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On a remplacé progressivement le "qu'est-ce que ça apporte à mes élèves?" par "est-ce que ça rentre dans le cadre des programmes?"

Mon métier tel que je le conçois c'est de penser à la première question et d'oublier la seconde. Les programmes, loin de permettre le progrès de chacun, fait de l'enseignant à un opérateur de saisie. Nous le voyons bien dans les évaluations nationales qui, du reste, ne sont pas très intéressantes au niveau du traitement comme de la passation. Les consignes sont peu claires, peu pertinentes. Un enfant de six an arrive à l'école avec plein d'espoir pour l'avenir, il va apprendre à lire, écrire, compter et plein d'autres choses mais voilà! Rendez-vous avec les parents car au début du CP les évaluations ont montré qu'il pourrait éventuellement avoir plus tard des difficultés d'apprentissage notamment en lecture! Aïe! Et c'en est terminé des rêves, des espoirs et désirs de se surpasser car de toute façon, un être aussi fragile doit bien se rendre à l'adulte et accepter son sort misérable. C'est dramatisé mais ça donne le ton au moins.

On en arrive à utiliser des méthodes clé en main et à reproduire d'une classe à l'autre un fonctionnement qui "marche". Sauf que, elle, lui, cet enfant ou cet autre n'arrive pas à s'adapter. Ce serait à elle ou lui de faire cet effort?

L'autre jour, j'ai proposé à mes élèves de réorganiser la classe complètement. Le travail est très instructif et un plan a été fait mais en le mettant à l'échelle (cf. programme lol) nous avons tout de même trouvé que c'était plus efficace. On divise par 100 les mesures c'est simple! Mais pour les tables ça fait petit ! alors on a multiplié par 2 ensuite bref on a divisé par 50 et trouvé le cinquantième de chaque mesure. Pourquoi je raconte ça? Eh bien on a calculé la surface de la classe et on a enlevé les meubles puis on a calculé la densité d'élèves au m2. Il y a plus d'un élève au m2.

Tout ça pour dire qu'on n'a que peu de place en fait. Si on avait deux fois plus d'espace (oublions la classe flexible, très bien, mais dans un espace réduit peu intéressant...) nos élèves seraient métamorphosés et un réel accueil de tous les enfants serait possible. voilà, ça part un peu dans tous les sens mais c'était mon humeur du moment.

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  • André Jorge a modifié le titre du sujet qui est maintenant Humeur
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il y a 41 minutes, damien a dit :

 

On en arrive à utiliser des méthodes clé en main et à reproduire d'une classe à l'autre un fonctionnement qui "marche".

Oui, je vois ce que tu veux dire. C'est l'effet "réseaux sociaux", auquel ce forum participe d'ailleurs. Je vois sur facebook des discussions enflammées sur les dernières méthodes à la mode, MHM en tête. Il y a aussi Picot, RSEEG, etc... 

Trouver une méthode qui nous convient, pourquoi pas, mais en zapper tous les ans (et pour certaines plusieurs fois par an), c'est trop. Il ne s'agit pas de lessive ou de croquettes pour chien... Ce n'est pas parce qu'une copine (souvent virtuelle) dit que c'est super, qu'il faut forcément s'y lancer...

J'ai connu les collègues qui ont toute leur carrière photocopié les stencils qui dataient de l'Ecole normale, mais ce temps est bien révolu  :D

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Posté(e)
il y a 49 minutes, borneo a dit :

Oui, je vois ce que tu veux dire. C'est l'effet "réseaux sociaux", auquel ce forum participe d'ailleurs. Je vois sur facebook des discussions enflammées sur les dernières méthodes à la mode, MHM en tête. Il y a aussi Picot, RSEEG, etc... 

Trouver une méthode qui nous convient, pourquoi pas, mais en zapper tous les ans (et pour certaines plusieurs fois par an), c'est trop. Il ne s'agit pas de lessive ou de croquettes pour chien... Ce n'est pas parce qu'une copine (souvent virtuelle) dit que c'est super, qu'il faut forcément s'y lancer...

J'ai connu les collègues qui ont toute leur carrière photocopié les stencils qui dataient de l'Ecole normale, mais ce temps est bien révolu  :D

Quand je fais la révolution française avec mes élèves, j’utilise entre autre, un stencil que j’ai bidouillé pour qu’il passe à la photocopieuse. Il date de 1989 et s’adressait à des ce2 ...j’ai des cm2 (baisse de niveau des élèves?! Mais non...)

ce fameux stencil, je le trouve très bien fait ; bien mieux que les trucs creux qu’on nous refourgue aujourd’hui. Je suis « jeune instit » mais je vis très bien mon côté « vieille conne ». :closedeyes:

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il y a 33 minutes, deia a dit :

Quand je fais la révolution française avec mes élèves, j’utilise entre autre, un stencil que j’ai bidouillé pour qu’il passe à la photocopieuse. Il date de 1989 et s’adressait à des ce2 ...j’ai des cm2 (baisse de niveau des élèves?! Mais non...)

ce fameux stencil, je le trouve très bien fait ; bien mieux que les trucs creux qu’on nous refourgue aujourd’hui. Je suis « jeune instit » mais je vis très bien mon côté « vieille conne ». :closedeyes:

On est tous le vieux con de quelqu'un !

 

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Ça me rappelle un "vieux" collègue qui avait éclaté de rire devant mon désarroi, au moment de la présentation des premiers programmes vraiment lights, ceux de 1995, et m'avait dit : "A partir de demain, je fais ... comme avant !". Et il a mis sa déclaration en pratique, et continué à être ambitieux avec ses élèves jusqu'à sa retraite, après les catastrophiques programmes de 2002 qui nous ont vraiment fait toucher le fond !

Je possède toujours tout un tas de stencils datant de mes débuts (d'éditeurs ou les miens). Je ne les utilise plus, mais je n'arrive pas à les jeter ...

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Avant les réseaux sociaux, on était bien moins sensibilisé aux changements de programmes. Ils avaient du mal à arriver jusque dans les "simples" écoles. J'avoue que je ne me suis pas beaucoup préoccupée des différences, car finalement peu de choses changeaient à chaque fois. Disons que la forme change, mais que le fond reste plus ou moins identique.

D'ailleurs quand j'interroge les collègues du même niveau que moi pour savoir si la soustraction est au programme ou pas, ils ne savent pas me dire... CQFD

Ma critique des stencils ne concernait pas le contenu, mais la présentation. Une photocopie de stencil, ce n'est tout de même pas très lisible. Le collègue qui donnait à apprendre les listes de mot photocopiées aurait pu, en 35 ans, les recopier sur un support propre. Le traitement de texte avait déjà été inventé, ça date de moins de 5 ans.  ;)

Posté(e)
Il y a 8 heures, Goëllette a dit :

Ça me rappelle un "vieux" collègue qui avait éclaté de rire devant mon désarroi, au moment de la présentation des premiers programmes vraiment lights, ceux de 1995, et m'avait dit : "A partir de demain, je fais ... comme avant !". Et il a mis sa déclaration en pratique, et continué à être ambitieux avec ses élèves jusqu'à sa retraite, après les catastrophiques programmes de 2002 qui nous ont vraiment fait toucher le fond !

 

Je n'ai jamais assisté à aucune présentation de nouveaux programmes. Je me souviens qu'on a été amplement consultés.... mais que nos avis sont tombés dans un trou noir. 

Les changements qui sont intervenus dans ma carrière et dont je me souviens sont surtout la fin de l'école le samedi, l'arrivée des APC, des PPRE, l'école du mercredi, l'arrivée de l'évaluation forcenée,  et puis enfin la délivrance, le retour du mercredi. Les changements de programme ne m'ont pas vraiment marquée. Etre perturbé pas les changements de programme doit être un truc de "jeune".

:D

Posté(e)

Mais je ne suis pas si jeune dans le métier 12 ans 

Posté(e)

On est toujours le jeune de quelqu'un :D

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Posté(e)

Pas pour tous la délivrance du mercredi matin. Ici, on est reparti pour 3 ans encore...

Je n'ai jamais vraiment lu les programmes (et les derniers encore moins).

Je me souviens d'une grande messe animation pédagogique pour nous lire pendant 3 heures les nouveaux programmes... je trouvais déjà ça limite et même franchement insultant pour mes "vieux" collègues (c'était du genre "oui alors là, le calcul mental, ben faut faire des petits exercices tous les jours").

Je ne sais pas si c'est le fait d'être vieux con ou de ne jamais avoir eu le "syndrome de bonne élève" mais les programmes passent et je ne crois pas avoir beaucoup changé ma pratique (améliorer oui, changé complètement non).

 

Posté(e)

Je me souviens surtout de la manœuvre des collègues syndiqués au se et au snuipp pour nous diaboliser les programmes de 2008 en faisant remonter LEUR avis, après nous avoir proposé de ne les lire qu'à travers leur analyse. (même technique que pour nous empêcher de demander des aménagements Hamon à la réforme des rythmes puis à repasser à 4 jours la première année).

Manque de bol, les collègues consciencieux du terrain étaient tellement dégoûtés des programmes de 2002, avec le fameux ORL et les compétences primant sur les connaissances, ils ont refusé de coopérer.

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