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Comment on a organisé la fin de l'autorité à l'école


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Comment on a organisé la fin de l'autorité à l'école - Causeur

Non, la société n’est pas directement responsable de tous les maux de l’école. Depuis l’après-68, l’autorité des professeurs a été sapée par une série de circulaires faisant de l’élève un contre-pouvoir légitime. Et la violence scolaire fut… 

 

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Les déclarations des droits de l’élève-citoyen

Le Conseiller principal d’Education (CPE), qui le remplace, est investi d’autres missions dont l’animation, l’écoute et – justement – la prévention. Celles-ci sont encadrées par une première circulaire en 1972 dans laquelle est explicitement évoqué le « rôle d’animation » qu’ils joueront dans le cadre d’actions socio-éducatives, puis elles sont précisées par une deuxième circulaire en 1982 qui entérinera les orientations de la décennie des années 70, notamment en fixant pour objectif le bien-être de l’élève ou en détaillant « le foyer socio-éducatif et l’organisation des temps de loisirs, les activités récréatives ». Une troisième circulaire en 2015 ira même beaucoup plus loin en y ajoutant par exemple l’accompagnement des élèves « dans l’apprentissage de la citoyenneté » en « les informant de leurs droits » et de « la capacité à les exercer dans les espaces de vie scolaire ». Ceci sans doute pour les protéger des abus des professeurs. [...]

Et la violence scolaire a augmenté…

La suppression du surveillant-général ne suffit pas à satisfaire les aspirations post-68 et le ministère entreprendra de mettre également fin à sa propre autorité tout au long des années 70 et 80, mouvement qui trouvera son apogée avec la loi Jospin de 1989. [...]

Les délégués de classe, sapeurs pompeux

Une étape importante dans la destruction d’autorité est l’arrivée des délégués d’élèves dans les conseils de classe. [...]

Convaincre l’élève qu’on a raison de le gronder

Un autre principe en vigueur depuis cette période est l’idée qu’une sanction, pour être efficace, doit être expliquée et acceptée par l’enfant fautif. Appris par les CPE et les chefs d’établissement pendant leurs formations, ce principe à l’œuvre dans tous les établissements publics n’est pas seulement notoirement faux, il détruit ce qui fonde l’autorité. [...]

La sanction, une exception

Très vite, toujours pour montrer sa volonté de comprendre plutôt que de punir, l’école est amenée à contextualiser la faute. [...]

Les humiliés du collège unique

L’école ne s’est pas contentée de supprimer ceux qui faisaient régner l’ordre et de détruire son autorité, elle a aussi créé un climat propice à la violence en rendant dangereuse la cohabitation des élèves. [...]

Inspecteurs des travaux truqués

C’est le propre renoncement à l’autorité qui sera emblème, la profession de foi du ministère avec la loi Jospin de 1989 mettant l’enfant, tel un soleil, au centre du système scolaire. Ces réformes vont, en l’espace d’une quinzaine d’années, précipiter le système éducatif français dans le bas des classements internationaux, autant en mathématiques qu’en sciences ou en lecture. La grande idée est que l’enfant doit construire seul son savoir et qu’il n’est pas question de lui imposer quoi que ce soit, surtout pas un cours magistral avec des définitions que les inspecteurs traquent sur les cahiers de collégiens pour en punir les professeurs. [...]

Est recommandée maintenant une disposition des tables en groupe où les élèves se font face pour travailler ensemble, ignorant l’enseignant auquel une majorité est invitée à tourner le dos. Ainsi, même dans ses plus simples occurrences, le ministère n’a laissé subsister aucune trace de l’ombre de l’autorité qu’il a jetée sur le bûcher. Malgré les apparences, la débâcle n’est peut-être pas encore à son maximum puisque les nouvelles trouvailles des techniciens du ministère évoquent aujourd’hui la « classe inversée », sans doute pour annoncer cette fois l’émergence de l’autorité des élèves sur les enseignants. [...]

L'article complet ici.

Qu'en pensez-vous ?

 

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Effectivement la débâcle de nos élèves dans les tests internationaux questionnent sur les "réformes" passées et leurs efficacités. Force est de constater, que si nous envisageons la "réussite" d'un système éducatif à l'aune des tests internationaux c'est objectivement mauvais!

L'absence d'autorité n'est selon moi pas la seule fautive. Elle peut expliquer un certain nombre de choses comme par-exemple l'effet délétère du bruit en classe sur les apprentissages, mais elle n'explique pas tout.

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Je suis d'accord sur le fait que l'enseignant dans l'école n'a quasiment plus de poids vis-à-vis de l'élève - enfant roi, soutenu par ses parents.

Parents qui, eux-mêmes, sont dans une dynamique qui est tout sauf saine avec nous : on a une obligation de résultats vis-à-vis de leur chère tête blonde, quand bien même leur progéniture se couche tard, regarde la télé à outrance ou joue aux jeux vidéos sans filtre aucun (en termes de temps mais aussi de violence!). Parents qui ne réprimandent pas toujours leurs enfants quand ces derniers nous insultent, nous crachent dessus, nous assènent des coups de pied et j'en passe… A minima, on s'excuse !

Parents qui, une fois encore, préfèrent porter plainte plutôt que d'aller voir l'équipe enseignante ou l'enseignant concerné et amorcer un débat constructif et non destructeur / déstabilisant et n'acceptent pas notre réalité de classe et ce que peut bien faire leur enfant au sein de ce microcosme. Les agressions physiques et verbales de leur part se multiplient : ce n'est pas acceptable.

Co-éducateurs, oui, mais ils sont avant tout responsables de la réussite de leurs enfants, et ça on a tendance à le dédramatiser de plus en plus et à mettre la charge de cette lourde réussite sur nos frêles épaules. ça et la recrudescence des difficultés scolaires, les classes de plus en plus chargées et violentes etc. font que notre système est à bout de souffle.

Et l'inspecteur soutient en général les parents mécontents (effet "pas de vagues" qui n'a rien changé à la prise en compte de nos difficultés) mais ne nous soutient que très rarement (vécu actuellement par moi-même).

La bienveillance, oui, je suis pour mais dans le respect de règles morales et de bon sens. 

Enfin, pour qu'il y ait des résultats, il faudrait aussi selon moi une refondation des programmes se focalisant uniquement sur les fondamentaux ou les articulant beaucoup plus qu'on ne le fait actuellement. J'adore certes faire histoire, musique etc. avec mes élèves, mais cela me fait mal qu'à l'entrée en 6e, le fait de lire écrire et compter ne soient pas maîtrisés par le plus grand nombre.

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Il y a 8 heures, Sourire d'1 Enfant a dit :

Je suis d'accord sur le fait que l'enseignant dans l'école n'a quasiment plus de poids vis-à-vis de l'élève - enfant roi, soutenu par ses parents.

Parents qui, eux-mêmes, sont dans une dynamique qui est tout sauf saine avec nous : on a une obligation de résultats vis-à-vis de leur chère tête blonde, quand bien même leur progéniture se couche tard, regarde la télé à outrance ou joue aux jeux vidéos sans filtre aucun (en termes de temps mais aussi de violence!). Parents qui ne réprimandent pas toujours leurs enfants quand ces derniers nous insultent, nous crachent dessus, nous assènent des coups de pied et j'en passe… A minima, on s'excuse !

Parents qui, une fois encore, préfèrent porter plainte plutôt que d'aller voir l'équipe enseignante ou l'enseignant concerné et amorcer un débat constructif et non destructeur / déstabilisant et n'acceptent pas notre réalité de classe et ce que peut bien faire leur enfant au sein de ce microcosme. Les agressions physiques et verbales de leur part se multiplient : ce n'est pas acceptable.

Co-éducateurs, oui, mais ils sont avant tout responsables de la réussite de leurs enfants, et ça on a tendance à le dédramatiser de plus en plus et à mettre la charge de cette lourde réussite sur nos frêles épaules. ça et la recrudescence des difficultés scolaires, les classes de plus en plus chargées et violentes etc. font que notre système est à bout de souffle.

Et l'inspecteur soutient en général les parents mécontents (effet "pas de vagues" qui n'a rien changé à la prise en compte de nos difficultés) mais ne nous soutient que très rarement (vécu actuellement par moi-même).

La bienveillance, oui, je suis pour mais dans le respect de règles morales et de bon sens. 

Enfin, pour qu'il y ait des résultats, il faudrait aussi selon moi une refondation des programmes se focalisant uniquement sur les fondamentaux ou les articulant beaucoup plus qu'on ne le fait actuellement. J'adore certes faire histoire, musique etc. avec mes élèves, mais cela me fait mal qu'à l'entrée en 6e, le fait de lire écrire et compter ne soient pas maîtrisés par le plus grand nombre.

C'est fini le socle commun et l'apparition des compétences finissent de tuer les fondamentaux.

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Le 03/02/2019 à 10:07, prof désécol a dit :

 

L'article complet ici.

Qu'en pensez-vous ?

 

Je pense que c'est la grande mode de taper sur mai 68. C'est un peu la revanche des réacs. Ce n'est pas mai 68 qui a engendré le consumérisme scolaire ! C'est bel et bien la société capitaliste et libérale (économiquement parlant j'entends bien). D'ailleurs, le phénomène de l'enfant-roi est encore plus notable dans d'autres pays comme la Suède qui n'a pas connu mai 68. Au passage, on tape aussi sur le collège unique... Histoire de ne rien oublier. Franchement, oui, on a donné trop de pouvoirs aux élèves et aux parents mais aussi parce qu'ils n'en avaient aucun avant. On est passé d'un extrême à un autre. D'une école autoritaire et parfois même négligente (pour ne pas dire malveillante) à une école "angéliste". Je n'ai pas envie de revenir à l'école de mes parents et grands-parents. Certaines des mesures énoncées relevaient du bon sens. En faire des symboles du renoncement à l'autorité est ridicule.

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Je pense pour ma part que le point de départ de la vrille est le moment où l éducation a pris le pas sur l instruction.

Entre les parents qui refusent que l école se mêle de l éducation de leur môme et ceux qui la délègue à outrance, tout le monde s y perd. Enfants/élèves et enseignants compris..

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Il y a 13 heures, pimouss690 a dit :

Je pense pour ma part que le point de départ de la vrille est le moment où l éducation a pris le pas sur l instruction.

Entre les parents qui refusent que l école se mêle de l éducation de leur môme et ceux qui la délègue à outrance, tout le monde s y perd. Enfants/élèves et enseignants compris..

Loi d'orientation de 1989...

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