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Mouvement et poste ULis Ecole


metierusant

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Bonjour , le mouvement va arriver chez nous et depuis un moment, je me cherche niveau enseignement . Ma carrière est variée ( tous les niveaux ) ,  titulaire  poste fixe , remplaçante , directrice ....mais je me sens lasse des corrections , des classes chargées voire surchargées avec des élèves ayant de plus en plus de mal , des difficultés particulières  , de la multiplication des enseignements ( histoire, Geog, tice , anglais etc....) bref , je me demande pourquoi ne pas passer dans le spécialisé ? Il y a une ULis Ecole , jamais demandée , et attribuée à de jeunes sortants tous les ans . 

Je me dis qu'avec un effectif de 15 élèves , l'ambiance est plus sereine , que je peux prendre plus le temps de parler , discuter avec chaque élève ... La pression scolaire , qui me pèse tant , n'est pas la même ..ou je me trompe ? Certes , le niveau sera très hétérogène , mais avec l'inclusion dans les classes ....

Est ce que , quand on débute avec ce type de classe , on a plus de travail ?  Niveau programme scolaire, il est largement maîtrisé mais' je manque d'informations  sur les troubles , les relations avec les partenaires du spécialisé ..mais comme j'ai l'impression qu'avec une classe dite " normale " ,on doit aussi toujours différencier , s'adapter ...mais cela est compliqué avec plus de 25 élèves ... Je suis un peu perdue . Ce n'est pas par fainéantise , mais je n'ai pas non plus envie de travailler encore plus que maintenant ...

Voilà , j'aimerais vos avis . Merci .

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Bonjour,

Je peux te parler de mon expérience. Profil similaire, adjoint, dirlo, remplaçant....   cette année en ulis école. Si  je ne possède pas le capa sh ou cappei, j'ai toujours eu une "sensibilité" pour les élèves extraordinaires. Ce point est important car c'est cette sensibilité qui t'aidera à tenir le coup les jours où tout semble compliqué...

En ce qui me concerne, je dirais qu'il y a autant voire plus de boulot dans le spé avec 12 élèves en ulis école que dans une classe ordinaire à 25. Il faut gérer les comportements, les attitudes, les difficultés d'apprentissage, les troubles des uns et des autres, parvenir à travailler dans un climat serein et avoir le souci de faire progresser chaque élève. Donc, du sur mesure au niveau de travail proposé, donc beaucoup de travail de préparation. Ensuite, tu es personnel ressource, parfois tu prépares des supports pour aider les élèves en inclusion, tu te rends disponible pour conseiller les collègues sur les adaptations à mettre en place, bref, c'est encore un autre axe du travail du coordonnateur d'ulis qui prend du temps.

Les inclusions sont parfois une belle blague. Dans mon école, les collègues ne veulent pas des "ulis" porteurs de tous les maux et des difficultés de l'école. Les problèmes de récré? ce sont les ulis, Les pbs de comportement en classe de référence? ils sont générés par les ulis. La mauvaise réputation de l'école? Il y a trop d'ulis. Il n'y a plus de papier dans la photocopieuse? Surement un coup des ulis! (là, je blague mais bon....) et comme en tant que coordonnateur, tu veux quand même que le dispositif fonctionne, tu t'adaptes, tu t'adaptes à tout: aux collègues qui décident de prendre tels ou tels élèves aujourd'hui à telle heure parce que bon, ils ont un projet de ceci dont ils ont omis de te parler....  et l'inverse aussi: ils ne les prendront pas parce qu'ils ont changé d'emploi du temps.

Si le coordonnateur a du temps libéré (pas d APC) ce temps n'est pas suffisant (en ce qui me concerne mais peut etre parce que je ne suis pas "pro", je débute) pour analyser les éval diagnostiques, rédiger les Geva-sco, les PI, les AAS, faire des éval formatives et sommatives, gérer les relations avec les familles, les partenaires... Bien souvent, j'ai passé des we à bosser sur des docs administratifs et ensuite à préparer mes plans de travail, là encore, rien de comparable avec une classe ordinaire où l'on met en place une péda différenciée. En ulis école, on adapte les supports, la façon d'enseigner, on est dans le sur-mesure, je dirais, mais j'en fais peut être trop?

Ensuite, oui, je trouve que l'on a une relation privilégiée avec chacun, moins d'élèves a au moins cet avantage et c'est très positif mais en même temps, ce sont des élèves qui sont plus en demandes d'attention, de relation privilégiée avec l'enseignant, ce sont des élèves qui ont parfois (souvent dans mon cas) des parcours de vie compliqués.

Enfin, mea culpa envers mes collègues du spécialisé car à une époque (et je ne dis pas que tu raisonnes ainsi), j'ai eu un raisonnement de pensée qui se résumait à:

- 12 élèves au lieu de 25, c tranquille,

- faire du français et des maths, c'est pas compliqué,

- tourner à 2 élèves parce que les autres sont en inclusion, c cool....

Alors que la réalité est CLAIREMENT différente et beaucoup plus compliquée!  Parce que le travail fourni est très important, parce que parfois (souvent) tu sors de ta classe épuisé, parfois tu as envie de chialer dans ta voiture car c'est trop compliqué, parfois tu sors de l'ulis sur ton petit nuage parce que tu as trouvé le petit truc qui fait que ça fonctionne! Ensuite, et je pense que je suis maso,  même si c'est compliqué, j'aime ce que j'ai découvert et cela restera une expérience attachante, enrichissante mais épuisante.  BRAVO aux collègues du spé, qui s'engagent dans cette voie.

J'espère avoir un peu éclairé ta lanterne et ne pas t'avoir trop effrayée, je laisse la place aux collègues pour t'en parler à leur tour.

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Je n'enseigne pas en Ulis mais suis directrice avec Ulis. Ce sera donc un témoignage de seconde main ! ;) Ma collègue a 12 élèves (c'est le maximum) et chaque année est différente de la précédente selon les élèves. Pendant 4 ans ce fut l'horreur, des jeunes de 12 ans pré ados qui accumulaient les délits (attouchements, dégradations, vols...) Impossible de les prendre sur le fait, plainte, crispation des autres parents, collègue qui n'en pouvait plus. Il est difficile de s'appuyer sur les familles (placement, foyer ou familles qui dysfonctionnent ) Depuis  deux ans, cela reste correct. Ma collègue travaille beaucoup: emploi du temps personnalisée, gevasco, équipes éducatives, orientation...L'inclusion fonctionne pas mal: les élèves sont tous dans leur classe d'âge l'après-midi. Il lui reste alors 3 élèves qui ne peuvent être inclus pour diverses raisons. Mais il est vrai qu'entre le cinéma, piscine, projet il est difficile d'avoir une semaine comme une autre. Elle doit toujours s'adapter. Elle n'a pas d'APC ni n'est obligée de participer aux formations pédagogiques.

Je pense que c'est plus dur nerveusement qu'une classe "normale" enfin dans ma ville, mais il y a moins de correction.

Elle n'est plus enseignante mais coordinatrice. Le terme lui reste à travers de la gorge.

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@Special k Comme tu décris très bien tout ça ! Pour moi ce que tu dis es très juste. Et pour moi après 10 ans de CLIS c'est ce qui me pousse à faire le mouvement cette année. En me disant que je n'aurais jamais jamais dû attendre si longtemps et que ce boulot m'ai autant abîmée.

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Je vous remercie pour vos réponses et surtout spécial K .ce n'est pas facile de se décider , je n'ai jamais eu ce genre de classe , d'où mes interrogations ...ici , ce ne sont pas des ados normalement, des élèves de GS à cm2 ....donc plus gérables  niveau  comportement . Je ne veux pas non plus me rendre malade ...passer le diplôme sans savoir si cela me plaira  non plus , mais j'ai envie de changement , voir autre chose ...

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Si tu as vraiment envie de changer, tu peux essayer; c'est ce que j'ai fait à la rentrée et je vais aller en formation l'année prochaine.

Tu peux quand même avoir des ados qui attendent une place en ime, j'en ai deux dans ma classe un de 12 ans et un de 14.

Pour les anims péda ça dépend des circos, ici on doit les faire. 

Sinon j'ai eu beaucoup de boulot en début d'année, changer ma façon d'enseigner (c'est quand même différent) cerner le caractère et le niveau des élèves...

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Special K a tout bien dit, autant sur cette impression de privilège que peuvent avoir les collègues que à 12 c'est cool que cette impression de ne jamais en faire assez, jamais assez adapté, jamais assez personnalisé... 

Pour les inclusions mes collègues commencent à comprendre comment ça marche mais c'est un casse tête avec l'emploi du temps qui change très souvent... Et les collègues qui oublient de prévenir ou qui oublient que les élèves ULIS sont LEURS élèves et qu'ils doivent participer à ces projets. J'ai encore des collègues qui voudraient l'inclusion à la carte, choisir lequel de "mes" élèves ils prennent. Parfois j'ai l'impression de me heurter à un mur, et pourtant je suis dans une école où l'école inclusive passe plutôt bien... Mais il y a toujours un petit mot qui est dit, jamais avec une mauvaise intention mais qui remet plein de choses en question... 

Bref, j'aime mon boulot auprès de ces enfants qui ont été rejetés de tant de manières différentes mais j'aime beaucoup moins le double discours de l'institution qui nous demande certaines choses sans nous en donner les moyens... Genre formation et sensibilisation des collègues au nouveau fonctionnement des ULIS. Mais si je comprends bien ce qu'on nous a dit en formation CAPPEI la charge de la formation pourrait revenir aux coordo Ulis, les fameuses personnes ressource pour l'Ecole Inclusive. 

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Je n'aurais pas dit mieux ! :D

Tout cela résume trèèèèèès bien la problématique de l'ULIS école :sleep:

Après, c'est aussi une très belle expérience, on y apprend beaucoup ! Faut être solide un peu à la base, car ça peut swinguer, en fonction des ULIS (se renseigner avant, certaines sont très calmes, et "faciles", d'autres le sont beaucoup moins et nerveusement très difficiles).

 

HA l'école inclusive... :D :D :D Notez que je suis pour :sleep: mais pas comme ça...

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Le 24/03/2018 à 12:54, chri chri a dit :

Si tu as vraiment envie de changer, tu peux essayer; c'est ce que j'ai fait à la rentrée et je vais aller en formation l'année prochaine.

Tu peux quand même avoir des ados qui attendent une place en ime, j'en ai deux dans ma classe un de 12 ans et un de 14.

Pour les anims péda ça dépend des circos, ici on doit les faire. 

Sinon j'ai eu beaucoup de boulot en début d'année, changer ma façon d'enseigner (c'est quand même différent) cerner le caractère et le niveau des élèves...

Non, ça ne dépend pas des circos, c'est national. Il y a un décret qui le spécifie (mais j'ai un peu la flemme de le chercher). Si la circonscription  vous oblige à les faire elle se trompe, voyez avec les syndicats.

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Tout est très bien dit, et comme toi Tampopo, après 8 ans d'Ulis, je rends mon tablier et je fais le mouvement.....

Une belle expérience, avec des années sympas et d'autres moins.....cette année 12 garçons dont 6 attendent une place en IME ou Itep.....

Des avantages : peu d'élèves, une AVS, pas la pression de finir les programmes, peu de correction...

mais aussi tout le reste : des élèves compliqués car tous différents, qui ont tous besoin d'un adulte avec eux, tu les suis sur plusieurs années (ça peut être bien ou pas....)dans mon cas j'ai beaucoup d'élèves de milieux pas simples (enfants placés, mal-traités.....) tu fais essentiellement des maths et du français, tes emplois du temps changent sans arrêt...tu gères trop souvent les comportements inadaptés à l'école, les violences, les conflits.....

Je participe aux anim pédas et presque toutes les réunions de l'école. Il y a a beaucoup de papiers à remplir, les ppi, les gevasco, préparer les ESS, beaucoup de contacts avec le maître référent, les éducs, services sociaux.....bcp de temps au téléphone, mais ça j'aimais bien !

Ce qui m'a usée, c'est le fait de me battre tout le temps pour les inclusions, pour des soins (que les parents refusaient ensuite...), pour la reconnaissance de cette classe......

Je ne regrette pas du tout car ça m'a toujours passionnée, mais là j'ai besoin d'une pause pour souffler. Tu devrais te lancer, une année pour voir, mais sache que ce n'est pas plus facile, ni plus intéressant, c'est différent, pour moi c'est même un autre métier. Bonne réflexion....

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