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Posté(e)

Bonjour à toutes et tous,

Je suis désemparée par l'attitude d'un de mes élèves de CM2. Il me pose et pose à  la classe des problèmes grandissants de comportement depuis la rentrée et à une semaine de la Toussaint je n'ai pas réussi à rectifier la trajectoire.

Il refuse, pas tout le temps mais souvent, et aléatoirement de mon point du vue, de m'adresser la parole. En fait il me répond volontiers, avec une touche appuyée d'impertinence, quand ça n'est pas approprié, mais si je m'adresse à lui les yeux dans les yeux, en groupe ou en aparté, il reste mutique et ne me regarde même pas. Et ça même si je ne suis pas en train de le gronder.

Il a aussi un syndrome de persécution de plus en plus appuyé. À chaque fois qu'il est repris il se met sur la défensive "C'est toujours sur moi que ça tombe". Pour être honnête, il est repris plus souvent que la plupart de ses camarades. Pour être doublement honnête il fait aussi beaucoup plus de bêtises.

Étant plutôt une adepte du dialogue et de la manière douce, j'ai réussi à force de patience à lui tirer quelquefois les vers du nez.

Il m'a, par exemple, dit qu'il voulait prendre ses distances vis à vis d'une autre élève, elle aussi plutôt gratinée dans son genre. Mais depuis ils sont toujours fourrés ensemble dans le rang et quand je les sépare j'ai droit à un scandale.

Il est aussi venu de sa propre initiative me dire qu'il souhaitait être placé à côté d'une élève en particulier, avec qui il s'entend plutôt bien, elle plutôt sérieuse et bienveillante. Lorsque j'ai procédé au changement de place devinez quoi ? Scandale.

Je voudrais vous donner un exemple concret du genre d'évènements quotidiens qui me désarçonnent, désolée d'avance si c'est long.

Aujourd'hui, au moment d'entamer la séance de maths, il s'est arrêté à la date et s'est écroulé sur sa table, stylo en l'air. Il a dit "J'aime pas les maths". J'ai répondu "Pourquoi ?". "C'est trop dur." "Est-ce que tu veux te mettre en équipe avec un tuteur ?" "Non." "Est-ce que tu veux que je fasse le premier calcul avec toi ?" "Non." "Dans ce cas tu vas essayer tout seul." Pas de réponse et pas de mise au travail. Une fois que tout le monde a été lançé je lui ai présenté l'ultimatum : tout le monde travaille, donc tu travailles. Tu commences l'activité maintenant ou bien je t'envoie remplir une fiche de réflexion chez Mme Truc pendant qu'ici, on fait des maths. Pas de réponse. J'ai demandé à deux élèves de l'accompagner chez Mme Truc. Il a commencé à copier le premier calcul du tableau. J'ai dit "trop tard, tu savais à quoi t'en tenir." Il a pris toutes ses affaires et a quitté la classe en trombe en criant qu'il ne viendrait plus à l'école...

Alors moi, les bras m'en tombent. Je ne sais quoi faire, et je me sens impuissante à améliorer la situation. Je n'arrive pas à cerner ce qui cloche dans mon approche et comment l'aborder. Je ne sais même plus parfois quelle sanction appliquer. Bref, je subis, rien ne change, et j'échoue de toutes parts avec cet élève. C'est obsédant et un peu déprimant...

 

Posté(e)

Je ne vais pas être très "bienveillante" et dans le dialogue mais  je pense que tu es trop dans le dialogue avec lui. A chaque fois, Il se joue de toi : relis les passages avec les camarades qu il ne veut plus ou qu il veut avoir à ses côtés. 

Il est à l école pour travailler, il est à la place que tu lui as assigné et il y a des règles et des limites. Point.

Tu es l adulte. La maîtresse.

Il est en insécurité parce que les limites ne sont pas claires,  il les cherche mais elles sont flottantes. Sa réaction de sortir en criant au scandale alors qu il s était mis à travailler risque de se reproduire si tu restes ferme avec tes consignes mais ça devrait s apaiser quand il aura compris que cette règle là s applique systématiquement.

 

Posté(e)
il y a 8 minutes, flops a dit :

Je ne vais pas être très "bienveillante" et dans le dialogue mais  je pense que tu es trop dans le dialogue avec lui. A chaque fois, Il se joue de toi : relis les passages avec les camarades qu il ne veut plus ou qu il veut avoir à ses côtés. 

Il est à l école pour travailler, il est à la place que tu lui as assigné et il y a des règles et des limites. Point.

Tu es l adulte. La maîtresse.

 

C'est exactement ça. 

De mon point de vue, tu te fais mener par le bout du nez. 

Le coup "ça tombe toujours sur moi" n'est pas de la persécution. Il cherche à te culpabiliser. Personnellement, je ne relève pas ce genre de remarques.

Posté(e)

Ignore-le. Là, tu lui accordes trop d'importance.

Posté(e)
Il y a 5 heures, blank_zone a dit :

Bonjour à toutes et tous,

Je suis désemparée par l'attitude d'un de mes élèves de CM2. Il me pose et pose à  la classe des problèmes grandissants de comportement depuis la rentrée et à une semaine de la Toussaint je n'ai pas réussi à rectifier la trajectoire.

Il refuse, pas tout le temps mais souvent, et aléatoirement de mon point du vue, de m'adresser la parole. En fait il me répond volontiers, avec une touche appuyée d'impertinence, quand ça n'est pas approprié, mais si je m'adresse à lui les yeux dans les yeux, en groupe ou en aparté, il reste mutique et ne me regarde même pas. Et ça même si je ne suis pas en train de le gronder.

Il a aussi un syndrome de persécution de plus en plus appuyé. À chaque fois qu'il est repris il se met sur la défensive "C'est toujours sur moi que ça tombe". Pour être honnête, il est repris plus souvent que la plupart de ses camarades. Pour être doublement honnête il fait aussi beaucoup plus de bêtises.

La même avec un élève de CE2 ... Heureusement, les parents sont plutôt présents. Au début, ils croyaient leur gosse et ce n'était pas facile. Mais leur position a évolué car ce sont des gens avec lesquels le dialogue est possible ...

En tout cas je te comprends, c'est déstabilisant quand on ne peut pas, comme au collège, les virer de cours pour insolence ... ( pas la solution mais après on se retrouve avec le/la CPE ou autre pour une petite mise au point )

Bon courage à toi !

Posté(e)
Il y a 5 heures, blank_zone a dit :

Je n'arrive pas à cerner ce qui cloche dans mon approche et comment l'aborder.

 

C'est toujours chez nous que ça cloche quand un élève n'a pas le comportement attendu??

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Posté(e)

Ne rentre pas dans son jeu surtout ! Il cherche à accaparer toute ton attention et à te déstabiliser.

Ne lui montre pas que son attitude t'affecte et sanctionne le dès qu'il ne respecte pas la règle. Il ne se met pas au travail ? Tant pis pour lui : il ira le faire ailleurs et ce sera écrit sur sa feuille ou son cahier doublé d'une punition bien pénible. Il finira bien par comprendre. 

 

Posté(e)

Il a peut-être un gros retard scolaire et ne comprend rien à ce qu'on lui demande. Ça le blesse dans son égo et il part en vrille.
Tu as essayé de lui donner du boulot plus simple pour voir si ça changeait quelque chose ?

Posté(e)

J'ai aussi des cm2. Quoique faisant preuve d'empathie et aimant rire avec eux , je suis très clair quant aux exigences du "contrat" de travail implicite de la classe et ils savent que je suis un véritable cerbère quant aux tentatives abusives de rupture de la confiance que je mets en eux.Implacable je suis . Ce sont des cm2 tout de même !

Posté(e)

Je partage pas mal des avis ci-dessus et je te propose de lire de Emmanuelle Piquet Comment ne pas être un prof idéal.

une présentation ici

Posté(e)

Avant tout, comment ça se passait l'an dernier ? Et les années précédentes ?

Lorsque tu lui accordes une demande particulière (changement de place par exemple), lui faire signer attestation/ contrat type "je soussigné,..., change de place sur ma demande"? 

Et du côté du rased?

Au risque de faire bondir certains, tout ne vient pas forcément de trop de bienveillance, il y a parfois une réelle souffrance de l'élève. D'où l'importance de se renseigner sur son passé... 

Posté(e)

Coucou tout le monde et merci pour vos réponses, ça m'aide - vraiment - à prendre du recul.

D'un autre côté, je m'aperçois après coup que la manière dont j'ai relaté les récents événements peut donner une vision un peu déformée de la réalité (il était tard et je ressassais)

Avec cet élève les problèmes ont commencé très vite, donc c'est aussi très vite que je l'ai pris entre quatre yeux pour trouver une solution. Alors oui, j'ai ouvert le dialogue, parce que c'est aussi comme ça que je fonctionne, et que je survis dans le milieu dans lequel j'enseigne. Sinon je ne vous raconte pas l'ambiance. C'est quand même important de noter que je soulève mon problème avec cet élève en particulier, mais qu'il ne faut pas s'imaginer que les autres sont des enfants de choeur par ailleurs.

Ceci dit je ne suis pas naïve au point de me laisser complètement marcher sur les pieds. Le fait est que j'ai un petit noyau chez les CM2 avec une mauvaise dynamique, dont il fait partie. Le plan de classe original ayant très vite fait émerger le problème, je les ai "réagencés". À ce moment là j'ai reçu cet élève en entretien individuel et je lui ai demandé d'identifier les problèmes que son comportement posait au groupe et de proposer des solutions pour y remédier. Le placement à côté d'une élève tutrice/médiatrice (qui a accepté de prendre en charge ce rôle), et l'éloignement de l'autre élève avec qui les rapports sont conflictuels, ont été décidés à ce moment là et actés dans la foulée. Ce processus est formalisé, il débouche sur un contrat de comportement.

Maintenant si après coup il n'est pas content, il s'est engagé sur le contrat dont ces mesures font partie, donc effectivement, on ne va pas revenir dessus quand ça lui chante. C'est juste que c'est pénible pour moi, et pour les autres, qu'il essaie tout de même de nous faire tourner en bourrique. Pareil pour la victimisation systématique. Bien entendu que je refuse de me justifier, et que je m'en tiens à ce que je décide, mais 6 semaines après la rentrée ça ne l'a toujours pas découragé. Ce que je voudrais c'est lui faire abandonner ce type d'attitude.

L'autre gros hic, c'est concernant le travail. Et comme le suggérait *Random*, oui, il a un gros retard scolaire, et oui, il a une insécurité liée à l'échec. Le travail est différencié mais il va avoir souvent tendance à refuser ce qu'il a intériorisé au préalable comme difficile (les maths par exemple). Par prolongement, la moindre difficulté le décourage, il est en mode "qui ne tente rien ne rate rien". Il a aussi des points forts sur lesquels je m'appuie et un de mes rares leviers est de savoir que le renforcement positif marche très bien avec lui. Mais à un moment donné dans la journée il faut bien faire des maths ou de la lecture et là...

Vous avez largement raison de relever qu'il y a un déséquilibre dans la relation avec cet élève. Moi je n'ai pas peur qu'il me "mène par le bout du nez" mais par contre ce qui est 100 fois vrai c'est que j'ai concédé des efforts, les autres ont concédés des efforts, et à ce jour, lui toujours pas.

Alors quoi ?

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