menekse Posté(e) 24 octobre 2017 Posté(e) 24 octobre 2017 bonsoir voila j'ai lu le bouquin "premiers pas vers les maths" de remi brissiaud qui est très instructif! sachant qu'il y a pour l'ecole maternelle des livres de maths incontournables (les retz, les access...) je me demande si l'etude qu'a menée remi brissiaud est compatible ou non avec les livres des éditeurs que j'ai cités. avez-vous une idée? merci
Goëllette Posté(e) 24 octobre 2017 Posté(e) 24 octobre 2017 Brissiaud dirige la série "J'apprends les maths" de Retz : http://www.editions-retz.com/collection/j-apprends-les-maths/ Je suis une inconditionnelle.
vieuxmatheux Posté(e) 25 octobre 2017 Posté(e) 25 octobre 2017 "Premier pas vers les maths" est effectivement une lecture très enrichissante. La collection "j'apprends les maths" ne commence réellement qu'au CP. Pour la maternelle, Rémi Brissiaud propose des albums 1,2,3 puis 2,3,4,5 (il y en a un jusqu'à 10) qui servent de support à un travail intéressant mais qui ne peut pas constituer l'essentiel d'une année, sinon c'est beaucoup trop répétitif. Ils sont vendus également sous le titre générique "j'apprends les maths". C'est à mon avis un peu abusif car ses livres pour l'élémentaire proposent eux un contenu complet pour une année de maths. Il propose également des "livres à calculer" (recherche d'un complément dans des nombres jusqu'à 7) également très intéressants mais support de travail à une seule activité. Chez Retz aussi, il y a "Maths à grands pas" dont je suis un des auteurs. Ce livre m'a été demandé par Retz justement parce que Brissiaud, qui a de multiples activités, n'avait pas le temps de produire un ouvrage complet pour la maternelle. Magali Hersant et moi avons essayé de concilier les apports de Rémi Brissiaud et ceux de la tendance "Cap maths" pour le dire vite. Ce n'était pas gagné d'avance puisque selon Brissiaud l'équipe responsable de Ermel et Cap maths est la principale responsable de la baisse du niveau en maths en France (ce que pour ma part je trouve très exagéré). Reste à savoir si nous avons réussi… "Maths à grands pas" n'existe pour l'instant qu'en un volume destiné aux PS-MS, un volume destiné aux GS devrait sortir en Juin prochain
cat99 Posté(e) 25 octobre 2017 Posté(e) 25 octobre 2017 Il y a 2 heures, vieuxmatheux a dit : Reste à savoir si nous avons réussi… "Maths à grands pas" n'existe pour l'instant qu'en un volume destiné aux PS-MS, un volume destiné aux GS devrait sortir en Juin prochain Super!
Goëllette Posté(e) 25 octobre 2017 Posté(e) 25 octobre 2017 Il y a 14 heures, vieuxmatheux a dit : "Premier pas vers les maths" est effectivement une lecture très enrichissante. La collection "j'apprends les maths" ne commence réellement qu'au CP. Pour la maternelle, Rémi Brissiaud propose des albums 1,2,3 puis 2,3,4,5 (il y en a un jusqu'à 10) qui servent de support à un travail intéressant mais qui ne peut pas constituer l'essentiel d'une année, sinon c'est beaucoup trop répétitif. Ils sont vendus également sous le titre générique "j'apprends les maths". C'est à mon avis un peu abusif car ses livres pour l'élémentaire proposent eux un contenu complet pour une année de maths. Il propose également des "livres à calculer" (recherche d'un complément dans des nombres jusqu'à 7) également très intéressants mais support de travail à une seule activité. Chez Retz aussi, il y a "Maths à grands pas" dont je suis un des auteurs. Ce livre m'a été demandé par Retz justement parce que Brissiaud, qui a de multiples activités, n'avait pas le temps de produire un ouvrage complet pour la maternelle. Magali Hersant et moi avons essayé de concilier les apports de Rémi Brissiaud et ceux de la tendance "Cap maths" pour le dire vite. Ce n'était pas gagné d'avance puisque selon Brissiaud l'équipe responsable de Ermel et Cap maths est la principale responsable de la baisse du niveau en maths en France (ce que pour ma part je trouve très exagéré). Reste à savoir si nous avons réussi… "Maths à grands pas" n'existe pour l'instant qu'en un volume destiné aux PS-MS, un volume destiné aux GS devrait sortir en Juin prochain Merci des précisions. J'apprécie aussi Ermel, mais c'est beaucoup trop chronophage et contraignant et peut-être pas assez rigoureux. Cap Maths, je n'ai jamais adhéré.
cat99 Posté(e) 26 octobre 2017 Posté(e) 26 octobre 2017 Il y a 12 heures, Goëllette a dit : Merci des précisions. J'apprécie aussi Ermel, mais c'est beaucoup trop chronophage et contraignant et peut-être pas assez rigoureux. Cap Maths, je n'ai jamais adhéré. +1
natachalala Posté(e) 31 octobre 2017 Posté(e) 31 octobre 2017 Je m'incruste. J'ai besoin de me rassurer... sur ce que je sais où que j'ai mal compris (vieuxmatheux, j'espère que tu n'hésiteras pas à me corriger). J'avais compris que, pour Brissiaud, la baisse du niveau en maths vient du retour au comptage précoce (maternelle) qui fait suite à la période des "maths modernes" où le comptage avait été banni de la maternelle. Il reproche bien sûr, comme tu le dis vieuxmatheux à ses ex-collègues de l'équipe ERMEL de s'être engouffré dans cette voie, avec par exemple ERMEL GS et le document d'accompagnement des programmes de 2002 "Vers les maths, quel travail en maternelle ?". Vers les maths de chez accès, me semble être dans cette mouvance, puisqu'ils, dans l'avant-propos, font référence à ce texte, qui est y est reproduis intégralement un peu plus loin. Cependant on trouve, dans le vers les maths PS, quelques injonction à décomposer les nombres (exemple page 62 : si l'enseignant veut des boîtes contenant 2 cadeaux, il montre deux doigts en disant : j'en veux un et encore un. Cela fait deux.) J'ai relu le document de 2002 et on n'y trouve nulle trace des décompositions pour dénombrer une collection... Bref, il y a un peu des mélanges qui se font... même si, pour vers les maths, ce n'est pas très marqué dans les indications des auteurs. Pour respecter les indications de Brissiaud, tout en s'appuyant sur les activités de "vers les maths PS", il faut la plupart du temps adapter le discours de l'enseignant, là où ils proposent "trop rapidement" (à mon avis) de compter. Il suffit de remplacer le comptage par : il y en a un, et encore un maintenant il y en a 2, puis encore un, maintenant il y en a 3, etc... On peut bien évidemment se tourner vers "maths à grands pas", où les situations sont précisément décrites 😉 et où il n'y a rien à adapter !
vieuxmatheux Posté(e) 1 novembre 2017 Posté(e) 1 novembre 2017 Je ne crois pas que tu aies mal compris… mais bon quand on est modeste on ne se refait pas… De mémoire (je ne relis plus beaucoup ce genre de document depuis que je suis en retraite ) Une partie importante des critiques de Brissiaud contre la mouvance ERMEL-Cap maths concernait l'introduction de la bande numérique (qui pour eux servait uniquement à passer de l'oral à l'écrit pour des nombres qu'on ne savait pas encore lire ou écrire de façon autonome) et l'enseignement du surcomptage, deux choses qui effectivement s'appuient sur le comptage de un en un. Pour vers les maths, je ne le regarde plus depuis que je n'ai plus d'étudiants à former et je le connais donc assez mal. Dans l'exemple que tu donnes de l'enseignant qui dit qu'il veut deux objets, un et encore un, transparait tout de même à mon avis la limite principale de cet ouvrage : dans la plupart de leurs situations l'enfant ne peut savoir par lui même s'il a réussi la tâche demandée, il ne fait donc qu'exécuter une action sans pouvoir vraiment se projeter vers un but. Ce serait différent si l'enseignant lui proposait d'aller chercher une assiette pour chaque ours ou une voiture pour chaque bonhomme. Ça n'empêche nullement de dire qu'il en faut deux, une pour le grand ours et une pour le petit mais l'enfant qui rapporte les assiettes constate qu'il y en a bien une pour chaque ours : suivre les indications de l'enseignant est alors une façon de réussir une tâche comprise au préalable, ce n'est pas le but en soi. Plus généralement, il faudrait travailler à des programmes qui soient à la fois consensuels et durables et au lieu d'osciller entre différentes écoles de pensée. Le "tout problème" de 2002 a montré ses limites, mais si on ne pense que décompositions on peut craindre des dérives du genre apprentissage des tables d'additions en maternelle… sans compter le retour vers 1930 proposé par Darcos en 2007 2008 ni ce qu'on semble nous préparer actuellement en se référant à Singapour. Si on pense à la Finlande, qui a souvent été citée en exemple avant que Singapour ne la remplace dans les fantasmes ministériels, leur réforme de l'éducation a été préparée pendant une très longue période (10 à 15 ans de mémoire) avant d'être mise en place avec un très large consensus . Incompatible avec le rythme de la vie politique et l'envie pour chaque ministre de laisser sa trace.
natachalala Posté(e) 1 novembre 2017 Posté(e) 1 novembre 2017 Merci vieux matheux pour ces précisions. Je vais "re"voir une conférence de Mr Brissiaud d'ici le courant de l'année et je pense que j'aurai des précisions sur ce qu'il reproche à ses ex-collègues 😉 Pour la bande numérique, dans sa dernière version de "comment les enfants apprennent à calculer" (il me semble... car je ne suis pas à la retraite mais j'ai une très mauvaise mémoire), Brissiaud module ses propos : il propose de l'utiliser à condition de permettre à l'élève de visualiser l'ensemble des cases désignées (et éviter ainsi le comptage numėrotage, ce qui est inévitable effectivement lorsqu'on utilise la bande numérique pour écrire les nombres). Pour ce qui est de vers les maths, les situations sont effectivement très rarement auto-validantes (de mémoire, il y a le manège des ours et les gobelets gigognes en PS par exemple). Mais cela n'a jamais été une préoccupation de Brissiaud, non ? Je suis évidemment ton avis à propos des programmes qui se succèdent à un rythme très rapide. Je crois bien avoir débuté ma carrière de PE en 2005 ou 2006 fonc je ne connais que la valse des programmes : juste le temps de se les approprier et hop, ils changent. Avec une lassitude qui s'installe : plus envie de s'investir dans des nouveaux nouveaux nouveaux programmes... Les ministres, plutôt que de croire qu'ils vont laisser une trace feraient mieux de s'inquiéter de la qualité de cette trace. Je n'ai malheureusement pas eu le temps de me pencher sur la méthode de Singapour (je ne suis pas dans l'urgence de ma tâche concernée par cette méthode qui débute à l'élémentaire, car j'ai choisi l'option maternelle) mais ma collègue en fait l'éloge et de multiples animations vont avoir cette thématique (il y a bien un vent qui souffle du ministère et qui explique cela). Peux tu me dire ce que tu en penses ? Merci !
vieuxmatheux Posté(e) 1 novembre 2017 Posté(e) 1 novembre 2017 La question de la validation n'a jamais été une préoccupation de Brissiaud à ma connaissance, mais c'est précisément un des éléments qui confirment qu'il ne faut pas bâtir les programmes autour des apports du chercheur le plus en vogue à une période donnée. L'approche constructiviste de Cap maths and co comme unique référence ne fonctionne pas, ce n'est pas une raison pour négliger leurs apports. Ce que j'appelle l'auto validation (dans les écrits didactiques du courant "théorie des situations didactiques" dont sont issus ERMEL et Cap maths on parle plutôt de rétroaction du milieu) fait partie à mon avis des choses qu'il faut conserver même si on s'appuie sur les apports de Brissiaud sur le nombre. Concernant Singapour je n'en pense rien, ça commençait juste à se diffuser quand j'ai pris ma retraite et je n'ai donc jamais fait l'effort de le regarder de près.
natachalala Posté(e) 1 novembre 2017 Posté(e) 1 novembre 2017 Merci encore une fois pour toutes ces précisions avec lesquelles je progresse très très vite. En effet, l'idéal c'est de prendre le meilleur de chacun... Quand tu parles de théorie des situations didactiques, tu parles bien de celles de Brousseau ?
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