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Certains parents d'élèves n'ont pas de limites avec les enseignants


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https://www.20minutes.fr/societe/2324095-20180823-certains-parents-eleves-limites-enseignants

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«Certains parents d'élèves n'ont pas de limites avec les enseignants»

Publié le 23/08/18

Dans Parents casse-couilles, deux enseignantes dévoilent les questions saugrenues et des réclamations aberrantes de certains parents.

Des cas isolés, mais qui sont déconcertants pour les enseignants.

Des réactions souvent dues à la grande exigence des parents à l’égard de l’école et de leur inquiétude constante pour leur progéniture.

Certains parents d’élèves se croient tout permis. Ils se plaignent de ne pas avoir été choisis pour accompagner une sortie scolaire, demandent qu’on achète des coussins pour les chaises des élèves, veulent qu’on protège leurs enfants des fientes de pigeon dans la cour, jugent qu’il y a trop de légumes à la cantine, estiment que la maîtresse est trop laxiste… Dans Parents casse-couilles qui sort ce jeudi en librairie, deux enseignantes Sandra Guillot-Duhem et Sabrina Petit rapportent tous les dialogues surréalistes auxquels elles ont eu le droit. Le résultat est désopilant. Pour 20 Minutes, Sandra Guillot-Duhem décortique ces échanges étranges.

Quelles sont les demandes les plus loufoques des parents d’élèves ou les échanges les plus insensés que vous ayez eus avec eux ?

Une année, au moment de Noël, des parents d’élèves m’ont offert un rouge à lèvres en me disant qu’ils me trouvaient fade. J’en suis restée bouche bée. Une autre fois, des parents m’ont demandé de leur donner des fiches de cours au mois de juin car ils prévoyaient déjà que leur enfant ne serait pas là à la rentrée en raison de vacances prolongées. Je me souviens aussi de cette mère qui m’a dit que son mari assisterait au rendez-vous avec moi et non elle, parce qu’il me trouvait charmante. Ou celle qui m’a demandé si on pouvait retirer les pépins du raisin à la cantine car sa fille n’aimait pas ça.

Comment vous est venue l’idée de compiler ces anecdotes ?

En salle des profs, nous nous racontons souvent les réflexions que les parents nous ont faites. Du coup, avec mon amie Sabrina Petit, nous avons décidé de rassembler nos souvenirs les plus marquants. Et nous avions chacune beaucoup de matière étant donné notre expérience professionnelle (j’exerce depuis 16 ans).

Ce qui surprend, c’est le côté sans gêne de certains parents, comme s’ils pensaient que les enseignants étaient à leur service, comment l’expliquez-vous ?

Certains parents d’élèves n’ont pas de limites avec les enseignants et pensent qu’ils sont à leur disposition. Ils n’ont pas conscience que leurs demandes dépassent du cadre scolaire habituel et ne sont pas compatibles avec l’intérêt collectif. Mais heureusement, ce ne sont que des cas isolés !

La cantine suscite beaucoup de récriminations…

L’alimentation est devenue un sujet très important pour les parents. Au point que certains aient envie d’imposer leur menu idéal à la cantine ou qu’ils nous demandent de détailler ce que leur enfant a mangé dans la journée, alors que ce ne sont pas les enseignants qui surveillent la cantine.

Idem pour les sorties scolaires qui font beaucoup jaser…

Les parents ont très envie de participer à une sortie scolaire car c’est une manière pour eux de voir ce qui se passe dans le cadre scolaire. Ils veulent être choisis pour accompagner la classe, ce qui n’est pas toujours possible. D’où leur mécontentement…

Les critiques sur les aspects pédagogiques semblent fréquentes. Pourquoi s’immiscent-ils dans votre manière d’enseigner ?

Les parents sont très inquiets pour l’avenir de leurs enfants et ils ont une plus forte exigence par rapport à l’école. Ils ont peur que leurs enfants n’acquièrent pas assez de compétences à l’école ou n’y réussissent pas. Certaines de ces critiques sont peut-être aussi le signe que le métier d’enseignant est décrié par une frange de la société française.

Comment répondez-vous à ces parents ?

En entendant certaines réflexions, on a parfois envie de rire ou de s’énerver. Mais l’on doit garder nos états d’âme dans la poche et rester dans la bienveillance. D’autant, qu’en tant que parent d’élève moi-même, je suis sûre que j’ai déjà été « casse-noisettes » avec certains enseignants.

Pour prévenir tous les comportements excessifs, j’organise toujours une réunion en début d’année, lors de laquelle je tiens un discours très clair aux parents. Je leur explique que je fais ce que je veux dans ma propre classe, mais que je suis prête à leur expliquer toutes mes décisions s’ils ont besoin d’éclaircissement.

Avec votre ouvrage, on pourrait croire que les rapports parents-enseignants sont souvent conflictuels…

Non, c’est très rarement le cas. Et si un parent est mécontent, je prends le temps de le rencontrer. En communiquant bien avec lui, j’arrive presque toujours à le rassurer. Je n’ai d’ailleurs pas peur que les parents d’élèves m’en veuillent pour cet ouvrage, car ils savent que je les aime !

*Parents casse-couilles de Sandra Guillot-Duhem et Sabrina Petit, éditions de l'opportun, 9,50 euros.

 

Au-delà des petites anecdotes, un autre article un peu moins récent à propos des relations avec les parents :

https://www.20minutes.fr/societe/1437395-20140905-parents-eleves-trouvent-normal-demander-comptes-enseignants

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«Les parents d’élèves trouvent normal de demander des comptes aux enseignants»

le 5/09/14

Ils contestent les notes de leurs enfants, s’immiscent dans les questions de pédagogie et vont parfois jusqu’à insulter les enseignants… Dans La tyrannie des parents d’élèves*, Anna Topalov décrit la crispation des rapports parents-profs. Pour 20 Minutes, elle revient sur son enquête…

Selon vous, les parents ne font plus confiance aux enseignants a priori. Est-ce un phénomène de masse?

Oui, car ils ont l’impression que l’école ne va pas bien, que le diplôme ne garantit plus à leurs enfants de trouver un travail. Du coup, ils trouvent normal de demander des comptes aux enseignants.

A quand remonte ce rapport de force inversé?

Il est perceptible depuis une dizaine d’années et s’explique par le fait que les parents n’ont plus beaucoup d’idéaux. L’ambition d’être de bons parents est la dernière utopie à laquelle ils se raccrochent. D’où leur crispation sur les questions d’éducation.

Selon vous, de plus en plus de parents demandent des passe-droits pour contourner certaines décisions des enseignants…

C’est surtout l’apanage des CSP +, qui se servent de leurs réseaux ou de leur bonne connaissance du système scolaire. Ils n’hésitent plus à appeler chef d’établissement, un inspecteur d’académie ou le rectorat pour demander un passage en 1ere S ou faire annuler une sanction prise contre leur enfant. En cas de conflit, ils demandent qu’on leur apporte la preuve des faits. Et comme c’est parole contre parole, les enseignants sont parfois remis en cause. Les conseils de discipline deviennent aussi de plus en plus souvent des lieux de négociation, pas pour définir la sanction la plus appropriée pour l’élève, mais celle qui sera le mieux acceptée par ses parents.

Pourquoi s’immiscent-ils de plus en plus dans la pédagogie?

Autrefois, le professeur était considéré comme un sachant. Aujourd’hui, beaucoup de parents ont le même niveau de diplôme que lui et se sentent légitimes à contester ses décisions ou sa manière d’enseigner.

Les revendications confessionnelles des parents d’élèves sont-elles en augmentation?

Oui, aucune religion n’échappe à cela. Evoquer la théorie de l’évolution, la sexualité ou le conflit israélo-palestinien devient souvent difficile. Et les enseignants se retrouvent en première ligne pour affronter les parents. Ils ne sont pas du tout soutenus par leur hiérarchie.

Cette mésentente s’explique aussi selon vous sur le manque de dialogue entre les parents et les enseignants. Comment l’améliorer?

Il faudrait réformer le statut des enseignants pour que soit mieux pris en compte le travail qu’ils effectuent en dehors de la classe. Cela leur permettrait de dégager du temps pour recevoir les parents et lever certains malentendus.

Les associations de parents d’élèves ont-elles suffisamment joué leur rôle d’intermédiaire entre l’institution et les parents?

Non, car elles sont très politisées et ne fonctionnent pas comme des associations «d’usagers». De plus, les parents y adhérent souvent pour régler des situations individuelles, mais rarement pour mener des combats collectifs.

Certains parents n’hésitent plus à dénoncer les agissements des enseignants. Peut-on craindre que ces cas progressent?

La judiciarisation des relations parents-enseignants est un fait car le nombre de plaintes déposées a explosé depuis dix ans. Et les avocats spécialisés dans les droits des parents d’élèves sont en pleine expansion. Ce phénomène ne risque pas de s’inverser.

Quelles en sont les conséquences pour les enseignants?

Certains profs préfèrent désormais s’autocensurer. Ils n’abordent plus certains sujets en cours ou surnotent les élèves pour acheter la paix sociale.

Et quelles sont les incidences sur la scolarité des enfants?

On laisse certains élèves passer en classe supérieure alors qu’ils n’en ont pas le niveau, pour éviter tout conflit avec leurs parents. D’autres assistent avec gêne aux conflits entre leurs parents et un enseignant. C’est désastreux, car les enfants ont a priori, confiance en l’école. Mais si leurs parents ne respectent pas leurs enseignants, ils finissent à terme par ne pas le faire eux-mêmes.

* La tyrannie des parents d’élèves, Anna Topalov, Fayard, 14,50 €.

 

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"Il faudrait réformer le statut des enseignants pour que soit mieux pris en compte le travail qu’ils effectuent en dehors de la classe. Cela leur permettrait de dégager du temps pour recevoir les parents et lever certains malentendus. "

Mais bien sûr comme pour les directeurs on détruit "réforme" le statut des enseignants et tout est réglé... +20% sur nos salaires, un taux d'encadrement et des heures de cours qui reviennent dans la moyenne des pays de l'OCDE, une formation digne de ce nom, un respect légitime envers les professeurs...C'est vrai que pour avoir accès à toutes ces avancées, il nous renoncer à notre statut!:happy:

Cette petite chanson revient, revient...

 

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Il y a 1 heure, nonau a dit :

"Il faudrait réformer le statut des enseignants ..."

Cette petite chanson revient, revient...

En effet, et de manière sournoise, car fredonnée par des gens qui feignent de se préoccuper de la condition des enseignants...

 

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