Elève handicapée qui ne peut respecter le protocole

[turtle1]

Désolée si je poste au mauvais endroit, mais j'avoue être vraiment perdue.

J'accueille dans ma classe toutes les matinées une élève trisomique de 4 ans, avec une AVS. Cette enfant ne parle pas du tout, porte encore des couches, ne tient pas en place sur une activité plus de 2 minutes, et son activité préférée est de lécher les joues de ses camarades.

L'AVS, avec de gros problèmes de santé ne devait pas reprendre à la rentrée. La maman avait compris, avec difficulté mais compris quand même, que l'école ne pouvait pas intégrer l'enfant dans ces conditions. 

Nous apprenons ce matin que finalement l'AVS est obligée de reprendre le travail. De ce fait, cet argument tombe, et la maman va sans doute demander le retour en classe de sa fille. 

Or même avec AVS, cela me semble insoluble. Un calvaire, ultra anxyogène pour elle de respecter le protocole alors que bien sûr elle n'est pas en capacité de le comprendre. De plus, comment la "gérer"sans contact physiques ? C'est insoluble...

Selon ma directrice, on n'a pas le choix il faut l'accueillir… Mais comment? 

Je suis donc en recherche d'un texte me permettant de ne pas accepter cette élève (et je pèse bien tout ce que ça peut avoir de discriminatoire, , sans trouver d'alternative)

Merci d'avance!

[Fababa]

Dans certains CHSCT, la question a été évoquée et il a été dit que les enfants en situation de handicap ne pouvant respecter le protocole sanitaire, dont les gestes barrière, ne pouvaient pas être accueillis.

En effet, ce non-respect des gestes barrière ne permet pas de respecter le protocole sanitaire qui doit protéger tous les enfants et adultes présents. Si le protocole n'est pas respecté, même sur un point, on peut fermer l'école.

Essaie de voir si ton CHSCT vient d'en parler. Tu peux te rapprocher des syndicats pour en savoir plus car ils assistent au CHSCT.

 

[lod6]

C'est une vrai question et je pense que la réponse n'est pas si simple car le protocole prévoit que les gestes barrières et la distanciation ne soient pas respectés ("auprès des plus jeunes ou d’élèves à besoins éducatifs particuliers"). Dans ce cas c'est port du masque obligatoire pour les adultes. Facile à dire et à écrire, mais après ?

[turtle1]

je viens d'envoyer un mail aux syndicats pour voir s'ils ont une idée. Je n'ai rien trouvé à  ce sujet sur la page du CHSTC de mon département. Leur dernière publication date d'octobre, donc je suis sceptique!

La seule solution que j'entrevois pour garantir la sécurité de mes autres élèves  serait de la "garder" à la bibliothèque avec son AVS, à l'écart du groupe. Moyen comme solution, qui mettrait l'AVS en péril, et serait particulièrement néfaste pour son bien-être, mais je ne peux pas non plus la laisser compromettre la sécurité des autres élèves. C'est insoluble!

merci en tous cas de vos pistes!

[André Jorge]

Bonjour,

Je suis également dans l'attente d'une solution, mais pour des élèves qui n'ont pas d'AESH.

Peut-être peut-on s'appuyer sur ce document ?

Fiche eleves en situation de handicap SEPH VF(1).pdf

[turtle1]

"Les élèves présentant des comorbidités à risque ou pour lesquels le retour à l’école
serait trop perturbant continuent de bénéficier de l’enseignement à distance." 

On peut peut-être utiliser cet argument? Je sais pas.

Merci en tous cas, je n'avais pas trouvé ce document au milieu de toute la montagne de trucs qu'il faut lire en ce moment!

[nonau]

Il y a 3 heures, turtle1 a dit :

Désolée si je poste au mauvais endroit, mais j'avoue être vraiment perdue.

J'accueille dans ma classe toutes les matinées une élève trisomique de 4 ans, avec une AVS. Cette enfant ne parle pas du tout, porte encore des couches, ne tient pas en place sur une activité plus de 2 minutes, et son activité préférée est de lécher les joues de ses camarades.

L'AVS, avec de gros problèmes de santé ne devait pas reprendre à la rentrée. La maman avait compris, avec difficulté mais compris quand même, que l'école ne pouvait pas intégrer l'enfant dans ces conditions. 

Nous apprenons ce matin que finalement l'AVS est obligée de reprendre le travail. De ce fait, cet argument tombe, et la maman va sans doute demander le retour en classe de sa fille. 

Or même avec AVS, cela me semble insoluble. Un calvaire, ultra anxyogène pour elle de respecter le protocole alors que bien sûr elle n'est pas en capacité de le comprendre. De plus, comment la "gérer"sans contact physiques ? C'est insoluble...

Selon ma directrice, on n'a pas le choix il faut l'accueillir… Mais comment? 

Je suis donc en recherche d'un texte me permettant de ne pas accepter cette élève (et je pèse bien tout ce que ça peut avoir de discriminatoire, , sans trouver d'alternative)

Merci d'avance!

Discriminatoire? Ne pas respecter les gestes barrières c'est potentiellement mettre en danger autrui et elle même!  Dans un premier temps il faut tout mettre sur la table avec la famille sans tabou (le strict respect du protocole pour tous, les dangers qu'elle ferait courir à l'ensemble des personnels et des autres familles ...).  Ce n'est pas vrai tu as le choix dans l'accueil ou pas. Si ta directrice ne te laisse pas le choix tu fais une fiche RSST et tu demandes à être muni d'un masque FFP2 sinon tu n'accepteras pas. Et les autres parents des autres familles ils réagissent comment?

Pour moi c'est un motif pour mettre ton droit de retrait en avant.

[électron déchaîné]

Dans notre académie, il a été stipulé que les élèves à besoins particuliers, qui ne peuvent respecter les gestes barrières, ne seront pas accueillis. Pour évaluer la situation, il faut au préalable faire appel au médecin du travail et à l'enseignant référant. Ensuite une décision est prise pour prendre ou non un élève en situation d'handicap.

[turtle1]

Merci! Savoir que  je ne suis pas seule à trouver inenvisageable  la scolarisation de la louloutte au vu des circonstances me tranquilise ! Vos encouragements me rassurent et devraient me permettre de dormir un peu ce soir 🙂 

 

[borneo]

Tu peux aussi argumenter du fait que les enfants trisomiques sont TRÈS FRAGILES et que ce serait trop dangereux pour elle de revenir. 

C'est mon argument quand quelqu'un me colle trop. Je lui parle de sa santé, et pas de la mienne. 

 

[pimouss26]

Le 09/05/2020 à 18:31, turtle1 a dit :

Merci! Savoir que  je ne suis pas seule à trouver inenvisageable  la scolarisation de la louloutte au vu des circonstances me tranquilise ! Vos encouragements me rassurent et devraient me permettre de dormir un peu ce soir 🙂 

 

Bonjour

Alors ça a donné quoi ta situation? 

Ici situation similaire : maman d'un élève de GS autiste (pas de parole, pas de communication, pas propre, met beaucoup d'objets à la bouche, doit toujours donner la main à son AESH surtout pour se rassurer...). Le médecin scolaire avait écrit un courrier disant qu'il ne pouvait pas reprendre. Finalement suite au discours du premier ministre et de blanquer qui parlent des élèves en situation de handicap (mais il n'a parlé que des ULIS pas du reste), nouveaux échanges de mails avec la maman qui insiste (elle est en souffrance je comprends) donc il y aura un temps d'observation avec une enseignante spécialisée jeudi matin et on fait une ESS vendredi. 

Je suis très embêtée car ça veut dire mettre l'AESH en première ligne, mettre l'enfant en danger potentiellement (et en souffrance car il ne va pas comprendre pourquoi on agit différemment, par exemple il nous "leche" la joue pour dire bonjour ou donne une claque selon les jours) et mettre les autres en danger. Je n'ose imaginer la réaction des autres parents quand ils vont voir qu'il touche à tout et ne respecte pas le protocole... Et en plus comme j'étais déjà à mon nombre maximum si l'inspection me demande d'accueillir l'enfant il faudra que je dis à un parent que finalement je ne prends plus le sien...

tout ceci est très triste et chronophage....

[turtle1]

Bonjour,

pour nous la situation s'est heureusement réglée d'elle même puisque la maman a lu le protocole, convenu que ça fille ne pouvait pas le respecter et s'est arrangée pour trouver un autre mode de garde.

Une chance d'avoir une maman aussi intelligente et compréhensive, car effectivement il n'y  a pas de solution prévue par l'administration. L'IEN nous avait dit de contatcer l'IEN AESH pour avoir un avis, mais il pensait qu'on serait "obligées " de l'accueillir si la famille insistait.

Je ne sais pas trop quoi te conseiller. C'est insoluble. 

Bien rédiger une fiche SST  (chaque jour?) à chaque entorse au protocole.

Bon courage, tiens nous au courant.