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Posté(e)
Il y a 3 heures, sylvielise a dit :

Je suis certainement une vieille croûte qui bosse en ZEP depuis trop longtemps mais aujourd'hui je ne suis pas assurée que certains de mes très bons élèves de très bas niveau socio-pro (j'en ai un ou deux) puissent s'en sortir grâce à l'école.

Une autre vieille croûte :D est d'accord avec toi !

Et ce qui est vicieux, c'est qu'on te laisse supposer que c'est encore possible, via le collège d'excellence, ou des places réservées sans concours dans les Grandes Ecoles pour des jeunes issus de REP. Mais il n'y a jamais eu aussi peu d'enfants "d'ouvriers" dans les voies royales !

Et ce n'est pas ça, l'école de l'égalité !

De plus, avec 80 % (que dis-je, 90) d'une classe d'âge au bac en en ayant largement baissé le niveau participe au fait que tous les bons élèves de primaire (et je mets aussi dans le lot ceux des relativement bonnes écoles de milieux sociaux moyens) ne sont pas assurés de faire réellement de bonnes études (parce qu'un Master lambda dans une option sans débouché, ça ne sert à rien), noyés qu'ils sont à cause de l'hétérogénéité et de l'absence d'exigence.

Car s'ils n'ont pas pris dès le départ de bonnes habitudes de travail, une rigueur, une volonté d'être excellents, surtout avec la disparition des classes bilingue (allemand, ...) au collège, et même une petite option au Bac, ils ne s'en tireront pas dans les voies royales (surtout les prépas), et ce sera trop tard pour rattraper le retard.

Et que de temps perdu pour ceux qui avaient de petits moyens et auraient pu être orientés dans des voies professionnelles mais qui, "forts" de leur passage sans problème dans les classes supérieures, se sont retrouvés avec des Bac "poubelle" réussis au bout de 2-3 fois et qui ne leur servent à rien !

J'ai le souvenir d'un élève de Cp que j'ai poussé alors que la maman m'en voulait car elle le couvait et me trouvait trop dure avec lui. Il ne savait pas lire en fin d'année et pas trop bien en fin de CE1.

S'il était allé en classe 20 ans auparavant, il aurait probablement été orienté en lycée professionnel, aurait appris un métier, en décrochant peut-être même un Bac Technique au final, via une filière d'adaptation et aurait au moins un diplôme de valeur (CAP, BEP, BT).

Mais là, il est passé au forcing jusqu'au lycée (un coup on le faisait passer un coup on proposait le maintien mais la maman s'y opposait et avait gain de cause), a dû se rabattre sur un Bac "poubelle" sans rapport avec ses goûts, qu'il a raté deux fois et au bout ... rien, car ses petits moyens et son incapacité à fournir un travail personnel l'ont fait échouer en Fac, et il ne pouvait plus, sans perdre encore 3-4 ans, repartir sur une formation professionnelle diplômante lui donnant des débouchés. Donc il multiplie les petits boulots dans la grande distribution et est aigri à 25 ans.

Posté(e)

Jusqu'à la massification du bac, savoir lire un énoncé en maths surtout ou en physique encore un peu était simple car on demandait toujours la même chose.

Au bac D, par exemple:

- un exercice avec les nombres complexes, à base de "faites ci, faites ça, montrez que" (super dur à lire, hyper varié!)

- une étude de fonction avec des questions pour guider, mais à en avoir "mangé" toute l'année, elles n'étaient que des repères.

- un exercice de probabilité, le plus exigeant en lecture, puisqu'il fallait se représenter la situation de départ; à base de dés, de boules... à en avoir "mangé" une bonne partie de l'année aussi, ça vaaaa.

 

Maintenant, plus de "méthodes expertes" faute de temps en classe pour les installer; il y a une mise en situation (-> lecture) puis des questions très guidées (et ... simples). Et ce sont ces mises en situation, ces problèmes, cette lecture indispensable avant de pouvoir "faire des maths", qui "plantent".

On exclut des études scientifiques des gamins intelligents mais au vocabulaire limité et par ricochet à la compréhension de lecture gênée de part leur famille  (et qui n'ont logiquement pas accès à un autre bac général) (*)  . Mais aussi de part le système scolaire, les gamins ayant 4,5h de français là où j'en avais 6 chaque semaine.

 

Mes parents s'en sont sortis par les sciences, les autres voies leur étant impossibles de part leur "retard de langage" social. Zhom a fait de même une génération plus tard.

Il ne peut plus y avoir leur équivalent.

 

(*) et de "ce qu'ils sont" pour les élèves ayant des traits autistiques, parmi lesquels on a une difficulté voire impossibilité d'accéder à l'implicite d'un texte or ces mises en situations en incluent forcément ; alors qu'ils sont souvent excellents à décortiquer du factuel - j'y suis sensible.

Posté(e)

exemple pratique:

le bac 2000 spé math était "super difficile", un intérimaire de ma boite de l'époque nous l'a amené, il était dégouté de la difficulté insurmontable de ce qu'il venait de passer.

Analysons: une mise en situation dans le domaine des svt, il fallait "rentrer dedans".

Mais la suite... était plus simple que mon bac D (celui des scientifiques non matheux, donc) de 1990.

 

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