ratatouille Posté(e) 6 décembre 2015 Posté(e) 6 décembre 2015 Je l'avais déjà compris avant. Et je reste en désaccord. Tu sembles partir de l'idée que la norme, le système qui fonctionne, c'est l'école de ville. Hors, pour moi, c'est bien l'école de ville qui souvent dysfonctionne. Parce que les effectifs y sont trop importants. Parce qu'on n'y a pas la souplesse d'une école rurale. Quand tu écris "...et qu'il est possible de donner aux élèves de cette école le même enseignement (ce qui est l'essentiel, à mon humble avis que dans les grandes écoles[...] bien entendu qu'il n'y a pas de raison de la supprimer !)" moi, j'écrirais plutôt "si, dans les école de ville, on peut trouver le même enseignement que dans les école rurales, alors, pourquoi pas, éventuellement, on peut envisager de les conserver".
Goëllette Posté(e) 6 décembre 2015 Posté(e) 6 décembre 2015 Je l'avais déjà compris avant. Et je reste en désaccord. Tu sembles partir de l'idée que la norme, le système qui fonctionne, c'est l'école de ville. Hors, pour moi, c'est bien l'école de ville qui souvent dysfonctionne. Parce que les effectifs y sont trop importants. Parce qu'on n'y a pas la souplesse d'une école rurale. Quand tu écris "...et qu'il est possible de donner aux élèves de cette école le même enseignement (ce qui est l'essentiel, à mon humble avis que dans les grandes écoles[...] bien entendu qu'il n'y a pas de raison de la supprimer !)" moi, j'écrirais plutôt "si, dans les école de ville, on peut trouver le même enseignement que dans les école rurales, alors, pourquoi pas, éventuellement, on peut envisager de les conserver". Mais non, tu m'as mal comprise. Je ne mets pas l'une plus haut que l'autre, et je ne pense pas qu'il faille le faire dans ton sens non plus. Simplement, je connais des écoles rurales avec des cours cabossées et pas de préau dans lesquelles il est impossible de faire du sport, où il n'y a pas d'ordinateur donc où tu ne fais pas informatique, ... etc Quand tu as une classe primaire unique, il est faux de prétendre que tes élèves de CM auront couvert tout le programme de sciences, d'histoire et de géographie. Dans ces cas, les élèves ne reçoivent pas l'enseignement conforme aux programmes. Et c'est ça aussi, le rural. Oui mais de toute façon les parents ne travaillent pas forcément dans la petite ville d'à côté, donc je les vois mal emmener leurs enfants dans une ville puis aller bosser dans une autre et le soir inversement, que de temps perdu dans les transports ... Et qd n'y a pas d'école dans un village il y a bien souvent un car de ramassage. Dans mon village (celui où j'habite , pas celui de mon école) qui est très étendu (plein de hameaux, un des villages les plus étendus de France), même s'il n'y a qu'une école maternelle primaire (6 classes en tout), il y a un car qui passe par tous les hameaux 4 fois par jour. Dans ce cas, il y a les transports scolaires. Qu'ils prendront d'ailleurs dès la 6è. Et les parents peuvent parfois les inscrire dans la commune de leur lieu de travail. L'école que tu évoques a 6 classes. C'est déjà beaucoup. La plupart de celles que je connais n'en ont que 2 ou 3, avec des cours triples minimum. C'est une réalité très différente, que certains collègues peuvent bien ou mal vivre.
Gribouillette Posté(e) 6 décembre 2015 Posté(e) 6 décembre 2015 Ce que j'aime dans les écoles rurales : - bien souvent, il n'y a pas de sonneries...et il en découle une énorme liberté pédagogique et une grande adaptation aux rythmes des enfants. Ainsi, je me permets de sortir en récréation à plus ou moins 10 minutes près. Ce qui permet d'abréger un travail fastidieux ou inefficace ou au contraire de terminer ce qui est en cours et qui fonctionne. - Les locaux sont petits : on ne perds pas de temps à monter / descendre des escaliers qui engendre en plus parfois du chahut. - J'ai les clefs de l'école et de ma classe, il n'y a pas d'alarmes... donc je viens absolument quand je veux à l'école. Je n'avais pas pensé à ces 3 points positifs! (En fait c'est que je ne connais pas les écoles de ville, je n'ai jamais connu que des écoles sans sonnerie, sans escalier, et sans alarmes!! A part une fois dans un stage, école de 14 classes, quelle horreur!)
Goëllette Posté(e) 7 décembre 2015 Posté(e) 7 décembre 2015 Oui, tu as de la chance, même si effectivement, certaines écoles de ville sont dans un état lamentable !
Goëllette Posté(e) 7 décembre 2015 Posté(e) 7 décembre 2015 Voilà, ça ressemble à celles que je connais, les cours quadruples-quintuples en moins. Mais dans le cas où les enseignants vivraient mal le fait d'y être nommés, les 6 classes pourraient être regroupées dans le plus gros village, dans un bâtiment neuf et fonctionnel, à côté d'une belle salle de sport ...
ratatouille Posté(e) 8 décembre 2015 Posté(e) 8 décembre 2015 Goëlette, tu oublies aussi dans tout cela l'un des points essentiels des écoles rurales : les bas effectifs des classes. Quand tu as un cours double ou triple, généralement, les effectifs y sont moindres que dans les cours simples de ville. Des cours simples, c'est très souvent 25 - 28 élèves en cycle 3. En classe rurale, tu tournes plus aux alentour de 20- 22 max. (et par chez moi, juste pour faire rêver, c'est plus 18 en cycle 3 et 16 en cycle 2...). Moins d'élèves, plus de temps pour eux... Pourquoi vouloir regrouper, fatiguer les enfants par des transports, augmenter les effectifs par classe (c'est ce qu'il se passe lorsqu'il y a des regroupement. Il est fréquent qu'une classe saute.) ? Enfin, quand on pratique (comme c'est mon cas) une pédagogie de la coopération, les cours multiples sont souhaités ! Je préfère la difficulté de mon CP-CE1 à un CP simple plus chargé (avec son lot d'élèves en difficulté qui, quelque part, en fait aussi un cours multiple). Et ta belle salle de sport ne me fait pas rêver si pour cela je dois avoir une cour avec 150 gamins qui de par leurs interactions engendrent plus de stress pour les élèves fragiles, de tensions inter- individus. Je me répète : on fait aussi de très belles choses dans les écoles rurales. En fait, avec les collègues, on se dit souvent que les élèves de nos petites communes alentour sont réellement privilégiés.
Goëllette Posté(e) 8 décembre 2015 Posté(e) 8 décembre 2015 Goëlette, tu oublies aussi dans tout cela l'un des points essentiels des écoles rurales : les bas effectifs des classes. Quand tu as un cours double ou triple, généralement, les effectifs y sont moindres que dans les cours simples de ville. Des cours simples, c'est très souvent 25 - 28 élèves en cycle 3. En classe rurale, tu tournes plus aux alentour de 20- 22 max. (et par chez moi, juste pour faire rêver, c'est plus 18 en cycle 3 et 16 en cycle 2...). Moins d'élèves, plus de temps pour eux... Pourquoi vouloir regrouper, fatiguer les enfants par des transports, augmenter les effectifs par classe (c'est ce qu'il se passe lorsqu'il y a des regroupement. Il est fréquent qu'une classe saute.) ? Enfin, quand on pratique (comme c'est mon cas) une pédagogie de la coopération, les cours multiples sont souhaités ! Je préfère la difficulté de mon CP-CE1 à un CP simple plus chargé (avec son lot d'élèves en difficulté qui, quelque part, en fait aussi un cours multiple). Et ta belle salle de sport ne me fait pas rêver si pour cela je dois avoir une cour avec 150 gamins qui de par leurs interactions engendrent plus de stress pour les élèves fragiles, de tensions inter- individus. Je me répète : on fait aussi de très belles choses dans les écoles rurales. En fait, avec les collègues, on se dit souvent que les élèves de nos petites communes alentour sont réellement privilégiés. Mais toutes les écoles rurales que je connais ont des classes à plus de 20 et parfois à plus de 25 ! Tu en as de la chance par chez toi ! Une de mes collègues a un CE1-CE2-CM1-CM2 à 26 et sa collègue de maternelle-CP en a 24 ! Et mieux vaut un cours simple à 28 qu'un cours quadruple à 22, je t'assure ! J'ai vécu les deux et, quelque soit le niveau des élèves du cours simple, au moins, on ne doit pas se couper en 4 continuellement sans avoir le temps de poser une fesse sur sa chaise. Quant aux belles théories de la coopération, mieux vaut aussi coopérer en cours simple qu'en cours multiple ! Sinon, je sais bien qu'on fait de belles choses dans le rural. Mais le même enseignant ferait sans doute la même chose ailleurs. C'est une question d'intention, souvent.
ratatouille Posté(e) 8 décembre 2015 Posté(e) 8 décembre 2015 Bon, définitivement, on ne sera pas d'accord. D'autant plus que la coopération, pour moi, ce n'est pas une théorie. C'est une pratique. J'espère en tout cas que l'auteur du sujet aura pu se rendre compte au travers de cet échange que les réalités sont multiples, qu'une campagne française ne fait pas l'autre, et qu'école de ville ou de campagne, on trouve des enseignant motivés et contents de leur sort partout.
Goëllette Posté(e) 8 décembre 2015 Posté(e) 8 décembre 2015 Je connais d'excellents enseignants de cours simples en milieu urbain qui la pratiquent et font des miracles ! J'espère en tout cas que l'auteur du sujet aura pu se rendre compte au travers de cet échange que les réalités sont multiples, qu'une campagne française ne fait pas l'autre, et qu'école de ville ou de campagne, on trouve des enseignant motivés et contents de leur sort partout. Exactement !
fantomex Posté(e) 8 décembre 2015 Posté(e) 8 décembre 2015 C'est vrai il y a j'ai l'impression plusieurs sortes de rural. Le mien celui que je connais le mieux c'est celui des loyers bas attirant familles monoparentales ou et avec de faibles revenus.. c'est une zep rurale sans les structures aidantes. Pas de rased ou d'aide aux devoirs ni de spécialistes ni de maitre surnuméraire ni de mutiniveaux triés.... Juste des multiniveaux mélangeant élèves relevant de clis ou de l'hôpital de jour, allophone...et même parfois chance de très bons élèves. Parfois il y a trop d'élèves: GS CP CE1 à 25 dans une classe minuscule et c'est juste impossible. Plus rarement le nombre d'élèves descend sous les 18 et cela devient presque jouable. Ici le niveau de langage est faible. Tous les ans avec une moyenne d'une dizaine d'élèves par niveau j'ai en CP un ou deux élèves ne parlant pas ou peu et beaucoup d'autres avec très peu de vocabulaire. Tous les ans un ou deux partent pour le collège en segpa. Récemment seulement environ 1/3 d'un groupe de 15 que j'avais eu a réussi à avoir son brevet des collèges pourtant de moins en moins sélectif et je peux compter sur les doigts mes anciens élèves ayant eu un bac général en + de 15 ans. Avec ces conditions je trouve bien handicapant le multi surtout au c2 pour tous les élèves un peu moyen-faible qui trop souvent ne peuvent compter que sur moi et que malheureusement incapable de me dédoubler je ne peux pas aider. 1
Prune16 Posté(e) 13 décembre 2015 Posté(e) 13 décembre 2015 Merci beaucoup pour vos réponses qui vont vraiment m'aider à orienter mon dossier. Je prends vraiment la mesure des difficultés que vous avez pu éprouver (ou pas d'ailleurs pour certains) à enseigner dans ce contexte, surtout dans les campagnes très reculées. J'ai une dernière question : vous n'avez certainement pas tous le même nombre d'années de pratique mais est-ce que vous avez été "préparé" un peu ou pas du tout pendant votre formation IUFM ou ESPE à ce type de contexte? Ça donne toujours l'impression qu'on vous jette tout cru dans la gueule du loup et advienne que pourra ....! Pour ajouter mon experience qui j'espère t'aidera, je rejoins les collègues qui disent qu'il y a plusieurs types d'enseignement en école rurale selon: les moyens, l'entente avec la municipalité, les enfants difficiles ou pas, l'entente avec les parents. L'un ou l'autre de ces paramètres peut totalement faire changer notre vision et notre bien-etre dans ce type d'école. Concernant l'enseignement meme et son organisation, pour ce qui est de ma classe: Les avantages: - le mélange des CE2 et des CM, les grands aident les petits, tu peux mélanger les niveaux dans certains ateliers, c'est très bénéfique pour tous en tous points. - la liberté pédagogique, tu fais tes propres progressions de cycle, tu as libre choix des outils à utiliser, acheter. - la complicité avec les élèves, vu que tu es leur "seul référent adulte" à l'école (je n'ai pas de collègue) à part la cantinière, tu sens une confiance qui se noue et qui est bien visible. Certains se trompent et m'appellent "maman" très souvent. Une complicité que je n'avais pas eu l'occasion de voir dans de plus grosses écoles. Mais cela doit etre le cas pour d'autres collègues. - Tu peux voir le progrès de tes élèves sur plusieurs années, tu peux ajuster au mieux le rythme de chacun sur les trois ans du cycle vu que tu restes leur maitresse plusieurs années. Tu les connais sur le bout des doigts! ... Les inconvénients: - le temps de préparation (multiplié par le nombre de niveaux), le temps de correction... - l'organisation au quotidien: tu jongles entre les niveaux, tu es présente 30 min avec les uns, puis 45 min avec les autres... C'est assez épuisant. - la présence de parents parfois pesante, dans les petites communes, tous se connaissent et certains voudraient "copiner" avec toi. ... Pour la formation en multiple niveaux à l'iufm ( ESPE), aucune dans mon académie, je trouve cela dommage surtout que beaucoup de jeunes collègues démarrent par cela, vu que ce ne sont pas les postes les plus demandés... Il faudrait que la formation évolue à ce sujet mais cela c'est un autre débat. ;-)
sonia31 Posté(e) 18 décembre 2015 Auteur Posté(e) 18 décembre 2015 Je constate en tout cas qu'il y a bien des choses à dire sur ce sujet que je trouve pour ma part très intéressant, j'ai donc bien choisi mon thème pour ce dossier! Je comprends les arguments des uns et des autres que je trouve finalement tous très logiques et j'ai finalement l’impression que la manière dont l'école rurale est perçue par l'enseignant dépend principalement de son caractère et de sa manière d'enseigner.
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