éléphant rose Posté(e) 23 mai 2015 Posté(e) 23 mai 2015 Bon je vais peut être être a contrario Je pense que plus la formation est intellectualisée, plus elle nous oblige à réfléchir à priori, plus nous engrangeons des savoirs que l'on pense inutiles ou loin du métier concret, plus cette formation sera utile. Jamais dans notre carrière ensuite nous n'avons le temps et la possibilité (sauf équipe de circo exceptionnelle) Jamais donc nous ne pouvons ré-avoir un temps de formation intellectuelle qui permet de prendre distance, de mettre en perspective, d'envisager en globalité l'action que nous menons auprès des élèves. Avec un bagage de réflexion solide on peut tenir des années, si on a en parallèle une formation pratique solide aussi. Le nez dans le guidon, nous l'avons tout le temps, nous pensons 20000 choses en même temps. Nous gérons du concret idiot à longueur de temps. Il vaut mieux pour ne pas sombrer dans le gagatisme premier avoir une solide réflexion qui permet de trier l'essentiel et le superflux et de modifier au contact de la réalité ce que nous croyions avant d'enseigner 7 jours sur 7. Je me sers encore aujourd'hui de ce que j'ai appris en formation de maitre d'école (et oui je suis aussi vieille que ça ...) Je n'ai pas encore tout exploré, tout essayé, j'apprends encore et j'aimerai que tous les jeunes enseignants bénéficient d'une solide formation en pédagogie en didactique, en éthique, en psychologie, en conduite de groupe,en connaissance du handicap, de la précocité, de la "normalité" , en législation , en pratique et en analyse de pratique pour ne plus se retrouver en souffrance ou démuni quand on est sur le terrain sans plus grand chose. genre un ordi pour 120 élèves, 12 ballons pour 30 ..... ou pire 28 ballons pour 29 élèves Tout pareil, tout pareil !
vero3317 Posté(e) 23 mai 2015 Posté(e) 23 mai 2015 Bon je vais peut être être a contrario Je pense que plus la formation est intellectualisée, plus elle nous oblige à réfléchir à priori, plus nous engrangeons des savoirs que l'on pense inutiles ou loin du métier concret, plus cette formation sera utile. Jamais dans notre carrière ensuite nous n'avons le temps et la possibilité (sauf équipe de circo exceptionnelle) Jamais donc nous ne pouvons ré-avoir un temps de formation intellectuelle qui permet de prendre distance, de mettre en perspective, d'envisager en globalité l'action que nous menons auprès des élèves. Avec un bagage de réflexion solide on peut tenir des années, si on a en parallèle une formation pratique solide aussi. Le nez dans le guidon, nous l'avons tout le temps, nous pensons 20000 choses en même temps. Nous gérons du concret idiot à longueur de temps. Il vaut mieux pour ne pas sombrer dans le gagatisme premier avoir une solide réflexion qui permet de trier l'essentiel et le superflux et de modifier au contact de la réalité ce que nous croyions avant d'enseigner 7 jours sur 7. Je me sers encore aujourd'hui de ce que j'ai appris en formation de maitre d'école (et oui je suis aussi vieille que ça ...) Je n'ai pas encore tout exploré, tout essayé, j'apprends encore et j'aimerai que tous les jeunes enseignants bénéficient d'une solide formation en pédagogie en didactique, en éthique, en psychologie, en conduite de groupe,en connaissance du handicap, de la précocité, de la "normalité" , en législation , en pratique et en analyse de pratique pour ne plus se retrouver en souffrance ou démuni quand on est sur le terrain sans plus grand chose. genre un ordi pour 120 élèves, 12 ballons pour 30 ..... ou pire 28 ballons pour 29 élèves C'est là où le bât blesse. Nous n'avons pas une formation pratique adéquate et la formation théorique est ... comment dire... pas assez approfondie. Peut-être qu'avec le nouveau concours ça va changer, mais moi qui suis de la session 2014 exceptionnelle, j'ai l'impression que mes 2 années de concours ont été surtout axées sur la réussite au concours et pas sur l'après. Par exemple, en didactique du français, nous n'avons même pas eu de cours sur l'apprentissage de la lecture, le cours sur l'apprentissage du geste graphique n'a été que de 6h (pour parler de tout depuis la PS jusqu'au ce1 et encore on se serait plutôt arrêtés à la GS), nous n'avons eu qu'une douzaine d'heures en didactique de l'histoire-géo (le CPC qui nous a donné ce cours était cependant très intéressant et il ne nous a pas fait croire au monde de oui-oui), pour les sciences, c'était encore moins (et là on nous as juste demandé de faire une séquence à plusieurs et de la faire expérimentée par un autre groupe), je n'ai pas eu de didactique en musique ou en arts visuels en M2. Sur le handicap nous avons les beaux discours, tout le monde il est gentil, tout le monde il est beau avec la différenciation comme graal. Nous n'avons pas eu de cours sur la gestion de groupe, la psychologie ça oui elle était là, on a même eu quelques heures sur la docimologie, pour entendre que les notes sont très souvent subjectives, mais sur la construction d'une évaluation rien, sur la gestion des conflits pas beaucoup plus. J'ai un master, mais parfois j'ai une impression d'imposture, car au final j'ai été préparée au concours, je peux même dire très bien préparée, mais pour ce qui est de l'après, je n'ai pas été préparée. En septembre j'ai découvert la paperasserie, la gestion de classe, le rapport avec les parents d'élèves, je n'aurai pas dû le découvrir comme ça. Cette formation, même avec le concours en M1 est trop courte. Je rêverais d'une formation en 4 ans après le concours (avec une année de préparation avant le concours, donc on resterais à bac+5), avec une VRAIE formation en alternance : non se retrouver directement seule après le concours devant une classe, même à mi-temps, ce n'est pas de la formation en alternance ! Qu'est-ce que j'aurais aimé commencer en aidant dans la classe d'un enseignant volontaire pour m'accueillir, pouvoir l'observer tout au long de l'année, en ayant en même temps des cours théoriques et pratiques en adéquation avec le métier. Je vais encore galérer pas mal d'années, avec un stress qui ne devrait pas être là.
miss bubble Posté(e) 23 mai 2015 Posté(e) 23 mai 2015 A part les métiers manuels ou on apprend des gestes techniques, je crois que toutes les études qui forment à des métiers "intellectuels" sont assez loin des pratiques sur le terrain. Car nous avons un metier qui demande de l'adaptation, qu'il n'y a pas de recettes clé en main, nous avons une formation qui intellectualise afin que nous soyons capables de reflechir, d'analyser et d'agir en fonction de situations théoriques de référence. Mais je crois aussi très fortement à la formation en alternance, j'ai adoré être en stage et toucher enfin concrètement au métier que j'avais envie de faire. Puis, le discours de l'enseignant d'accueil permet de mettre en relief le discours vu en formation car lui est vraiment sur le terrain.
sergei27 Posté(e) 23 mai 2015 Posté(e) 23 mai 2015 Bonsoir, quelques conseils: ne te laisse pas impressionner par la montagne de didactique dispensée lors de la formation. Prépare tes exams de ton mieux, passe le concours et après cela sera plus facile. Ce métier demande du temps, de l'expérience et de la créativité. Je suis brigade depuis des années et j'ai fait toutes les classes (de la PS à la SEGPA en passant par des classes à double, triple ou simple niveau). Les premières années ne sont pas faciles mais après ça devient vraiment plaisant. Tu prends confiance en toi, tu oses plus de choses et ça devient très sympa. Il faut aussi savoir garder un libre arbitre dans sa pédagogie, ne pas se laisser influencer sans réfléchir et faire ce que l'on semble bon pour sa classe comme pour soi. C'est donc un métier passionnant !!!
lilouprof Posté(e) 24 mai 2015 Auteur Posté(e) 24 mai 2015 Bonsoir, quelques conseils: ne te laisse pas impressionner par la montagne de didactique dispensée lors de la formation. Prépare tes exams de ton mieux, passe le concours et après cela sera plus facile. Ce métier demande du temps, de l'expérience et de la créativité. Je suis brigade depuis des années et j'ai fait toutes les classes (de la PS à la SEGPA en passant par des classes à double, triple ou simple niveau). Les premières années ne sont pas faciles mais après ça devient vraiment plaisant. Tu prends confiance en toi, tu oses plus de choses et ça devient très sympa. Il faut aussi savoir garder un libre arbitre dans sa pédagogie, ne pas se laisser influencer sans réfléchir et faire ce que l'on semble bon pour sa classe comme pour soi. C'est donc un métier passionnant !!! Oui je n'en doute pas , merci de le rappeler en tout cas:)
nola Posté(e) 25 mai 2015 Posté(e) 25 mai 2015 Pour t'aider à relativiser (ou pas) l'importance des réformes, un petit résumé de celles que j'ai connues et (plus ou moins ) appliquées: -programmes 1986, 1995,2002 (certains documents d'accompagnement n'étant même jamais parus),2007 modifiés en 2008, modifiés par une circulaire (2012?) pour l'histoire, la géo et les sciences au cycle3, en attendant 2016, sachant qu'il y a une élection présidentielle en 2017 (ne pas trop se presser pour l'application: d'ici à ce qu'ils nous refassent le coup des études dirigées, priorité une année et passées à la trappe sans bruit l'année suivante) -loi d'orientation sur les cycles (qui a eu pour principal effet de fragiliser l'enseignement spécialisé que Sarko a pu tranquillement achever), nouveau contrat pour l'école, école du 21ème siècle, socle commun version 1.0 (Fillon) en attendant la version 2.0, loi de refondation -recrutement au niveau bac, puis DEUG puis licence puis MASTER (avec suppression au passage du paiement de la formation) Et je suis sûr d'en oublier. L'école publique est un objet politique et ça, on n'y peut rien. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si les orientations sont partagées par les deux principaux partis politiques( voir le socle par exemple), à quelques détails prêts. Heureusement, les injonctions technocratiques ne sont pas au cœur de notre travail au quotidien, même si les donneurs de leçons du ministère peuvent parfois être un peu fatigants. Ne pas oublier de zapper quand Pujadas, ou tout autre journaliste, reçoit un "expert" ou un politique pour parler d'éducation. 1
Zephy Posté(e) 1 juin 2015 Posté(e) 1 juin 2015 Après, tu arriveras dans des écoles avec 2 ballons et 3 cerceaux, pas de gymnase, pas de préau....va pas falloir trop intellectualiser.... Bon courage en tous cas ... Tellement vrai
ColdTurkey Posté(e) 2 juin 2015 Posté(e) 2 juin 2015 Je n'ai pas tout lu... Mon avis sur la question est assez simple (simpliste ?) Lors d'une épreuve, l'essentiel est de répondre aux attentes des examinateurs. Lorsqu'on est sur le terrain, l'essentiel est de répondre au mieux aux attentes des élèves avec les moyens dont nous disposons. Malheureusement aujourd'hui, il existe une distance énorme entre ces différentes attentes : la théorie est dans les nuages, la pratique est bien terre à terre...
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