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Posté(e)

Bonjour à tous,

Je prépare un dossier dans le cadre de mon année L3 en sciences de l'éducation et j'ai choisi le thème "Professeur des écoles en milieu rural".

Je cherche à montrer les spécificités, les enjeux et les limites de ce mode d'enseignement en particulier.

Pour cela, je n'avais pas vraiment envie de vous soumettre un questionnaire long et fastidieux, je cherche simplement des témoignages de PE qui ont pratiqué en milieu rural avec des classes multi-niveaux voire même classe unique, leur ressenti positif ou négatif.

Si vous n'avez pas enseigné en milieu rural, n'hésitez pas également à me faire part de votre idée sur le sujet (est-ce que cela vous fait envie ou pas du tout, pourquoi?).

Merci d'avance à tous ceux qui prendront le temps de me répondre.

Bonne journée

Posté(e)

Bonjour,

Je travaille en école rurale depuis pas mal de temps. J'ai une classe multiniveaux (TPS à GS).

Une classe multiniveaux c'est du travail de préparation car tu multiplies ta préparation par 4.

Il est parfois difficile de travailler les albums qui correspondent aux 4 niveaux.

Par contre je ne changerai pour rien au monde car le multiniveau permet au GS d'être responsabiliser auprès des plus petits. (forme de tutorat sur certains temps de classe, et aide pour mettre les manteaux)

Les plus petits ont les plus grands comme modèles. par conséquent beaucoup moins voir pas du tout de pleurs à la rentrée. (et oui l'effet boule de neige: un qui commence à pleurer et c'est le reste de la classe qui pleure!!!). Certains piochent des choses dans les niveaux supérieurs aussi.

Exemple de la date et compter les enfants dans les rituels, à entendre les GS, les plus petits progressent plus vite à compter et à se repérer dans la semaine.

Je trouve qu'il est plus facile d'avoir des attitudes de travail pour les petits car les MS et GS savent déjà comment faire.

La mise en place des règles de vie de classe ne sont quasiment pas nécessaires car les PS sont guidés par les plus grands.

Je ne souhaite pas que notre école de 3 classes grandisse, car cela voudrait dire que je perdrai mes GS dans ma classe qui sont de bons éléments moteur pour le groupe classe.

j'espère que mon témoignage d'aidera.

bon courage pour la suite

Posté(e)

idem

j'ai travaillé 2 ans en milieu rural et actuellement en REP. J'ai trouvé ça tout autant difficile. Je suis en CLIS et là où j'étais :

- pas d'accès culturel,

- pas de prises en charge car les familles n'étaient pas mobile,

- pas de partenaires sur place,

- "parcours du combattant" pour monter le moindre projet,

- pas de financements spécifiques,

- très peu de moyens,

etc etc….

et globalement l'impression d'être un peu "seul au monde".

bref pour moi l'expérience ne fût pas bonne. Je crois que tout dépend du milieu, il y a campagne et campagne!

Posté(e)

Je n'ai pas de points de comparaison, ayant toujours travaillé dans le rural "profond", mais quand des collègues arrivent de coins plus éclairés ils hallucinent du niveau (bas) de nos élèves. Moi j'y suis habituée! :idontno:

Il est très difficile d'accéder à la culture (le prix du moindre déplacement en car est exorbitant!).

Les classes sont vieilles, moches, les fenêtres pas isolées, les tables sont antiques, les ordinateurs presque inexistants.

J'ai commencé ma carrière avec un cycle 3 complet + 1 élèves très perturbateur, ça a été compliqué. Car oui, les élèves perturbateurs et violents il y en a aussi dans les campagnes, et on n'a encore moins d'aides pour les gérer (RASED incomplets, ou navigant sur tellement d'écoles qu'il ne peuvent pas vraiment aider).

Depuis quelques années j'ai la chance d'être dans une (rare) école de campagne où il n'y a pas de doubles niveaux (ou triples) et bien c'est infiniment plus facile de faire classe!

Dans ces conditions (1 CE1 à 24) les inconvénients cités plus hauts me semblent finalement accessoires. ;)

Par contre, l'avantage dans notre coin c'est que jamais les parents ne viendront chipoter parce qu'on n'a pas terminé le programme ou autre...

Posté(e)

Bonsoir,

j'en suis à ma 5ème année en cycle 3 en école rurale. Cette année j'ai 17 élèves.

Les plus (pour mon école) : - petits effectifs

- école numérique rurale donc un TBI et une dizaine d'ordis portables

- le photocopieur de la mairie a été changé et nous avons récupéré le leur. C'est

un photocopieur couleur ! On aurait du mal à s'en passer maintenant.

- Je suis du cru donc aucune difficulté pour m'intégrer

- l' amicale et la mairie qui nous aident pour nos projets .

Les moins : - il faut toujours se déplacer (en car) pour les sorties culturelles ou autres.

- la quantité de travail même au bout de 5 ans.

- avoir certains élèves plusieurs années de suite (surtout pour les + pénibles)

Posté(e)

J'ai enseigné (et aimé enseigner) en milieu rural et je suis d'accord pour dire que c'est aussi difficile que de travailler en REP même si cette difficulté est peu reconnue.

Voici ma petite contribution (qui j'espère t'aidera) :

Pour ce qui est de la justification de garder de petites écoles en milieu rural, je suis assez réservée.

Il faut étudier les + et les - en regardant à plusieurs niveaux, et dans cet ordre de priorité à mon avis :

- Au niveau de l'intérêt pour les élèves

- Au niveau de l'intérêt pour les enseignants

- Au niveau de l'intérêt pour les parents

- Au niveau de l'intérêt pour les communes

Depuis très longtemps, on garde des écoles dans de petites communes "pour garder de la vie", "animer", ... ces villages.

Est-ce réellement le rôle de l'école, surtout quand ça créé à côté des difficultés énormes ?

On parle aussi de la nécessité de garder l'école au village pour éviter aux parents de faire des déplacements en voiture.

Et pourtant, ces mêmes parents n'hésitent pas à prendre la voiture pour aller "à la ville" au fast food, au supermarché, ...

Donc ce n'est plus tellement un argument si la préservation de cette école crée d'autres difficultés par ailleurs.

C'est pour cela que j'ai mis ces deux niveaux en dernier.

Ces forums sont le témoin des difficultés de certains enseignants à travailler dans le rural : niveaux multiples, tout le temps de service de récréation, difficultés à s'entendre avec son collègue unique, nécessité de négocier sans cesse avec le Maire et les parents pour faire respecter les textes, locaux pas toujours adaptés, manque de matériel, des difficultés à faire des sorties du fait du coût des transports, ...

Ils sont aussi le témoin des joies pour d'autres d'y enseigner : proximité, suivi des élèves sur plusieurs années, ...

Au niveau de l'intérêt pour les élèves, il me semble que s'il est concevable de conserver la proximité pour les classes maternelles, à l'heure actuelle, il n'est plus possible pour des élèves d'élémentaire de recevoir le même enseignement en milieu rural (en cours triples à quintuples) que leurs camarades d'écoles plus grandes.

Donc il faut au minimum créer des RPI permettant d'avoir au maximum des cours doubles et si possible dans des écoles avec au moins 2 classes d'élémentaire, l'idéal étant, si le relief le permet, de construire une école neuve dans le plus gros village et d'y faire venir tous les élèves pendant 5 ans.

Parce qu'il y a effectivement écoles rurales de campagne et écoles rurales de montagne, et ces dernières sont souvent plus éloignées en temps les unes des autres et la météo rend parfois les déplacements périlleux.

L'école rurale d'une ou deux classe s'y justifie peut-être un peu plus.

Posté(e)

Merci beaucoup pour vos réponses qui vont vraiment m'aider à orienter mon dossier.

Je prends vraiment la mesure des difficultés que vous avez pu éprouver (ou pas d'ailleurs pour certains) à enseigner dans ce contexte, surtout dans les campagnes très reculées.

J'ai une dernière question : vous n'avez certainement pas tous le même nombre d'années de pratique mais est-ce que vous avez été "préparé" un peu ou pas du tout pendant votre formation IUFM ou ESPE à ce type de contexte?

Ça donne toujours l'impression qu'on vous jette tout cru dans la gueule du loup et advienne que pourra ....!

Posté(e)

Je n'ai pas du tout été préparée à enseigner en rural, et même en cours multiples, qui est la première difficulté rencontrée dans les petites écoles.

Aucun maître formateur n'enseignait en rural et je connais même de supers enseignants candidats au CAFIPEMF qui ont été recalés (officieusement bien sûr) car ils ne comptaient pas quitter leur classe rurale reculée donc que ça n'intéressait pas l'IUFM !

Posté(e)

C'est bien ce que je pensais, merci Goélette pour ta réponse

Posté(e)

Moi j'ai été préparée à travailler en milieu rural car nos stages s'effectuait pour la plupart dans ce milieu. Mon stage filé était un RPI classe multiniveau cycle 3 toutes les semaines, seule dans l'école!!!!!! comment ne pas être mieux préparée. Le seul stage que j'ai effectué en cours simple était en ZEP à la ville. Et depuis toujours eu du multiniveau. (10 ans de carrière). Bien évidement j'ai connu des école rurale plus compliqué que d'autres où parfois nous n'avions aucun moyen. Je suis dans une partie de la vendée où l'école privée est très ancrée et du coup les écoles publiques sont petites et peu plébiscitées par les maires.

On commence à voir du changement. J'ai la chance d'être arrivée dans l'école actuelle sur l'ouverture de classe dans une école neuve.

Posté(e)

J'ai une dernière question : vous n'avez certainement pas tous le même nombre d'années de pratique mais est-ce que vous avez été "préparé" un peu ou pas du tout pendant votre formation IUFM ou ESPE à ce type de contexte?

Ça donne toujours l'impression qu'on vous jette tout cru dans la gueule du loup et advienne que pourra ....!

C'est tout à fait ça!! :lol:

Mais bon de toute façon, l'IUFM ne nous a jamais rien appris de concret (préparation, gestion de classe, etc...)

On nous faisait construire de belles séquences avec une classe idéale (niveau simple - 24 élèves - pas d'élèves en grosses difficultés - pas de perturbateurs - une salle ordi, etc...) et on nous disait que les manuels c'est le mal. :devil_2:

Et puis un jour, en T1, tu débarques en CE2-CM1-CM2 avec un gamin qui balance ses affaires à travers la classe et qui t'insulte.

Et tu es bien contente de les trouver, les manuels d'un autre temps, car tu as autre chose à faire qu'à créer toi-même tes exercices!!!

  • J'adhère 1
Posté(e)

Je ne vais rien apporter à cette discussion mais je la trouve très intéressante moi qui vient de la grosse ville (petite couronne parisienne). C'est vrai qu'on a du mal à imaginer comment ça fonctionne dans la campagne.

Alors, on a aussi les doubles niveaux mais pas les triples ou plus. Le vocabulaire du type RPI, chargé(e) d'école (plutôt que directeur(trice), etc, j'ai mis du temps à comprendre le sens.

Ca doit être une sacrée énergie vos classes. Dans des écoles plus grosses, ça peut être l'usine. Mais c'est sans doute plus facile aussi de se répartir les élèves compliqués.

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