Du primaire au secondaire : nouvelles chroniques

[Iticus]

Ce n’est pas une question d’interne ou externe. Si le stagiaire n’a pas 18 mois d’ancienneté d’enseignement dans la discipline alors il s’agit d’un stagiaire à mi-temps et donc avec un DU à obtenir. 

[-Hélène-]

Le 12/09/2020 à 22:28, Iticus a dit :

Pour info, les capes interne venant de l’EN n’ont pas eu à passer de visite médicale. Ton ou ta nouvelle gestionnaire doit être courant de ta situation

Merci pour l'info, je lui ai envoyé un email du coup pour savoir ce qu'il en est étant donné que j'ai reçu la feuille me demandant de la passer. Ça me paraissait bizarre!

 

Il y a 5 heures, Iticus a dit :

Ce n’est pas une question d’interne ou externe. Si le stagiaire n’a pas 18 mois d’ancienneté d’enseignement dans la discipline alors il s’agit d’un stagiaire à mi-temps et donc avec un DU à obtenir. 

Étrangement, ils ne m'ont pas mise à mi-temps mais à 3/4 temps (contrairement à un autre lauréat de l'interne qui est lui à mi-temps) + le DU, donc je me sens un peu en surcharge! Alors que je sais qu'une personne détachée en histoire-géo dans l'académie l'an dernier n'avait eu qu'un mi-temps...

[PHIL2MON1985]

Le fait d'être PE ne dispense pas du diplôme, c'est-à-dire d'une licence, sauf si l'on passe le concours. Il y a 2 solutions :
- une licence dans la discipline puis détachement (détachement obtenu plus ou moins facilement selon la discipline et l'académie d'origine)
- une licence, peu importe laquelle, puis concours interne ou externe.

Après, la grande question, c'est de savoir si l'on est certain de préférer le secondaire, d'être sûr de son choix. Parce qu'on a tendance à idéaliser un peu le secondaire. Enfin, c'est mon impressions.
 

[than17]

Bonsoir à vous,

J'ai aussi fait le grand saut, en passant le capes interne de lettres modernes. Je ne regrette pas, c'est un autre challenge et c'est ce que je voulais. De mon côté, stagiaire à mi-temps , master 2 à passer mais sans avoir droit à la fin au précieux diplôme . Bref, une année chargée mais chouette aussi . Stagiaire en collège, je suis maintenant en lycée avec les secondes et les premières; rien à voir avec mes CM1 d'il y a 4 ans...

Renseigne-toi bien , chaque académie a des variantes (stagiaires mi-temps ou plein temps ); je me souviens avoir rempli mon dossier de reclassement et y avoir été gagnante. Pas d'inquiétude.

PS: Ravie de revoir Beaba par ici; j'espère que tes projets avancent comme tu le souhaites.

 

 

 

[pasc]

 

Le 14/09/2020 à 17:25, PHIL2MON1985 a dit :

Après, la grande question, c'est de savoir si l'on est certain de préférer le secondaire, d'être sûr de son choix. Parce qu'on a tendance à idéaliser un peu le secondaire. Enfin, c'est mon impressions.
 

Je ne pense pas idéaliser le secondaire. J'ai peu d'illusions sur la capacité de l'école à changer des vies en masse, au mieux elle en infléchit certaines (et c'est déjà pas mal).

En passant du primaire au secondaire, ce que je vois plutôt comme changement, c'est :

- ne plus se retrouver seul responsable d'un élève. Le poids psychologique pèse pour moi pas mal dans le primaire, du style "si je ne fais pas quelque chose pour untel, j'ai l'impression que personne ne le fera". Il me semble que la responsabilité est plus diffuse dans le secondaire.

- les changements de tête réguliers des élèves devant soi. J'ai fait trois ans de classe dure, et quand tu as la même classe tous les jours de septembre à juillet, 6 heures par jour, et bien tu prends cher.

- S'occuper d'un domaine, et d'un seul, que tu maîtrises. J'avoue que je ne suis pas fier de faire des trucs tout pourris en arts visuels parce que je n'aime pas ça et que je n'ai pas le temps.

- Physiquement, je trouve le primaire fatigant. On est au four et au moulin tout le temps, et je ne suis pas sûr qu'à 60 ans je puisse faire la même chose.

- Arrêter les surveillances de cour.

- gagner un peu plus pour un même temps de travail.

[beaba_]

Gagner plus, c'est uniquement si tu as des missions supplémentaires (coordonnateur de discipline, prof principal, heures de cours au-delà des 18h). L'indice des certifiés est le même que pour les PE.  

Pour tout le reste, je plussoie. 

Et j'ajouterais que même si (particulièrement dans ma matière) les corrections restent lourdes, la correction quotidienne des cahiers du jour était pour moi très contraignante. 

[octodon]

Cette année je suis affectée au lycée sur les trois niveaux et prévenue l’avant veille de la rentrée. C’est très très lourd niveau préparation et j’appréhende mes tournées de copies  à 36 par classe. J’ai toujours trouvé qu’on était sous-paye ( dans le primaire aussi) mais là ça vire à l’exploitation. 

[PHIL2MON1985]

Le 16/09/2020 à 11:29, pasc a dit :

 

Je ne pense pas idéaliser le secondaire. J'ai peu d'illusions sur la capacité de l'école à changer des vies en masse, au mieux elle en infléchit certaines (et c'est déjà pas mal).

En passant du primaire au secondaire, ce que je vois plutôt comme changement, c'est :

- ne plus se retrouver seul responsable d'un élève. Le poids psychologique pèse pour moi pas mal dans le primaire, du style "si je ne fais pas quelque chose pour untel, j'ai l'impression que personne ne le fera". Il me semble que la responsabilité est plus diffuse dans le secondaire.

- les changements de tête réguliers des élèves devant soi. J'ai fait trois ans de classe dure, et quand tu as la même classe tous les jours de septembre à juillet, 6 heures par jour, et bien tu prends cher.

- S'occuper d'un domaine, et d'un seul, que tu maîtrises. J'avoue que je ne suis pas fier de faire des trucs tout pourris en arts visuels parce que je n'aime pas ça et que je n'ai pas le temps.

- Physiquement, je trouve le primaire fatigant. On est au four et au moulin tout le temps, et je ne suis pas sûr qu'à 60 ans je puisse faire la même chose.

- Arrêter les surveillances de cour.

- gagner un peu plus pour un même temps de travail.

Quand je disais "idéaliser", je voulais dire : ne voir que les avantages, voire s'imaginer certains avantages, et ignorer les inconvénients.

Par exemple :

- la question des salaires : y a un certain mythe là dessus. Nous avons exactement le même salaire de base, quasiment les mêmes primes. La différence se situe surtout au niveau des heures supplémentaires. or, tous les collègues n'y ont pas nécessairement accès.  Dans mon cas, je sais que je serai perdant financièrement (et largement) si je bascule dans le secondaire, parce que je n'aurai accès qu'au lycée : ce qui implique la disparition de ma prime rep+, des trajets nécessairement plus longs...
- des avantages il y en a, c'est certain (comme chez nous) mais des inconvénients aussi : le principale que je vois c'est l'âge des élèves. Entre gérer une classe de cycle 2 et une classe de 4e un peu tendue,  la crise de nerf, les situations tendues elles ne sont pas au cycle 2. Je ne parle même pas des lycées un peu chauds, des matières qui vont rebuter certains élèves (ex les disciplines littéraires en lycée tech.)

En bref, pour moi, le choix n'est pas si évident que ça. J'y réfléchis encore. L'idéal serait de pouvoir tester.

[Invité]

Édité 

[maryl]

@Detachement pour le plaisir des maths, je comprends mais ...

Je travaille au collège tous les mercredis (devoirs faits ou autres projets) depuis quelques années et suis très bien intégrée dans l'équipe..  équipe au top 😍. J'y passe donc pas mal de temps en salle des profs et je peux te dire, que :

- oui c'est un vrai plus de ne pas surveiller les récrés et d'avoir de vraies pauses

- oui travailler au sein d'une équipe pluridisciplinaire est super sur le papier mais dans la réalité ce n'est pas si simple

- oui ils n'ont pas à subir une classe pénible 6 heures par jour mais selon leur emploi du temps, ils ont parfois 8h d'élèves pénibles à subir.

- le système de formation est mieux que le nôtre.

mais

- la charge mentale des plc est aussi importante que la nôtre. En général, ils sont épuisés au même moment que nous. Et dans mon collège, il a fallut qu'une PE s'incruste 😁pour qu'ils osent dire leurs difficultés. Certains encore n'osent pas. Il se dit beaucoup de chose en salle des profs mais le ras le bol, la difficulté était encore, il y a peu un sujet tabou. Les plc ont commencé à vider leur sac avec moi après la mise en place d'une formation commune de 3 semaines. Avant ça (je les cite), il n'avaient personne avec qui parler pédagogie, bien être de l'enseignant... 

- le "non scolaire" prend de plus en plus de place au collège.

- les premiers au front face aux problèmes psy ou familiaux des élèves, aux problèmes de discipline, aux parents ch*** sont bien les profs. Même s'il est vrai que la palette de sanctions possibles est plus importante que chez nous ainsi que les intervenants possibles (CPE, psy, AS, direction)

- il existe aussi au collège des élèves non lecteurs ou en très grande difficulté (de plus en plus puisque tout le monde passe) et la différenciation est tout aussi importante qu'au primaire. Et je trouve que c'est plus facile de différencier au primaire où on a plus le temps qu'au collège.

- le lsu est le même au collège qu'au primaire. De plus en plus de collège ont pour injonction d'évaluer par compétences.

- si tu es une pe perfectionniste, tu seras une plc tout aussi perfectionniste.

- le supérieur hiérarchique est dans les locaux. Alors quand il est bien, c'est top mais sinon...

- l'emploi du temps ne peut être satisfaisant pour tous les plc. Certains sont sur plusieurs collèges, d'autres ont de grands trous ou pleins de petits. Travailler en salle des profs est difficile (comme en salle des maîtres) et les plc n'ont en général  pas de classe réservée. Certains n'ont qu'une heure pour manger. Ceux qui sont dans plusieurs établissements doivent parfois manger dans leur voiture.

- les conseils de classe... J'en ai fait un par curiosité. Et franchement, je préfère 2 fois 3 heures de conseil d'école que 15h (si tout va bien) de conseil de classe qui n'est finalement qu'un conseil d'enregistrement (c'est du temps perdu). A côté de ça, il y a d'autres conseils (pédagogique, administration...) mais tout le monde n'est pas obligé de s'investir.

- leur mouvement est un enfer. Difficile d'avoir le collège espéré et une fois titularisée, il est encore plus difficile de changer. Les compteurs sont remis à zéro à chaque mutation.

En maths, 4h par semaine est insuffisant pour boucler le programme et l'heure d'AP...ben c'est comme les APC sauf que tu as la moitié de la classe.

Quand au salaire, c'est le même. La grille est la même avec le même avancement (et non notre salaire n'est pas lissé sur 12 mois). Par contre, ils ont une ou deux heures supplémentaires obligatoires (parfois plus dans certaines matières) et beaucoup s'en passeraient bien. Pour toucher les primes, il faut exercer des fonctions supplémentaires. Mais c'est une possibilité que nous n'avons pas.

Le collège est en train de se réinventer pour faire face à une hétérogénéité, un clientélisme, un abandon parental de plus en plus grand. Et ce n'est pas facile. Le collège d'aujourd'hui n'a rien à voir avec le collège d'il y a 20 ans.

J'adore aller au collège, j'y envisage une reconversion (même si le détachement pour moi semble impossible ... Pas la bonne licence). 

Mais j'ai l'impression que tu idéalises le collège.

 

[Invité]

Maryl,

Merci bcp pour ton long message,

Très intéressant à lire,

Oui, en effet, j idealise + le secondaire que le primaire,

Merci pour tout ce que tu détailles, très intéressant à lire !

 

[myriamC]

Bonjour

C'est à présent ma 6ème année dans le secondaire après 19 ans passés dans le primaire.

Je rejoins un peu Maryl sur le côté "idéalisé" du secondaire. Cependant, pour ma part, je n'ai jamais regretté mon choix.

J'avais adoré mon job de PE mais je ressentais aussi ce ras-le-bol face à des demandes institutionnelles de plus en plus importantes et la pression que je me mettais pour perfectionner mes préps afin de ne "laisser personne au bord du chemin" ou du moins le moins possible . Tout cela en étant effectivement multi-tâche : psy des élèves et des parents parfois, infirmière, secrétaire, surveillante....

 

Après 5 ans dans le secondaire,  je pense que la pression est moins forte ici. On a de vraies pauses  récrés pour souffler, les préps concernent un domaine où on a une expertise donc elles sont moins chronophages et on peut les améliorer dès la première année (exemple : 2 classes de 6ème donc amélioration rapide de la séance).

On a souvent 2 demie-journées de libre. Et les heures sup peuvent être imposées certes, mais elles sont rémunérées (140 euros par mois à 19 h, 260 euros à 20h).

Pour gérer une classe ou un élève, on est une équipe d'une dizaine de profs.

Les parents ne nous attendent pas au portail pour discuter de tout et de rien. Ils prennent rdv (en maths, peu de rdv, je coris que les parents n'aiment pas ma matière....)

 

Biensûr, il y a des inconvénients : les conseils de classe sont rigolos au départ (pour la nouveau ) mais vite tout aussi pénibles qu'un conseil d'école car super longs. On ne corrige pas chaque jour le cahier du jour mais des tas de copies ( plus de 100 élèves) . Il faut aussi s'habituer aux ados plus blasés et moins enthousiastes parfois.

 

J'étais également PE dans l'école à 10 min à pied de chez moi. J'ai fait mon stage à 40 kms puis j'ai obtenu un poste à 10 kms de la maison. J'ai peut-être eu de la chance.

Mes collègues sont tops, et les élèves plutôt sympathiques même s'il ne faut pas se leurrer en 3ème ils ne sont toujours pas autonomes et il faut encore leur dire de coller leur feuille!.

 

Pour  mon stage, je n'ai pas eu le choix entre lycée et collège. J'ai pris au plus proche de chez moi. Pour la mutation, en maths,il y avait pas mal de postes en collège et en lycée. cela permet de choisir.

 

Voilà pour mon retour d'expérience... Alors, si tu as bien pesé le pour et le contre, fonce,  "Détachement"!