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Ecole et éducation sexuelle


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il y a 1 minute, rose45 a dit :

Je fais chaque année l'adolescence et la reproduction humaine en CM2. Je suis la dernière instit qui le fait dans la circo...... car "ce sera fait en 6ème" mwai ...... Je préfère qu'ils le fassent avant le collège moi, tout en restant au niveau de leurs questions. Et ça dépend vraiment des années.

L'école de mes enfants a fait "la semaine de l'intimité" il y a 2 ans, j'étais déçue qu'ils reprennent pas le sujet un petit peu chaque année.

Et de vous lire, ça me donne envie d'en parler plus avec les collègues car oui le sujet devrait être abordé 2/3 séances par an....... Et au collège pareil...... Car ici ils ont qqs heures en 4eme et je trouve ça trop tard.

L'excuse "ce sera fait en 6ème" ne tient vraiment pas la route à mon sens. Déjà, rien ne dit que ce sera vraiment fait (ni même bien fait). Ensuite, le cadre n'est pas du tout le même qu'à l'école, bien plus propice aux discussions entre des élèves qui se connaissent bien et qui un professeur repère pour toute l'année. Enfin, de plus en plus, beaucoup d'élèves entrent dans la puberté avant même l'arrivée au collège. Et même sans ça, ils peuvent avoir des tas de questions mais personne à qui les poser!

Je suis d'accord aussi qu'attendre la 4ème est bien trop tard: on leur explique des choses qui leur arrivent déjà depuis des mois / des années pour certains, alors qu'on devrait au contraire les leur expliquer avant, cela éviterait bien des problème et des traumatismes. Et quand bien même, les séances se résument le plus souvent à la reproduction d'un point de vue organique, la contraception et les MST. Super schéma pour leur donner une vision saine et positive de la sexualité! Et les émotions? Et l'amour? Et le plaisir? Il y a une telle gêne, un tel tabou sur ces choses-là qu'au final, personne n'en parle alors que les jeunes, qui ont des interrogations et des incertitudes plein la tête, ne demandent que ça!

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il y a 2 minutes, rose45 a dit :

Je me suis fait agressée par une maman il y a 2 ans, sur la loi Shiappa. Elle voulait absolument savoir si j'allais enseigner "cette loi".

Bon j'avoue que je n'avais pas vraiment lu cette "loi" ou "décret"???? Alors je lui demande (pendant qu'elle s'énervait de façon incroyable) exactement ce qui l'embetait avec ce texte car à ma connaissance, nous n'avions rien reçu comme obligation à l'école....... Elle m'a dit "ben vous savez ..... enfin vous voyez quoi..." Euh non...... "Ben vous devez leur apprendre à se masturber"

Euh..... comment vous dire...... Bref je lui ai parlé qu'ils avaient l'âge où on pouvait parler de ce qui allait pouvoir se passer pendant l'adolescence et que c'était plus simple à l'école de mon point de vue et que ça pouvait aussi rassurer mais que personnellement je n'aurai pas le temps de leur apprendre la masturbation en effet. Elle a fini par repartir du portail.

Oh boy! 😅 Il y en a eu pas mal des comme ça quand cette loi est passée. Tous aussi mal informés les uns que les autres, à râler "parce qu'on leur a dit que c'était pas bien" sans même avoir pris la peine de se renseigner un peu, et alors même que cette loi ne faisait que rappeler (et non pas instaurer) des principes déjà institués depuis 2001...

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Tout à fait!

En tout cas ici ils adorent parce que j'imite toutes les sortes d'ados, je leur fais aussi des magnifiques histoires d'amour, ou des histoires un peu plus dures, alors on se marre bien, on parle sérieusement..... Et eux ils posent toujours des questions sur des petits bouts de papier, et je leur demande leur point de vue sur certains questionnements.

Après en qqs années notre école s'est transformée, il n'y a plus les ricanements qu'il y avait avant c'est cool. Et je le fais en janvier parce qu'il parait qu'en décembre ils sont déjà tout excités par noël. Et en juin, même pas en rêve pour moi.

Et en 2001 on avait institué quoi à propos de la masturbation du coup?

Posté(e)

Ah et je n'ai jamais eu de retours de parents........ A part cette dame..... Et mes collègues qui se foutent de moi (gentiment) quand elles leur font apprendre la leçon pendant l'étude. et ça fait qqs années que ça dure. Je pense qu'ils sont soulagés que ça se fasse à l'école.

Posté(e)
il y a 41 minutes, rose45 a dit :

Tout à fait!

En tout cas ici ils adorent parce que j'imite toutes les sortes d'ados, je leur fais aussi des magnifiques histoires d'amour, ou des histoires un peu plus dures, alors on se marre bien, on parle sérieusement..... Et eux ils posent toujours des questions sur des petits bouts de papier, et je leur demande leur point de vue sur certains questionnements.

Après en qqs années notre école s'est transformée, il n'y a plus les ricanements qu'il y avait avant c'est cool. Et je le fais en janvier parce qu'il parait qu'en décembre ils sont déjà tout excités par noël. Et en juin, même pas en rêve pour moi.

Et en 2001 on avait institué quoi à propos de la masturbation du coup?

C'est toujours réconfortant de voir que ça a des effets positifs. ^^

La masturbation n'a jamais été ne serait-ce qu'évoquée dans les programmes (français du moins, parce que dans les pays nordiques c'est tout autre). Mais la loi du 4 juillet 2001 relative à l'interruption volontaire de grossesse et à la contraception était la première loi à établir avec une certaine clarté que l'éducation sexuelle devait être enseignée à l'école de façon régulière ("une information et une éducation à la sexualité sont dispensées dans les écoles, les collèges et les lycées à raison d'au moins trois séances annuelles et par groupes d'âge homogène"). Sauf que quand on a constaté qu'au final c'était très peu suivi, le gouvernement a considéré qu'un rappel devait être nécessaire. Et là les parents réfractaires se sont réveillés.

Ce qui est dommage, c'est que même s'il est évidemment inconcevable d'enseigner la masturbation à des élèves, dans l'esprit des parents, même simplement la mentionner représenterait un crime, alors que plusieurs collègues m'ont déjà rapporté que certains de leurs élèves avaient des gestes en classe qui ne laissaient guère de doute quant à leur nature. C'est une exploration naturelle par laquelle passent tous les enfants, mais beaucoup de personnes préfèrent ne pas le savoir... ou la répriment carrément et traumatisent leurs gosses sur leur propre corps. Le simple fait de leur expliquer "ton corps t'appartient, tu es libre de faire ce que tu veux avec et personne n'a le droit d'y toucher sans ton autorisation", ce qui relève pourtant du bon sens et n'a pas nécessairement de connotation sexuelle, pourrait déjà éviter bien des dégâts. Quand j'ai essayé d'aborder ce thème avec des CM1 au travers d'une séance d'EMC sur la pudeur, j'en ai eu plusieurs qui m'ont quand même répondu "mais les parents ont le droit de nous frapper non? Les miens le font." Ça ou alors le simple droit au respect de sa pudeur par les parents, c'était déjà apparemment une nouveauté pour trop d'entre eux. Un signal supplémentaire qu'il est important que l'école puisse intervenir et diffuser des principes simples mais essentiels, car on ne sait pas ce qui se passe dans les familles!

Posté(e)
il y a 55 minutes, rose45 a dit :

Ah et je n'ai jamais eu de retours de parents........ A part cette dame..... Et mes collègues qui se foutent de moi (gentiment) quand elles leur font apprendre la leçon pendant l'étude. et ça fait qqs années que ça dure. Je pense qu'ils sont soulagés que ça se fasse à l'école.

C'est vrai que j'ai déjà vu que certains parents étaient rassurés d'être délestés de cette charge, ne sachant pas vraiment comment s'y prendre. Entre eux et ceux qui s'y opposent, dur dur d'avoir un point de vue général.

Posté(e)

Pour rebondir sur l'absence de cette notion dans les manuels de sciences: je pense que l'erreur est là, la sexualité ça n'est pas de la science froide et mécanique pour uniquement se reproduire, il faut voir le côté humain: la sexualité c'est un acte d'amour ou en tous les cas qui donne du plaisir, qui rend heureux. Bref, c'est une thématique large sur les relations affectives respectueuses entre humains et sur la biologie humaine (les hormones, la croissance, la reproduction).

C'est primordial de parler du respect de son corps et de celui des autres, des émotions, des dangers des réseaux sociaux avant l’entrée au collège. Car justement beaucoup d'élèves sont projetés en 6ème avec un téléphone portable qui rassure les parents et se créer des comptes facebok (...) avec l'aide des copains.

Les gens ont tendance à vouloir reproduire ce qu'ils ont connu pendant leur adolescence car ils sont gênés: c'est à dire ne pas en parler et le jeune découvre ça de manière tabou. Sauf que maintenant c'est devenu impossible de continuer avec cette lâcheté d'adulte du "démerdez-vous pour comprendre avec le cours de SVT en 4ème..."

Car les jeunes ont des téléphones qui vont sur internet et qu'ils y trouvent du porno bien trash sans sentiment avec des femmes objets... Ils se harcèlent sur les réseaux sociaux avec des photos prises dans les vestiaires... les vêtements d'enfant copient ceux des adultes: des soutiens gorge taille 8 ans... ils écoutent des radios libres inadaptées à leur âge (là ou nous écoutions  Difool sur Sky Rock au lycée, certains enfants l'écoutent dès le primaire! )

Posté(e)
il y a 3 minutes, Lady Oscar a dit :

Pour rebondir sur l'absence de cette notion dans les manuels de sciences: je pense que l'erreur est là, la sexualité ça n'est pas de la science froide et mécanique pour uniquement se reproduire, il faut voir le côté humain: la sexualité c'est un acte d'amour ou en tous les cas qui donne du plaisir, qui rend heureux. Bref, c'est une thématique large sur les relations affectives respectueuses entre humains et sur la biologie humaine (les hormones, la croissance, la reproduction).

C'est primordial de parler du respect de son corps et de celui des autres, des émotions, des dangers des réseaux sociaux avant l’entrée au collège. Car justement beaucoup d'élèves sont projetés en 6ème avec un téléphone portable qui rassure les parents et se créer des comptes facebok (...) avec l'aide des copains.

Les gens ont tendance à vouloir reproduire ce qu'ils ont connu pendant leur adolescence car ils sont gênés: c'est à dire ne pas en parler et le jeune découvre ça de manière tabou. Sauf que maintenant c'est devenu impossible de continuer avec cette lâcheté d'adulte du "démerdez-vous pour comprendre avec le cours de SVT en 4ème..."

Car les jeunes ont des téléphones qui vont sur internet et qu'ils y trouvent du porno bien trash sans sentiment avec des femmes objets... Ils se harcèlent sur les réseaux sociaux avec des photos prises dans les vestiaires... les vêtements d'enfant copient ceux des adultes: des soutiens gorge taille 8 ans... ils écoutent des radios libres inadaptées à leur âge (là ou nous écoutions  Difool sur Sky Rock au lycée, certains enfants l'écoutent dès le primaire! )

Tout à fait, la sexualité n'est pas quelque chose qui peut n'être enseignée que par des médias, il faut des êtres humains pour en parler et en transmettre toutes les nuances et les sensibilités. L'usage d'un manuel permettrait au moins d'initier ou d'alimenter le débat, mais il ne saurait être suffisant.

Les statistiques les plus récentes suggèrent que l'âge moyen de la première confrontation des enfants à du contenu pornographique est 11 ans. L'âge moyen. Ce qui veut dire que certains peuvent y être confrontés beaucoup plus jeunes. Et bien souvent, cela arrive justement parce qu'ils sont en quête de réponses sans personne à questionner. Quoi de mieux qu'internet alors pour poser des questions qui gênent tout en restant anonyme? Des recherches simples comme "faire l'amour" peuvent déboucher sur des images susceptibles de marquer à vie des enfants inconscients et leur donner une vision négative de la sexualité pendant des années. Et comme vous le dites, ils ont accès à internet de plus en plus tôt par le portable (que ce soit le leur ou celui des copains). Sans compter les contenus semi-pornos omniprésents tout autour d'eux, ne serait-ce que dans les publicités, les films ou les jeux vidéos. Pour nous adultes, une femme ou un homme en sous-vêtements est certes plus érotique que pornographique, voire ne nous affecte même plus, mais pour des enfants / adolescents en plein questionnement et en manque de repères, cela peut avoir des effets tout aussi discutables.

Un autre problème qui favorise l'exposition précoce et / ou inadaptée à la sexualité est que les enfants veulent grandir de plus en plus vite et imiter "les grands" en effet, et il est urgent de les informer tôt de tout ce que cela implique que de devenir un être humain mature et responsable. Et pourtant, j'ai déjà eu des échos de personnes qui s'opposent à l'éducation sexuelle au nom de "l'innocence des enfants" qu'ils veulent préserver jusque le plus tard possible. Sauf que cette "innocence" a plutôt tendance à se retrouver pulvérisée par la réalité d'autant plus brutalement qu'on la leur a cachée longtemps. Il faut au contraire les accompagner dans leur transition vers un état d'esprit qui leur permettra de comprendre les choses auxquelles ils seront inévitablement exposés un jour avant qu'elles leur tombent dessus.

Posté(e)

Ici c'est l'infirmière scolaire qui s'en charge avec en général 2 séances en petits groupes.

Le peu qu'on aborde avec eux nous fait déferler des hordes de parents complètement barrés qui à la fois se déchargent complètement sur l'école et ne veulent surtout pas être embarrassés par les questions que leurs enfants vont leur poser à la suite de ça.

Le fait que ce soit l'infirmière fait que c'est "une personne extérieure".

Le fait que je sois un homme me conforte encore plus dans la décision de déléguer ce domaine, je l'ai fait sans problème il y a quelques années, plus actuellement. 

Posté(e)
il y a 14 minutes, orime a dit :

Ici c'est l'infirmière scolaire qui s'en charge avec en général 2 séances en petits groupes.

Le peu qu'on aborde avec eux nous fait déferler des hordes de parents complètement barrés qui à la fois se déchargent complètement sur l'école et ne veulent surtout pas être embarrassés par les questions que leurs enfants vont leur poser à la suite de ça.

Le fait que ce soit l'infirmière fait que c'est "une personne extérieure".

Le fait que je sois un homme me conforte encore plus dans la décision de déléguer ce domaine, je l'ai fait sans problème il y a quelques années, plus actuellement. 

Ça montre bien que le sujet gêne les familles et qu'il est d'autant plus important que l'école s'en charge, parce que ce ne sont pas les parents qui vont le faire!

C'est d'ailleurs assez ironique qu'ils soient rassurés par le fait que c'est une personne extérieure (donc une personne qu'ils ne connaissent pas) qui s'en occupe. Belle manière de montrer que c'est un sujet dont ils veulent rester le plus éloignés possible.

Je comprends tout à fait que cela vous rassure en tant qu'homme de pouvoir déléguer ce sujet. Le spectre de la pédophilie est malheureusement encore très présent dans l'esprit des familles et c'est probablement l'un des plus grands obstacles à l'instauration de séances d'éducation à la sexualité saines et sereines. Mais je trouve aussi dommage que ce sujet, qui exige pourtant d'être traité par une personne avec qui les élèves se sentent en confiance et ont une relation un minimum prolongée, soit ainsi ostracisé comme un sujet "délicat" qui nécessite une intervention extérieure. Difficile d'en faire un sujet de discussion plus facile quand ça demande une telle organisation et de telles précautions, et d'en reparler naturellement ensuite avec l'enseignant qui est ainsi obligé de se tenir en retrait. 😕 C'est vraiment quelque chose que j'aimerais pouvoir aider à changer. Après, il est clair comme vous le dites que dans certains établissements, cela peut être beaucoup plus compliqué à gérer. Si ce n'est pas indiscret, quels genres de publics sont ainsi opposés à ces enseignements?

Posté(e)
il y a 46 minutes, maverick_2010 a dit :

Ç Si ce n'est pas indiscret, quels genres de publics sont ainsi opposés à ces enseignements?

Un constat à mon niveau: j'ai essayé d'expliquer sur un réseau social de la communauté des voyageurs que nous ne faisons pas d'éducation à la masturbation à l'école car je voyais des propos appelant à la déscolarisation. Ils ont compris ce que j'expliquais mais m'ont dit ne pas accepter qu'on parle de sexe aux enfants car pour eux rien que le fait d'en parler se rapproche de la pédophilie. Un propos qui revenait beaucoup: il n'y a pas de pédophiles chez les voyageurs contrairement aux "gadji". Que si leur enfant leur disait que l’école avait parlé de ça ils déscolariseraient. Ils disaient préférer que leurs ados leur en parle ou fasse son expérience. C'est un milieu où les jeunes sont mariés très tôt avec leur premier flirt. J'ai l'impression que leur enfants n'ont pas une phase d'adolescence à leur yeux: ils sont enfants longtemps et hop ils sont fiancés puis mariés et souvent parents assez vite.

Posté(e)

On devrait faire de l'éducation et de l'information aux parents surtout......

Pour eux "éducation à la sexualité" = regarder un film porno......... Alors qu'ils laissent leurs enfants sans surveillance sur internet........ Peaux de saucisson devant leurs yeux quoi.

Je trouve déjà bien de parler du corps, de s'accepter, de comprendre que tout le monde est différent, d'être maitre de soi et de savoir que son corps est à soi etc etc..... En primaire c'est déjà beaucoup tout ça.

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