les plus en difficultés qui doivent profiter dès le plus jeune âge des enseignants surnuméraires pour pouvoir acquérir les bases du langage et du vocabulaire que l'on ne leur donne pas chez eux. Et surtout se sentir bien à l'école.

Dernière chose, passer 3 ans à apprendre à être élève, c'est à dire écouter l'autre, ne pas se lever tout le temps, ne pas crier, etc...C'est bien, mais il ne faut pas oublier qu'il y a une évolution de la société qui fait que la socialisation ne se fait plus au sein des familles. Toutes catégories confondues. J'ai eu une année des PS, j'ai été effaré de le nombre d"enfants-rois" pour qui le fait de vivre en groupe était un problème. Ca aussi c'est la vieille lune de l'école qui va éduquer et se substituer aux parents.

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Pourquoi les effectifs sont plus élevés en mater qu'en élémentaire alors qu'on y travaille avec des élèves plus jeunes, donc qui ont davantage besoin de l'adulte et que l'on doit travailler sur le langage ce qui suppose de pouvoir écouter tous les enfants ?

Il serait urgent de revenir sur l'effectif maxi en mater. 32 ! C'est juste effarant !

Ils peuvent être 32 en petite section avec une instit et une atsem (qui est plus en plus déplacée sur le temps périscolaire...) et quels sont les taux d'encadrement en crèche quelques mois auparavant pour ces mêmes enfants ?...

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La méthode globale n'a jamais été réellement appliquée en France. Elle a toujours été marginale.

La recherche pédagogique est un atout dans la mesure où elle offre aux enseignants des pistes. En effet, si elle les enferme dans un carcan, elle est inefficace mais si elle propose plusieurs voies que les professeurs vont pouvoir emprunter à leur guise, alors, elle fait avancer l'école.

Quand aux remarques habituelles des syndicalistes FO qui cherchent la moindre ouverture pour critiquer le SNUipp, doit-on encore y prêter attention ? Que proposent-ils pour la maternelle ? Rien, pour changer.

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