stlcap Posté(e) 15 juin 2018 Posté(e) 15 juin 2018 Bonjour à tous, Je suis professeure des écoles depuis 5 ans. En disponibilité de droit pour rapprochement de conjoint depuis presque 1 an, j'ai trouvé un mi temps en ITE depuis quelques semaines. Ceux-ci sont en train de monter un projet de classe externalisée l'année prochaine et me propose d'en être l'enseignante. Je recherche ici des témoignages. Comment fonctionnez-vous ? quel est votre emploi du temps hebdomadaire ? quotidien ? les relations avec le collège ? l'inclusion ? le travail avec les éducateurs ? Je vous avoue que je me sens un peu démunie. Je n'ai pas l'expérience, ni les compétences de l'enseignement spécialisé...Quelques retours me permettraient de mieux me projeter... Merci à tous
nonau Posté(e) 16 juin 2018 Posté(e) 16 juin 2018 Des classes externalisées en milieu ordinaire?? Les collègues qui accueillent ces élèves en inclusion dans des classes surchargées avec déjà leur lot d'élèves pénibles, vont être ravis! C'est le retour à l'envoyeur! C'est la première phase de la destruction de ces structures spécialisées. Objectif de la loi inclusion et de la loi Montchamp de 2005: réaliser d'énormes économies. Je sais, cela ne répond pas à tes questions mais c'est mon coup de gueule!
stlcap Posté(e) 17 juin 2018 Auteur Posté(e) 17 juin 2018 On 6/16/2018 at 8:02 AM, nonau said: Des classes externalisées en milieu ordinaire?? Les collègues qui accueillent ces élèves en inclusion dans des classes surchargées avec déjà leur lot d'élèves pénibles, vont être ravis! C'est le retour à l'envoyeur! C'est la première phase de la destruction de ces structures spécialisées. Objectif de la loi inclusion et de la loi Montchamp de 2005: réaliser d'énormes économies. Je sais, cela ne répond pas à tes questions mais c'est mon coup de gueule! Cher Nonau, pas de problème pour ton coup de gueule, cela me permet de voir aussi l'état d'esprit et les inquiétudes auxquelles je risque d'être confrontée de la part de certains de mes futurs collègues ! J'ai plusieurs sons de cloches de la part de ma (mes) hiérarchies concernant l'objectif d'inclusion (pour certains pas d'objectif d'inclusion pour d'autres c'est la raison d'être du système). Dans tous les cas, les élèves ne seront pas inclus dans les classes ordinaires dans un premier temps. ils resteront en classe, dans le collège, avec moi. Il s'agit surtout pour eux de partager des locaux, des moments de vie (repas, récréation, ..) avec les autres élèves. J'imagine qu'en milieu d'année se posera la possibilité d'intégrer certains d'entre eux à quelques heures de cours ordinaires. A voir selon les profs, les profils d'élèves et l'évolution. Franchement, j'espère que certains en seront capables. Les élèves seront au collège 2jours et demi par semaine, les autres jours, ils seront à l'ITEP. Il ne s'agit pas d'une ouverture de poste mais d'une volonté de l'équipe éducative et pédagogique de mettre en place cette classe. Sans dotation supplémentaire. C'est vrai que ça fait un peu retour à l'envoyeur, mais quand je vois certains élèves sont en ITEP depuis leur 7 ou 8 ans, je pense que cela peut leur être bénéfique de se sentir "réintégrer" dans un système ordinaire, même s'ils restent à la marge.
Debooo76 Posté(e) 18 juin 2018 Posté(e) 18 juin 2018 Bonjour, Je viens partager mon expérience sur les classes externées. J'enseigne en ITEP depuis 4 ans et j'irai sur ma 5ème année à la rentrée 2018. Nous avons ce système de mis en place dans notre ITEP. Je vais en classe externée sur une école primaire 4 demi-journées par semaine. Mes collègues se rendent sur le même principe sur des classes au collège. Ce mode de scolarisation est vraiment bénéfique pour les élèves. Nous participons effectivement aux moments de récréation avec les autres jeunes. Cela permet de sortir les élèves de la structure itep et leur permet de voir autre chose. Bien évidemment, les élèves doivent être dans une bonne dynamique et ils n'intègrent pas les classes externées à leur arrivée. Après un temps d'adaptation sur l'itep, lorsqu'ils se sentent prêts à renouer avec le système scolaire, nous les emmenons en classe externée. Dans l'école où nous allons nous sommes considérés comme uen classe de l'établissement et nous avons notre propre salle de classe. Une fois que les jeunes sont plus posés en classe, nous pouvons envisager avec les collègues de l'école ordinaire des temps d'inclusions. Il faut savoir que nos jeunes sont motivés par ces temps d'intégration, qu'ils sont volontaires et qu'ils voient cela comme une chance. Nous n'avons que très peu de retours négatifs de nos jeunes inclus, cela se passe toujours bien. Au départ nous essayons de trouver des moments où nous sommes présents sur l'établissement car cela offre une solution (à l'enseignant qui accueille notre élève) si jamais cela ne se passe pas bien. Depuis 4 ans, je n'ai jamais eu de problème avec un jeune inclus. Comme je suis en école primaire, le contact avec les autres enseignants est très facile. Je les vois à chaque récréation et je peux suivre de près l'évolution du jeune. Je me tiens à disposition pour les corrections par exemple car le but n'est pas de donner du travail supplémentaire aux collègues. Je rattrape les séances si mon élève en manque et j'approfondis les notions qui posent problèmes. Il faut que le collège se sente à l'aise de le faire et qu'il ne sente pas dans une obligation. J'ai la chance de pouvoir travailler avec des collègues qui sont une bonne dynamique d'inclusions. Elles peuvent être individuelles mais également collectives. Je réalise toutes mes séances d'EPS depuis le début de l'année avec la classe de CM2. Tous mes élèves sont aptes à suivre le même niveau en EPS et ils aiment vraiment participer à ce créneau. Cela permet aux élèves de créer des liens entre eux, et aux récréations de tous jouer ensemble. Dans l'école qui nous accueille il y a vraiment une volonté de nous inclure dans tous les projets de l'école. Je participe toujours au premier conseil d'école de l'année pour me présenter aux parents d'élèves et expliquer le fonctionnement de la classe externée. Le directeur et l'équipe enseignante nous associe à chaque projet (artistique par exemple). Mes collègues ressentent un peu plus de difficultés sur le collège car il y a beaucoup plus de professeurs et il faut aller les solliciter pour pouvoir mettre en place des inclusions mais elles sont possibles. C'est un très bon moyen de remettre petit à petit nos jeunes dans le milieu ordinaire et cela nous permet aussi à nous "d'avoir un pied" dans le système ordinaire. Je peux comprendre que cela puisse gêner les collègues. Il faut leur montrer que ce n'est pas un moyen de se décharger sur eux mais que c'est un travail conjoint. Il m'arrive de récupérer des élèves difficiles de l'école pour que mes collègues puissent souffler. Les échanges de service peuvent se faire dans les deux sens. Voilà si tu as des questions n'hésite pas.
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