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Respect de l'intimité en maternelle


Tatacaline

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Il y a 12 heures, Tatacaline a dit :

C'est le "silencieusement" qui m'interroge: on leur explique l'intimité, mais on n'insiste pas sur leur geste, c'est ça?

Le plus dur, c'est les parents des enfants qui subissent, qui sont difficiles à convaincre que cette découverte est normale. Et c'est effectivement leur réaction qui entraîne des discussions et des tensions entre parents. Ce qu'il faudrait peut-être, c'est que la psychologue scolaire puisse faire une petite réunion avec les parents des enfants concernés pour le leur expliquer? 

En tous cas, merci pour ton témoignage.

Cette découverte est normale, si les deux enfants sont consentants. Si l'un ne l'est pas, c'est une agression. 

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Dans cette situation, il est important que les adultes veillent mais ne mettent pas de huile et une allumette sur un feu qui n'existe peut être pas.

D'expérience (même si l'expérience n'est pas une vérité absolue)  ce sont plus les adultes qui projettent leur malaise.

Un adulte qui veille silencieusement, c'est un adulte qui vérifie qu'il n'y a pas de malaise, pas de répétitions.

Un adulte qui met en place des lieux et activités  qui permettent aux enfants de trouver des réponses à leurs questions, éduquer.

Un adulte qui  prend les mesures nécessaires pour protéger les enfants, éduquer et signaler quand cela se doit.

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Borneo, merci, grand merci pour cette vidéo!

Depuis plusieurs années maintenant, j'essaie de mettre en place la médiation entre pairs pour régler les problèmes entre les enfants, mais nous n'avons pas franchement le temps de former des médiateurs et c'est souvent nous qui faisons la médiation et donc, qui nous immisçons dans leurs problèmes. Je pense qu'effectivement, plutôt que dire à la petite de MS "s'il recommence, viens le dire aux adultes", il vaut mieux qu'on lui propose une "flèche" qui renvoie le petit MS qui la touche dans ses cordes. 

Si nous réagissons ainsi, en prévenant les parents, c'est aussi parce que l'an dernier, c'est elle qui avait prévenu sa mère, d'où la montée aux créneaux des parents ("comment, ma fille est victime et vous, vous n'avez rien vu?" Ben non, on n'a rien vu.) Alors, pour éviter aussi qu'on nous dise qu'on n'a rien fait, on a essayé de faire quelque chose et, apparemment, ce n'était pas ça qu'il fallait faire. Si j'ai bien compris, il aurait fallu qu'on apprenne à cette petite chenille tétanisée à lancer une flèche qui dissuade définitivement le méchant oiseau de proie de recommencer. Je vais prendre contact avec le CRISS pour en parler.

Pepettebond, je suis entièrement d'accord avec toi: ce sont les adultes qui transmettent leurs peurs et qui font d'un geste un drame (cf aussi la vidéo de Borneo). Maintenant, il va falloir qu'on arrive à faire comprendre aux parents que plus ils s'en mêlent, pire ça va être.

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Je nuance tout de même, on a eu une petite fille (PS) qui faisait des "fellations" à des garçons de PS aussi, elle les coinçait dans les cabanes de la cour, dans les WC pendant les récréations, et les déshabillait de force. On ne transmettait pas nos peurs, cette petite faisait les mêmes gestes que sa maman (prostituée) et c'était glauque. Les parents des garçons n'étaient pas ravis, et ça se comprend...

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Oui, ça se comprend!

c'est vrai qu'on n'imagine pas forcément ce qu'un enfant peut avoir vu ou subi et qui l'entraînerait à le reproduire à l'école.

J'avoue que moi, ce qui m'a gênée, c'est le mot "foufoune" employé par la petite pour parler de son sexe. Contrairement à zizi ou zézette, ou même, comme une autre maman a dit, nénette, je trouve ça plus vulgaire ou en tous cas, plus dans le vocabulaire intime du couple, mais déplacé pour un enfant.

Et comment avez-vous réussi à mettre fin au problème?

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Une fellation ce n'est pas un jeu de touche pipi...

C'est pour cela que les adultes veillent. 

Et pour que les parents remettent les choses en place (quand ce n'est pas une situation préoccupante)  parler de cacaboubin aide ..la comparaison aide bien.

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Je trouve qu'on manque cruellement de formations sur tous ces sujets péri-scolaires. Notre job, c'est d'instruire, mais c'est bien joli de nous faire des animations pédagogiques axées sur français/maths mais une grosse part de notre métier se joue aussi dans les relations humaines. Et là, on se débrouille... J'aimerais bien des formations à la psychologie, à la sociologie, sur les relations avec les parents, sur les différentes formes de violences et comment les reconnaitre ou comment les aborder avec les élèves comme avec leurs parents... L'école est une mini société et nous ne sommes pas outillés.

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Oups! j'ai fait une mauvaise manip'... J'ai contacté "le Chagrin Scolaire", qui a fait suite au CRISS dont parle Emmanuelle Piquet dans la vidéo postée par Borneo. Ils ont eu la gentillesse de me proposer un RDV Zoom cet après-midi. Je pense qu'on devrait inciter les circos à nous faire faire des formations avec ces gens-là (leur démarche, c'est de proposer des "flèches verbales" aux victimes pour retourner la situation d'agression et y mettre définitivement fin en envoyant un message clair aux agresseurs: "tu as vu, je sais me défendre". Ils pensent que l'intercession des adultes ne fait qu'accentuer le problème en confortant la victime dans l'idée qu'elle n'est pas assez forte pour s'en sortir seule, et l'agresseur dans l'idée que lui, il est tellement fort qu'il réussit même à mobiliser les adultes, un vrai petit caïd, quoi! Comme les punitions ne donnent aucun résultat, il faut donner des armes et des outils intelligents aux victimes). Allez voir leurs vidéos, c'est très intéressant. Là, le problème, c'est que nous, avec des mômes de 3 à 5 ans, le sens de l'autodérision n'est pas encore bien développé. Je suis donc curieuse de voir ce qu'ils peuvent nous proposer.

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Il y a 7 heures, Tatacaline a dit :

Oups! j'ai fait une mauvaise manip'... J'ai contacté "le Chagrin Scolaire", qui a fait suite au CRISS dont parle Emmanuelle Piquet dans la vidéo postée par Borneo. Ils ont eu la gentillesse de me proposer un RDV Zoom cet après-midi. Je pense qu'on devrait inciter les circos à nous faire faire des formations avec ces gens-là (leur démarche, c'est de proposer des "flèches verbales" aux victimes pour retourner la situation d'agression et y mettre définitivement fin en envoyant un message clair aux agresseurs: "tu as vu, je sais me défendre". Ils pensent que l'intercession des adultes ne fait qu'accentuer le problème en confortant la victime dans l'idée qu'elle n'est pas assez forte pour s'en sortir seule, et l'agresseur dans l'idée que lui, il est tellement fort qu'il réussit même à mobiliser les adultes, un vrai petit caïd, quoi! Comme les punitions ne donnent aucun résultat, il faut donner des armes et des outils intelligents aux victimes). Allez voir leurs vidéos, c'est très intéressant. Là, le problème, c'est que nous, avec des mômes de 3 à 5 ans, le sens de l'autodérision n'est pas encore bien développé. Je suis donc curieuse de voir ce qu'ils peuvent nous proposer.

Tu nous feras un retour ?

Ca peut être intéressant pour beaucoup d'enseignants je pense !

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Petit retour sur l'entretien avec Laurent et Barbara, du Chagrin scolaire:

- Pour les petits, c'est un peu difficile de leur faire utiliser l'autodérision pour se défendre donc, pour mettre fin au problème, sans donner l'impression à l'agresseur que la victime demande l'aide de l'adulte, il faudrait outiller l'enfant avec une phrase qu'il faudra dire immédiatement, à haute et intelligible voix, de manière à ce que tout le monde entende et que ça colle la honte à l'agresseur. Du genre: "Attends, bouge pas, je vais appeler les copines, comme ça, tu aura de quoi faire". Ou "ça y est, ça te suffit ou tu en veux encore?". Le fait de parler très fort va surprendre l'agresseur et en même temps, permettre à l'adulte de constater ce qui se passe (terminé le "J'ai rien fait"). 

En revanche, il est un peu inutile de punir l'agresseur ou de tenter de lui faire entendre raison parce que soit il voulait juste découvrir (mais en se faisant remettre à sa place, il aura compris qu'il n'a pas le droit de le faire de cette manière), soit il cherche à se rendre intéressant (et il y réussit), soit le fait qu'il se rende intéressant auprès des adultes va tenter d'autres enfants et ça crée une épidémie comme nous avons connu dans les dernières semaines.

- Pour les parents, tout en leur faisant comprendre qu'on les comprend bien (oui, d'un point de vue d'adulte, c'est grave), il faut les faire redescendre de leurs créneaux (on est presque dans le pénal quand ils menacent de porter plainte, et il faut aussi qu'ils prennent conscience que la punition qu'ils réclament pour l'agresseur ne servira à rien, voire aura un effet contraire de ce qu'ils attendent): arrêter d'ajouter à l'inquiétude des enfants en projetant leurs interprétations d'adultes sur eux et revenir à une vision d'enfant: oui, c'est interdit, personne n'a le droit de faire ça. Et en même temps, leur expliquer la démarche parce que leur enfant n'aura pas toujours un adulte sous la main pour jouer les défenseurs. Et surtout, face à un agresseur PS puis MS, si l'enfant agressé n'a aucun outil, aucune arme à disposition, c'est prendre le risque qu'il y ait aussi un agresseur en GS puis en CP, CE, CM, au collège, etc. Plus la victime apprend tôt à se défendre, et mieux c'est. Donner une arme de défense verbale à l'enfant, c'est remplacer le panneau bien visible qu'il porte et qui dit "je suis une victime potentielle; allez-y, je ne sais pas me défendre" par un panneau bien visible aussi qui dit tout le contraire: "tu veux t'y frotter? Eh bien viens, mais tu ne viendras pas te plaindre si ça te fait mal!"

Avec une de mes collègues, qui était présente, nous avons donc prévu d'avoir une réunion avec l'ensemble de l'équipe, les ATSEM et le personnel du périscolaire pour leur expliquer cette démarche, et qu'on ait surtout la même attitude face aux gestes éventuels des enfants (et pas pourrir celui qui serait allé carresser les fesses d'un copain, par exemple). Ensuite, recevoir les parents des victimes et leur expliquer également la démarche: accompagner l'enfant pour qu'il grandisse et soit fort face à l'agression. En parallèle, réunir les enfants victimes (dont celle qui semble avoir réglé le problème toute seule) et voir ensemble ce qu'ils pourraient mettre en place en cas de récidive, s'entraîner si besoin. Enfin, en classe (et dans toutes les classes de maternelle), travailler sur le schéma corporel (ça, c'est le "programme") et en profiter pour parler des différences et des ressemblances, et de l'intimité, sans en rajouter pour ne pas donner envie aux petits curieux ou aux petits rebelles de transgresser les interdits (ce serait tellement tentant!). 

Pour info, le Chagrin scolaire est présent à Paris, Lyon, Dijon et Mâcon, ils reçoivent des parents et enfants en détresse (consultations comme chez les psy), mais ils font aussi des formations avec des équipes pédagogiques. A défaut de se déplacer, il est probablement possible qu'ils puissent faire des interventions en visio comme cet après-midi (moyennant finances; aujourd'hui, ils l'ont fait à titre gracieux, mais il ne faudrait pas abuser). Il pourrait être intéressant que ces formations soient proposées dans les PAF des différentes circos et académies, peut-être sur M@gistère, après tout? 

En ce qui nous concerne, ils aimeraient qu'on les tienne au courant de ce qu'on a mis en place et des résultats obtenus, et ils restent dispos si on a besoin d'aide supplémentaire ou pour répondre à des questions auxquelles on n'a pas pensé jusque là. 

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