nola Posté(e) 7 mars 2016 Posté(e) 7 mars 2016 Du coup, sur la méfiance des parents vis à vis de l'école, j'en est parlée à des mamans du quartier qui m'ont dit qu'elles avaient le sentiment d'être "inférieures" aux enseignant(e)s car elles ne parlent pas ou peu français, qu'elles n'ont pas fait d'études ... Elles ont parfois l'impression que les PE les rendent coupables de pleins de choses (problèmes comportementaux, difficultés scolaires...) alors qu'elles essaient de tout faire pour leurs enfants. Certaines ont aussi un sentiment de rejet de leur culture. J'ai retenu aussi que certaines avaient une confiance en l'école primaire actuelle de leurs enfants mais pas en l'Ecole (je ne sais pas si c'est très clair ...), et aussi qu'en primaire, elles avaient plus le sentiment d'être écoutée qu'au collège (je ne critique pas, je sais les problèmes qu'ils ont quand les gamins grandissent). Oui. Un paradoxe: globalement en EP les parents font plutôt confiance à "leurs" instits mais pas à l'institution en général. Pour ton premier paragraphe (sentiment d'être mise en accusation, de rejet de leur culture), clairement les quartiers ont énormément changé mais ça a toujours été très dur, contrairement à la vision idyllique que certains colportent.
sylvielise Posté(e) 7 mars 2016 Posté(e) 7 mars 2016 - la municipalité : j’ai râlé ce matin car la maitresse est absente jusque mercredi. Sauf que ma fille est inscrite au centre de loisirs l’après midi. La solution du directeur « la déposer à midi »…mais bien sûr ! Celle de la mairie « bah vous devrez payer même si elle est absente, c’est à l’école de vous trouver une solution » … double peine : trouver un mode de garde alternatif et payer le centre aéré. Je ne comprends pas pourquoi ne laisses-tu pas ta fille à l'école quand la maitresse est absente? En effet c'est possible....Mais...n'oubliez pas que là vous faites clairement le jeu de l'institution. Si tout le monde fait ça, les autres enseignants, probablement déjà surchargés, se retrouvent à garder des gamins d'autres classes. C'est super, c'est gratuit pour les parents et ça ne coûte pas un rond à l'administration. Et la pression monte, et les enseignants craquent et......ils s'arrêtent car ils ne tiennent plus. Le cercle vicieux est enclenché mais tout le monde s'en fout puisque les mômes sont gardés gratuitement. Il faut mieux gueuler et réclamer ce qui vous est dû : un enseignement décent dans des conditions acceptables. Regroupez-vous, écrivez de façon très procédurière à l'IEN, aux élus, aux députés et même au Ministre.(courrier recommandé, accusé de réception, si vous êtes très nombreux, recours à un avocat pourquoi pas, n'oubliez pas la presse, faites leur peur...Ils sont assez trouillards quand le ton monte et que les gens sont ensemble.) Ne quémandez pas : Exigez ! Exigez de bonnes conditions pour vos enfants qui le valent bien. Exigez de bonnes conditions pour vos profs aussi. Séparés nous ne valons rien, ensemble tout est possible.
tiniouu Posté(e) 7 mars 2016 Posté(e) 7 mars 2016 L'ien a 48 h pour répondre à un courrier écrit. Il faut effectivement se rassembler, et faire appel à la presse le plus souvent possible...
abel27 Posté(e) 8 mars 2016 Posté(e) 8 mars 2016 Oui, pauvre 93 ! - La maitresse, le sac sur l’épaule devant la grille et qui, vu son attitude, devrait inscrire en gras sur son front « chouette il est 16h30, je rentre chez moi ». Et surtout n’osez pas lui demander de récupérer le sac à dos oublié en classe « ah non, j’ai fermé la classe à clés ». La vilaine maîtresse qui ose avoir une vie privée, avoir des enfants à récupérer ou juste avoir envie de se reposer après une journée avec des loulous pas toujours faciles. En guise de punition, elle copiera 3 fois les nouveaux programmes. 1
Sihame Posté(e) 8 mars 2016 Posté(e) 8 mars 2016 Elle n'est tout de même pas à 5 min près ! L'école est censée être un lieu d'échanges enseignants-élèves mais aussi enseignants-parents. Comment voulez-vous que les parents s'investissent s'ils ont tout le temps l'impression de déranger?
abel27 Posté(e) 8 mars 2016 Posté(e) 8 mars 2016 Elle n'est tout de même pas à 5 min près ! L'école est censée être un lieu d'échanges enseignants-élèves mais aussi enseignants-parents. Comment voulez-vous que les parents s'investissent s'ils ont tout le temps l'impression de déranger? Qu'en savez-vous ? Une année, à 5 minutes près, je ratais mon train donc je devais prendre le suivant 30 minutes plus tard (et payer la nounou en conséquence). Si vous souhaitez échanger, il y a en général des cahiers de liaisons qui permettent de prendre rendez-vous ou même demander un rendez-vous de vive-voix lors de l'accueil, c'est possible. Vous n'allez pas chez votre médecin ou chez votre dentiste au petit bonheur la chance en pensant que vous n'allez pas déranger ? Ben, les instits, c'est pareil, elles ont aussi un emploi du temps. Un parent qui me retient une demie heure un midi un jour où je suis dispo, pas de souci, mais si sur ce midi, je dois corriger des copies, préparer une leçon, passer un coup de fil pour un élève absent, être en réunion, et accessoirement manger, forcément, ce parent va déranger. Je pense qu'il y a une vision de l'enseignant et de son travail qui a besoin d'évoluer. 2
Yufi Posté(e) 8 mars 2016 Posté(e) 8 mars 2016 Elle va pas prendre un rendez-vous pour récupérer le cartable dans la classe quand même... Quand un parent me fait perdre 5 min ou plus pour ce genre de choses, ça ne m'arrange pas du tout, mais je le fais quand même, et avec le sourire, justement parce que je tiens à ce qu'il n'ait pas l'impression de déranger et à ce qu'il ait envie de continuer à communiquer avec moi. Si j'ai un train à prendre, je lui explique. Si je considère sa demande hors limite, je lui explique aussi (" Il ne sera pas là lundi, on peut avoir le travail en avance ? - Non, je prépare le week end."). La communication, ça change tout et ça permet justement aux parents d'avoir une autre vision de notre métier. Cela dit, moi aussi sur mon front on peut lire "il est 16h30, youpi".
dameoiselle Posté(e) 8 mars 2016 Posté(e) 8 mars 2016 Elle n'est tout de même pas à 5 min près ! L'école est censée être un lieu d'échanges enseignants-élèves mais aussi enseignants-parents. Comment voulez-vous que les parents s'investissent s'ils ont tout le temps l'impression de déranger? Bah moi je suis à 5 minutes près pour récupérer mes enfants donc à 16h30 je pars en courant. Par contre je recois sur rdv tous les matins avant la classe et à midi si besoin. Il m'arrive aussi de faire des rdv téléphoniques ou des mails. Bref ce n'est pas parce qu' elle part vite qu'elle n'est pas dispo sur rdv. Et quand je veux rencontrer les enseignants de mes enfants et bien... je prends rdv . Incroyable mais vrai, nous avons aussi une vie privée. 1
Sihame Posté(e) 8 mars 2016 Posté(e) 8 mars 2016 Bien évidemment, je suis consciente que vous avez tous(tes) une vie privée, et je ne vous en blâme pas, heureusement. J'aurai dû continuer ma phrase par un "et surtout ne me faites pas suer" écrit en gras sur le front. C'est toute son attitude qui est inappropriée. J'ai eu une fois l'occasion de discuter avec elle sur le chemin du retour. J'ai suggéré poliment et sans insistance de pouvoir communiquer avec elle autrement qu'à travers la grille...elle ne m'a fait aucune proposition, ni ne m'a précisé qu'elle était disposée à me recevoir sur rdv. Quant au cahier de liaison, il n'est remis qu'occasionnellement (coopérative, demande de mouchoirs, les sous pour le spectacle de fin d'année...). Ma fille n'a pas de problèmes et comme je la respecte, je n'ai pas envie de la saouler, ou de désorganiser sa journée juste pour savoir s'ils continuent à aller au conservatoire ou à la bibliothèque ...C'est un échange unilatéral, et nous ne devrions pas à avoir à quémander de l'information. Comme si nous n'avions pas notre place, ni de rôle à jouer dans l'instruction de nos enfants. Si l'école publique apprenait à se marketer, à se vendre, comme le fait le privé, votre image serait certainement différente. Il y a des enseignants formidables, qui montent des projets à donner envie de signer pour être PE sur le champs....mais qui le sait à par vous. Si la communication se faisait spontanément avec tous les parents et pas seulement les parents élus, peut être que ces absences non remplacées inciteraient plus de parents à râler, signer des pétitions, mettre en place des actions pour exiger que nos enfants aient droit à l'instruction qu'ils méritent, et que vous ayez droit à des conditions de travail décentes. Mais aujourd'hui, tout le monde s'en fout...
prof désécol Posté(e) 8 mars 2016 Posté(e) 8 mars 2016 Si l'école publique apprenait à se marketer, à se vendre, comme le fait le privé, votre image serait certainement différente. Le principe de l'école publique est précisément qu'elle n'a rien à vendre. Mais bon, peut-être que l'idée d'une privatisation de l'école commence à faire son chemin dans l'esprit des gens. Elle y est déjà dans celui des grands fauves de ce monde, pour lesquels cela représente un marché formidable. Une petite question : le jour où cela arrivera, pourras-tu payer ?
Sihame Posté(e) 8 mars 2016 Posté(e) 8 mars 2016 Désolée mais aucun rapport avec ce que je viens d'écrire ...je parle de communication, tu parles de privatisation ... je parle de mettre en avant les atouts de l'EN, tu dis "nous n'avons rien à vendre"...bien sûr que si ! On a tous quelque chose à "vendre", à mettre en avant si tu préfères.
prof désécol Posté(e) 8 mars 2016 Posté(e) 8 mars 2016 Les mots que tu emploies ne sont pas anodins et évoquent une logique libérale... Un peu de lecture à ce propos : Privatiser l'école en France? Pas tout à fait une fiction Au début du mois de juillet, le quotidien britannique The Independent publiait le projet encore secret du ministre de l’éducation britannique Michael Gove de transformer les 30.000 écoles d’Angleterre en «Academy schools». Ces écoles fonctionnent de manière indépendante du système national d’Education et sont financées par le gouvernement mais aussi par des fonds privés. Mais ce qui est encore plus surprenant dans le projet de Michael Gove pour nos yeux français, c’est qu’il souhaite faire de ces écoles des entreprises à but lucratif. L’école publique ne plaît guère aux vrais libéraux. Leurs arguments sont simples: une école librement choisie serait une école plus efficace car ses «clients» en attendent logiquement un retour sur investissement et cette exigence, stimulante pour le système, relève le niveau de l’ensemble. Dans le modèle libéral, l’Etat garde un rôle économique dans le fonctionnement du système scolaire en jouant un rôle de redistribution et met la main à la poche en allouant aux parents des «chèques éducation». Un chèque que les familles peuvent utiliser où elles le veulent et comme elles le veulent. La liberté de choix de l’école est totale. Le pape du libéralisme Milton Friedman qui en parla pour la première fois en 1962 dans «Capitalisme et liberté». Ça paraît exotique, mais pour l’économiste Philippe Némo, par exemple, c’est tout à fait importable en France. La fin de l’école publique et l’instauration d’un système totalement privé, «libre», est-elle vraiment envisageable chez nous? Aucun politique ne l’a dit, ne le dit, ne l’envisage. Mais on observe que le comportement par rapport au système privé a totalement changé ces vingt dernières années. Les grandes guerres scolaires sont derrière nous et les élèves passent allègrement d’un système à un autre: une famille sur deux a recours, au moins une fois durant la scolarité de ses enfants, à l'enseignement privé. [...] La suite ici : http://www.slate.fr/story/77312/privatiser-ecole-france-pas-tout-fait-une-fiction
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