l’inclusion scolaire ou la destruction de l’enseignement spécialisé

[KerGraine]

Certes, mais aussi, à force de ne pas avoir trop d'attentes justement en raison des conditions de recrutement/exercice/salaire, est-ce qu'on n'a pas tendance à laisser croire que ce métier ne demande pas de prédispositions particulières, qu'il n'y a pas une posture à avoir, alors que c'est un vrai métier, avec un vrai rôle, une vraie place, avec un travail en équipe, de façon coordonnée, avec l'enseignante, l'atsem, l'enfant... Je suis fatiguée chaque semaine de devoir demander à l'aesh de parler moins fort, de ne pas dire aux élèves l'inverse de ce que je leur demande... je prends le temps, je lui explique pourquoi je fonctionne de telle ou telle façon, ce que j'attends de telle activité, pourquoi les élèves peuvent faire telle chose, pas telle autre, mais elle semble s'en fiche et remet mes choix en questions, devant les élèves. Quand je dis de faire un memory des lettres en cursives/script et qu'elle sort le lynx à la place parce qu'elle trouve que les élèves "jouent" trop au memory, je suis sans voix.

Et à côté de ça je n'en peux plus non plus des collègues qui se réjouissent parce que telle ou tel atsem a fait telle ou telle chose qui ne relève pas du tout de son rôle (genre coller toutes les pages du cahier de vie en fin de période, ou tailler les crayons), parce qu'elle n'avait rien d'autre à faire et qu'elle aime rendre service.

[nanej]

il y a 21 minutes, Mailis8 a dit :

Ces soucis sont compréhensibles vu le niveau de salaire/recrutement et les conditions d'exercice ( suivi de plusieurs enfants aux problématiques différentes, sur plusieurs classes/écoles) mais quand sont ils clairement énoncés en dehors d'un forum ou d'une salle des maîtres ? 

Niveau recrutement, normalement c'est le bac minimum... donc j'aurais tendance à penser qu'avec un bac (même un bac pro ou techno) on sache certaines choses niveau CP (je ne parle pas là des gestes pros, que je suis prête à l'aider à acquérir).

Et toutes n'ont pas des conditions compliquées. Celle qui suit mon élève le suit 18h par semaine, ce qui fait déjà les 3 quarts de la semaine. Mon élève est plutôt calme et agréable. Il a juste un gros pbm de compréhension du monde qui l'entoure et un gros retard dans les apprentissages (niveau CP en CM1) pas de violence ou autre.

Le reste du temps, elle est en renfort sur d'autres élèves de l'école. Franchement y'a pire comme situation, et je ne demande pas la lune non plus en terme d'accompagnement.

Après effectivement la rémunération c'est du foutage de gueule... mais ça n'empêche pas de faire son boulot le mieux possible.

[Mailis8]

  Tout à fait d'accord mais à quel moment  la distance entre attendus et réalité est-elle mise sur la table publiquement.  Chaque rentrée désormais nous avons le reportage "x" ne peut être scolarisé faute d'AESH.  Jamais vu de reportage exposant l'insuffisance de leur recrutement/ formation. L'insuffisance de notre formation et de la formation des référents handicaps.Pas de condescendance dans ce que je dis, qui peut prétendre être expert de tous les handicaps ( de la surdité aux TSA en passant par les dys...).  Quand à ce que tu décris je crois que nous y avons tout été confronté mais quand est ce que cela sort du off enseignant ? 

[Mailis8]

il y a 34 minutes, KerGraine a dit :

Je suis fatiguée chaque semaine de devoir demander à l'aesh de parler moins fort, de ne pas dire aux élèves l'inverse de ce que je leur demande... je prends le temps, je lui explique pourquoi je fonctionne de telle ou telle façon, ce que j'attends de telle activité, pourquoi les élèves peuvent faire telle chose, pas telle autre, mais elle semble s'en fiche et remet mes choix en questions, devant les élèves.

Problématique que l'on retrouve aussi côté ATSEM mais c'est un autre débat...