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Continuité pédagogique : l'hôpital et la charité


Clap

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Bonjour,

Voilà que le ministère ose utiliser un terme que je pensais absent de son vocabulaire : la continuité pédagogique.

Alors que nous, fonctionnaires, sommes les derniers sur lesquels les politiques ont encore du pouvoir,  seraient-ils prêts à renoncer à l'exercer en nous imposant à chaque changement de ministre une ou plusieurs réformes ? Après nous avoir contraints pendant des décennies à subir l'obsolescence des manuels, imposé des centaines de pages de changements dans un langage des plus abscons, monopolisé des dizaines d'heures de réunion au détriment des réunions nécessaires au bon fonctionnement de l'école, le ministère aurait conscience de ce qu'est la continuité ?

 J'ai dû remiser les manuels d'histoire géo que j'avais mis 3 ans à acquérir pour mes ce2. J'ai acheté une série de français pour 2018-2019 vantée conforme aux nouveaux programmes 2018 et qui ne l'était déjà plus à la rentrée, et je dois me débrouiller avec 25 euros par élève et par an pour leur fournir manuels, cahiers et autres matériels...

25 euros, c'est tout ? Et oui, la plupart  des collègues, ne pouvant plus compléter ou remplacer les manuels manquants ou abîmés s'en détournent pour la photocopieuse dont le budget explose et grève celui destiné aux classes... Des dizaines de milliers de photocopies réalisées depuis le début de l'année, 20 collègues faisant la queue devant l'unique photocopieuse de l'école : un temps fou consacré à dupliquer, stocker, distribuer, coller pour au bout du compte voir de plus en plus d'élèves en difficultés dans la gestion de l'espace, la graphie, tant ils se retrouvent conditionnés à remplir quelques trous au sein d'une page...

On me souffle que la continuité au niveau des futurs ministères consistera à continuer les changements intempestifs. C'est tellement bon de se voir obéi.

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Moi, je ne change pas de manuel à chaque changement de programme !

Je fais avec ce que j'ai. C'est ma façon d'être écolo ! 😇

 

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Il y a 9 heures, fleurdecorail a dit :

Moi, je ne change pas de manuel à chaque changement de programme !

Je fais avec ce que j'ai. C'est ma façon d'être écolo ! 😇

 

De mon côté, je scotche les couvertures de mes manuels 2008 avec du double face. Je renumérote les pages dont le numéro a été colorié et rendu illisible par des élèves. Je leur explique quand des réponses y sont écrites qu'elles ne sont pas forcément justes. Je scotche les pages déchirées. Je jongle avec d'autres manuels abîmés quand un texte est illisible sur l'un d'entre eux.

Lors des commandes, je n'ai pas trouvé le moyen de renouveler ceux qui sont au bout du bout...

Pour la série en cm2 commandée en juin 2018, soit disant une nouvelle édition, il n'y avait pas de manuel dispo et je ne voulais pas être en décalage avec les programmes et les collègues, (je n'avais pas fait ce niveau depuis longtemps), pour me rendre compte qu'ils n'avaient plus rien à voir avec celui paru en 2019 envoyé en spécimen par le même éditeur.

Bref, comment fais-tu ?

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Cause ou effet de cette discontinuité manifeste ?

Sommes versées à titre de dédommagement du droit de la propriété intellectuelle cette année :  6,7 M d'euros

https://www.education.gouv.fr/bo/17/Hebdo13/MENE1706795C.htm

Cette "ponction" est réalisée depuis 2005 :

5.1.2 La redevance due par le MENESR, au titre des reproductions à finalité pédagogique effectuées et diffusées par les écoles, s’exprime sous la forme d’un prix global dont le montant est fixé chaque année comme suit :
- pour l’année 2005, le montant de la redevance est établi à 500 000,00 € TTC ;
- pour l’année 2006, le montant de la redevance est établi à 2 500 000,00  TTC ;
- pour l’année 2007, le montant de la redevance est établi à 6 000 000  TTC.

https://www.education.gouv.fr/bo/2005/39/MENE0502286C.htm

et se poursuit par la suite :

5.1.2 La redevance due par le MEN, au titre des reproductions à finalité pédagogique effectuées et diffusées par les écoles, est exprimée sous la forme d'un prix global dont le montant est fixé chaque année comme suit :
- pour l'année 2008, le montant de la redevance est établi à 6 200 000,00 euros T.T.C.,
soit 0,4 millions d'euros pour les classes maternelles et 5,8 millions d'euros pour les classes élémentaires ;
- pour l'année 2009, le montant de la redevance est établi à 6 950 000,00 euros T.T.C.,
soit 0,95 million d'euros pour les classes maternelles et 6 millions d'euros pour les classes élémentaires ;
- pour l'année 2010, le montant de la redevance est établi à 7 700 000,00 euros T.T.C.,
soit 1,6 million d'euros pour les classes maternelles et 6,1 million d'euros pour les classes élémentaires.
Ces montants ont été établis, pour les classes élémentaires, en considérant l'objectif pédagogique fixé par le MEN d'une moyenne de 40 pages de copies par élève et par an et pour les classes maternelles, à partir d'une estimation forfaitaire.
 

Je trouve cela des plus discutables dans la mesure où en apprenant, en visionnant une oeuvre, nous en faisons la promotion et la préservons de l'oubli. Par ailleurs, la multiplication des changements des programmes et l'impossibilité de compléter les anciennes séries ne peut que promouvoir la photocopie.

Y aurait-il un lien entre  les multiples réformes et cette taxe ? Ce racket, majoré de 8% d'ajo en cas de retard de paiement va-t-il durer encore longtemps ?

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  • 2 mois plus tard...

Malheureusement, il semble que ce soit une goutte d'eau qui ne mérite même pas l'attention de qui que ce soit ...

https://www.lemediatv.fr/articles/enquetes/revelations-ehpad-et-assurances-vie-paradis-fiscaux-opacite-et-complicite-detat-tFogTVtnQfqpSYiDLG4DKA

Citation :

" Une opacité organisée

Où va l’argent public ? À cette question pourtant simple, d’intérêt général, la plupart de nos interlocuteurs nous ont opposé le silence. Silence au sujet de l’absence de participation pour la majorité des salariés du groupe DomusVi, qui sont en première ligne et font tourner la boutique. Silence au sujet des profits astronomiques des groupes d’Ehpad qui s’envolent vers des pays à la fiscalité plus qu’avantageuse, remontant vers le Luxembourg par le biais de remboursement de dettes à des taux prohibitifs. Silence de l’État qui soutient, par son bras financier et l’argent de la sécurité sociale, ces groupes privés par le biais d’une alliance avec un fonds d'État émirati - ce qui engage la souveraineté économique française.

Silence, encore, du régulateur financier, sur les investissements des groupes d’assurance-vie dans ce même fonds d’État, qui a investi dans de l’armement russe et a placé des milliards dans un fonds de nouvelles technologiques qui a perdu récemment plus de 16 milliards d’euros. Silence sur la gestion opaque de l’argent des assurances-vie dans les sociétés offshore, sans que l’on ne puisse vérifier la solidité des investissements, et ce alors que notre enquête n’a pris qu’un exemple parmi des centaines de cas similaires.

Silence général. 

Maxime Renahy, avec Téo Cazenaves. "

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