Aller au contenu

Aborder le verbe et son sujet au cycle 2


imaison

Messages recommandés

Quelle entrée utilisez-vous pour aborder la notion de verbe au cycle 2 ?

J'ai testé 2 entrées, aucune n'est parfaite :

ENTREE PAR LA FORME :

Après l'installation des repères "passé/présent/futur", le verbe est identifié comme "le mot qui change quand le temps change".

C'est je trouve la technique la plus fiable mais elle n'est pas si facile à mettre en œuvre... ok pour les élèves de bon niveau, mais trop dur pour les élèves en difficulté.

Ils ont souvent du mal à se repérer dans le temps et citent souvent comme "verbe" l'indicateur de temps voire le pronom ("demain je mangerai une pomme" / "hier j'ai mangé une pomme"... si l'élève a l'idée de dire la deuxième phrase, 3 mots ont changé, il n'y a que "une pomme" qui ne bouge pas ! )

ENTREE PAR LE SENS :

J'écris une phrase, on la mime et on cherche le mot qui représente l'action.

Ca marche bien pour les verbes d'action (même ceux pour lesquels le corps bouge très peu), même élèves de petit niveau entrent dans cette démarche.

Par contre, pas possible de mimer " j'ai un cahier", "je possède une belle collection de timbres", "je suis triste", "cet animal semble méchant"... si on passe par le mime, les élèves (même les bons) disent que le verbe est "cahier", "collection de timbres", "triste", "méchant".

Même question pour le sujet du verbe conjugué : comment l'abordez-vous ?

Quand la notion de verbe est acquise, ce n'est pas très compliqué (qui est qui "verbe" ; c'est "sujet" qui...)

Mais l'acquisition de la notion de verbe n'étant pas immédiate en cycle 2, comment commencez-vous à aborder le sujet ?

Dire "c'est celui qui fait l'action"... ok si c'est un verbe d'action mais cela ne marche pas pour les autres types de verbes.

Dire "c'est celui dont on parle" ou "c'est ce dont on parle" dans la phrase" porte souvent à confusion :

"Manon mange." : là, pas de problème, on ne parle que de "Manon".

"Manon mage une pomme" : là, j'ai toujours des élèves qui me disent qu'on parle de Manon et d'une pomme.

"Manon parle à sa voisine" : en parle de Manon et de sa voisine.

Du coup, cette méthode a rapidement ses limites.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Le livre Enseigner la langue française à l'école de Carole Tisset apporte des éclairages intéressants. Par exemple avant d'aborder la conjugaison à proprement parlé, faire un travail sur la chronologie.
Elle évoque aussi la complexité de notre système de conjugaison en essayant de trouver les régularités (-s pour tous les temps à la 2ème personne du singulier, -ons, -ez, -nt pour les trois personnes du pluriel) avec des exceptions (être, avoir, faire ...).

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Bonjour,

Si je peux me permettre, tes 2 méthodes sont envisageables mais ce qui fonctionne c'est la répétition des exercices pour que les enfants assimilent la notion. L'idée du mime avait très bien fonctionné dans mon cas, mais il faut par exemple constituer un répertoire de verbes ou faire un petit rituel quotidien pour repérer des verbes dans des phrases.

Ensuite, pour repérer le verbe, j'utilise aussi la technique de la négation (utilisée dans ma scolarité, elle est très pratique et fiable, mis à part quelques exceptions, comme pour tout le reste de la langue française...).

Tu peux consulter la méthode Réussir son entrée en grammaire en CE1 qui amène une bonne démarche.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

moi je fais encadrer par "ne" "pas", (les lunettes), au milieu on a le verbe.

pour le sujet "c'est .... qui"

sauf que pour les temps composé ça ne marche pas...

un truc que je trouve efficace que m'avait donné un conseillère péda, c'est de ce dire , qu'est-ce qu'on est en train de faire?

(même pour j'ai un cadeau ça marche même si on ne "fait" pas vraiment). et pour trouver les verbes aux temps composé c'est super efficace ;)

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Ben en zep, le coup des lunettes c'est ce qui marche le mieux en tout cas. Cette année enfin tous mes CE2 et tous les CE1 de ma collègue savaient repérer le verbe (et même avec le temps composé car il faisait l'effort de chercher)

le truc de changer le temps je m'arrachais les cheveux à chaque fois.

ben oui pour eux "Aujourd'hui je mange du chocolat", "hier, je mange du chocolat", donc ce qui change c'est aujourd'hui :heat:

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Ben en zep, le coup des lunettes c'est ce qui marche le mieux en tout cas. Cette année enfin tous mes CE2 et tous les CE1 de ma collègue savaient repérer le verbe (et même avec le temps composé car il faisait l'effort de chercher)

le truc de changer le temps je m'arrachais les cheveux à chaque fois.

ben oui pour eux "Aujourd'hui je mange du chocolat", "hier, je mange du chocolat", donc ce qui change c'est aujourd'hui :heat:

ah ça c'est clair que ça ne marche pas! Hier il mangera le chocolat ça ne les choque pas forcément donc...

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

En cycle 2, je pense qu'il ne faut voir la relation sujet verbe qu'avec des verbes d'action. La conjugaison d être et avoir est à voir au ce1, mais pas forcément à repérer dans une phrase. Il vaut mieux commencer par du simple

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Je ne pensais pas à la conjugaison en elle-même lorsque je posais la question de "repérer".

Je me place encore avant en fin de compte.

Les régularités dans les terminaisons, c'est déjà de la conjugaison.

Idem pour la formule "en train de" : cela permet de repérer l'infinitif du verbe mais pas réellement la fonction dans la phrase.

Ex : " j'ai un cadeau."

Je passe par : "je suis en train d'avoir un cadeau."

Repérer le mot "ai" par analogie à "avoir" (... voire davoir à l'oreille !) n'est pas gagné pour tous.

Je me rappelle avoir testé la méthode des lunettes mais elle posait effectivement problème pour les phrases au passé composé.

C'était également technique pour les élèves qui parlent en "monocle" plutôt qu'en "binocle" (les adeptes du "je parle pas"), et ceux qui ont encore du mal à séparer le n' à l'oreille (verbe naimer, nhésiter...) : aidés par l'écriture de la phrase au tableau, c'était ok, mais seuls en autonomie (type : tu dis la phrase négative dans ta tête et hop facile tu trouves le verbes), ça ne marchait pas toujours.

Je pense effectivement que repérer le verbe conjugué dans une phrase est à travailler avec une progression qui commence par du... hyper simple.

Mais il me semble qu'en CE1, il faut aller plus loin que les verbes d'action.

Si les élèves doivent savoir conjuguer les verbes être et avoir (au sens verbe, pas que auxiliaires), ils doivent être capables de les reconnaitre dans une phrase.

Pour les collègues de ZEP, je rigole.

Je ne suis pas en ZEP (c'est bien pour cela que je rigole !). J'ai plutôt tendance à dire aux élèves : "vous parlez depuis très longtemps ! écoutez-vous, faites confiances à vos phrases à l'oral !"

Sauf que là je vais avoir un gros groupe bien coton avec pas mal d'orthophonie voire multisuivis... se baser sur leur oral risque d'être drôle (bon, je rigole moins !)

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Il faut qu'ils repèrent les verbes d'action ! Ensuite, je pars du principe que lorsqu'on a commencé être et avoir, faire, dire ... : à ce moment-là, ils doivent le repérer au temps qu'on a vu !

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Moi je suis la 2nde démarche.

Par contre, je ne vois que des phrases avec des verbes d'action dans un 1er temps et ils apprennent qu'un verbe est un mot qui dit ce que fait une chose, une personne ou un animal.

Quand ils repèrent sans erreur les verbes d'action, je passe au verbe avoir.

Ils apprennent alors que c'est un verbe spécial qui dit ce qu'on a, ce qu'on possède.

Puis on passe au verbe être et ils découvrent qu'il indique dans quel état est une personne, une chose ou un animal.

Donc la définition d'un verbe devient celle-ci ensuite " un mot qui dit ce qu'on fait, ce qu'on a ou qui dit dans quel état on est."

Pour identifier le verbe dans une phrase, on utilise une "formule magique" : "c'est amusant de... "

Je n'aborde le sujet que lorsque la notion de verbe est acquise.

Ils doivent se poser la question "qui est-ce qui.. ou qu'est-ce qui...?" pour identifier le sujet.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

C'est intéressant car en termes de "sens", les verbes sont traditionnellement scindés en "verbes d'action" et "verbes d'état".

En gardant une bonne progression (passer d'une action "franche" où le corps bouge beaucoup à une action "discrète" où le corps bouge peu), on peut installer déjà de bonnes notions.

Pour les verbes d'état, je trouve que c'est moins simple car dans "Les chats sont gris", si on se base sur "le mot qui indique l'état", les élèves ont tendance à répondre "gris".

Je trouve personnellement que le verbe "avoir" (mais aussi "posséder", détenir...) est encore plus compliqué : le sujet n'agit pas du tout et ce n'est pas un verbe d'état.

Je trouve que le principe de ne passer au verbe "être" et "avoir" que lorsque le repérage des verbes d'action est installé est intéressante.

J’ai regardé dans le livre indiqué par Matteo64 : Enseigner la langue française à l'école de Carole Tisset : elle détaille bien les difficultés de repérage du verbe.

Elle part d’un double constat :

  • Ce qui caractérise un verbe, c’est sa capacité à donner le temps de la phrase. Mais ce concept est difficilement accessible en début d’apprentissage de la grammaire.
  • Repérer le verbe par la notion « d’action » est une étape difficilement incontournable (c’est accessible) mais il faut s’en détacher le plus rapidement possible car elle peut induire de fausses représentations et est insuffisante.

Elle propose aussi une solution alternative en se basant sur « l’intuition » des élèves (bon, là… je ne suis pas certaine que tous les élèves puissent « intutionner » dans le bon sens !).

On souligne dans des phrases le verbe conjugué, et on demande aux élèves de changer ce mot par un autre mot de manière à ce que la phrase garde du sens.

En quelque sorte, on installe la notion « dans une phrase, le verbe conjugué ne peut être remplacé que par un autre verbe conjugué ».

Les élèves se font ainsi un certain nombre de « verbes référents ».

Elle propose ensuite de passer à l’encadrement par « ne… pas ».

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Créer un compte ou se connecter pour commenter

Vous devez être membre afin de pouvoir déposer un commentaire

Créer un compte

Créez un compte sur notre communauté. C’est facile !

Créer un nouveau compte

Se connecter

Vous avez déjà un compte ? Connectez-vous ici.

Connectez-vous maintenant
  • En ligne récemment   0 membre est en ligne

    • Aucun utilisateur enregistré regarde cette page.
×
×
  • Créer...