Question

[anndreina]

Et bien, tu as parlé de t'adresser au médecin scolaire, c'est une idée. Sinon, il est possible de passer par le camsp (ou cmp, je ne fais pas trop la différence) pour faire un bilan complet et détecter la source du problème (psychologique ou autre). De plus, si un suivi orthophonique se met en place, l'orthophoniste va faire un bilan précis et pourra diriger les parents vers un professionnel particulier en fonction de ses constats. Nous, dans le doute, on a même consulté une audioprothésiste, on ne s'est pas contenté du "Tout va bien, revenez dans 6 mois" (du médecin), car on sentait que quelque chose n'allait pas.

Je pense que si tu sens que quelque chose ne va pas (et les parents de ton élèves aussi), il faut frapper au plus de portes possibles. Mais ce n'est que mon avis.

[anndreina]

Merci, et bon courage à toi et à ton élève!

[Pepettebond]

[calinours]

Finalement, c'est plus grave ...

J'ai un élève en classe de GS dans une situation très proche de ce qui est décrit dans ce sujet et qui avait attiré l'attention de l'enseignante en MS aussi. Les entretiens successifs avec les parents pour expliquer notre inquiétude devant une expression orale généralement incompréhensible au delà de la connivence ont débouché sur la consultation d'un ORL (je pense que l'orthophoniste y a contribué patiemment aussi)... Le spécialiste, d'après la maman, aurait diagnostiqué une déficience auditive relativement importante due à une otite séreuse mal soignée aggravée par une otite externe du baigneur... J'en déduis (mais ce n'est pas mon métier on est d'accord) une surdité conductive (l'oreille interne fonctionne très mal à cause des liquides qui y stagnent) qui peut expliquer le retard langagier mais aussi les comportements anormaux observés en classe depuis la PS... Une opération est prévue dès ce printemps. Je n'ai pas davantage d'informations...

 

En classe, il a bien progressé (en langage, malheureusement, c'est plutôt moi qui ai progressé en compréhension...), mais clairement pas aussi vite que les autres, du coup, le décalage est énorme. Il a du mal à comprendre/respecter les consignes.

En plus, c'est un enfant qui se fatigue très vite (apparemment, j'ai lu que les efforts d'attention demandent énormément d'énergie aux enfants malentendants), alors pas facile de l'aider...

 

Je le mets bien en face de moi en regroupement (et il réclame sa place si on oublie !), je lui réexplique individuellement, je le prends en APC motricité fine (de toute façon, il va à la garderie sinon), j'ai fait un PPRE où il ramène à la maison un petit livre qu'on a bien raconté avant, et il le raconte chez lui, puis aux autres (enfin, à sa façon, mais on a découvert qu'il comprend bien plus que ce qu'on pensait, et il met le ton comme nous ! Par contre, on ne le comprend toujours pas trop...).

Les autres sont très patients avec lui et l'aident beaucoup (j'ai la chance d'avoir un bon climat de classe). Mon atsem aussi est très positive à son égard (ça aide). Par contre, il est incapable de dire un mot de plus de 2 syllabes (cinéma devient cima), ou de répéter une courte phrase ("Je suis là" pour l'appel devient "è-eu-è là").

 

Tous les moyens disponibles ont été mis en œuvre dès septembre et consigné dans un PPRE qui évoluera sûrement vers un PAP d'ici le CP. Ce dernier n'est pas exclu à ce jour même si la possibilité d'un maintien en GS a été évoqué... En attendant l'équipe éducative qui se prononcera sur l'orientation, je mets le paquet en classe avec F (appelons-le ainsi) : répétition des consignes (je répète souvent individuellement et prends le temps de vérifier la compréhension), proximité dans l'organisation spatiale, je préserve l'écoute (on ne se moque pas de F, les autres élèves ont compris) et je maintiens l'écoute même et justement quand c'est peu compréhensible... Le dispositif préconisé par Pierre Péroz (voir le sujet développé dans le même domaine...) aide un peu cet élève dans la mesure où la communication orale reste possible : on écoute F le temps qu'il faut, il sait qu'il peut parler sans qu'on se moque, il sait qu'il peut répéter, certains mots isolés sont non seulement compréhensibles mais correspondent effectivement au propos développé par le groupe... Le niveau de langage en réception est bien moins perturbé qu'en production. Bref, l'expression orale de F reste éloignée de ce qu'on peut attendre d'un élève de GS, mais F ne décroche pas. Nous attendons tous de voir comment il va se comporter après l'opération annoncée...

[natachalala]

Est-ce que je ne suis pas censée dire à la maman de monter un dossier MDPH ? Surtout qu'une AVS pourrait être une aide précieuse pour lui (mon AVS joue un peu ce rôle, par la force des choses...). 

 

Je dirai que oui, surtout que le maintien en GS n'est plus possible que sur demande de la MDPH.

[natachalala]

Bah, si tu as un très bon contact alors oui. Tu lui expliques que cela permettra peut être le maintien en GS et la nomination d'une AVS... Les parents sont souvent prêts à aider leurs enfants.

Vous pouvez déjà regarder le document à compléter... Il est téléchargeable. Il me semble qu'il faut un bilan psy (et tu l'as déjà sollicitée et c'est bien) et un certificat médical (si le médecin de famille ne veut pas en entendre parler, il faudra peut être attendre un certificat de la part de ceux qui vont faire le suivi ORL).

Un dossier MDPH cela demande du temps à être monté (en dépit de bon sens parfois) alors il vaut mieux s'y prendre longtemps à l'avance.

 

Si tu as peur de te lancer seule (attention dans MDPH il y a bien le mot handicap et on ne peux jamais prévoir complétement la réaction des parents qui ne sont peut être pas prêts à entendre ce mot) tu peux attendre la visite de la psy et faire une équipe éducative.

[mamiebrossard]

Nous avons eu une élève avec une surdité grande pour une oreille. Elle a été appareillée au début du Cp et a vécu une scolarité tout à fait normale

[calinours]

(...) Je ne savais pas qu'on pouvait encore redoubler. La maman m'en a tout de suite parlé, elle croyait qu'il lui suffisait de demander pour qu'on accepte le redoublement...

Une conférence de consensus a été organisée il y a un peu plus d'un an à propos du redoublement qui serait une spécificité française. Une synthèse des débats et des recommandations du jury de la conférence a été rédigée par le CNESCO et l'IFE. Quel que soit le cas présenté, il faut trouver une alternative au maintien mais en cas de handicap reconnu (par un PPS ou en instance de l'être) ou en cas de problème de santé non pris en charge par la MDPH, le maintien reste possible assorti d'un PAI voire d'un PAP. Il faut dans tous les cas réunir et conserver une trace d'une équipe éducative.

 

Un dossier MDPH cela demande du temps à être monté (en dépit de bon sens parfois) alors il vaut mieux s'y prendre longtemps à l'avance.

Si tu as peur de te lancer seule (attention dans MDPH il y a bien le mot handicap et on ne peux jamais prévoir complétement la réaction des parents qui ne sont peut être pas prêts à entendre ce mot) tu peux attendre la visite de la psy et faire une équipe éducative.

Il ne faut en aucun cas tout assumer tout(e) seul(e), il serait temps de prévoir une prémière équipe éducative qui réunit les personnes concernées à commencer par les parents, la direction, la psychologue scolaire voire le médecin du CMS. La rédaction d'un PPS peut être décidé, proposé aux parents et soumis à la CDA qui peut notifier un accompagnement en classe (AESH). Des précisions ici : du repérage des difficultés aux premières démarches

[Pepettebond]

Attention depuis les derniers BO   c'est la famille qui doit être à l'initiative de dossier MDPH ...

 

Donc quand on présente le truc faut vraiment disparaitre ....du futur dossier .

[calinours]

Attention depuis les derniers BO   c'est la famille qui doit être à l'initiative de dossier MDPH ...

Donc quand on présente le truc faut vraiment disparaitre ....du futur dossier .

Tout à fait d'accord : la saisine de la MDPH revient à la famille en priorité.

 

Quant au " truc ", à chaque fois que j'ai eu à l'expliquer ou à le suivre avec l'enseignant-référent, nous sommes restés clairs et précis avec les parents dans le cadre de l'équipe éducative.

 

(...) Connais-tu le LPC (langage parlé complété) ? C'est une façon de positionner sa main pour distinguer les sons proches (mais pas comme Borel Maisonny où c'est pour la lecture, avec un geste pour chaque son), là il y a peu de gestes et c'est juste pour aider les malentendants à distinguer p/m/b (quand ils s'aident des mouvements de la bouche pour comprendre leur interlocuteur, ce qui est à mon avis le cas de mon élève), par exemple.

Les deux sont d'ailleurs compatibles car le but n'est pas le même, par contre, les deux semblent "relativement" simples à mettre en œuvre (enfin, moins le LPC, mais ça reste accessible à un niveau modeste, il me semble).

Il y a une formation sur 3 samedis (quasi gratuite : 19 euros l'adhésion à l'association) justement à côté de chez moi au printemps, je me demandais si ça valait le coup ou pas que j'essaie... Ça m'intéresse, après 3 samedis, bon... Mais ça m'intéresse, pas seulement pour mon élève, mais pour tous ceux que je pourrais rencontrer un jour.

 

http://alpc.asso.fr/la-surdite/code-lpc-et-langue-francaise/

Si tu t'engages en tant que codeuse, chapeau bas en passant, il faudra assumer un temps de formation c'est sûr. Mais je pense que c'est un accompagnement dont on devrait bénéficier en classe avec l'affectation d'un AED spécialisé, mais je rêve là...

[pimouss26]

Attention depuis les derniers BO   c'est la famille qui doit être à l'initiative de dossier MDPH ...

 

Donc quand on présente le truc faut vraiment disparaitre ....du futur dossier .

 

il faut faire une équipe éducative, où la conclusion pourrait être le dossier mdph

Il faudrait inviter les parents, l'orthophoniste 

[pike]

 

Est-ce que je ne suis pas censée dire à la maman de monter un dossier MDPH ? Surtout qu'une AVS pourrait être une aide précieuse pour lui (mon AVS joue un peu ce rôle, par la force des choses...). 

 

Je dirai que oui, surtout que le maintien en GS n'est plus possible que sur demande de la MDPH.

 

Certains IEN acceptent encore sans la demande de la MDPH.

C'est le cas dans ma circo et notamment pour un enfant de GS de mon école. Les parents ne veulent absolument pas faire de dossier MDPH.

Après discussion avec l'IEN, il nous a dit que si l'enseignante pensait que le maintien était profitable à l'enfant, il ne s'y opposerait pas du tout.