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Posté(e)

En attendant, en 2015, dans de trop nombreux établissements du secondaire, il y a beaucoup trop d'élèves dys pas diagnostiqués, ou sans soin ni suivi, parce que ça n'a pas été fait en amont, ou parce que les parents n'ont pas suivi, ou parce qu'ils ne savaient pas, ou parce qu'il n'y pas de pédopsy à moins de 100 km à la ronde, idem pour les orthophonistes, parce que la psychomotricité, ce n'est pas remboursé par les sécu (tout comme les séances chez un psychologue). Les CMPP sont saturés, les listes d'attentes s'allongent, bref.... On n'est pas bons en France, on pond des lois sur le handicap sans accompagnement de qualité (le statut des AVS n'est vraiment pas à envier...), pariant sur la bonne volonté des petites fourmis laborieuses.

En attendant, en 2015, j'ai croisé des profs qui ne voulaient pas d'AVS dans leur classe....

En attendant, en 2015, le MEN a pondu un énième plan d'accompagnement (le PAP....) pour, soi disant, faciliter la tâche. Mais le médecin scolaire, on ne le voit jamais (quand il y en a un), alors on ne peut pas le remplir, ce machin (encore une usine à cases, cela dit en passant).

Bref : encore une loi, très noble dans le fond, mais qui prend l'eau, faute d'accompagnement, de formation digne de ce nom : on a voulu satisfaire les parents d'enfants porteurs de handicap avec cette loi, 10 ans après, le constat est amer pour tout le monde.

La cerise sur le gâteau, ce sont les commissions pluridisciplinaires de la MDPH..... J'aimerais être une petite souris, parfois !

De toutes manières, à l'impossible, nul n'est tenu, vous êtes PE, pas psy, ni orthophonistes, ni médecins, vous faites comme vous pouvez et si un IEN vous reproche quoi que ce soit, sortez votre argumentaire, préparé à l'avance. Ca suffit la culpabilisation à outrance !

Posté(e)

En attendant, en 2015, j'ai croisé des profs qui ne voulaient pas d'AVS dans leur classe....

Peut-on le leur reprocher ?

La cause de ce refus se trouve sans doute dans la phrase qui précède ta remarque :

on pond des lois sur le handicap sans accompagnement de qualité (le statut des AVS n'est vraiment pas à envier...), pariant sur la bonne volonté des petites fourmis laborieuses.

Nombre de collègues font état d'une présence souvent au mieux inutile, au pire contre-productive -voire toxique- pour l'élève censé en bénéficier.

En général, ce souci est résolu... en déplaçant l'AVS sur une autre école, où il ira "aider" l'élève d'un collègue plus docile.

Posté(e)

Le refus est dû à d'autres choses aussi : beaucoup d'enseignants sont dans une culpabilisation bien entretenue par la hiérarchie, et toute présence extérieure est donc très mal vécue. De plus, la présence des AVS dans le secondaire, en particulier au lycée, est moins bien perçue, moins connue, et je me demande comment cela est possible 10 ans après la promulgation de la loi....

Il y a aussi le scandale des recrutements : on a demandé aux directeurs d'école, aux chefs d'établissement, de recruter ce personnel, sans aucune formation en DRH. Ca non plus, ça ne s'improvise pas, ça s'apprend. J'ai recruté moi aussi, et j'ai fait des bourdes, quand bien même j'avais demandé de l'aide à mon cher et tendre, qui sait y faire.

Posté(e) (modifié)

Le refus est dû à d'autres choses aussi : beaucoup d'enseignants sont dans une culpabilisation bien entretenue par la hiérarchie, et toute présence extérieure est donc très mal vécue.

Il me semble que c'est bien plutôt le refus de la présence d'un AVS qui est l'objet d'une culpabilisation par l'institution (hiérarchie mais aussi psy scolaire...).

"Comment ? On propose de l'aide pour l'enfant et vous la refusez ?"

(L'"aide" étant la personne à qui tu as expliqué en vain une bonne cinquantaine de fois que ça ne sert à rien d'exiger avec véhémence l'attention de l'élève dont elle est chargée car sa pathologie le fait naturellement s'écrouler de fatigue à partir de 9h20...)

De plus, la présence des AVS dans le secondaire, en particulier au lycée, est moins bien perçue, moins connue, et je me demande comment cela est possible 10 ans après la promulgation de la loi....

Elle est peut-être moins bien vécue par les élèves eux-mêmes, à cet âge.

Modifié par prof désécol
Posté(e)

Bref : encore une loi, très noble dans le fond, mais qui prend l'eau, faute d'accompagnement, de formation digne de ce nom : on a voulu satisfaire les parents d'enfants porteurs de handicap avec cette loi, 10 ans après, le constat est amer pour tout le monde.

Et donc ? En quoi est-ce une loi "très noble" ?

Comme souvent lorsqu'il s'agit de problèmes de société, on est confronté à des intérêts parfois contradictoires — celui des enfants handicapés, celui des enfants qui ne le sont pas, celui des parents, celui des professionnels, et j'en passe.

La plupart des principes sous-jacents sont très nobles, même lorsqu'ils sont largement égoïstes (ainsi, il me semble aussi noble que normal que des parents se battent de toutes leurs forces dans l'intérêt de leur enfant handicapé, quoi qu'il puisse en coûter à la société).

Mais en ce qui concerne la loi et le législateur, le courage et la noblesse consistent à prendre en compte l'ensemble des données du problème, et d'aboutir à un compromis viable à tous points de vue, budgétaire compris. A faire des choix, et à déterminer démocratiquement le niveau de sacrifice demandé aux uns et aux autres pour aboutir au résultat souhaité. Pour moi, ce n'est pas le cas de la loi de 2005, qui affirmait de soi-disant principes pour mieux en saboter d'avance la mise en œuvre concrète, et faisait semblant de satisfaire des revendications catégorielles sans s'en donner les moyens.

Bref : pour moi, c'est plutôt une loi ignoble, de basse politique et de pur affichage, camouflant des orientations d'ordre budgétaire et des sacrifices non consensuels sous un discours faussement humaniste. (il va de soi que je parle de la forme, pas du fond !)

Posté(e)

C'est dommage que cette prise de position ne soit pas relayée par d'autres syndicats également ... Tout est dit !

Posté(e)

Bon, en effet, disons que le terme "noble" n'est pas judicieux en ce qui concerne cette loi, on peut cependant penser que certaines intentions étaient nobles lors de la phase réflexive, enfin c'est ce que je me force à croire.... Je partage l'analyse d'Argon, ce que je voulais dire , c'est que, au bout du compte, la montagne aura accouché d'une minuscule souris, comme toujours depuis 30 ans.

Posté(e)

Je dirais plutôt que la montagne inoffensive s'est avérée être un volcan ...

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