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A propos des inclusions...


maravilla66

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Bonjour,

 

Je suis tout à fait d'accord avec le fait que les inclusions doivent être faites pour le bénéfice de l'enfant et non, juste pour "obéir à une circulaire".

Pour ma part, j'enseigne dans une école situé en milieu très défavorisé. Il y a énormément d'élèves non francophones mais comme ils sont nés en France, ils n'ont pas droit aux heures d'UPE2A. A l'heure de la parabole, de plus en plus d'enfants nés en France entrent à l'école sans avoir quasiment jamais entendu un mot de français. Nos collègues de la maternelle voisine s'arrachent les cheveux tous les jours. Les élèves qui sont aujourd'hui orientés en Ulis sont en général en échec massif en lecture et en numération, la plupart du temps, ils ont été scolarisés pendant une ou plusieurs années avec une AVSI. C'est un leurre de faire croire qu'avec une orientation en ULIS école, ils vont être capables de suivre 80% de leur scolarité dans leur classe d'âge, sans AVSI et avec juste un accompagnement ponctuel par l'enseignant d'Ulis ou l'AVSCo qui doivent quand même se partager en 12...

Dans ce contexte, je me vois mal imposer mes élèves d'Ulis pour autre chose que ce qu'ils sont capables de faire sans demander une super adaptation de la part de l'enseignant qui accueille.

A la base, ils sont tous en inclusion pour : l'EPS, les Arts visuels, la Musique, mais aussi l'EMC (pour participer aux débats et en général l'enseignant leur photocopie la trace écrite) et l'anglais. Ensuite, en fonction de leurs capacités, on étend à "Questionner le monde" ou à l'Histoire, Géo, Sciences, dès qu'ils sont un peu capables de se repérer dans le temps et dans l'espace. Mes collègues jouent bien le jeu et dans chaque classe, il y a une responsabilité "Ulis", et l'enfant en question vient chercher l'élève aux moments où il doit aller en inclusion. Cela permet à mes collègues une certaine souplesse horaire et à mon élève de ne pas arriver "comme un cheveu sur la soupe" alors que la classe termine l'activité précédente. Dans ma classe, il y a plein de jeux éducatifs qu'on peut prendre en attendant qu'on vienne les chercher si besoin.

Cette année, j'ai 4 élèves qui vont en "auditeurs libres" en Sciences, Histoire et Géo en CM2. Ce sont ceux qui sont sortants en juin 2017. Auditeurs libres signifie qu'ils ne font pas les évaluations, mais ils participent aux leçons, prennent la trace écrite (la collègue photocopie si besoin) et parfois leur donne l'évaluation mais leur laisse le cahier pour la faire.

J'ai aussi un élève qui est en inclusion à 100% en CE1 depuis la rentrée de février. Il est de 2008 donc devrait être en CE2 mais il est tellement bien en CE1 qu'on préfère le laisser là. On a commencé par une inclusion en tout sauf Maths et Français parce que la lecture était encore fragile et la numération pas très solide ;-) Mais il a progressé à pas de géants et finalement on est passé à tout sauf Français à la rentrée de Noël et 100 % en février. Ma collègue a 3 groupes de niveau dans sa classe et il est maintenant dans le groupe "fort"...

L'inspectrice, quand j'ai été inspectée, ne m'a fait aucune remarque sur le pourcentage d'inclusion de mes élèves. Elle a vu qu'il y avait une vraie volonté d'inclusion au sein de l'école et je pense que c'est ce qui compte. Je vois pas mal d'enseignants d'Ulis qui se plaignent que leurs élèves soient laissés pour compte dans un coin et qu'ils ne fassent rien dans leur classe d'inclusion. Pour ma part, je préfère moins d'inclusion, mais que ce soit fait dans un climat serein.

Donc, pour répondre à la collègue qui posait la question de départ, je pense qu'il n'est jamais bon d'imposer en force et que la négociation est toujours préférable. Quand elle est possible bien sûr ;-)

Anne

ULIS école Nangis 77

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Tu as tout dit !

Je note ton idée de responsable Ulis ... :)

Et toi, tu intègres des élèves des autres classes à certains moments ?

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c'est tout à fait ça Anne !

En général, ce sont les élèves de la classe d'inclusion qui viennent chercher l'élève quand ils sont prêts pour l'activité. Pendant ce temps, l'élève fait une activité dans la classe. Il revient quand son inclusion est finie.

Les inclusions, c'est selon leur capacité. Si la classe d'âge d'un élève est ce2, cm1 ou cm2 et qu'il n'est pas lecteur ou lecteur débutant, je l'inclus que pour l'eps. Pour la musique, on fait en général des groupes de chorale, cycle 2 et cycle 3.

Je fais des projets avec les collègues. On a mis en place un système d'ateliers avec les cp, ce1 et Ulis. On mélange tout le monde et on fait des activités ensemble. Mes grands sont mis en avant pour gérer les ateliers.

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il y a 25 minutes, Bubble a dit :

 

Je fais des projets avec les collègues. On a mis en place un système d'ateliers avec les cp, ce1 et Ulis. On mélange tout le monde et on fait des activités ensemble. Mes grands sont mis en avant pour gérer les ateliers.

C'est, je pense, la meilleure entrée dans "le monde de l'inclusion" !

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il y a 19 minutes, Goëllette a dit :

C'est, je pense, la meilleure entrée dans "le monde de l'inclusion" !

Je ne suis pas du tout d'accord. c'est UNE entrée dans l'inclusion, mais sûrement pas la meilleure. J'ai dans l'ULIS des élèves qui ne peuvent pas encore se fondre sereinement dans un grand groupe sans que cela ne les angoisse.

Au travail, ma priorité reste les élèves de l'ULIS. Alors, je ne mettrai pas mes collègues en difficulté pour coller à des directives, et je ne leur donnerai pas de leçons non plus. Je reste à ma place. Mais je ne mettrai pas non plus mes élèves en difficulté pour alléger les classes de mes collègues. ça n'est pas de mon ressort. Quand on postule dans une école avec ULIS, on sait que l'inclusion fait partie du travail.

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Ce n'est pas ce que j'a écrit ou alors, je me suis mal faite comprendre : je voulais écrire que faire des décloisonnements est la meilleure façon de commencer à faire des inclusions dans une école et en tous cas à convaincre ses collègues des classes banales tout en les respectant.

Je doute que des élèves ayant du mal à se fondre dans le groupe soient plus à l'aise imposés dans les classes banales que mélangés lors de décloisonnements.

Et tu les mettras forcément en difficulté en les imposant à tes collègues au milieu de leur classe complète.

Par contre, si tu acceptes de faire des échanges, tu favoriseras les relations avec eux et tu les séduiras sans doute.

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il y a une heure, basern a dit :

Je ne suis pas du tout d'accord. c'est UNE entrée dans l'inclusion, mais sûrement pas la meilleure. J'ai dans l'ULIS des élèves qui ne peuvent pas encore se fondre sereinement dans un grand groupe sans que cela ne les angoisse.

Au travail, ma priorité reste les élèves de l'ULIS. Alors, je ne mettrai pas mes collègues en difficulté pour coller à des directives, et je ne leur donnerai pas de leçons non plus. Je reste à ma place. Mais je ne mettrai pas non plus mes élèves en difficulté pour alléger les classes de mes collègues. ça n'est pas de mon ressort. Quand on postule dans une école avec ULIS, on sait que l'inclusion fait partie du travail.

Cela devrait être la norme. Mais souvent, ce n'est pas une école avec une Ulis mais l'école et une Ulis. Je le ressens avec certains collègue : c'est l'école et l'Ulis.

Ma priorité reste mes élèves. Je ne les mettrai pas en échec ou en angoisse dans une autre classe parce qu'il faut le faire.

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Bien souvent, l'école existe avant l'Ulis ...

Il faut arrêter de tout mettre en oeuvre pour que l'inclusion ressemble à une punition pour les collègues des classes banales.

 

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Il y a 10 heures, Goëllette a dit :

Je doute que des élèves ayant du mal à se fondre dans le groupe soient plus à l'aise imposés dans les classes banales que mélangés lors de décloisonnements.

Et tu les mettras forcément en difficulté en les imposant à tes collègues au milieu de leur classe complète.

Ces élèves, justement, je ne les inclus jamais en classe ordinaire sans avoir vraiment réfléchi à la meilleure façon de le faire, pour eux comme pour les collègues. Et cela donne, par exemple : inclusion sur un cycle patinoire, avec 2 autres enfants de l'ulis, et l'avs-co, ou en EPS, ou en chant, avec une reprise des chants en ULIS pour qu'ils ne soient pas à la traine.

lors des échanges avec les collègues, on évalue au fur et à mesure, et je tiens compte de leurs remarques. Elles sont également attentives par ce que je leur dit de l'enfant et de son fonctionnement dans ma classe (qui pour moi, circulaire ou pas, reste une classe).

Après si on veut mettre à mal des dispositifs couteux (ULIS, RASED...) et bien, c'est facile : on n'envoie personne en formation, on place de nouveaux profs sur ces postes, sans formations, sans accompagnement. On les laisse faire des c.... et ensuite, ça énerve tout le monde, et on se dit que les P.E spécialisés seraient mieux devant une classe de 30, comme tout le monde... Après, il ne faudra pas s'étonner de devoir encore plus différencier dans les classes, et de voir des élèves et des profs en souffrance.

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Le but est, de toutes façons, de refiler les élèves dans les classes banales, mais la véritable raison est que ça coûte bien moins cher.

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il y a 19 minutes, Goëllette a dit :

Le but est, de toutes façons, de refiler les élèves dans les classes banales, mais la véritable raison est que ça coûte bien moins cher.

...

il est plus "lourd" pour moi au niveau administratif et coordination d'inclure que de garder les élèves dans ma classe. Mais, quand je pense que c'est profitable aux élèves, j'inclus... et je crois que je suis chanceuse, mes collègues ne s'en plaignent pas, et m'annoncent de plus en plus souvent, sans que je le demande, ce qu'elle prévoit à chaque période dans les domaines d'inclusions définis en première période, afin de voir si cela peut ou pas être bénéfique aux élèves de l'ULIS.

Je les remercie régulièrement, mais je crois que je vais le faire encore plus souvent !

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il y a 32 minutes, Goëllette a dit :

Le but est, de toutes façons, de refiler les élèves dans les classes banales, mais la véritable raison est que ça coûte bien moins cher.

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