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Posté(e)
il y a 25 minutes, Caribou7 a dit :

Merci pour ton message.

Du coup, selon toi, quel caractère faut-il avoir pour s'épanouir dans ce métier ?

Je ne suis ni perfectionniste, ni en quête de reconnaissance. La recherche du "toujours plus", ce n'est pas moi non plus. Mais par contre je recherche quand même une vie plus sereine et c'est là que je me pose donc des questions en voyant les commentaires. Après c'est sûr que tout est relatif aussi, dans l'industrie il y a beaucoup de stress car tout n'est que compétition, il faut toujours faire plus d'argent et vite, ne pas se tromper...

Je pense qu'il faut être quelqu'un de positif, patient mais ferme et qui aime communiquer. Il faut aussi savoir organiser son temps et être capable de faire des choix car on ne peut pas tout faire.

Les problèmes rencontrés au début par mes collègues en reconversion: 

-ne savent pas prioriser les choses à faire et se noient sous le travail

-se lassent de ne pas avoir "leur" classe les premières années (j'ai tenu un an et je comprends que ce soit pénible).

-ne savent pas doser les exigences: trop cool avec les maternelles parce qu'ils "sont petits et trop mignons" (du coup les élèves en profitent car le cadre n'est pas clair) ou trop rigide avec les élémentaires car "de mon temps on faisait comme ça". (du coup les élèves sont en révolte et les parents s'indignent)

-ont trop besoin de l'avis du directeur ou du chef d'établissement (dans le privé) pour les projets à organiser (réserver une sortie au musée, écrire un PPRE pour un enfant en difficulté...) alors qu'il suffit de se bouger un peu pour organiser ça tout seul comme un grand ;)

-ont du mal à s'adapter aux situations imprévues: chambouler son emploi du temps du jour pour accueillir 8 élèves de la classe du collègue absent, gérer sa classe de maternelle sans stresser même si l'atsem est malade, ne pas faire toutes ses photocopies de la semaine à 8h le lundi matin comme d'habitude si on voit que les autres collègues attendent, changer un enfant ou nettoyer un vomi si l'atsem a les mains dans la peinture...

En général il faut un petit temps d’adaptation mais les collègues sont contents. Ils hallucinent souvent sur le manque de moyens et les effectifs mais au fur et à mesure ils apprennent être des "Mac Giver de l’enseignement " comme nous tous. ;) 

Mon conseil: ton métier actuel ne te plait plus, l'enseignement pourrait te plaire alors il faut tenter ;) :) 

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il y a 44 minutes, Caribou7 a dit :

Merci à tous pour vos réponses.

Je trouve assez honteux de constater le manque de moyens pour les professeurs et les écoles, je comprends donc la frustration de certains. Je trouve tellement triste que cette société ne valorise pas ces métiers si importants à son fonctionnement: professeurs, soignants... Pour ma part, le salaire n'est pas mirobolant mais je le savais, c'est un élément factuel facile à trouver sur le net. Ça ne justifie en rien le fait que le métier soit aussi peu payé vis-à-vis des qualifications requises et surtout des responsabilités et du travail à fournir. Mais j'avais intégré ça et c'est plutôt les autres aspects qui restent flous pour moi et m’interpellent au vu des commentaires souvent très négatifs sur le métier (même si j'imagine que ça reste lié, si le salaire était le double et les conditions meilleures, ce serait sans doute moins mal vécu).

Je ne veux pas idéaliser ce métier et c'est pour cela que je fais cette démarche. Par contre, je sais que mon métier à moi ne me convient plus. Quand je parle du fait qu'il empiète sur ma vie privée, ce n'est pas seulement à cause des horaires mais aussi le stress qu'il génère en dehors des heures travaillées (j'angoisse tout le weekend et pendant mes vacances), les déplacements potentiels en France ou à l'étranger, le fait de ne pas pouvoir m'installer quelque part correctement car je me sens mal et je suis constamment à la recherche d'autre chose. Et puis, un ennui profond quand j'y suis, le fait de ne pas me sentir à ma place, de faire quelque chose d'inutile (voire contre mes propres valeurs) et de sans cesse porter un masque et prétendre être quelqu'un d'autre. Je ne sais pas si devenir professeur des écoles changerait ça, mais je ne sais pas si je peux vraiment savoir avant de le faire.

@chableu Tu dis ne pas regretter mais ne pas conseiller. Ça veut dire quoi ? Si tu devais le refaire, ferais-tu pareil ?

Tu ne te deplaceras pas à l'étranger mais, en fonction du département où tu seras tu peux changer de postes chaque année, d'un bout à l'autre du département ou meme pendant l'année si tu es brigade. Niveau angoisse et stress, pas d'illusion, nous traitons du vivant et avons des injonctions délirantes (sans parler des agressions), donc nous avons beaucoup de stress et d angoisse...

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Posté(e)
il y a 20 minutes, Caribou7 a dit :

Merci pour ton message.

Du coup, selon toi, quel caractère faut-il avoir pour s'épanouir dans ce métier ?

Je ne suis ni perfectionniste, ni en quête de reconnaissance. La recherche du "toujours plus", ce n'est pas moi non plus. Mais par contre je recherche quand même une vie plus sereine et c'est là que je me pose donc des questions en voyant les commentaires. Après c'est sûr que tout est relatif aussi, dans l'industrie il y a beaucoup de stress car tout n'est que compétition, il faut toujours faire plus d'argent et vite, ne pas se tromper...

Il faut savoir ne pas trop s'investir, se contenter des moyens dont on dispose (ex : ne pas pouvoir se payer la super méga méthode de lecture à la mode et faire avec les livres qui ont 20 ans). Ne pas se donner d'objectifs irréalistes, être compréhensifs envers les familles tout en mettant les limites nécessaires, ne pas se sentir responsable de tous les malheurs du monde et de l'éducation nationale. Se dire que c'est un métier et non un sacerdoce. Savoir que comme dans la plupart des boulots, il y a une hiérarchie, même lointaine, et qu'il y a donc des injonctions auxquelles répondre même si ça nous plaît pas.

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Posté(e)

Bonjour,

Dans certains départements, le plus difficile pour les nouveaux est d'être baladé d'année en année sur des postes éloignés, fractionnés ou de remplacement. Il faut bien avoir conscience qu'au début on est dans la classe des autres, on bouche les trous, on change tous les ans... La stabilité, on oublie ! Et sans exagérer, cela peut durer 10 ou 15 ans.

Par ailleurs, on doit de plus en plus endosser la casquette d'enseignant spécialisé alors qu'on n'a pas signé pour ça... Gérer au quotidien les difficultés lourdes, les handicaps... Certains y voient un défi et une grande source de satisfaction, d'autres s'adaptent (ou pas...) à contrecœur en rêvant de jours meilleurs. Dans tous les cas c'est usant nerveusement, et terriblement frustrant. Et surtout on n'en voit pas le bout car rien ne va dans le bon sens : il y a de plus en plus de problèmes et de moins en moins de moyens.

Après, lorsqu'on accède enfin à sa propre classe, à titre définitif, il y a de bons côtés : gérer sa classe comme on l'entend (dans les limites fixées par les équipes, là encore on voit tout et son contraire), possibilité de garder le même niveau plusieurs années, approfondir sa pédagogie, optimiser son temps et son organisation...

À mon sens, dans ce métier c'est le relationnel qui prime et qui facilite les choses à tout point de vue : avec les élèves, les familles, l'équipe.

Bon courage, en tout cas, et tous mes vœux de réussite !

 

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Posté(e)
Il y a 2 heures, Caribou7 a dit :

Merci à tous pour vos réponses.

Je trouve assez honteux de constater le manque de moyens pour les professeurs et les écoles, je comprends donc la frustration de certains.

Dans le métier de PE comme dans la vie, l'argent ne fait pas le bonheur. Ce n'est pas parce que tu pourras acheter tous les ans des séries de livres, des tablettes, des feutres veleda à gogo, et que tu auras photocopies illimitées que tu feras du meilleur boulot. On peut écrire sur des cahiers et recopier les énoncés du tableau, par exemple. 

On enseigne le développement durable à nos élèves. Ce serait bien de ne pas faire le contraire de ce qu'on dit. 

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Posté(e)
Il y a 3 heures, Caribou7 a dit :

Merci pour ton message.

Du coup, selon toi, quel caractère faut-il avoir pour s'épanouir dans ce métier ?

Je ne suis ni perfectionniste, ni en quête de reconnaissance. La recherche du "toujours plus", ce n'est pas moi non plus. Mais par contre je recherche quand même une vie plus sereine et c'est là que je me pose donc des questions en voyant les commentaires. Après c'est sûr que tout est relatif aussi, dans l'industrie il y a beaucoup de stress car tout n'est que compétition, il faut toujours faire plus d'argent et vite, ne pas se tromper...

 

Comme l'a très bien écrit Prune il ne faut pas y entrer en pensant tout révolutionner.  Comme dans bcp d'endroits l'expression " on a tjs fait comme ça" est très employée. Pas beaucoup de place pour l'innovation en général. Après je donne un trait un peu grossier tout dépend tout de même des écoles, des collègues...

La pression de la hiérarchie et l'empiècement sur la vie privée tu les sentiras aussi dans le métier d'enseignant et notamment parce qu'il est difficile par exemple de ne pas penser aux élèves en difficulté en dehors du boulot. La principale différence étant tout de même que la hiérarchie est rarement présente physiquement. 

J'ai fait le chemin inverse de toi, je suis partie après 15 ans dans l'enseignement. Ce que je ne supportais plus:

Payer de ma poches les manuels, les cartouches d'encre du matériel scolaire (même pas assez de budget pour que tous aient une colle potable toute l'année) plastifieuse et compagnie. Le faible salaire malgré une grille identique à un autte corps de catégorie A faute de primes...

M'en prendre plein la tête systématiquement , être déconsidéree en permanence. Très peu de remerciement de la part de parents  consommateurs qui pensent que tout leur est dû et qui veulent tout sans jamais aucune contrepartie ni effort.  

Le laxisme permanent au niveau éducatif. Mais bon, ça c'est partout en Europe les gosses ont tous les droits, y compris celui d'être impolis avec les adultes et n'ont plus peur de rien. Pas besoin d'être dans une classe pour s'en rendre compte. On m'a souvent taxé de sévérité alors que je ne demandais que le strict minimum en terme de politesse et de tenue en collectivité. C'est peut être ce point qui m'a le plus déterminé à partir. Aucune épanouissement, même pas le sentiment d'être utile car le milieu éducatif est très inégalitaire. La lueur dans les yeux d'une faible minorité était vraiment insuffisante.

Franchement si tu souhaites un boulot où tu seras moins sous pression personnellement je te conseillerai plutôt  d' envisager un métier sans contact avec public. J'ai choisi de devenir cadre dans l'administration et je suis très satisfaite. Bien sûr je suis parfois un peu sous pression et j'ai beaucoup de responsabilités mais je décroche mieux au final je pense avoir plus de temps pour moi qu'auparavant.

Si tu travailles dans l'informatique et que tu apprécies toujours ton cœur de métier pourquoi ne pas réutiliser tes compétences en postulant comme contractuel dans le domaine du numérique et des systèmes d'information dans la fonction publique ?

Ex dans une didsic, à la DGFIP ou autre?... 

Posté(e)
il y a une heure, borneo a dit :

Dans le métier de PE comme dans la vie, l'argent ne fait pas le bonheur. Ce n'est pas parce que tu pourras acheter tous les ans des séries de livres, des tablettes, des feutres veleda à gogo, et que tu auras photocopies illimitées que tu feras du meilleur boulot. On peut écrire sur des cahiers et recopier les énoncés du tableau, par exemple. 

On enseigne le développement durable à nos élèves. Ce serait bien de ne pas faire le contraire de ce qu'on dit. 

Je pense que caribou pensait plutôt à l'absence de dotations pour équiper les enseignants en numérique dans les classes et à la maison alors même qu'il est présent dans les programmes ?

Posté(e)
Il y a 5 heures, Caribou7 a dit :

@chableu Tu dis ne pas regretter mais ne pas conseiller. Ça veut dire quoi ? Si tu devais le refaire, ferais-tu pareil ?

Je venais d'un secteur très peu rémunérateur, j'ai gagné côté finances. Donc pas de regret de ce côté même si je nous trouve mal payés et très déconsidérés.

J'aime avoir du temps de présence contraint ET du temps de travail que je gère comme je veux. Donc bénéfique de ce point de vue. Cependant, la part de contraint augmente régulièrement et celle de préparation/correction ne diminue pas ( j'ai tout l'élémentaire).

J'apprécie de transmettre aux élèves et de faire le lien avec les parents (avant d'être nos élèves, ils sont leurs enfants). Donc, bien aussi. En revanche, la relation avec les parents se complexifie d'années en années.

Enfin , pour tout le reste évoqué par les collègues et moi-même, je ne conseille pas, d'autant plus que les évolutions ne vont pas dans le bon sens selon moi. C'est un milieu très infantilisant (par la hiérarchie) où en plus les acquis de l'expérience professionnelle précédente ne sont pas valorisés.

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Posté(e)
Il y a 4 heures, borneo a dit :

Dans le métier de PE comme dans la vie, l'argent ne fait pas le bonheur. Ce n'est pas parce que tu pourras acheter tous les ans des séries de livres, des tablettes, des feutres veleda à gogo, et que tu auras photocopies illimitées que tu feras du meilleur boulot. On peut écrire sur des cahiers et recopier les énoncés du tableau, par exemple. 

On enseigne le développement durable à nos élèves. Ce serait bien de ne pas faire le contraire de ce qu'on dit. 

Entre enseigner le développement  durable  et être les enseignants parmi les plus mal payés de l'OCDE , je ne vois pas en quoi l'un justifierait l'autre, surtout quand le métier est de plus en plus complexe et exigeant ! Il faut savoir que certains jeunes collègues n"ont pas les moyens de se loger ni de se déplacer tant le salaire est faible!

Posté(e)
Il y a 5 heures, machin-pichou a dit :

Entre enseigner le développement  durable  et être les enseignants parmi les plus mal payés de l'OCDE , je ne vois pas en quoi l'un justifierait l'autre, surtout quand le métier est de plus en plus complexe et exigeant ! Il faut savoir que certains jeunes collègues n"ont pas les moyens de se loger ni de se déplacer tant le salaire est faible!

Caribou s'inquiétait des budgets de l'école. Je lui ai répondu là-dessus. Voir plus bas.

 

Le 02/08/2020 à 19:38, Caribou7 a dit :

J'aimerais en savoir plus sur comment ça se passe au niveau des budgets de l'école pour pouvoir avoir des fournitures afin de réaliser des activités pour les enfants, pour acheter les manuels de classe (peut-on d'ailleurs choisir ou est-ce imposé par l'école ?), les livres, les photocopies... avez-vous de quoi vous fournir tout cela ? J'ai l'impression que beaucoup de professeurs des écoles financent cela (du moins en partie) de leur poche. Est-ce vraiment ce qui est attendu ? 

 

Posté(e)
il y a 44 minutes, borneo a dit :

Caribou s'inquiétait des budgets de l'école. Je lui ai répondu là-dessus. Voir plus bas.

 

 

J'entends. Merci pour la précision.

Posté(e)
Il y a 15 heures, chableu a dit :

les acquis de l'expérience professionnelle précédente ne sont pas valorisés.

Je pense qu'on ne peut pas généraliser autant.

Il y a 17 heures, Vinclemel a dit :

J'ai choisi de devenir cadre dans l'administration

Avec vae ou avec un concours ? Tu peux donner des exemples ? Je ne vois pas trop ce que ça peut être comme métier :idontno:.

@Caribou7, tu n'as pas la possibilité d'aller dans une école (observation ?), autour de toi pour voir un peu à quoi ressemble une école de nos jours ? Ce serait la meilleure des choses avant de te lancer. Car autant de personne, autant d'avis différents....

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